Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/n2bulletindesscien1829dela
| L
kr V Li _ 4 U . Le
| Î {
| PAL, : ÿ \ ' Ÿ
d s," à 11"; Q
"Tex" 1: ‘ F ;
s FOUT ui RE Fe RENE = - =£, CT RL ES TAGS
. ’, Tarn S = ju . e : em,
N'IL= ù GL = n k ? Ÿ
4 S T Lake, AE Lo Li av # 2!
, Ÿ
. D ” 4
re LA
BULLE TN
D ET. DE- ss « Le
| RÉDIGÉ PAR MM. DELAFOSSE, GUILLEMIN,
| LESSON ET. LUROTH.
| © SEGTION DU BULLETIN UNIV An
sous LES AUSPICES
Li eee Le Dauphin
PAR LA SOCIÉTÉ |
1e is POUR LA |
k PROPAGATION DES CONN AISSAN CES
: SCLENTIK IQUES ET INDUSTRIELLES,
rl ce Tr sous LA DIRKOTION. ou D
| DEN. LE BARON DE FÉRUSSAC. | |
ù fn % x RE A5 RE LS at ado Go
11 Wa 5 Fa errremnenenenannenvtannannmmEnnas
[l À ÉTIRLIOR PSE A ÿ 1 Hu PT
ne nt a FÉVRIER. 189. + io
à AU \3 to à 567 81
> = Se ae meme à CUS Les
) has. ON SOUSCRIT A PARIS : es
| ‘Av. Burrau CENTRAL ÉDU BULLETIN, rue: de F Abbéye;n n 35:
Ft chez. M. Levraura, rue ‘de la Harpe, n° 85.
Pari is, aa Let Londres, ; chez MA. 'EREUTTEL et Wen LL
. F [4
i ;; ti \ y
À « " M £ \ \E
_. à f , re eN
\ 1 A t\
ce pe d'A n. ë EX d À
7 A PU Lx ne \
ART" CA À
Les abonnemens pour % Bulletin cod din! son till Al comme * |
pour chacune dé ses diverses sections, qu'on peut se procurer séparément,
datent de j janvier, pour douze cahiers. de chaque section, paraissant le ®)
1er de chaque mois. Le prix en est payé d'avance, , les jee de imande
er argent sont adressés francs de por, SA
L Les prix d'abonnement, pour l’année 1829, sont fixés cntomsinent |
au tableau suivant des. Buit sections du Bulletin.
V4 \ »
= 2m de me bn 0
k er" À Q Le ais Li
je AN er 1 A
TEE DÉSIGNATION PHARES _ mix D'ABONNEME) TA |
EE Fa né ax 1. Fee.
A © K des FAT Pet ie
J I EU C241S5 |: Les
7 8 | susrrs pe CHAQUE sEcttON. | 2: EME 3 -| départemens |
de LR RON si 2 port fonc:
1 Mean KE ETAN EE
. { Sciences mathématiques, pby- | Éda spes
2” siques et chinriques.. ph L 6,244 2%,
Sciences naturelles et géolo- | LEFQU ,
2 | F9 CE FPE Soin ent ee Qi] 10 4 48
3 eng médicales , etc... | 10 |. 4 48
; Sciences agricoles, économi } d : +
4 ) ques , etc. on USE) $ 3 ÿ
5 | Sciences teclinologiques. LR MOTTE _ 84 50.
é Sciences. géographiques éco- ps a
fs à nou publ. , voyages. … RAS in j he
ciences historiques anti- ne, : 4
“ quités,, philologie. : SE | jé j 8 É dl A
pe d 8 | Sciences militaires. M PAS 4 + &; le 2 k 17 4 49 50
V A REP | Toraus. RUES 60 25 À 258 296 »
1 : | À Pai ix PA 7 Dust sections | N'ANUTER
My prises ensemble......,,. PPS, LA C9 249 »
ME | Prix du Bulletin complet... |... 2 263 »
LR NE ? ‘ |
On voit, par ce tableau , qu'on peut pr rendre le Bulletin complet, ane
ou sans la section des Sriences militaires, et que, dans l'un et l'outre cas,
les prix offrent une economie de 28 francs par au sar le prix total A
sections prises séparément.
: 4 D PER DA
(1 PNR : PA
Ons ‘abonne aussi spécialement pour chacune dé ces 8 sections : 2 VA
| veu 1, MN .
route re dé M. Bacurrn, quai. des Augustins FE jé 555 LP 8 NE
2° M. Luvrsurr, rue de la Harpe, n° Sr sl La 89
32" NM: Badciünr, ue de l'École-de-Médecine ,n° 13 FR 4 35
* Mnie Huzann , rue de l'Éperon, 27; LATE
6 M. Canrran-Goœunx, quai des Angasinns n° FE y ‘T4
"6. M. - Auruus BenTranp, rue Fantefenille, n° 285 LAINE
7 MM. Doxnsv-Durné père et fils, rue Richelieu, n° 47 biss, l. 4
-8*® M. Anseurx, rue Dauphine, n° 9. . #
Ÿ On peut également s'adresser à MM. les Diresieurs des Cie a” ù
. départemmens gt dans es paye éuragers, NA CE pi AVU
a des 3-nov. 179
6)
8 send. an
etc. ,
97.(1
s 26 mar
ñ
803
flor.
19 DIEU RENE
vu les lo
meurent anis
Ice,
déserté de
our le serv
. CE
levé p
LI
in qui aura
ANPIN ART Ve
ira d’un marin
Le Van ont
set 21
1 s’ag
…
t, lorsqu
3 C LE:
, — Vu les arrêtés des 12 oct.
vril 1804 (5 germ:
?
\ 96 mars et 21 à
us ;
re 17
V7
Lo
b
(1)
9 octo
| BULLETIN
DES SCIENCES NATURELLES
ET DE GÉOLOGIE.
SL LE LE RE ST TS ENS
GÉOLOGIE.
122. RÉCLamATION. Extrait d’une lettre de M. Parror, membre
de l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg, à M. de
Férussac.
Pétersbourg ce 31 octobre, ». st., 1828.
Vous paraissez vous être fait dans votre excellent Bulletin
Universel la loi très-immuable du suum cuique, en rappelant
quels ont été les premiers auteurs des idées qui reparaissent de
temps en temps sur la scène de la science. Cela m’enhardit à
réclamer la priorité d’une idée de M. Cuvier, que vous nous
communiquez dans le Bulletin de septembre 1827, Géologie,
p- 16; non que je puisse croire que ee grand savant ait eu be-
soin de mes découvertes pour arriver aux siennes , et moins en-
core que mon ami de 5o ans ait su qu'il répétait une idée à moi.
Les ossemens de la caverne d’Osselles, appartenant tous À
Ja famille des ours de caverne { Ursus spelæus ), et se trouvant
“bien couservés jusqu'aux parties les plus fragiles, motivent
l'opinion de ce célèbre naturaliste, que les animaux à qui ces
ossemens ont appartenu ont vécu paisiblement dans les con-
trées de leur sépulture. J'ai émis la même opinion dans mon
ouvrage allemand : Physik der Erde und Geologie, imprimé en
1815, p. 679, et dans le 6° tome de mes Entretiens sur la Phy-
sique, imprimés en 1824, p. 845-848, où je dis que les quadru-
pèdes fossiles que nous trouvons ne peuvent être venus de loin,
mais ont habité les contrées qui leur servent de tombeau. J’ap-
puie cette opinion sur la raison que l’on en trouve peu d’épars,
comme cela devrait être s’ils avaient été charriés par l'Océan,
mais de règle en très-grand nombre rassemblés sur un petit
espace et beaucoup de la même famille, Puis je fais voir com-
ment le Mammouth a pu autrefois habiter le nord dela Sibérie,
en admettant l’idée très-fondée de M. de Humboldt que l'écorce
B. Tom. XVI,
IL
162 Geologie. N° 122
de notre globe, après sa précipitation, a dù avoir sur toute sa
surface, et pendant un certain temps, une température:
élevée qu'aujourd'hui, à raison du calorique qui s’est Ro |
par l'acte de la précipitation générale, et en rappelant la pe-
lisse du Mammouth, découvert dans les glaces du Léna, qui pou-
vait le mettre à même de vivre dans un climat tempéré. J'ai
méme essayé de construire ces immenses tombeaux des ancien-
nes races et d'expliquer comment ces animaux ont dû venir
mourir si près l’un de l’autre; car, dans l’état actuel, l’on n’ob-
serve pas que les animaux sauvages, surtout de familles si dif-
férentes, cherchent un lieu commun pour y mourir, mais meu-
rent épars dans les repaires où leur dernière maladie les y a
surpris. Cette construction explique non seulement comment
une même famille a dù ainsi s'amonceler à l’article de la mort,
mais aussi comment cela a pu et dû avoir lieu entre des carni-
vores et des herbivores, péle-mêéle, comme dans les cavernes de
la Franconie. Il serait trop long de répéter ici cette explication.
L'Institut de l'Académie des Sciences de Paris et mon ami Cu
vier ont chacun un exemplaire des deux ouvrages cités,
Permettez-moi, Monsieur, de passer à présent à un sujet
plus important pour la science que mes réclamations. Vous
avez annoncé dans votre Bulletin de janvier 1828, l’Essai de
M. Cordier sur la température de la terre, et vous vous êtes
désigné vous-même comme le premier qui se serait mis sur la
brèche pour combattre les idées dominantes en géologie, c’est-
à-dire, pour faire revivre le feu central. Me permettrez-vous
(pour rester dans votre comparaison), d'attaquer le bastion
dont vous et M. Cordier vous vous êtes emparés, et même de
vous prier de communiquer cet assaut au public par la voie de
votre Bulletin? Je ne puis en douter vis-à-vis d’un savant
comme vous, qui met tant de zèle à répandre la science et la
vérité. Comme l'ouvrage de M. Cordier est le sujet principal de
votre article, ce seront ses idées que j'entreprendrai de réfu-
ter, telles que vous les avez livrées dans le Bulleun. Je crois
rendre par là un service, d'autant plus important à la science,
que M. Cordier assure que l’Æypothèse du feu central, appuyée
de faits géologiques, des observations directes et des. théories
Physico-mathémaiiques, a acquis une telle vogue, que da plu-
part des géologues semblent aujourd'hui n'avoir jamais eu une
autre manière de voir
Géologie. 163
Commençons d’abord par ne reconnaître pour autorité que la
nature, afin de ne pas imposer au gros des lecteurs par de
grands noms, auxquels, de règle, on peut en opposer d'aussi cé-
lèbres, et examinons d’abord les faits observés de nos jours.
Il est constaté par les expériences faites dans les mines que
la température augmente avec la profondeur à laquelle on s’en-
fonce dans la terre. Mais en est-il de même des profondeurs
dé l'Océan? Le contraire est prouvé par les expériences indu-
bitables de MM. Irwine, Foyler, Péron et Horner, auxquelles
j'en puis ajouter de plus récentes, celles de M. Lenz, physicien
de l'expédition russe autour du monde, en 1823-1826, à pré-
sent adjoint de l’Académie des sciences de Pétersbourg , dont je
donnerai tout à l'heure les résultats qui n’ont pas encore été
publiés. Cette diminution de température, de haut en bas, a été
constatée dans les lacs grands et profonds, par les expériences
de MM. de Saussure , Georgi, Pallas, Gmelin et de la Béche.
Examinons d’abord l’idée du feu central tel que nous le re-
présente M. Cordier, comme une masse sphérique en fusion,
qui communique sa chaleur à l'enveloppe qui forme l'écorce de
la terre. Cette chaleur doit se communiquer à l'Océan; et, mé-
me dans la supposition mosaïque que cette écorce n'ait que 6000
ans d’âge , il est certain que la loi de cette communication doit
être devenue constante depuis longtemps. Pour cet effet, on ne
peut admettre que deux hypothèses : ou l'Océan est à de gran-
des profondeurs immobile, et tourmenté uniquement à quel-
ques cents pieds de profondeur par les tempêtes; ou bien il est
sujet à des mouvemens ( réguliers) par les marées et les cou-
rans. Dans la première hypothèse, les couches d’eau, chauffées
également par le bas ,conserveront leur horizontalisme(r), et la
chaleur doit se communiquer uniquement en vertu de la force
conductrice de l’eau, et la température déminuera de bas en
haut suivant une progression qui se trouve entre l’arithmétique
.: la géométrique. Ainsi, il est impossible, dans cette hypo-
thèse, que la chaleur diminue de haut en bas. Mais c’est ce-
(1) Cet horizontalisme des couches fluides n’est pas une supposition
gratuite , puisque même l'atmosphère, qui, comme gaz, se dilate 8 fois
plus que l'eau par des degrés égaux de température, nous offre ce phé-
nomène dans celui de la réfraction horizontale. Je l’ai observé également, à
plusieurs reprises, dans les couches de vapeur qui se forment au-dessus
d'ane nappe d’eau dans un vase clos, P.
Ile
N° 122
pendant le fait bien avéré jusqu’à 1000 toises de profondeur.
Dans la seconde hypothèse, les mouvemens de l’eau dans
l'Océan ne feront que rapprocher un peu de la progression
arithmétique celle de la diminution de la chaleur de bas en
haut; il serait donc également impossible que la température
de l'Océan diminuât de haut en bas.
Ainsi, si l'hypothèse du feu central doit subsister, cette
source de chaleur n’est point générale à tout le globe, et ne
164 Géologie.
peut s'étendre que sous les Continens, c’est-à-dire, à moins du
tiers de la terre. Ajoutons à cela les expériences faites pour
constater l'augmentation de la chaleur avec les profondeurs
dans la terre, n’ont été faites guères que dans des mines, c’est-
à-dire, dans des lieux où la présence des métaux ou du char-
bon de terre doit faire soupconner des actions chimiques de
nature volcanique, dont la suite nécessaire est un dégagement
de calorique. Nous reviendrons sur ce point. Enfin, la grande
inégalité des chaleurs observées dans les expériencès continen-
tales, à mêmes profondeurs, mais en divers lieux, ne peut
s'expliquer par la cause générale d’une chaleur centrale, qui se
trouve, selon M. Cordier, à environ 20 lieues ou 50,000 toises
au-dessous de la surface. Des différences de 13 à 57 me peu-
vent provenir de l'inégalité de la force conductrice des roches
sur une épaisseur d'environ 100 toises, ni de quelques différen-
ces fortuites d'intensité de chaleur ou de niveau à la surface
de la masse énorme qui produit la chaleur.
Expériences de M. Lenz.
Latitudes N. Long. de Greenw. Profondeurs. Températ.
7°20" 21 5h97 o! 2 5,80 deg. cent.
ss — 539 2,20
21 1/4 196 1 0 26,40
_— — 140,7 16,36
ch — 413,0 3,18
2 su _ 665,1 2,92
ba Li 914,9 2,44
25 6 156 58 0 21,50
_ — 167,0 14,60
3a 6 136 45 0 21,49
_— — 89,8 13,35
Géologie. 165
— —_ 214,0 6,5r
— — 450,2 3,99
us — 552,6 2,21
32 21 42 30 0 20,86
101 4,8 2,24
4 12 141 58 0 15,20
—- — 20,0 5,16
— _— 5r2,1 2,14
45 39 15 17 0 14,64
396,4 9:96
M. Lenz a fait ses expériences avec le plus grand soin. Pour
les profondeurs ,il a tenu compte de l’angle que la corde fait
avec la verticale, le vaisseau n’étant jamais (mème pendant le
calme), en parfait repos, et du raccourcissement de la corde
par le mouillage, et de son allongement par son propre poids
et celui du bathomètre. Quant à la température, il a eu égard
aux changemens que son instrument à dù éprouver en remon-
tant. Toutes ces corrections 6nt été calculées sur des expérien-
ces directes avec les sujets qui ont servi; de sorte que l’on peut
assurer que ces observations sont les plus exactes que l’on ait.
Elles ont en outre l'avantage de s'étendre à une plus grande pro-
fondeur que toutes les précédentes (celles d'Irwine re vont
qu'à 683 t., et celles de Pérou à 357 t.), et d'offrir sur deux
points du globe deux suites de cinq observations. Son projet
(et il en avait les moyens ), était de pénétrer jusqu’à 3000 t., et
méme plus; mais les calmes étaient de trop courte durée. Son
bathomètre amenait sur le vaisseau 64 livres d’eau.
Ces expériences offreut un résul at très-marquant, c'est que
la température diminue assez rapidement, quoiqu'en progres-
sion décroissante, jusqu’à la profondeur de 400 à 5oo toiscs et
ensuite très-lentement, de sorte que de là jusqu’à 915 t., la dif-
férence n’est pas d’un degré, tandis que de o à 413 t., elle est
de plus de 23 degrés. Les petites anomalies qu’ofirent ces ob-
servations sont dûes apparemment aux courans qui charient des
eaux de différentes températures.
Si l’on ajoute à ces résultats ceux qu'ont fourmi le lac de
Genève dans les observations de M. de la Bêche , nous trouvons
166 Geologie. N° 122
que de 40 à 70 t., la température était d'environ 6,6° cent., et
à la profondeur de 100 à 164 t. environ 6,4° c. Ces profondeurs
étaient celles du fond du lac. A de moindres profondeurs la
température était beaucoup plus élevée. Les expériences de
M. de Saussure dans lés lacs de Genève, Thun, Brienz, Lu-
cerne, Constance, Maggiore, Neufchätel, Biel, Annecy et
Bourget, indiquent pour le fond de ces lacs une température
qui ne varie que de 4,b° à 6,1° cent.; les températures de la
surface variaient de 14,4° à 25°, les profondeurs de 27 à
158 <t. En comparant les résultats, l’on trouve que les profon-
deurs et les températures à la surface ont une influence sur
celles du fond, et l’on peut en conclure avec beaucoup de vraï-
semblance que, à températures égales de la surface et à pro-.
fondeurs égales, la température du lit de tous ces lacs est à
très-peu près la même.
Les observations de M. de la Bèche dans le lac de Genève,
faites au méme point, à différentes profondeurs, nous offrent
le résultat non moins intéressant : que les températures dimii-
nuent rapidement avec les premières profondeurs et lentement
avec les dernières : résultat conforme à ceux de M. Lenz, à
cette difference près que ce jeune physicien à dù sonder à de
beaucoup plus grandes profondeurs pour atteindre les mêmes
diminutions de température que M. de la Bèche. Cette loi est
donc générale pour toutes les masses d’eau, soit de l'Océan,
soit des lacs. Or la température de l’eau, prise à une profondeur
quelconque, ne peut être une fonction que de l'action des
rayons solaires, de l’évaporation et de la température naturelle
du fond, c’est-à-dire du sol sur lequel l’eau repose. Mais les
deux premières sont, non seulement dans un rapport à peu près
constant entre elles pour toutes les températures, mais aussi
nous voyons par les expériences faites dans les lacs, que leur
influence cesse d’être sensible à moins de 100 toises de profon-
deur, et que dans celles de M. Lenz les différences deviennent
extrémement petites, même lorsque la température à la surface
varie de 26,4° à 15,2° cent. D'où il suit que la température de
l’eau à de grandes profondeurs dépend uniquement de celle du
fond, du sol sur lequel l'Océan repose, et que par conséquent
la température du lit de la mer est aux environs du zéro du
thermomètre centigrade.
Geologie. 167
Mais les observations faites sous terre ont indique une aug-
mentation de température avec la profondeur, et, le calcul
s'emparant vite de ces données, l’on a conclu tout aussi vite
qu'à environ 1200 toises de profondeur, la température du
globe doit étre celle de l'eau bouillante, et qu’au centre elle
doit excéder 250000° cent. Malheureusement notre âge n’est
que trop fertile en conclusions de ce genre.
Nous demandons à présent ce qu'une saine logique nous or-
donne de croire. Les expériences faites sur la température de
la mer, faites à tant de latitudes et de longitudes, doivent-elles
céder à des observations isolées faites dans des lieux si suspects
d’influences particulières sur la température ? Dois-je en appe-
ler encore à la température de milliers de sources répandues
sur tous les continens et les îles, qui, à l’exception de celles
qui sont en correspondance immédiate avec des terrains volca-
niques , offrent toutes en éte une température moindre que celle
de l’air qui les couvre, et attestent par là qu'elles coulent au
travers de terrains d’une basse température, où elles perdent
une partie de celle qu’elles avaient lorsqu'elles ne formaient
encore que des gouttes de pluie ou de rosée ? De plus, les résul
tats des observations de M. Cordier varient, de son aveu même,
de 13 à 57 mètres de profondeur pour un degré. Et c’est sur
de pareilles données qu’on veut fonder une loi générale et les
conclusions énormes qu’on en tire! La saine physique rejette
avec raison toute loi appuyée sur des expériences dont les ex-
trèmes offrent des anomalies qui excèdent les résultats moyens.
Or, l'extrême 57 surpasse presque de trois fois la moyenne.
Combien petites ne sont pas, par contre, les anomalies que four-
nissent les expériences de M. Lenz dans la mer, quoique bien
plus difficiles à exécuter à rigueur que celles des mines! Sinous
prenons l’ensemble de toutes les expériences marines sur cet
objet, nous trouverons qu’elles ont été faites sous tant de lati-
tudes et de longitudes, qu'on doit les regarder comme l’expres-
sion de la loi naturelle dans tout l'Océan, dans un certain éloi-
gnement des côtes, de l'Océan qui fait plus des deux tiers de-
la surface du globe, tandis que les expériences continentales
ne sont faites que sur quelques points isolés et suspects, et les
conclusions qu’on en a tirées démenties par la température des
lacs’ de la Suisse et de l’Asie, et de toutes les sources, à l’excep-
tion de quelques sources minérales,
168 Géologie. N° 122
Ainsi, les lois de la logique nous forcent à admettre que la
température générale de la surface de la terre , abstraction faite
de la chaleur excitée par les rayons solaires, et très-probable-
ment la température du globe entier, est à peu près celle de la
congélation de l’eau , et non égale à des milliers de degrés au-
dessus. Ce théorème étant démontré, l'hypothèse du feu central
existe plus.
Passons à présent à l'examen de cette hypothèse comme sys-
tème géologique. Je ne répéterai pas ce que les neptunistes ont
allégué en faveur de leur système. Je m'arréterai principalement
à un fait géognostique, l'existence du granite. Je dis qu'il ne
peut point exister dans la supposition des volcanistes qu'il ait
eté primitivement fondu. Deux de ses principes, le feldspath
et le mica, sont fusibles à des degrés de chaleur bien inférieure
à celle qui liquéfie le quartz. Lors du refroidissement il y au-
rait eu pour chaque couche, à commencer du haut en bas, une
température sous laquelle le quartz était concret, tandis que le
feldspath et le mica étaient encore en fusion. Or, comme le
quartz est spécifiquement plus léger que les deux autres, ceux-
ci ont dù se placer encore fluides au fond de la couche et celui-
là surnager. L'épaisseur de cette couche est proportionnelle
aux différences de fusibilité du quartz d’un côté, du feldspath
et du mica de l'autre. J'accorde volontiers que la première
couche à la surface peut n'avoir eu que peu d'épaisseur, et Ja
partie inférieure liquide encore moins, et cela à raison du
refroidissement assez prompt qu'une masse à la chaleur rouge
subit dans Fair. Mais plus le refroidissement a percé à l’intérieur,
plus l'épaisseur de la couche a dù augmenter, en sorte que la
couche dénuée de quartz, à 100 toises de profondeur, devrait
avoir au moins une toise d'épaisseur. Ainsi, les élémens de notre
granite auraient dû former des strates alternans de quartz et
d’une substance composée de feldspath et de mica. On ne peut
objecter que la viscosité du feldspath et du mica fondus devait
empécher le quartz coagulé de monter à la surface de la couche
liquide, le temps nécessaire au refroidissement ayant dà plus
que suflire à ce mouvement, malyré la petite résistance de la
part de la viscosité. On pourrait faire le même raisonnement
concernant le feldspath et le mica si les degrés de fusibilité de
ces deux espèces de pierre étaient trés-différéns l'un de l'autre.
Géologie. 169
Ici la viscosité pourrait avoir empêché la séparation; mais alors
la texture n’eût pas été granitique, mais porphyrique.
La structure du granite est une nouvelle objection contre son
état de fusion. Ses grains sont agglutinés les uns aux autres par
la seule attraction de surface , comme les lamelles des cristaux,
non soudées ensemble, Nous voyons par contre que les sub-
stances minérales hétérogènes qui ont éprouvé la fusion par la
chaleur volcanique, telles que dans les gangues proprement
dites, les agathes, les mandelsteins, les jaspes et les laves ré-
duites à l'état de fusion parfaite, sont complètement soudées
l'une à l’autre et offrent des passages qui finissent par être 1im-
perceptibles. Ainsi, dans la supposition même que Îes trois élé-
mens du granite aient pu, au moment de leur coagulation, se
trouver dans la position respective où ils se trouvent aujour-
d’hui, ils devraient être nécessairement soudés Fun à l’autre;
mais its ne le sont pas.
Si donc il est démontré que les masses granitiques , qui font la
grande moitié des roches connues , n’ont jamais été dans létat
de fusion, il est inutile de le prouver pour les autres, et le feu cen-
tral ne peut point fournir la base d’un système géologique. Je ne
veux pas insister sur l'impossibilité d'expliquer dans cette hy-
pothèse les grandes révolutions dont l’écorce de notre globe
nous offre tant de traces, M. Cordier témoignant assez l'envie
de les réduire à ce que le retrait et les crevasses, fruits du re-
froidissement, ont pu causer, c’est-à-dire à très-peu de chose.
Je passe également sous silence l’idée de construire de la même
manière nos volcans encore actifs. Tout familiarisé que j'ose me
croire avec les idées de la mécanique, je ne concois pas com-
ment un refroidissement aussi lent qu'il doit avoir lieu aujour-
d'hui et à d'aussi énormes profondeurs, peut élever et vomir à
2000 toises au-dessus de l'Océan des matières fondues et qui,
par conséquent, vieunent de ces profondeurs. Le retrait semble
devoir faire le contraire, et si la croûte de notre globe, de 20
licues d'épaisseur, nage sur le noyau liquéfié, il est facile de dé-
montrer que la masse liquide, qui se pourrait trouver forcée de
monter dans les crevasses (ce qui ne pourrait se faire que très-
lentement, ic refroidissement et le retrait étant également ex-
trêmement lents), ne pourra dépasser le niveau des roches en-
tre lesquelles elle monterait, et non les déborder, supposé qu'elle
170 Geologie. N':ros
nese refroidit pas jusqu'à la coagulation, pendant sa marche pa-
resseuse, avant d’avoir atteint ce niveau.
Voyons par contre comment dans ce système l’on farme les
roches soi-disant secondaires et tertiaires. Comme l’on ne peut
nier qu'on ne trouve jusqu'à de très-grandes hauteurs des
mondes de coquillages pétris dans des masses calcaires, il a bien
fallu emprunter le secours de l'Océan. Je n’appuierai pas sut
l’idée si naturelle que, si l’on a besoin de l'Océan pour faire
près de la moitié de l’écorce connue de notre globe, il serait
plus simple de lemployer aussi à faire le reste sans invoquer
le secours de Vulcain. Cette mer, qui a dû pour cette formation
couvrir nos Alpes et peut-être même l'Himalaya, d’où vient-
elle ? le système répond : Toute l’eau que nous voyons dans
l'Océan et sur les continens était, lors de la grande chaleur,
réduite en vapeurs et formait la très-majeure partie de l’atmo-
sphère d’alors ; ces vapeurs se condensèrent par le refroiïdisse:
ment et tombèrent en forme de pluie. Cela se conçoit. Mais je
demande si la surface de la terre avait déjà alors à peu près sa
forme actuelle, et spécialement si le grand creux, qui forme
aujourd’hui le bassin de l'Océan, existait déjà, de même que
les montagnes des continens et des îles? Si cela est, comment
l'eau de pluie , fñt-elle tombée avec la plus grande rapidité, a
t-elle pu s'élever jusqu'à des milliers de toises au-dessus du
niveau actuel des mers, ne pas s’écouler d’abord dans le grand
bassin qui lui était destiné ? Bien plus : cette violente pluie, que
nous supposons en ce moment, n’a pu avoir lieu, car le refroi-
dissement ne pouvant se faire que par degrés (Voy. les expérien-
ces de Buffon), surtout à raison de la plus grande densité de
l'atmosphère d'alors et de la chaleur dégagée par la réduction
méme des vapeurs, cette réduction n'aurait pu être rapide.
Mais ce n’est pas tout : l'Océan, qui se précipitait de l’atmos-
phère, devait séjourner long-temps à la hauteur des Alpes pour
y engendrer ces innombrables coquillages, et comment cela est-
il possible, le bassin qui devait le recevoir étant là? Si par con-
tre ce bassin n'existait pas, qui l’a fait, et qu'est devenue la
masse de roches dont il était auparavant comblé? Ainsi ce sys-
tème doit avoir recours, comme tous les autres, à des cavernes
souterraines qui reçoivent le surplus d’eau qui a couvert nos
montagnes et le font remonter à la surface pour produire d’au-
Geologie. 171
tres montagnes, et l'on ne conçoit pas comment le retrait causé
par le refroidissement a pu forcer ces eaux à sortir des cavernes
et s'élever à quelques milles toises au-dessus du niveau des
mers d'aujourd'hui; ou bien il faut que nos montagnes n’aient
pas existé alors; il faut que dans les premiers temps du refroi-
dissement la surface de la terre ait été très-lisse, couverte d'a-
bord également par la mer qui découlait de l'atmosphère, et
que cet état ait duré long-temps pour faire naître et périr tant
de générations de coquillages les unes sur les autres. Il faut
qu'ensuite il se forme le grand creux qui a recu l'Océan, mais
comment ? Il faut qu’ensuite les montagnes s'élèvent avec leurs
coquillages, mais comment? Le retrait ne peut que rapetisser
les masses , non les gonfler. Mais les fentes produites par le re-
trait ouvrent, dira-t-on, des passages à l’eau, qui, arrivée à la
masse ignée, se réduit subitement en vapeurs dont l’élasticité
déchire et bouleverse les environs, Mais ces opérations doivent
déjà avoir eu lieu dans les premiers temps du refroidissement
général , lorsque la croûte de la terre n’avait encore que peu
d'épaisseur, et ces crevasses et leur élargissement causé par les
détonnations de vapeur, ouvraient un champ libre, au moins
plus libre que partout ailleurs, à l'expansion de ce fluide élas-
tique, et ne lui permettaient pas de soulever et renverser des
masses de plusieurs mille toises de hauteur. Pour de pareils sou-
lèvemens il faut admettre des cavernes souterraines d’un volume
proportionné et parfaitement closes. Or, le système du feu cen-
tral ne nous offre aucun principe de formation pour ces grands
creux isolés. Au contraire, le retrait doit s'être fait uniformé-
ment sur toute la surface. Enfin, si ce système postule, comme
celui des neptuniens, de ces autres énormes souterrains, en quoi
se distingue-t-il ? En ce qu’il veut former les roches d’une ma-
nière qui, comme nous l’avons prouvé, est impossible.
L'on conçoit qu'un physicien ou géologue veuille repousser
les incongruités que l’école de Werner nous donne pour des
vérités géologiques; mais il existe un proverbe allemand qui
dit que l’on ne doit pas jeter l'enfant par la fenétre avec le
bain; et c’est ce que les volcanistes rigoureux font au pied de la
lettre.
Je passe sous silence tant d’autres objections que l’on pour-
rait faire contre plusieurs théorèmes spéciaux de M. Cordier,
172 Géologie. N° 122
pour dire encore quelques mots sur les systèmes géologiques en
général, Au point où en sont nos connaissances actuelles, lon
peut assurer que nous ne pouvons baser aucun système géolo-
gique raisonnable sans le secours de Neptune et de Vulcain;
mais il faut que celui-ci soit bien le forgeron des foudres de
Jupiter, ce Vuülcain qui a ses ateliers dans lEtna et le Capa-
Urku, dans le Vésuve et dans l’Hécla. Si nous le suivons dans
ces usines souterraines, dont les communications réciproques
sont attestées par les tremblemens de terre qui traversent dans
un instant des continens entiers, et écroulent à différens points
les frèles édifices de l’homme, nous trouverons la solution de
l'énigme de la chaleur supérieure des continens et des diffé-
rences de température que leur intérieur offre à mêmes profon-
deurs, dont nous devons la connaissance à M. Cordier. Là où
la température est plus élevée on se trouve à une moindre dis-
tance d’un foyer volcanique.
La géologie et la géognosie se sont prétées mutuellement la
main pour se composer derreurs. La géognosie, qui doit à juste
titre se distinguer de l’oryctognosie en ce qu’elle ne doit pas
nous livrer les caractères spéciaux des pierres et des roches, ce
qui est la tâche de l’oryctognosie, mais nous retracer les suites
et le gisement de celles-ci, a voulu faire d'avantage , nous livrer
l'ordre dans lequel elles ont été formées et assigner à chacune
d'elles son âge relatif; de là ses divisions en roches primaires,
secondaires, elc., et ses époques si mal conçues. Elle a donc dû
“emprunter de la géologie ces äges soi-disants , et celle-ci lui a
donné ce qu’elle avait, ce qu’elle avait emprunté d'elle, un sys-
tème qui n'avait puisé ses notions ni dans la physique ; ni dans a
chimie, ni dans la mécanique. La géologie de Werner n'est
qu'une géognosie raisonneuse , ét sa géognosie est une mauvaise
géologie. Déjà en 1815 j'ai consigné ces idées dans ma Physique
de la Terre et Géologie.
Pour former un système géologique, il faut d’abord bien ob-
server non-seulement l’ordre général des couches de roches,
mais surtout le désordre apparent qui s'offre à l'œil impartial
du vrai géologue. On pouvait prévoir de tout temps ces irré-
gularités par l'aspect général de la nature entière, La surface
du globe, partagée ou plutôt déchirée en lambeaux de mers, de
continens, d'îles de toutes grandeurs, en plaines, montagnes,
Geodogie. 193
vallées et plateaux; la distribution des étoiles fixes, qui écarte
jusqu’à l’idée d’un arrangement; celle des planètes si diffé-
rentes en grosseur et en mouvement, avec et sans satellites ; tout
nous annonce que l’auteur de la Nature n’a pas cherché l’har-
monie dans une symétrie qu'il a abandonnée à la faiblesse de
l'esprit humain. L'absence de la régularité est l'empreinte &u
génie créateur qui sait subordonner l’irrégularité à des lois im-
muables, éternelles, sans recourir à l’aide du compas dans ses
sublimes conceptions (1).
Les nombreuses et imposantes exceptions à la régularité des
couches de roches et de leur gisement, que le géognoste ne peut
plus nier, prouvent évidemment que les révolutions qui ont fait
disparaître la symétrie de la surface de notre globe, de même
que leurs intervalles , ne sont pas liées à des époques fixes et gé-
nérales , et surtout qu’elles n’ont pas commencé après que la
précipitation des continens a été terminée, mais qu'elles sont ses
contemporaines, qu'elles ont été partielles quant aux lieux et
aux temps, et qu'elles se sont répétées très-souvent.
Une saine géologie ne doit pas postuler tout simplement la
précipitation générale, mais elle doit construire ce grand procès
qui a donné naissance à nos roches, et expliquer leurs suites et
leurs groupes, distinguant soigneusement les masses cristallisées
des masses brutes. Je sais que depuis que le célèbre Berzélius
a prouvé enfin que notre silice est un oxide, de même que les
alcalis, mon système paraît avoir un défaut à cet égard. Mais
nous ne sommes pas encore au bout de la chimie, qui, j'espère,
nous prouvera un jour que les corps sont susceptibles d’ana-
lyses nouvelles, qui nous découvriront d’autres modes de com-
position que ceux que nous connaissons. Les métaux ne sent
sûrement pas des corps simples , pas plus que la cire. Quiconque
a suffisamment étudié la physique des volcans ne se refusera
pas à la conviction que les actions volcaniques sont le premier
mobile des révolutions qui ont déchiré la surface de notre globe.
La combiraison de cette action avec le grand procès de la pré-
cipitation générale est la clé de la vraie géologie, la solution de
cent énigmes que nous offre la nature des roches.
(1) On pourrait pousser cette idée plus loin, l'appliquer aux ruines,
qui nous plaisent en nous offrant le sceau du tout-puissant dans le défaut
de régularité, et rappeler quele moyen âge, le plus riche de tous en grands
caractères, n'avait point d'’édifices réguliers.
174 Géologie.
Vous trouverez, Monsieur, peut-être bien des idées étranges.
dans ces pages ; mais si vous voulez vous donner la peine de lire,
ma géologie, ne füt-ce que dans les ÆZntretiens sur la physique.
écrits en mauvais francais, j'ose espérer que , même encore au-
jourd’hui, vous les trouverez plutôt neuves qu’hétérodoxes, et
pardonnerez à un vieux physicien de tenir à ses premières idées.
193. QUELQUES OBSERVATIONS SUR LA TEMPÉRATURE DES MINES ÿ
par T.F. Barkanw. ( T'ransact. de la Société Roy. Géologique
de Cornouailles ; Vol. HIT, p. 150.)
Les expériences sur la température des mines , dont nous
allons rapporter les résultats, ont été faites dans l'été de 1823
et dans celui de 1824; l’auteur qui a apporté le plus grand
‘soin dans ces expériences fort délicates, commence par discu-
ter les avantages et les inconvéniens que présentent les diffé-
rentes manières usitées pour ce genre d'observations. Il a em-
ployé concurremment les 4 moyens suivans , qui consistent à
prendre la température
Des sources qui sourdent soit du filon , soit de la roche dans
laquelle il est encaissé,
Des amas d’eau qui s’amassent continuellement dans les ca-
vités que présentent les exploitations de mines.
Celle de la roche même, en y scellant un thermomètre dans
une cavité pratiquée à cet effet t.
Enfin , en mesurant la température des eaux qui se sont ac-
cumulées depuis long-temps dans les travaux abandonnés.
Il préfère la 3° méthode , pourvu toutefois qu’on donne une
certaine profondeur aux entailles dans lesquelles se place le
thermomètre. Sans cela il regarde que la température de la roche
peut être fortement modifiée par l'air ambiant. Quant à la der-
nière méthode , qui paraît au premier aperçu la moins suscep=
tible d'erreur , elle est peut-être, au contraire, la moins exacte ,
parce que la masse d’eau tend constamment à se mettre en équis
libre ; et l'on trouve une température sensiblement la même à
différentes hauteurs de ces amas d’eau, température due en
grande partie à la couche supérieure de liquide.
Pour mettre à même de comparer les résultats obtenus,
nous allons donner le tableau de ces expériences, dans lequel
on a eu Soin de les mettre par ordre de profondeur,
Faruoms (1)
au-dessus
1] de la surface.
Géologie.
TEMPÉRATURE:
À
degres
de
Fahrenheit.
degrés
de
Péaumur.
ee
24,88
24,00
25,77
24,22
24,44
26,20
24,22
24,00
24,88
24,00
27,52
24,00
24,88
24,00
26,20
23,12
23,56
27,08
27,08
29,92
31,68
29,48
30,36
31,63
29,92
27,28
33,44
33,00
36,08
36,08
38,06
mines.
Botallack.…....
Little Bounds.
Botallack.....
Little Bounds,
Huel Neptune.
Botallack.....
Huel Unity...
Little Bounds.
Huel Neptune.
Botallack.....
Trenoweth...
Oatfeld.…..
Ding Dong...
Mr.
Huel trumpet.
1975
Postrion
des
Thermomèlres.
à RE RE
Cavité remplie d'eau.
Daus l'air.
Eau dans une galerie.
Amas d’eau.
ld.
Amas d’eau profond.
Source sortant du mur.
Amas d’eau.
Autre ainas d’eau.
Amas d’eau profond. }
Anciens travaux remplisd'ean. |k
Source provenant du mur.
. [Source sortant du filon.
Petit amas d’eau.
Amas d’eau dans unéeancienne |}
Id. (galerie. |£
. [Source sortant du mur.
Trou dans fa roche.
. [Trou de 18 pouces dansla ro: |f
Botallack.....
Huel vor.....
1-2
ldifersi
Cook’s kitch.
Dolcosth.....
OA ERRRE
LÉ
Ida
Oatfeld,.....
Ras.
ld.
Source du mur.
Eau dans une galerie abandon: |f
Source sortant du mur, (ne.
2 trous de 18 pouces. F
Amas d’eau.
Amas d'eau profond.
Amas d'eau. i
Trou de 3 piedsde profondeur. |
Source sortant au filon,
Source,
Autre source,
(che. }k
En sxaminant les résultats consignés dans cette table, on
voit qu’on est loin d'obtenir des températures augmentant dans
leur progression uniforme ; mais il résulte clairement que la
température croît constamment en s’approfondissant. D.
124. SUR LA POLARISATION MAGNÉTIQUE DES MÉTAUX ET DES MI-
NÉRAIS, par une différence de température ; par le Prof.
SEEBECK. (Anal. de ph) s., de Poggendorf;1826, cah.3, p. 281.)
Ce mémoire de physique contient des observations sur le
magnétisme terrestre , etses rapports avecles volcans existans.
Le globe est traversé de zônes métallifères, dont le contact
produit ce magnétisme , lorsqu'il y a une différence de tempé-
rature. Les endroits les plus chauds seront ceux où l'air peut
476 Geologie.
pénétrer le plus avant dans la terre , c'est là que sont les vol-
cans, et vice versà. Les phénomènes magnétiques de l’atmo=
sphère sont liés à ceux de l’intérieur du globe. Il faut lire ce
mémoire avec celui de M, de Buch, sur la distribution des vols
cans sur le globe. { Mèmes annales ; 1825, cah.x, 2,3 et 4.)
:
125. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LE PLATEAU CENTRAL DE LA
France , et particulièrement sur les terrains secondaires qui
recouvrent les pentes méridionales du massif primitif qui le
compose ; par M. Durrénoy, ingénieur des mines. ( A{nnal.
des mines ; 2° série, Tom. ILE, p. 3bet 309,1 *et2°liv., 1828.)
Le, plateau primordial du centre de la France, qui est en
général granitique , et qui a plus de 8o lieues de large à la hau-
teur de Limoges , s’'amincit graduellement en s’avançant vers
le midi , et se termine par une pointe qui le rattache à la Mon-
tagne Noire, espèce de péninsule, isolée de la chaîne des Pyré-
nées, par un bassin longitudinal de terrains secondaires et ter-
tiaires.
La 1° partie du mémoire de M. Dufrénoy renferme une des-
criplion sommaire de ce plateau, ou un apercu des TERRAINS
PRIMITIFS ET DE TRANSITION du centre de la France. L'auteur fait
connaître d’abord, à partir d’une ligne tirée de Limoges à Lyon,
les limites extérieures de la partie méridionale de ce groupe
( qui renferme intérieurement un dépôt de terrains secondaires
dans les départemens de l’Aveyron et de la Lozère) ; et sa dis-
position générale en un véritable plateau d’une élévation assez
constante ( environ 750 mètres ), dans toute sa partie centrale
et occidentale , tandis que, vers l’est, deux arétes où chaînes
plus élevées , qui prennent naissance dans les montagnes de
l'Ardèche et de la Lozère , se dirigent du sud au nord, en sé-
parant les vallées de lx Saône , de la Loireet de l'Allier. Plu-
sieurs considérations portent l’auteur à penser que ces deux
chaînes , déposées en même temps que tout le massif primitif,
ont été modifiées postérieurement, par des phénomènes de
soulèvement et d’abaissement qui ont formé les trois vallées.
M. Dufrénoy fait observer les caractères remarquables qui ren-
dent ces chaînes très-différentes de celles des Alpes et des Py-
rénées. Il donne ensuite une idée générale de la composition
de tout le groupe, par une coupe de l'est à l’ouest , prise à la
montagne de Tarare, par une autre coupe dans la même direc-
T
TUUIO) S)
Q'AL LE, PT MSN CEE ET
2p qosuon O6 UM Denon mare nn
8
trs (FLE DR TE RSS
axrn
=
*
9e
vroods
SE
La
no jeun
Hé be a
PP 2p OUI NN 30m
#
.
LI wonaos
CIIIAUDI 9
DAPCIA errrnsre ne
Ve 14 2747 °MAUUV'UUIE,
2419 anod
9% JIOAU T saide €
.
1ne fiund
— 1
Géologie. 179
tion de la chaîne du Forez, et par quelques détails sur le rest
du massif.
Dans la chaîne de Tarare , l’auteur indique peu de granites ,
mais des porphyres très-abondans , parmi lesquels un porphyre
rouge quartzifère , qu’il trouve analogue à ceux de lEsterel près
Fréjus , et dont les nombreuses fissures renferment quelquefois
de l’urane phosphaté, analogue à celui des arkoses d’Autun,
donne lieu à plusieurs observations intéressantes. D’autres por-
phyres feldspathiques, et les granites auxquelles ils passent,
présentent des analogies remarquables avec des roches des Vos-
ges de même nature, qui paraissent appartenir aux formations
intermédiaires. Une formation , qui se rapporte évidemment à
cette dernière classe, se compose, près de Tarare , de schistes
argileux verts , analogues au Xëllas de Cornouailles , schistes
pyriteux, renfermant de nombreux rognons de quartz, et alter-
nant avec des couches de poudingue qui semblent, par leur
nature, être formées aux dépens du terrain même qui les ren-
ferme. La mine de cuivre pyriteux de Saint-Bel et Chessy , ap-
partient probablement à ce terrain, et elle paraît , d’après sa
nature et son gisement, être tout-à-fait analogue à celle d’An-
glesey. M. Dufrénoy rapporte à ces formations de transition les
terrains feldspathiques de Beaujeu , qui sont formés de couches
de pétrosilex , quelquefois avec nodules de chaux carbonatée
cristalline et d’amphibole, passant à une sorte de grauwacke
à pâte pétrosiliceuse , à noyaux de quartz, et qui renferment
des couches subordonnées de diabase, de grauwacke rougeitre,
et de calcaires noirs, à lames spathiques appartenant à des en-
troques , associés à un schiste argilo-calcaire fissile.
La chaîne du Forez est de nature analogue à plusieurs égards.
On ne voit point cependant sur sa pente orientale de porphy-
res quartzifères , mais des passages répétés du porphyre feld-
spathique à un granite à petit grain , peu quartzeux , analogue
au granite intermédiaire des Vosges , le tout alternant un grand
nombre de fois avec des schistes argilo-talqueux , à cristaux
de feldspath , qui sont associés en outre à beaucoup d’amphi-
bole. Le centre de la chaîne est formé par un granite à gros
grains, qui se désaggrège très-facilement. Sur la pente ouest ,
on retrouve des porphyres feldspathiques , et des gneiss ren-
B. Toue XVI. 12
178 Géologie. N° 195
fermant une couche réglée de calcaire saccaroïde. Cette-pente
est très-escarpée. | TAN
A l’ouest de Clermont , le plateau présente une composition
uniforme de granite et de gneiss, qui passent fréquemment l'un à
l'autre, mais qui, dans le département de la Haute-Vienne , se
séparent en deux formations assez distinctes : la formation du
granite est remarquable par son abondance en minéraux variés.
La roche est à gros grains ou à grains moyens; celle-ci reuferme
des filons d’étain à Vaulry. La formation du gneiss , ou formation
schisteuse, constitue toute la vallée de la Vienne, et forme les ex-
trémités du plateau de terrain ancien. Elle est traversée par des
filons de porphyre, analogues à l’£lvan de Cornouailles, et
aussi par quelques filons stannifères ; sur sa limite, elle ren-
ferme beaucoup de roches amphiboliques. De nombreux amas
de serpentine s’y présentent aussi, subordonnés au gneiss. On
y remarque en outre les amas, veines et petits filons de kaolin
et de pegmatite de St-Yrieix , ainsi que des couches subordon-
nées de calcaire saccaroïde ei de quartz bleuâtre ; enfin, des
amas immenses de quartz laiteux , renfermant des gîtes con-
temporains d’hématite brune.
Le fer oxidulé est disséminé abondamment dans le gneiss et
le schiste talqueux de ecs formations anciennes. Les filons mé-
tallifères y sont assez fréquens.
Sur les deux revers de la péninsule qui forme la partie mé-
ridionale du platean , on observe des bandes étroites et peu
continues de terrains de transition, Sur le revers nord-ouest de
la chaîne, le schiste talqueux qui recouvre le granite, est re-
couvert par une grauwacke à ciment de schiste ou à ciment sili-
ceux , passant à un grès, à pâte silicéo-ferrugineuse, analogue
au vieux grés rouge du Breconshire , et contenant comme lui
de petits filons de quartz. Ailleurs, un calcaire de transition al-
terne avec un schiste très-bitumineux, anthracite imparfait.
Ailleurs encore, une grauwacke schisteuse alterne avec un schiste
bleuâtre, dans lequel M. Combe a vu des empreintes de feuilles
analogues à des feuilles de fougère.
Sur le revers sud-est , et surtout sur le flanc de la Montagne
Noire, se présente une bande de terrain de transition plus con-
tinue, composée de schiste argileux ou talqueux , alternant
avec des calcaires, et souvent avec un entrelacement semblable
Géologie, 179
à celui des marbres Campans. Le calcaire contient des Entro-
ques et des Caryophillées. M. Dufrénoy regarde ce terrain com-
me assez analogue à celui de Plymouth, qui appartient à l'étage
inférieur des terrains intermédiaires anglais.
Dans les Départemens du Gard et de l'Aveyron, le granite
est quelquefois immédiatement recouvert par des dépôts de
gypse qui ne sont pas recouverts , et qu'on ne peut rapporter
que par analogie aux gypses des terrains jurassiques inférieurs,
Les TERRAINS SECONDAIRES , qui se présentent sur la pente
méridionale du plateau primitif, sont : 1° le terrain houiller ;
2° le grès bigarré; 3° le Zias ou calcaire à Gryphites ; 4° la par-
tie inférieure des formations oolitiques ; 5° quelques lambeaux
du grès vert et de la craie; 6° un terrain tertiaire, composé d’un
terrain d’eau douce associé avec la molasse, et d’un calcaire
marin qui , aux environs de Bordeaux, paraît devoir être assi-
milé au calcaire grossier ; 7° une formation d’eau douce plus
moderne recouvre quelquefois des étendues considérables , sur-
tout dans les vallées de l'Allier et de la Loire , au centre du
terrain primitif.
La 2° livraison de 1828 des Annales des mines , ne renfer-
me , de la seconde partie du mémoire de M. Dufrénoy , que la
section qui est relative au terrain houiller. Ce terrain forme un
assez grand nombre de dépôts au pied du plateau, et de petits
bassins disposés irrégulièrement au milieu de ce plateau. L'au-
teur indique les principaux : il annonce que dans la plupart des
localités le terrain houiller présente seulement les caractères
généraux propres à cette formation , mais que quelques autres
offrent des particularités qu'il croit devoir faire connaître : ce
sont surtout ceux des bassins du Lot et de l'Aveyron.
Le terrain houiller des environs d’Aubin, situé près du Lot,
départ. de l'Aveyron, est surtout remarquable par sa richesse
“extrêémeen couches de houille d'une très-grande épaisseur (lune
‘d'elles a , selon M. Cordier , plus de 100 mètres de puissance ),
ét par la réunion de minérais de fer de nature variée. Les bords
du Lot et du Cellé , où le grès houiller se montre seul, sont
“d’un intérêt plus grand pour le géologue. M. Dufrénoy appelle
d’abord l'attention sur les environs de la Magdelène , où le
grès houiller offre tous les caractères de l’arkose, et renferme,
coïnme l’arkose ; de la baryte sulfatée , de la chaux fluatée , du
12:
180 Géologie.
calcaire spathique et des grenailles de galène. Il donne ensuite
des détails intéressans sur les porphyres que renferme le grès
houiller dans plusieurs localités, porphyres de deux espèces ,
les uns rouges et feldspathiques , les autres verts et pyroxéni-
ques , et présentant aussi deux modes de gisement différens, au
moins en apparence, les uns paraissant former des couches ré-
gulières dans le terrain houiller , couches dans lesquelles on
n'observe pas à la vérité de stratification , comme à Flagnac et
à Planiolles , les autres constituant des masses interposées dans
ces grès , comme à Figeac et aussi à Flagnac, où les porphyres
contiennent en outre des nodules de serpentine , et paraissent
liés à une masse considérable de serpentine , laquelle forme ,
près de Firmy, une espèce d’ile , à la séparation du terrain an-
cien , du grès houiller et du grès bigarré , sans présenter de
liaison avec aucun d’eux. L'auteur trouve à cette serpentine
beaucoup d’analogie avec l’ophite des Pyrénées , sous le rap,
port de sa manière d’être , et il la croit de formation analogue
et contemporaine, Quant aux porphyres des terrains houillers ,
il pense que leurs deux modes de gisement se réduiraient
peut-être à un seul, sion pouvait les observer sur une grande
étendue , et il lui paraît probable que les porphyres forment
un accident dans le terrain, où ils ont été introduits postérieu-
remet, en détruisant une partie du grès qu'ils ont remplacée,
La période de leur formation lui paraît s'étendre du grès houil-
ler au grès bigarré ; il regarde ces porphyres comme présen-
tant une analogie complète avec les porphyres d'Edimbourg,
du gisement desquels il fait connaître, dans une note , les prin-
cipales circonstances. Une planche jointe au mémoire fait con-
naître, par 4 coupes coloriées, la disposition relative du por-
phyre, du terrain houiller et du grès bigarré, dans 4 localités
différentes.
Le terrain houiller des bords de l'Aveyron, forme une bande
très-alongée , de Rhodez à St-Geniez. Peu épais , reposant sur
le terrain ancien , il est presque toujours recouvert par un grès
dont les couches inférieures sont analogues au grès rouge , et
les couches supérieures se rapportent au grès bigarré.
Ce terrain houiller de l'Aveyron ne renferme pas de porphy-
res ; à Brassac , au contraire , le porphyre vert se représente,
formant dans le terrain houiller un filon analogue aux Dyrkes
+ Géologie. 181
d'Angleterre, et produisant sur la houille, avec laquelle il est
en contact , les altérations qu'on a signalées depuis long-temps
comme produites par le voisinage des Drykes. |
M. Dufrénoy fait remarquer ensuite l’analogie que présentent
les porphyres de Figeac avec la roche noire du terrain houiller
de Noyant (Allier) , qu’il considère comme de méme âge et de
même origine que le filon de Brassac. Il termine l'histoire des
particularités que présentent les terrains houillers de cette par-
tie de la France , par une description sommaire de la butte de
Saint-Priest, montagne conique située sur la lisière du bassin
- houiller de St-Étienne , dont la base est de grès houiller très-
prononcé , et dontle sommet présente des rochers escarpés de
quartz-silex pur , dans lequel de nombreuses cavités sont fré-
- quemment tapissées de cristaux de quartz hyalin, ou de baryte
sulfatée. M. Dufrénoy à observé le passage insensible du grès à
la roche toute quartzeuse ; il a trouvé dans cette dernière roche
des empreintes de tiges de Calamites et de feuilles de fougère ,
analogues à celles du grès houiller. Il regarde en conséquence
comme certain, que la roche de St-Priest est une dépendance
du terrain houiller ; ‘mais la nature toute quartzeuse de cette
roche , et l'abondance avec laquelle elle renferme de la baryte
sulfatée , lui semblent devoir être considérées commele résul-
tat d’une action analogue aux phénomènes quelconques qui ont
produit les arkoses (1), phénomènes , aux résultats desquels il
rapporte également le ciment siliceux des Hil{stone-Grit du sud
du pays de Galles. Bo.
126. NOTICE GÉOLOGIQUE SUR LE TERRAIN DE SAUCATZ { départ.
de la Gironde ); par M. Guicrann. ( Bulletin d'hist. natur. de
la Soc. Linn. de Bordeaux ; Tom. I, p. 133 et 143, novemb.
1826, et mars 1827.)
Saucatz est un village situé sur un petit ruisseau, à 4 lieues
au S. de Bordeaux. Le sol est entièrement tertiaire ; il est d’ail-
leurs remarquable en ce que ses couches présentent une suc-
(x) Le rédacteur de cet extrait, qui a visité la butte de Saint-Priest en
1826, a reconnu les passages très-bien décrits dans le mémoire de M.
Dufrénoy, et il avait été induit , par ses observations ( qui n’ont point
été publiées et dont M. Dufrénoy n'avait pas connaissance )à en tirer des
conséquences analogues à J'opinion exprimée par l'auteur,
182 Géologie.
cession de coquilles marines et d'eau douce, et surtout en ce
que quelques -unes d’entre elles offrent le mélange de ces deux
classes de coquilles. Ces différentes couches, d’après les obser-
vations de l’auteur, peuvent se grouper en deux systèmes bien
distincts, composés de la manière suivante, en allant de haut
en bas :
EL. Système supérieur , ou formation lacustre. 1° Sable argileux,
jaunâtre, à coquilles marines ( principalement des univalves,
peu nombreuses, mais très-bien conservées, parmi lesquelles
l'auteur à remarqué de très-beaux Casques ); épaisseur , 2 à 3
pieds ; 2° marne argileuse, blanchâtre, mélée de Bulimes ou Pa-
ludines, Planorbes et d’une espèce de Moules qui caractérise
cette formation; épaisseur, 2 p.; 3° marne calcaire, mêlée
d’une multitude de petites Cérithes avec des espèces de Cithé-
rées assez grandes et d’autres bivalves d’un genre voisin; épais-
seur, de 6 pouces à r pied; 4° argile noirâtre, semblable àun
limon desséché, sans coquilles; au-dessous, marne argileuse ,
grumelée, blanchâtre; épaisseur, de x à 3 pieds; 5° calcaire
zoné, dur et compacte; au-dessous, calcaire grumelé, passant
tantôt à un calcaire compacte , tantôt à un calcaire porphyrique
(sa texture porphyrique est due à des noyaux noirâtres, sur
un fond gris-bleuâtre , mélé de taches jaunes, ce qui lui donne
un aspect tigré ); épaisseur, 9 à 10 pouces ; 6° calcaire bréchi-
tique où porphyrique , à noyaux noîrs, souvent très-nombreux,
contenant des coquilles d’eau douce { planorbes à test blanchä-
tre) et des coquilles marines, quelquefois mélées ensemble,
mais ordinairement séparées , les premières dans le haut, et
les secondes daus le bas de la couche.
IL. Système inférieur, ou formation marine. 1° Marne très-
blanche, douce et consistante, contenant une immense quantité
de coquilles fossiles, très-bien conservées, et dont quelques-
unes ont encore leur éclat nacré; 2° marne friable, mélée de
beaucoup de sable, contenant également de nombreuses co-
quilles {ces deux couches ne font probablement qu'un seul
groupe ); 3° calcaire grossier coquillier, dur et grenu, aggluti-
nant une très-grande quantité de coquilles. TJ. GiRARDIN.
127. OBSERVATIONS SUPPLÉMENTAIRES SUR LES TÉRRAINS OOLATI-
ques et les roches qui y sont associées dans les comtés deSu-
therland et Ross dans les Hébrides; par M. Roderick Impey
Géologie. 183
Murewisow , secrét. de la Soc. Géologique de Londres, etc.
( Transact. de la Soc. Géologique de Londres ; vol. I, 2° sé-
rie, p°3b3°)
M. Murchison a publié nn Mémoire dans les Transactions de
la Société Géologique sur les formations oolitiques des Hé-
brides, Mémoire dont nous avons déjà donné un extrait dans
le Bulletin, Tom. XV, n° 13. Ayant fait, depuis la publication
de ce Mémoire, un nouveau voyage dans cette partie de l’'É-
cosse, il a rédigé quelques observations supplémentaires, que
nous allons faire connaitre.
JL’'auteur a déjà indiqué que les couches les plus élevées de
la série oolitique, correspondantes au cornbrash et au forest
marbre, sont traversées par des dykes de trapp à Beal, près
Portree, dans l’île de Skye. L'un d’eux est composé d’un grun-
stein porphyrique qui se bifurque en s’élevant vers le sommet
de lescarpement. Il à remarqué dernièrement , avec M. le pro-
fesseur Sedgwick , que les extrémités des prismes horizontaux,
dont la branche la plus large de ce dyke est composée , présen-
tent une bande de quatre pouces environ d'épaisseur, d’un
pechstein vert noirâtre, en contact immédiat avec le calcaire
coquillier que le dyke traverse. Le calcaire n’a subi aucune al-
tération par ce contact. A l'exception des pechsteins indiqués
dans les terrains trachitiques , comme au Cantal, celui-ci est le
plus moderne connu jusqu’à présent, et ce fait donne une li-
mite de l’époque à laquelle cette roche a été formée.
Dans l’île d’Arran, on voit des filons et des couches d’un
pechstein analogue, qui a pénétré dans le nouveau grès rouge,
et qui parait s'être répandu dans les couches oolitiques qui
existent dans les Hébrides; car nous revoyons de nouveau
cette roche à Carsaig, sur la côte sud de Mull, formant la plus
grande partie d’un des nombreux dykes de trapp qui coupent
le lias et les couches oolitiques qui le recouvrent. Ce dernier
dyke, qui a environ 4 pieds d'épaisseur, est formé de prismes
horizontaux, dont les extrémités, sur à peu près 2 pouces d’é-
paisseur, consistent en une roche feldspathique bleuâtre, et
qui sont recouverts de chaque côté par des bandes plus épais-
ses de grunstein. Le milieu de cette dernière roche présente,
sur une épaisseur de 2 pieds environ, du pechstein porphy-
roide , dont quelques veines pénètrent dans les zônes extérieu-
184 Géologie. N° 127
res. Sur la même côte, on a observé un autre dyke, qui coupe
le lias, et se divise en plusieurs branches qui s'étendent en dif-
férentes directions dans cette formation. Une des plus larges
de ces branches enveloppe des fragmens de marnés contenant
des gryphites et des bélemnites. La partie en contact avec ce
dyke est fortement endurcie, et l’on remarque également ce
phénomène pour plusieurs autres dykes qui se montrent dans
les escarpemens à l’est de Loch Buy. Leur présence semble
avoir changé le lias en quartz lydien, et le sable de loolite in-
féricure en une roche siliceuse compacte. Mais on observe
aussi, dans les Hébrides, que, dans un nombre de cas à peu
près égal, l'introduction de ces roches étrangères au terrain
n’a produit aucune altération.
Après ces détails sur les roches trappéennes qui far ment des
filons dans le lias et les couches oolitiques qui le recouvrent,
M. Murchison décrit différentes coupes que présentent les nom-
breux escarpemens qui bordent les côtes. Nous allons en citer
deux pour montrer la similitude complète qui existe entre ces
terrains calcaires et les formations correspondantes qui ont été
étudiées avec tant de soin dans le sud de l'Angleterre.
Sur la côte N.-E. de l'ile de Skye, à peit près à deux milles
de la vallée de Beal, les collines de Trapp s’éloignent des fa-
laises, et laissent voir un plateau elliptique qui s'élève d’enw-
ron six cents pieds au-dessus de la mer , et dont la surface a en-
viron un mille + en longueur sur un mille de large. On observe
sur cet escarpement la coupe suivante, dans laquelle les cou-
ches sont placées en descendant.
9 Grès qui se montre à la base du trapp.
2° Calcaire coquillier, correspondant, par sa nature et par les
fossiles qu'il contient, au cornbrash et au forest marbre. 4o
pieds.
3° Grès blanchätre , ayant une épaisseur de cinquante ou
soixante pieds, recouvrant une couche mince d'argile schis-
teuse. Les couches les plus inférieures et les plus schisteuses
contiennent des impressions végétales.
4° Argile schisteuse et grès alternant à plusieurs reprises.
Elles forment une seconde terrasse qui pent avoir 250 pieds
d'épaisseur. Ces couches contiennent peu de fossiles, mais on
y trouve beaucoup de matière charboneuse, et quelques im-
pressions végétales indistinctes,
Géologie. 185
5° Vient ensuite une succession de couches de calcaires dont
les supérieures, en partie à l’état de grès, contiennent des no-
dules d'argile endurcie avec des fossiles. Elles alternent avec
des couches d’argile mince, contenant des bélemnites. On re-
trouve également les bélemnites disséminées dans les couches
de grès.
6° Argile schisteuse d’un gris bleuâtre foncé, plus onctueuse
que le n° 4, contenant plusieurs fossiles propres à l'oolite infc-
rieure , tels que bélemnites , térébratules, etc.
7° La base de l’escarpement est formée du sable d’oolite avec
de larges nodules de calcaire, contenant le Pecter æquivalvis ,
des Ammonites Murchisonæ, etc.; au dessous, on voit encore à
peu près les couches supérieures du lias sur une épaisseur de
30 pieds.
Une coupe prise près du moulin de Applecross fait voir les
couches suivantes associées au lias.
1° Couches marneuses et de grès légèrement calcaire, conte-
nant quelques fossiles imparfaits ;
2° Calcaire bleuätre, contenant du bois fossile, des Pentacri-
nites, des Gryphées, des Ammonites, des Pinnes, etc., alternant
avec quelques lits très-minces de grès ;
3° Calcaire sableux, compacte, quartzeux, sans fossiles,
mais chargé de veines de calcaire spathique; ;
4° Conglomérat blanc, contenant des galets de quartz réunis
par le ciment calcaire ;
5° Calcaire sableux ;
6° Calcaire d’un gris bleuätre foncé, présentant une struc-
ture analogue à celle de l’oolite.
Les couches calcaires n° 2 occupent une partie du rivage sur
lequel elles forment un quai naturel de 3 ou 400 mètres à peu
près. Elles sont semblables avec celles que lon remarque à
Broadfort , dans l’île de Skye. Le conglomérat calcaire n° 4 est
également semblable à celui qu’on trouve à Broadfort, et ne
pourrait se distinguer de celui qui existe dans le lias de Shep-
ton Mallet et dans le voisinage de Bristol; et la couche ooliti-
que bleuâtre se retrouve avec tous les mêmes caractères dans
les couches de lias de Cambridge, dans le comté de Glamor-
gan.
À la suite de ces différentes coupes, l'auteur donne un ta-
186 Géologie.
bleau des coquilles fossiles qu'il à recueillies dans les forma-
tions oolitiques de l'Écosse, dans lequel il montre leur iden-
tité avec celles qui se trouvent dans les couches correspondan-
tes en Angleterre. D. |
128. SUR LES CHANGEMENS DE FORME QUE LA SURFAGE DE LA PRES-
QU’ILE DU CORNOUAILLES PARAIT AVOIR ÉPROUVÉS ; par John
Hawkins, membre de la Soc. roy., etc. ( Transact. de la Soc.
Géologique du Cornouailles ; Tom. ILE, p: 1.)
Après quelques considérations générales sur les changemens
que la forme de la terre a éprouvés depuis son origine, et sur
les grandes révolutions qui, très-probablement, les ont cau-
sés, M. Hawkins dit qu'aucune contrée ne montre avec plus
d'évidence ces grandes résolutions que la presqu'ile du Cor-
nouailles. Le fond des nombreuses vallées qui la traversent en
tous sens est considérablement élevé par des accumulations de dé-
bris de roches de différentes natures, roches analogues à celles
qui existent dans cette presqu’ile. Ces débris immenses annon-
cent une révolution grande et subite, et ne peuvent en effet
avoir été arrachés des rochers auxquels ils appartenaient ni
transportés par des causes qui agissent maintenant sous nos
yeux.
A une époque qui correspond probablement à la même pé-
riode que celle où se formaient tous ces débris, il rapporte ces
couches épaisses de feldspath décomposé et de grains de quartz
que lon trouve accumulées au pied de certaines ‘collines.
L'exemple le plus remarquable de ces dépôts est celui qui
existe dans la paroisse de St.-Stephens, et qui fournit la terre à
porcelaine. Toute cette masse argileuse provient avec évidence
de la décomposition d’un granite qui se trouve à une petite dis-
tance. Cette altération ne peut être attribuée ni à l’action at-
mosphérique, ni à aucune catastrophe violente; il est nécessai-
rement le résultat de l’action produite par un dissolvant puis-
sant, qui à agi transitoirement, et sans presque déranger les
élémens de place.
Les différentes espèces d'argile que l’on rencontre dans les
vallées qui traversent le distriet schisteux du Cornouailles, et
qui remplissent les différentes cavités qui existent à la partie
supérieure de ces mêmes vallées, paraissent devoir leur origine
à une action dissolvante semblable,
Géologie. 187
M. Hawkins observe ensuite qu'en comparant là masse des
déblais avec les vides que présentent les vallées, on reconnait
bientôt que, quelqu'immenses que soient ces déblais, ils sont
loin de correspondre à ces vides. Il est donc naturellement
amené à examiner la question si intéressante des vallées, et qui
se rattache à toutes les idées géologiques. Il ne peut admettre
que l’ouverture de ces grands canaux naturels soit due aux cau-
ses qui agissent actuellement à la surface de la terre; il ne croit
pas non plus qu’elle soit le résultat de la rupture des couches,
ces différentes causes n’ayant pu que les élargir et leur donner
plus de régularité. L'opinion qui lui parait la plus naturelle
est que ces vallées sont en rapport avec la structure intérieure
de notre globe, et qu’elles ont été, pour ainsi dire, formées &
priori. À l'appui de cette supposition, il remarque que, dans
les parties du Cornouailles et du Devonshire où les roches
schisteuses dominent, il a presque constamment observé que
les lieux où la surface présentait le plus d’inégalités étaient ceux
où les couches de schiste étaient les plus tourmentées , et dans
lesquelles leur inclinaison et leur direction étaient le moins
constantes ; circonstances qui lui font présumer que les schis-
fes se sont modelés sur la surface du terrain plus ancien qu'eux.
Cependant quelque inégale qu’il suppose la surface primitive
de la presqu'île du Cornouailles, il ne peut croire qu'elle ait
présenté ces déchiremens et ces escarpemens à pic dont ses cô-
tes sont hérissées. Elles doivent devoir leur origine à quelques
catastrophes violentes, analogues à celles qui ont rempli les val-
lées de ces immenses déblais que nous avons cités plus haut.
Mais, depuis ces grandes révolutions auxquelles ce pays, comme
toute la surface de notre globe, paraît avoir été en proie à des
époques antérieures aux temps historiques, les côtes du Cor-
nouailles ont éprouvé de grands changemens ; aussi certaines
côtes sont continuellement rongées, tandis que sur d’autres,
au contraire, il s’accumule des sables qui éloignent le rivage.
La position péninsulaire de ce comté, le changement de tem-
pérature assez considérable qu’il éprouve, et les tempêtes vio-
lentes qui s'élèvent constamment sur ces côtes, les plus avan-
cées de notre continent, favorisent, plus que dans tout autre
pays, l’action destructive permanente à laquelle la terre est
soumise, et que M. Hawkins compare à la mort qui fait subir
=
188 Géologie.
également, et peu à peu,sa loi à tous les êtres organisés +:
vivent à sa surface. D.
129. NOTE SUR LE GISEMENT DES MINÉRAIS DE FER AU HARTZ; par
M. Aug. Perponxer. (Annales des Mines; 2° série, Tom. IX,
re q°
p- 3,1 livr., 1828.)
Cette Notice commence par un coup-d’œil sur l’ensemble des
terrains du Hartz, dans lequel l’auteur rappelle les principaux
faits géognostiques exposés sur la carte du Hartz de M. de Vil-
lefosse, dans le Mémoire de M. de Bonnard, inséré dans le T.
7 des Annales des Mines { V. le Bulletin de 1823, Tome 1°°, p.
220 ), et dans un ouvrage sur la géognosie du Hartz oriental,
publié récemment par M. Zincken. Les mêmes ouvrages, et
surtout le dernier, lui fournissent, avec ses propres observa-
tions, les renseignemens sur les gites de minérais de fer, qu'il
expose très-brièvement, Il parle successivement, 1° des bancs
( lager ) que forme ce minérai dans le Blatterstein ( SPAME va-
riolé ), subordonné au terrain de grauwacke, soit à la partie
occidentale du Hartz, près de Ler bclé , Soit à la partie orien-
tale, près d’Elbingerode ; 2° des minérais de fer du calcaire des
environs de Rübeland, également subordonnés à la grauwacke;
3° des minérais de fer qui se présentent assez abondamment
dans le diorite ou grünstein, superposé en masses arrondies
( kuppenr ) au schiste de transition, près de Zorge et de Tilke-
rode ; 4° des minérais barytifères qui forment de nombreux
filons dans les porphyres du grès rouge. Les diverses sortes de
minérais fournis par tous ces gites sont le fer oxidé, le fer oxidé
hydraté, le fer oxidé hydraté terreux (provenant de la décom-
position du fer spathique), le fer spathique et le fer oxidulé.La No-
tice est terminée par quelques mots sur l'exploitation du miné-
rai de fer, qui a lieu, à Elbingerode, tantôt à ciel ouvert, tan-
tôt par puits et galeries , et, à Lerbach, toujours par travaux
souterrains. B».
130, REMARQUES SUR QUELQUES PARTIES pu TAuNUS et des mon-
tagnes du duché de Nassau; par Sir Alex. Cricaron. (Geolog.
Transact.; 2° sér., vol. 2, part.2, p. 265.)
Le Taunus est limité au N. par le Westerwald , au S. par la
vallée du Mein, à l'E. par la vallée de la Wetter, et à l'O. par
Géologie. , 189
le Rhin. Le Hundruck, sur la gauche du Rhin, en est une con-
tinuation. Le Feldberg, qui a 2,600 pp., en est la cime la plus
élevée. Cette chaîne est composée, au S., de taleschiste et de
roches quartzeuses, et au N., de grauwacke. Le quartz talcifère
forme les sommités, dont le Spitzerstein et Alterstein, près de
Wiesbaden, sont de bons exemples. Vers le Mein, le pied des
montagnes est couvert d’agglomérat , de grès bigarré, et de dé-
pôts tertiaires. Il y a une source salée à Soden. De là à Konig-
stein, on traverse des roches de quartz et de talcschiste. Sur les
bords de la Lahn, la grauwacke contient des encrines et des
bivalves , et des mines de plomb argentifère. En remontant à la
source de Ja Lahn, on ne trouve pas d’autres roches avant
Baldwinstein, qui est sur un rocher calcaire ; un peu plus haut,
il y a du porphyre foncé. Non loin de Dietz, il y a du schaal-
stein, roche composée de chlorite, chaux carbonatée et de si-
lice ( Mont Schomburg et vallée d’Aar ). Il y a de la dolomie à
Oranienstein. Des basaltes ont percé les dépôts précédens, en-
tre Ems et Holzapfel. L'auteur détaille le dépôt du calcaire ter-
tiaire du Mein; à Hogheim et Oberrad, il y signale beaucoup
de paludine ( P. thermalis ? Sow.), des cyrènes ( C. obovata? ),
un hélice, une modiole, un moule et une cérithe ou potamide.
A Muhlbach, on a trouvé, dans la marne, 60 p. sous une cou-
che calcaire, des ossemens, dont quelques-uns se rapportent
au lophiodon tapiroiïdes, et l’autre à un animal voisin du tapir
de Sumatra. L'auteur soupconne que le calcaire recouvre le ba-
salte du pays, et dont la dernière trace, au S., est à Rosdorf.
A. B.
131. GEOGNOSTISCHE BESCHREIBUNG DER GEBIRCSMASSEN , etC.—
Description géognostique des terrains entre le Taunus et le
Vogelsgebirge (depuis la Lahn au Mein, au Rhin et à la
Nahe), surtout par rapport aux sources minérales de ces
contrées ; par À. Wrize. In-8° de 168 p., avec 2 cart. géol.
color.; prix, 7 fr. 5o cent. Mayence, 1828 ; Kupferberg.
L'auteur commence par la description des terrains. Le sol
intermédiaire comprend la grauwacke avec des couches ou des
amas de fer oxidé rouge, de schiste argileux, de calcaire, de
grüunstein et de porphyre, le schiste argileux avec quelques
masses de grès en partie rougeâtre (Altsauerbach) et de basalte
190 Géologie. |
(Nauroth , Adolphseck,"Wetzlar), les roches quartzotalquenses
et le calcaire. Le sol secondaire ancien. est formé par le térrain,
houillier, le grès rouge secondaire et le zechstein bitumineux
(Niederrodebach, près d'Hanau). L'auteur donne des détails
sur les porphyres et les trapps de la vallée de Nahe, et il dé-
crit le grès rouge des districts de Windecken et de Vilbel. Il
passe ensuite au grès bigarré et au muschelkalk, et il réunit
avec ce dernier le calcaire tertiaire des bords du Mein. Dans le
sol tertiaire, il énumère les sables des vallées de la Wetter et
du Nidda, l'argile plastique ou marneuse, des cailloux, des
agglomérats (Munzenberg), des grès (Steinfurt), des tufs cal-
caires (Hochheim), des marnes, de la tourbe et des lignites. Il
donne des détails intéressans et nouveaux sur douze gîtes de
lignite tertiaire, qui est en général auprès des basaltes. Près de
Grunberg et à Salzhausen, le lignite offre du rétinasphalte ,
beaucoup d’impressions de feuilles d'arbres et des fruits. À
Dorheim il y a des cônes de pins et des graines semblables à
des noix; à Bauernheim, des restes de conifères, à Gronau, des
coquilles fossiles (Strombites? etc.) Il divise ces amas en 3
groupes, celui de Salzhausen , d'Eberstad et de Gambach, qui
est près du basalte et contient les mêmes bois ressemblant à
celui du platane et du châtaignier; celui de Dorheïim, de
Bauernheim , d'Ossenheim et d'Oberwollstadt , où il y a du bois
de conifères et des argiles, rouges en bas et grises en haut; enfin
celui du district de Bergen à coquilles marines et de Hom-
burg. Plus loin, il parle des dépôts abnormaux, savoir: de quel-
ques-uus basaltiques, de la Wettéravie, de la wacke de Fried-
berg, du phonolite de Salzhausen , du tufa basaltique sur l’Hor-
loff et du grès compacte basaltique de Griedel. Le reste de
l'ouvrage est consacré a la description physico-chimique des
sources minérales, savoir: celles du Taunus (Wiesbaden,
Schlangenbad, Langen-Schwalbach , Sooden, près de Hochst,
Mamolshayn, Homburg, Nieder-Rossbach, Friedberg, Nau-
heim), les sources salées de la vallée de la Nahe (Theodorshall,
Munster am Stein), les eaux minérales de la vallée de la Wetter
(Schwalheim, Rodgen, Wisselsheim , Steinfurt), les eaux salées
de la même vallée (Rockenberg, Herchern), et du Vogelsge-
birge (Salzhansen , Budingen), les sources de la vallée d’Hor-
loff (Barstadt, Echzel), et les eaux acidules sur les bords dela
Geologie. 191
Nidda (Staden, Grosskarben, Okarben, Vilbel; et les sources
sulfureuses de Francfort-sur-le-Mein, de Rodelheim et de
Weilbach). Un tableau des couches traversées dans deux son-
dages à Nauheim, et une table synoptique de toutes ces eaux,
avec l'indication de leur hauteur absolue, température, pesan-
teur spécifique, etc., termine cet ouvrage. On pourrait désirer
des recherches chimiques plus approfondies; quant aux cartes ,
l’une représente le district hessois de Dorheim , et l’autre toute
la contrée dont cet ouvrage doit donner une idée. On y trouve
indiqués, outre les formations, les différentes roches tertiaires
et basaltiques, les diverses sources, et les gites de fer et de
houille. A. B.
132. UEBER DIE FossILE REPTILIEN, etc.—Sur les reptiles fossiles
de Wurtemberg; par G. Fr. Jazcer. In-4° de 48 p., avec 6
planch. lithogr., prix, 8 fr, 30 cent. Stuttgard, 1828; Metzler.
Dans la préface, l’auteur rappelle qu'il a donné le Catalogue
des ossemens du sol alluvial wurtembergeois dans le Wüurtem-
berg. Jahrbächer de Memminger pour 1821 et 1822. Il a dé-
couvert dans des cavités et des cavernes jurassiques des dents
d Anoplotherium, de Cheropotamos, de 2 espèces de Lophiodon,
de 2 espèces de Mastodonte, du Paleotheriun magnum, du
Rhinoceros, d’un rongeur, de carnassiers, de cheval, de cochon,
et de 3 ruminans, ainsi qu'un bois de cerf. Il donne un apercu
de la distribution générale des fossiles dans les formations se-
condaires du Wurtemberg. Le muschelkalk de Schwenningen
contient des ossemens du RAyncholites Gaillardoti et une dent
d'Ichthyosaure. Il commence par les reptiles du lias, et il fait
précéder cette description de celle de son schiste marno-bitu-
mineux, dont il est enclin à attribuer les parties claires et
rouges à une combustion spontanée de la houille ou des py-
rites. Il y signale des Fucoïdes (F. granulatus où æqualis var.
flexilis Brong., une espèce voisine du furcatus Br. ou recurvus
Schl., et 2 autres nouvelles). Il décrit successivement le crocodile
fossile de Boll, qui est conservé à Dresde, le Geosaurus de Boll
(Lacerta gigantea Sorner), et différentes parties de 4 espèces
nf bere (J. platyodon, communis , intermedius , tenui-
rostris, etc. ?). Ce sont des os de la tête, des dents, des vertèbres,
des côtes, des os du thorax, du bassin et des extrémités, et des
192 Géologie.
écailles. 3 planches sont consacrées à tous ces fossiles. Les os
d’Ichtyosaure sont connus en Allemagne dans le lias d’'Amberg,
où il y a aussi des dents de Gavial, etc. On en trouve dans le
Jura de Soleure. Dans un second article, l’auteur décrit dans le
keuper de Waldenbuch les restes des Phytosaurus eylindrico-
don et cubicodon. Ensuite il fait connaître un Mastodonsaure
et un Salamandroïde provenant d’un schiste alunifère et carbo-
neux du keuper de Rappenau et de Gaïldorf. La Salamandroïde
est voisine d’une espèce d’OEningen. Enfin, il signale dans le
muschelkalk de Friedrichshall, divers os de Plesiosaure , d’Ich-
tyosaure et d’un reptile inconnu. Tous ces fossiles sont bien fi-
gurés dans cet ouvrage. Le savant auteur promet un travail
sur les plantes, les mollusques ct les zoophytes du lias. À. B.
133. OBSERVATIONS SUR QUELQUES POINTS GÉOLOCGIQUES PRÈS DE
Merssex et de Hohenstein ; par Weiss (4rchiv f. Bergbau de
Karsten; vol. XVI, cah. 3.—-Zeitschr. f. Mineral.; 1827, nov.
et déc., p. b18; et Teuschland geolog. dargest.; vol. V, cah.
2; Gaz géol.; n° 5, p.67).
L'auteur pense avoir découvert que la craie verte et inférieure
de Meissen et de Dresde, est placée cà et là sous la siénite du
pays. Dans les carrières de Veinbohla, près de Meissen, on voit
les couches crayeuses devenir plus inclinées près de la siénite,
et cette dernière roche couvrir la craie de la manière la plus
claire. Entre la siénite et la craie il y a un lit argilo-marneux
et bitumineux, et la siénite est décomposce et divisée en petits
morceaux angulaires. L'auteur demande si ces circonstances ac-
cessoires ne sont pas le résultat de la friction produite lors de
léruption siénitique, et si la marne n’est pas un produit résul-
tant d’un mélange de la craie marneuse et de la siénite? À Wal-
denburg, en Silésie, les dômes porphyriques sont séparés du
grès houillier par des masses bigarrées auxquelles l'auteur at-
tribue la même origine singulière. Est-ce que l’amas de calcaire
grenu dans la siénite de Zscnitzschewig a eu jadis quelque rela-
tion avec la craie? Près de Hohenstein la polenz coupe les for-
mations , et des travaux souterrains y montrent encore, sous la
siénite, le même dépôt crétacé à ammonites , modioles , térébra-
tules (7°. biplicata), et un grès houillier supporte la craie. Une
argile bitumineuse noire , puis de l’argile rouge et des nids de
Géologie. 193
sable séparent la craie de la roche ignée. L'auteur suppose
qu’une portion de grès houillier a été poussée de bas en haut en-
tre la craie et le grès vert. Il demande si la cime granitique du
Waizdorf ne repose pas sur le grès vert? Les faits trouvés à
Hohenstein se répètent moins distinctement à Hinterhermsdorf.
La grauwacke et le granite récent sont presque en contact au
village de Reichenbach , au pied nord du Keulenberg et à Ho-
garswerde, au Schwarzen Kollmen; l'auteur voudrait qu'on y
fit des travaux souterrains, L’Elbe occupe à Meissen une fente
siénitique. M. Keferstein ajoute que les roches non stratifiées
granitoïdes et porphyriques seront peut-être reconnues un jour
comme postérieures à la craie. Il observe avec raison que cette
craie de la Saxe, décrite jadis par Charpentier le père, a été to-
talement négligée par Werner et son école, tandis que Char-
pentier avait dit formellement qu’elle se trouvait sous des roches
granitoides à Possendorf, Kesselsdorf, etc. M. le professeur
Hoffmann a vérifié plus tard les remarques si neuves de l'au-
teur, et les a confirmées pleinement dans un mémoire inséré dans
les Archives de Karsten. A. B.
134.SUR LES RESTES FOSSILES DU LIGNITE FEUILLETÉ (Papier kohle)
pe Geisrincer Busca, dans les sept montagnes; par le prof.
H. Bronx (Zeitschr. f. Mineralog.; mai, 1828. p. 374).
Le lignite du Puzherg repose sur la grauwacke impressionée
passant au schiste argileux , et il est associé avec de l'argile, de
la marne, des cailloux , des bois bitumineux et des impressions
de plantes et de feuilles d'arbres. Il y a eu aussi des fruits de
conifères. Le mème lignite se trouve dans les vallons du Schwier-
zer et Thalsbergerbach, au-dessus d’une argile à potier blanche.
On y observe des restes de grenouilles, qui sont dans le musée
de Bonn, des poissons du genre Cyprin, des débris d’une espèce
de petite écrevisse et d’un insecte ayant une ressemblance
éloignée avec le scorpion, enfin, des graines de la forme de
celles de l'£rrum hirsutum et tetraspermum, des feuilles en
partie semblables à celles du saule et de l’ormeau. L’auteur
figure les 3 espèces de feuilles, les graines, l’écrevisse, l'animal
inconnu et le Cyprin, qu’il appelle C. papyraceus, et qu'il ca-
ractérise par une phrase latine. A. B.
_B. Tome XVI, 13
194 Géologie.
* 4 ET he.
135. VoyacE À MÉROË ET AU FLEUVE BLANC ; par M. CatL AU».
L à CIE
Vol. 3. 1826. PARTIE GÉOLOGIQUE.
Au-delà de Medynet-el-Fayoum, au S.-O., il y a des mon-
ticules calcaires et argileux. A Rayan-el-Qasr, le sol-est eal-
caire et la plaine est couverte de coquilles fossiles , telles que
nautiles et huîtres , etc. Ce calcaire horizontal se prolonge avec
des interruptions de sable jusqu'au delà de Rayan-el-Soghayr.
Les sables renferment du quartz agathe et du bois pétrifié de
palmier et d’acacia, qui abonde dans le désert Abou-Sagarah,
et à Ras-el-Bagar. Il y a des troncs placés vefticalement. Plus
loin, il y a des brèches quartzeuses mélées de fer oxidé, qui se
retrouvent après le désert de Sabakhah-el-Makatem. Après le
désert Sabakhah-el-Garah le sol calcaire coquillier à couches
de sélénite offre du sel cristallisé et des sources salées. Un sem-
blable terrain règne à el-Garah, et autour de Syouah; ete, Il y
signale encore des huîtres, des vis, des peignes, des cames, et
il indique dans la parte N. et N.-0. de Syouah une chaîne
calcaire semblable, de 100 à 120 mètres de hauteur, qui ren-
ferme des mines de soufre et des eaux sulfureuses et chaudes.
Après Meîmat-el-Bahr, il y a dans le desert des rochers de cal-
caire à nummulites et du grès cristallisé confusément. Dans la
vallée d’el-Aray-Abou el-Bahreyn, le sel gemme couvre le
sable, et il y a des lacs salés, à carbonate de soude et à sélé-
nite. Les silex , les huîtres et les nummulites dans les sables con-
tinuent jusqu'après el-Garah-el-Amseh, puis vient du calcaire
très-blanc à nummulites, huîtres et oursins jusqu'à Gharb-el-
Cheryf. Plus loin, la vallée est bordée de calcaire à couches de fer
oxidé , de brèches quartzeuses à grains de fer globulaire et sans
fossiles. À Zabou, il y a des grès horizontaux et grisâtres qui
se retrouvent à Qasr; au S. il y a une source sulfureuse chaude.
Le sol de la petite Oasis est une argile sablonneuse, et il y a
partout du sél, de l’ocre rouge ct des eaux ferrugineuses. Le
grès forme les montagnes qui séparent les deux parties de lOa-
sis de Qasr, et leur cime est couverte de 4 à 8 mètres de roches
volcaniques et de grès dur ferrugineux. Les calcaires durs im-
pregnés de fer oxidé et à silex, qui constituent la partie N. de
la petite Oasis, reposent sur les grès horizontaux. La base de ces
montagnes, courant d’E, à l'O., est formée de ces derniers. Au
Géologre. 199
S. de Qasr, on voit la méme superposition. Le calcaire blanc se
voit à el-Huyz, à el-Ayn-el-Ouadi, entre Farafreh et l’Oasis du
Dekhel, à Karachef, dans la chaîne entre Abou Dakhlou,
avant Bola et Balat. Il y a en outre quelques monts de grès
horizontal. A Medynet-el-Qasr, jaillit une source sulfureuse
chaude. Après lAgabah-Ounag le voyageur signale du calcaire
offrant l’aspect de bois pétrifié et à sillons semblables à ceux
formés par un courant allant du N. au S. Le grès à concrétions
quartzeuses et ferrugineuses succède au calcaire après le mont
Ayn-Amour, et forme des éminences à Oche-el-Gard, entre
Khargeh et Syout.Il y à, à une lieue de Qasr-Gebel, une chaîne
calcaire de 729 mètres de hauteur. Entre le Caire et Suez, il y
a dans le calcaire dominant des vulselles, des placunes, et, à 3
lieues du Caire, des bois pétrifiés, que l’auteur rapporte à celui
des palmiers , des sycomores et des acacias.
Son voyage au fleuve Blanc présente les faits suivans : le grès
d’Assouan disparaît après un jour, et la siénite et le granite lui
succèdent ; le grès reparaît à Dehmyr et forme alternativement,
avec les roches non stratifiées précédentes, le sol jusqu’à Mirgis.
Il signale le grès secondaire rouge ou blanchätre, RE ou
en raisins ou feuilles , et quelquefois à fer oxidé, à Ouady-Had-
dadyn, Kircheh, Der, etc. Le sol est entièrement primitif après
Mirgis; ce sont des granites, des micaschistes, des roches sié-
nitiques , etc., qui s'étendent le long du Nil jusque dans le Sen-
naar, et qui forment les cataractes de ce fleuve. C’est dans l’ou-
vrage qu'il faut chercher les localités particulières de chacune
de ces roches, puisque ce sont des lieux presqu’inconnus. Le
grès forme des éminences sur le terrain primaire à Semneh,
dans l’ile de Says, près Abri, à Nelvua, à Sesceh, à Mecyd-
el-Hadjar, à Saal, à Dongolah, à El-Fat, à Deffar, à Karafet,
à Chibat, à Ouad-Beyt, à Merr cn au fleuve Blanc, ctc. Le gra-
nite ou la siénite forme généralement les cataractes du Nil, à
Semneh , à Kayabar, à Hanneq, à Chibat, aux cataractes des
Chaykees, à l’île de Kendi, à El-Bete-el-Taket-Isak, etc. L'auteur y
indique de belles variétés de feldspath, de quartz, etc. Depuis
Ras-el-Gartoum, dans le Sennaar, le sol présente des concré-
tions calcaires à débris de plantes marines; près d’el-Éreybab
il y a des trous de pholades dans des rochers calcaires.
A l'O. de Sennaar s'élèvent la montagne de Sagadi, de schiste,
19,
196 Géologie.
micaschiste et schiste feuilleté, et le mont Djabel - Mouyl
composé de siénite. A El-Qerebyn on retrouve la siénite d’As-
souan. Les monts Agadi sont granitiques. A l'O. de Kilgou il y a
des roches amphiboliques et schisteuses , assez ferrugineuses
dans les montagnes de Gassi et de Taby. La rivière de Toumat
est aurifère. Près de Fazoql, les montagnes sont siénitiques. A
Abquoulgui, on trouve du fer oxidé et des argiles à fer titané et
à or. Il y a des sables aurifères à Qamamyl, sous 10 à 11° de
latitude, et ils sont couverts de blocs de roches amphiboliques
et feldspathiques et de calcaire à pyrites. C’est donc comme en
Amérique, à l'Oural, et en Transylvanie. Les mêmes sables sub-
sistent dans les monts Aqaro, Takoumkom, Fadoqah et Taby.L’or
de Taby est allié à de l'argent; il y a aussi de l’or platinifère. A
2 jours au S. de Fadassy, on trouve des mines de fer. L'auteur re-
tourna de là au Caire. Il signale près de Merreh du sel gemme
mélé d’oxide rouge, à la cataracte de Guerri du porphyre noir
et rouge, du granite et du micaschiste, du grès près d’Aba-
Hachym et Abou-Hachym , près d'El-Koudrouab des blocs de
calcaire grenu, à Guerf-el-Hamdab une cataracte granitique et
schisteuse de 45 licues de long, à Selemeh les montagnes de
grès rouges d'Arbaguy, à bois pétriliés et couverts de calcaire
coquillier à bancs de sel, et la disparition de ce grès à Sobah,
où recommence le sol primaire. Le Sennaar est entièrement
primitif, dans les provinces de Fazoql, Qamamyl, Singué, et
dans tous les pays visités de Bertat} il n’y a pas de chaux. Le
grès abonde au contraire dans la basse Nubie, à l'île de Méroé
et l'Égypte. A. B.
136. NOTICE SUR LE CANAL DE LOUISVILLE ET DE SHIPPINGSPORT,
etsur la géologie des environs ; par A.Lapram (Americ. Journ.
of scienc. ; Vol. XIV, n° 1, p. 65).
La navigation de l'Ohio n’est interrompue que par les rapides
de Shippingsport, dans lesquels le fleuve descend dans 2 milles
22 } p. On a creusé un canal pour éviter cette chute, et il a été
exécuté de 1825 a 1828. Il part de Louisville dans le Kentucky.
Ou a traversé le calcaire ordinaire qui s’est formé sous les
roches schisteuses de Shippingsport, qui contient beaucoup de
fossiles, du quartz, du spath calcaire, de la pyrite, et dont il
sort des sources ferurgincuses et acidules. Le calcaire bitumi-
Géologie. 197
neux à pétrole est couvert de marne bitumineuse noire, à py-
rites, qui est, dit-on, identique avec celle supérieure à la
houille de Pittsburg. A New-Albany on l’a traversé sans trou-
ver ni houille ni sel. Il en sort des sources impregnées d’hydro-
gène sulfuré. Plus haut, vient une roche sablonneuse jaune ou
bleuâtre compacte, elle forme le pays montueux à l'O., savoir,
les Xnobs. 11 n’y a que peu de fossiles, du quartz, du spath
calcaire et du sulfate de magnésie en effervescence. Un calcaire
de 20 p. d'épaisseur forme les cimes des montagnes de grès.
Les alluvions du canal sont des, argiles bleues et jaunes, du
- sable et du gravier à bois et ossemens de quadrupèdes. Une
coupe est jointe à cette notice. A. B.
137. NOTICE SUR UN PROFIL DE MONTAGNES DANS LE NEWw-
Hawesaire; par Gen. Martin Frezp {Jbéd. ; p. 64).
Dans la partie orientale de la Franconie, la plus haute cime
des montagnes blanches, est le mont La Fayette, qui s'élève
à 4000 p. Le Profile-mountain est à 3 milles S. de cette mon-
tagne , sur la route de Franconia à Plymouth. Elle a au moins
1000 p. L'auteur donne une figure d’un profil de cette mon-
tagne, qui rappelle celui d’une tête d'homme. A. B.
138. ANALYSE CHIMIQUE DES EAUX MINÉRALES DE PITTSBURG; par
W. Mrape (Zbid. ; p. 124).
L'auteur donne les détails de son analyse; cette eau a 54° de
F., l’air en ayant 85°; elle contient 2 p. de muriate de soude,
2 + de muriate de magnésie, 1 d’oxide de fer, + de sulfate de
chaux, et 18 pouces cubes d’acide carbonique dans une pinte
(quart) d’eau. Il la compare à d’autres eaux et parle de ses pro-
priétés médicales.
139. SUR LA GÉOLOGIE ET LA MINÉRALOGIE DE LA CONTRÉE PRÈS
West-CHEsTER EN PENSYLVANIE ; par J. Fincu (Zbéd. ; p. 15).
Sur une ligne tirée de Chadfort, au N., à travers le West-
Chester, on observe les formations suivantes : le gneis à couches
subordonnées d’amphibolite schisteuse, de serpentine et de
calcaire, le micaschiste , le calcaire primaire, les roches quart-
zeuses intermédiaires , le gneis et l’amphibolite schisteuse, le
second grès ou grès bigarré, et le trapp moderne. M. F. détaille
198 Géologie.
ces dépôts, il donne leur largeur; le calcaire grenu forme le pays
entre le Schuylkillet le Susquehama. Le grès bigarré est argi-
leux , ferrugineux , en lits inclinés de 10° à 20°, et à galène, à
Perkiomen et à Unionville. Le trapp moderne est amphibolique,
il couvre une étendue de 10 milles de long et + à 1 mille de lar-
geur. L'auteur donne une liste de minéraux, du gneis, de la
serpentine et du calcaire grenu. A. B.
140. I. CARTA GEOGNOSTICA DE LOS PRINCIPALES DISTRITOS MINE-
RALES DEL ESTADO DE Mexico. — Carte géognostique des
principaux districts des mines de l’état du Mexique, d’après
des observations astronomiques , barométriques et minéralo-
giques de F. de Gerorr et C. de Bercues. 2 grandes feuilles
Lthog.et coloriées; 1827.
141. IT. ProriLes cEOGNOsrI cos, etc.—Profils géognostiques de
ces mêmes districts de mines, avec les hauteurs absolues, en
pieds anglais; par F. de Gerorr. 4 grandes feuilles lithograp.
et coloriées; 1827; prix, 22 fr.
Si les exploitations des mines d'Amérique, ou si un très-
petit nombre de ces entreprises paraissent devoir enrichir leurs
entrepreneurs, la géologie y a gagné, et y puisera encore beau-
coup de nouveaux faits; mais aucun mineur n’avait encore pu
blié en Amérique un ouvrage si intéressant que celui-ci. La
carte, tracée à la manière allemande, comprend presque tout
l'état de Mexico, à l'exception de quelques petites parties de
ses frontières. Ce pays contient 5 grandes formations , 1° celle
du calcaire grenu et de la siénite (minéral de San Jose Del Oro,
entre San Vincente et Encarnacion) ; 2° celle des schistes intermeé-
diaires (entre San Vincente, Zimapan, Pechuga, Cardonal et
Actopan, entre Tlaltisapan et Ixtoluca, depuis Acutlapan et
Tasco, par Zaqnalpan, Sultepec, Cristo, Temascaltepec, jus-
qu'au delà de Tusantla, et entre Tlalpujahua, Singingareo êt
le Rio de Lerma); 3° celle du porphyre euritique métallifère
(à l'E, de Zimapan, S. Clementi, près Pechuga, entre Actopan,
Pachuca, Owitlan et El-Grande, autour de Huantla, d'Estapa,
d’Angangueo el d'Oro, près Tlalpujahua); 4° celle du calcaire
compacte à sources chaudes (Regla, Banos, près El-Grande,
Istapa) ; 5° cel composée de porphyre non métallifère, de
Géologie. 199
teachytes, de phonolites, de basaltes, de tufa voleanique,
d'agglomérat et de laves. Ce dernier occupe tout le reste du
pays ; néanmoins, le porphyre et le trachite paraissent surtout
dans les contrées de montagnes et de mines {autour de Pechuga,
de Zaqualpan , d’Angangeo, ete. , ete.; cette belle cacte indique
aussi les eaux thermales, les différentes mines d'or, de cui-
vre ,ete., et les districts miniers , quelques hauteurs absolues,
etc. D’après cette carte et leurs mémoires explicatifs (Voy. Bul:
letin, 1827, n° 12, p. 363, 1828, n° 1,p. 40 etn° 5,p. 40),
on voit que le sol ancien de l’état de Mexico ne présente que
des roches intermédiaires , au milieu desquelles il y a eu des
éruptions siénitiques, porphyriques, trachytiques, basaltiques
et volcaniques, et comme dans le Bannat et ailleurs, la siénite
aura changé plus où moins le calcaire compacte en marbre,
lorsqu'elle sera sortie près de pareils dépôts, et il se sera formé
au contact de ces masses des roches aurifères de grenat (San
José del Oro). La 1°° coupe, depuis Tula jusqu’au Popocatépetl,
représente le terrain entièrement volcanique (laves et tufas) de
la plaine de Mexico; on y remarque des agglomérats volea-
niques sur le Rio del Desague , à Tanepantla, Ayotla, et entre
Chalco et Ameca, et des basaltes à Tula, Ayotla, etc. La se-
conde coupe depuis Encarnacion (7626 p.), à Actopan, fait
voir le terrain de calcaire grenu et de siénite ( à filons de
cuivre et d'argent , et à bancs de grenats aurifères recouverts
par les schistes calcaires intermédiaires qui sont surmontés de
roches volcaniques autour de Hacienda de la Estancia, de Zi-
mapan et de Cardonal, et au N. de Pechuga et d’Actopan ; et
de tuf calcaire au S. de Zimapan et entre Cardonal et Actopan.
Il y a du porphyre argentifère à la mine de San Clement, des
agglomérats volcaniques à Actopan, Cardonal et au N. de Pe-
chuga , des tufas volcaniques et des laves près de Zimapan, et
du basalte à Hacienda de la Estancia, etc. Dans la coupe n°3,
depuis Tlalpujahua à Zimapan, on voit se succéder le terrain
de schiste argileux argentifère de Tlalpujahua, le porphyre
argentifère et à basalte d’Oro, les basaltes et les agglomérats
volcaniques entre Tultemango et le Rio de Lerma , et le sol vol-
canique offrant des roches basaltiques à Atlamulco, Aroyo-
zarco, Huichapa, ete. Le profil n° 4, depuis Chico jusqu'au delà
de Zimapan , représente le porphyre argentüfère de Chico et de
200 Géologie.
Zimapan couvert sur son pourtour d’agglomérats volcaniques,
et le sol volcanique séparant ces deux groupes anciens. La coupe
n° 5, depuis Zaqualpan à Jautepec, offre la grauwacke à filons
argentifères à Zaqualpan et Tasco, recouverte cà et là par des
dépôts volcaniques, en partie basaitiques. La coupe n° 6, de-
puis Mexico à Mineral del Christo, fait connaître que le sol
volcanique est séparé du schiste argileux argentifère (entre Te-
mascaltepec et Christo) par un groupe trachytique. La coupe
n° 7, depuis Zaquaïpan à Mexico, offre le même terrain vol-
canique récent, s'étendant depuis Tenancingo jusqu’à Balvanesa,
sur les schistes intermédiaires à filons argentifères à Zaqualpan,
et interrompu seulement par le calcaire secondaire à sources
chaudes d’Istapa. La coupe n° 8, depuis Huantla à Mexico, fait
voir d’adord le porphyre métallifère couvert d’agglomérats vol-
caniques depuis Huantla à Ixtoluca, puis le calcaire et le schiste
autour de Tlaquiltenango, et enfin le sol volcanique enclavant
l'immense groupe, soit basaltique, soit d’agglomérat, qui at-
teint, entre Jautepec et San Augustin de las luevas, 9836 p. La
coupe n° 9, depuis Chico à Mexico, n’est composée que du sol
volcanique récent de la plaine, et du porphyre métallifère depuis
Pachuca à Chico. Enfin, dans le profil n° ro, depuis Toluea à
Oro, le porphyre argentifère d’Oro paraît reposer sur le schiste
argileux de Tlalpujahua, tandis qu'il supporterait le porphyre
semblable des environs d’Angangeo. Le sol volcanique occupe
le reste de la section, et apparaît en amas sur le terrain ancien.
Cet intéressant ouvrage se recommande de lui-méme et fait hon-
neur aux agens de la Compagnie germano-américaine des mines.
A. B.
142. TRAVELS 1N SOUTH AMERICA IN 1819-1821.—Voyages dans
J'Amérique méridionale de 1819 à 1821; par CarncrEuGu.
In-8° ; traduction allemande dans la collect, des voyages pu-
bliés à Weimar, 1826. PARTIE GÉOLOGIQUE.
Le grès forme l'île de Coriti; la Plata sépare les formations
de granite, de gneis, de schiste et de grünstein de Montévideo,
de la plaine de Buénos-Ayres, qui est recouverte d’un calcaire
tufacé où marneux, brunâtre et horizontal, et a pour fond les
assises d'argile probablement tertiaire et des sables. Les Pam-
pas sont très-salins et ont des lacs salifères. A Areco, à 16
Géologie. 201
milles de Buénos-Ayres, on a découvert de nouveau des os de
Megatherium. La Sierra de Cordoue est primitive; il y a des mi-
caschistes, du quartz, du trapp, du granite et du gneis. Elle à
3000 pieds de hauteur. A Salado, il y a du granite rouge. Le
micaschiste et le schiste argileux dominent entre San Rosario et
San Luiz. La Sierra de San Luiz est plus haute que celle de
Cordoue. Près Las Chilchetas il y a des lacs salés, et sur le fleuve
salé de Desaguadero il y a de la marne rouge sans gypse. Dans
son trajet à travers les Andes l’auteur observe que le volcan éteint
Tupangato est la plus haute crète. Mendoza est à 4427 p. sur
la mer. En remontant le fleuve de Mendoza il rencontra des
blocs de porphyre de grünstein et de quartz jusqu’à Capilla. A
Caracal le sol offre du carbonate de soude. La pente du col
Portello est formée de porphyre rouge et brun , et en partie si
poreux, qu'il le compare à de la ponce et de la pouzzolane. Au
col, la Cordillère se partage en deux, la branche occidentale
s'appelle la Sierra de los Punquenos, et est composée de gra-
nite, de schiste argileux et de schiste graphique. Au haut du col,
M. C. indique, outre le porphyre quartzifère, une grande masse
de gypse, et à la cime des Andes, ou du passage, du calcaire
magnésien jaune à environ 12,800 p. d’élévation. La descente
se fait sur des porphyres ct du grünstein. Au pied du cône il
ya un calcaire tufacé à fragmens de schiste argileux et du grün-
stein, et plus bas du porphyre et du granite à fer micacé. L’au-
teur signale aussi une rivière à gout de soufre. Le Chili contient
3 cordillères et n’est composé que de vallées partant de la grande
muraille des Andes. M. C. parle des houillières anciennes de Tal-
cahuano, près de la Conception, de l'argent sulfuré et fer oxidé
de San José, et des bains de Colina, à 11 milles de San Iago. Ils
ont 85° de temp., et sortent du schiste chloriteux. L'or du Chili
provient des pyrites et n’est pas cristallisé. La plaine de San
Iago est à 2591 p. sur la mer Pacifique. À Coquimbo il y a de
l'or, de l'argent natif, sulfuré et muriaté. La mine d'argent na-
tif de Huasco est dans le calcaire ancien et a une gangue de
chaux carbonatée. Il y a du cuivre à Coquimbo et Copiapo,
et les mines d’or de Bustamente sont dans le grunstein et ont
une gangue de spath calcaire et de pyrites. Le plomb n'est pas
réuni si souvent à l'argent au Chili qu'ailleurs. Il y a 14 vol-
cans au Chili ; un des plus célèbres est le voican de Villa-Rica ,
202 Géologie.
dans le pays des Araucanos. Les deux derniers tremblemenrs de
terre de 1818 et 1822 ont été accompagnés d’éruptions-des deux
volcans Chinal et Ranco , près de Valdivia. L'auteur, après une
courte visite à Lima, qu'il place à 80 p. au-dessus dela mer,revint
au Chili, et retourna par une autre route à Buénos-Ayres. En
remontant le fleuve de Villanueva, depuis Santa-Rosa, il trouva du
granite, du trapp, du porphyre et du granite, La cabane de Los
Puquios est à 9418 p. sur la mer. En descendant de ce col
élevé il vit succéder au granite, du porphyre, du schiste argi-
leux, du granite et de la siénite. Le Paramillo, un défilé étroit,
est composé de calcaire gris horizontal. Des alluvions forment
le sol de là à Mendoza. Dans le Morro de San José, erète isolée,
il parait y avoir du granite et du porphyre. De là à Portezuelo
on passe des hauteurs de micaschiste; en allant à Guardia on
trouve au pied de la Sierra de Cordova des blocs de granite, et
plus loin le gneis est en place jusqu’à Yrriates, Cordoue est si-
tué dans le bassin d’un ancien lac qui s’est écoulé dans la ri-
vière. Enfin , il retrouve à San Pedro le calcaire horizontal de
Buénos-Ayres. Il termina son voyage par une visite au Brésil et
à Villa-Rica. Entre Rio-Janeiro et cette ville, le gneis domine, ex-
cepté à la cime de la Serra da Estrella, où il y a du grunstein.
Autour de Villa-Rica il y a du tale et micaschiste aurifère, et ces
roches passent au gneis inférieur. Il décrit les roches quart-
zeuses en partie élastiques et aurifères. Entre le taleschiste su-
périeur et ces roches il y a des micaschistes ferrifères et très-
cariés. L’argile rouge à wayellite, à fer hydraté et à quartz ru-
bigineux, recouvre toutes les roches précédentes à Villa-Rica.
Entre cette ville et Perveira il y a une colline de fer micacé et
oxidé brun. A Antonio Perreira , il y a du fer oxidulé et micacé,
de l’actinote et de la strontiane sulfatée dans le schiste argileux.
Il y a du fer arséniaté, du manganèse oxidé, du soufre dans du
calcaire grenu, de la dolomie, etc. C’est là où on trouve le
diamant dans une géode de fer hydraté, Entre Villa-Rica et
Casabranca du quartz schistoïde et sthorlifère.Près deCongonhas
de Sabara, il y a des filons quartzeux aurifères, à pyrites arsé-
nicales et ferrifères, dans le schiste chloriteux. À Cuyaba et
Caete il y en a de méme; et près de Caete il a trouvé des blocs
de serpentine, À Gongosco, l'or mélangé de palladium est dans
le fer oligiste ; à Cattas-Altas, les mines d’or sont dans une terre
ocreuse rouge, couvrant un micaschiste ferrugineux mélé de
sable, et au-dessous est du fer oxidulé traversé de filons, de
quartz ferrugineux et aurifères. À Agua-Quente il y a une source
chaude. A. B.
143.CATALOGUE DES CARTES GÉOLOGIQUES ET DES COUPES PUBLIÉES
susqu'icr; par À. Boué. ( Zeëtschr. für Mineral. ; avril 1828,
p- 283-321.)
Ce Catalogue complet sera utile à consulter; les cartes prin-
_ cipales sont indiquées à part, et il ne paraît y manquer, en fait
d'ouvrages anciens , que la carte pétrographique des Alpes de
la Carinthie, de Hacquet ( Orictograph. Carniolica ), la carte
de l'ile de Toula de Vetch, et celle des aliuvions du Forth, par
Blackadder ( Mém. de la Soc. Wern.; vol. 5, part. 2. ), ainsi
que les cartes publiées tout récemment dans le 2° vol., part. »,
s.2, des Trans. géol., et les coupes du Norfolk et Suffolk de M.
Taylor. ( Annals of Philos., 1827.)
144. PROGRAMME D'UN CONCOURS POUR LE PERCEMENT DE PUITS
FORÉS , suivant la méthode Artésienne, à l'effet d'obtenir des
eaux jaillissantes applicables aux besoins de l’agriculture ;
suivi de considérations géologiques et physiques sur le gise-
ment de ces eaux, et de recherches sur les puits forés en
France ; par M. le vicomte HéricarTt DE Tuury ; publié par
ordre de la Société d'Agriculture. In-8° de 60 pages. Paris,
1828 ; M"° Huzard.
La Société roy. et centrale d'Agriculture distribuera, dans
sa séance publique de 1830, trois prix : le premier , de 3,000
fr.; le second, de 2,000 fr. ; le troisième, de 1,000 fr., aux pro-
priétaires, cultivateurs , ingénieurs ou mécaniciens, qui auront
percé un ou plusieurs puits forés, dont l’eau s’élevera à la sur-
face du sol. Les concurrens feront connaître, par un procès-
verbal, 1° le site et la profondeur des puits forés ; 2° le volume
d’eau que ces puits donnent en 24 heures ; 3° la température
de Veau dans l’intérieur des puits. Ils joindront à ce procès-
verbal des échantillons de terres ou pierres pris dans les diver-
ses couches de terrain traversées par la sonde, avec la note des
épaisseurs de ces couches, et les mémoires de toutes les dépen-
204 Geologie.
ses de sondage. — Les concurrens seront tenus de faire consta-
ter par les autorités locales, les ingénieurs des mines ou
des ponts et chaussées, et les membres des Sociétés savantes,
s'il en existe dans le département, les faits énoncés dans les
procès-verbaux qu'ils enverront au concours. — La Socicté,
d'après le rapport qui lui sera fait par la Commission chargée
de l'examen du concours, accordera les prix aux travaux de
sondage qu’elle jugera les plus utiles à l’agriculture, et les plus
dignes, sous tous les rapports, d'obtenir la récompense pro-
posée.
Pour donner aux concurrens tous les moyens et renseigne-
mens qu'ils pourraient désirer sur les percemens des puits fo-
rés, la Société royale et centrale d'Agriculture a annexé au pré-
sent Programme les recherches qui lui ont été présentées par
M. le vicomte Héricart de Thury, sur le gisement des eaux
dans le sein de la terre, relativement aux fontaines jaillissantes
des puits forés, ses observations sur la cause de leur jaillisse-
ment, et ses recherches sur les fontaines des puits forés en
France; enfin, l'indication des personnes et des ouvrages à
consulter sur la construction de la sonde, la manière de s’en
servir, et les sondeurs auxquels on peut s'adresser pour le per-
cement des puits forés. — Ces recherches sont suivies de deux
planches destinées à mieux faire saisir la cause du jaillissement
des eaux des fontaines artésiennes.
14. SUR UNE CAVERNE A OSSEMENS FOSSILES découverte en Ita-
lie, av. fig. ; par le prof. P. Savr. (Nuovo Giornale de Letterati ;
n° XXIIT, sept.-oct. 1825, pag. 123).
Cette caverne, la première de cette nature qu’on ait décou-
verte sur le continent de l'Italie, existe dans les montagnes qui
entourent le golfe de Spezia , près de Cassana. Un calcaire com-
pact forme la masse de ces montagnes qui offrent encore plu-
sieurs cavernes analogues. M. Savi donne la description de
celle qu'il a visitée; il énumère et décrit ensuite les ossemens
qui y ont été trouvés. Les pièces qu'il a examinées sont au
nombre de 24 , savoir : une tête de fémur, d’une espèce de gros
Chat, deux portions de mâchoire inférieure et une corne d’un
herbivore du genre Cerf, et différentes pièces du squelette de
l'Ursus spelæus; aucune de ces pièces n’est entière; la plus
Geologie. 209
complète est encore un tibia, dont il ne manque qu’une por-
tion à l'articulation inférieure. Après avoir discuté l'espèce
d’Ours à laquelle il faut rapporter les ossemens dont il s’agit,
l'auteur s'occupe des questions de savoir à quelle époque ces
animaux ont vécu, et de quelle manière leurs ossemens se sont
trouvés déposés dans la caverne? Comme de raison, il regarde
ces restes comme antédiluviens, comme appartenant à des es-
pèces qui ont cessé d’exister, mais auxquelles les cavernes ser-
vaient d'habitation.
Le Mémoire se termine par une note sur l’incrustation cal-
caire qui recouvrait les ossemens dont il est question. L'analyse
chimique qui en a été faite par M. Passerini, a prouvé qu’elle
contenait pour cent parties : acide carbonique , eau et matière
animale obtenus par distillation et calcination 35,0. Silice unie
à une petite quantité d’oxide de fer 7,0. Oxide de fer obtenu
en 3 fois 4,0. Phosphate de chaux obtenu en 2 fois 4,0. Ma-
gnésie obtenue en 2 fois 2,5. Alumine 5,0, Chaux obtenue en 2
fois 42,0. Perte 5. Total 160. Plusieurs des ossemens décrits
sont figurés sur une planche jointe au Mémoire. S. G. L.
146. GRoTTE DE Miremonr. Lettre de M. Jules DELANQUE à
M. Brongniart, datée de Souffignac, près Miremont, le 15
juillet 1828, et lue à l’Académie des sciences, séance du 28
juillet 1828.
L'auteur de la Lettre vient de reconnaitre dans la grotte de
Miremont, département de la Dordogne, des ossemens fossiles
semblables, en général, à ceux qu’on a trouvés dans les grottes
d’Allemagne, d'Angleterre, et dernièrement dans plusieurs
grottes ou cavernes de France. Dans la description de cette
grotte, insérée dans les Annales des mines (T. VII, p. 597,
1822}, On avait fait remarquer que jusqu'alors on n’y avait re-
connu aucun ossement fossile ; mais à cette époque, M. Buck-
land n'avait pas encore publié ses recherches sur la position que
ces débris organiques ont ordinairement dans toutes les caver-
nes où on en a successivement découvert. M. Delanoue donne,
sur ce nouvel exemple de l’étonnante constance de ce phéno-
mène géologique, les renseignemens suivans.
La caverne, très-spacieuse, est ouverte dans un terrain qui
paraît appartenir à la craie ou aux terrains intermédiaires entre
206 Géologie.
la craie et le calcaire jurassique. Elle est beaucoup plus vaste
que ne l'indique le plan inséré dans les Annales des Mines. Les
galeries sont d'autant moins spacieuses qu’elles sont plus ra-
miliées , et se prolongent sans rétrécissement ou renflement très-
remarquable , jusqu'à 2,000 pas et au-delà. Toutes les galeries
se terminent par une multitude de ramifications étroites et bas-
ses, qu'on peut assimiler aux sources et ruisseaux qui alimen-
tent une rivière. Ce sont ces parties qui ont fourni à M. Dela-
noue le plus d’ossemens. Le sol vierge est argileux ; cette argile
est rouge, tenace, et renferme des fragmens de silex et de co-
quilles. On ne trouve d’ossemens ni dans le limon blane, ni
ni dans les terres qui résultent de l’éboulement des parois,
mais seulement dans l'argile rouge. Les ossemens s'y présen-
tent jusqu’à la surface; ils y sont alors friables et brisés. Ce sont
principalement des dents et des os que M. Delanoue croit pou-
voir rapporter à l’ours à front bombé, dont les dépouilles fos-
siles se trouvent à Iserlohn et dans d’autres cavernes d’Alle-
magne.
M. Delanoue fait remarquer que la caverne de Miremont
ne présente point de stalactites. On avait déjà signalé cette
circonstance assez rare, surtout dans les cavernes à ossemens
où ces incrustations soustraient souvent les débris fossiles aux
recherches des habitans et des naturalistes. Des fouilles prati-
quées à 200 et 400 pas de l’ouverture ont fait reconnaître, au-
dessous de plusieurs couches de marne qui paraissent d’une
formation beaucoup plus récente que celle de l’argile rouge,
des débris d’une poterie qui, par sa couleur et sa nature, offre
la plus grande ressemblance avec les poteries qu’on trouve,
mais rarement, dans quelques ruines et quelques terrains d’al-
luvion modernes, et qu’on rapporte, d’après la nature de leur
pâte, leur couleur, leur forme et quelques autres renseigne-
mens, aux temps antérieurs à l’introduction des arts romains
dans les Gaules. { Ze Globe ; 6 août 1828 , n° 82).
147. DE Vuzcano OLisiponEnss: #7 Moxris Esminux; par Domi-
nique VanDeL. (Memor. da Acad. real das Scienc. de Lisboa ;
Tom. 1, pag. 80).
L'auteur a fait des recherches sur les volcans éteints de la
Lusitanie, et principalement sur celui des environs de Lis-
Géologie. 207
bonne. Les traces dé ce volcan commencent à l'extrémité Nord
de la ville de $, Joao de Bem Cazados et Alcantara. Elles sont
interrompues par des collines calcaires, et une pierre blanche
remplie de lithophytes; des scories volcaniques recouvrent ces
collines jusqu'à Rio Secco, où l’on trouve des couches d’un sa-
ble semblable à celui de la Solfatare de Pouzzoles. Viennent
ensuite d’autres collines de nature volcanique , qui se prolon-
gent jusqu’à Paco de Arcos, sur les bords du Tage. Entre les
collines calcaires et les montagnes volcaniques, s'élève le mont
Gerra de Cintra, dont les couches sont formées d’un schiste co-
ticule. A sa base, du côté de l'Océan, est une autre montagne
(Alvidras) dont les couches, presque verticales, sont de mar-
bre blanc semblable à celui de Paros. On voit encore d’autres
collines de marbre jusqu'à Ma/fra , où sont les carrières qui ont
fourni les beaux marbres de couleurs variées, qui ornent le
monastère de ce lieu, fondé par Jean V. On rencontre ensuite
des collines volcaniques depuis les bords du Tage jusqu’à Que-
luz et Bellaz Elles offrent d’abondantes scories, mais point de
traces de cratère. Un autre volcan éteint, celui du mont Ermi-
nius, près de la ville de Monteigas , a été découvert par Joseph
Alvar Maciel. On y trouve des scories ou laves boursoufflées,
semblables à de la ponce. D.
148. I. MEMORIE INTORNO ALLA VITA ED ALLE OPERE DEI DUE NA—
TURALISTI WERNER ED Haüy, etc. — Mémoires sur la vie et
les ouvrages des deux naturalistes Werner et Haüy, lus à
l’Académie imp. et roy. des sciences, lettres et arts de Pa-
doue, dans la séance du 19 mai 1825 et 27 avril 1826, par
M. L. Conriczracur, professeur ordinaire d'histoire natu-
relle à l'Université de Padoue. Padoue, 1827 ; imprim. du
Séminaire.
149.11. MEMORIF INTORNO ALLE OPERE ET ACLI SCRITTI DEL. GFO-
LOGO ScrPION BREISLAK , Etc.— Mémoires relatifs aux travaux
et aux écrits du géologue Scipion Breislak, lus à PAcadémie
imp. et roy. des seiences , lettres et arts de Padoue, dans la
séance du 19 juin 1827, par le méme, etc. In-8°. Padoue,
1827; imp. de Crescini. (B4b1. ital. ; janv. 1828, p. 81 ).
Ces éloges historiques sont écrits, d'après le journaliste ita
208 Histoire naturelle gencrale.
lien, avec assez de clarté et de concision. L'auteur paraît avoir
fait ressortir avec bonheur le genre de mérite propre à chacun
de ces trois grands naturalistes, ainsi que les vertus privées
dont ils étaient doués. Malheureusement il n’a pas su se défen-
dre de cette adulation exagérée qu’on reproche assez générale-
ment et avec justice à ses compatriotes, et qui déplait alors
même qu'elle s'adresse à des noms que la postérité s’est char-
gée de perpétuer. C’est surtout à l’égard des hommes de génie
qu'il faut se garder de cette exubérance d’épithètes qui est
toujours de mauvais goût, et qui n’ajoute rien à la vénération
que porte le public à ces bienfaiteurs de l'humanité. L'auteur
accumule sur Werner les titres de PAilosophe naturaliste, nou-
veau Socrate de la minéralogie, premier Minéralogiste du siècle,
Créateur de la géologie , etc.; le nom seul de Werner entrainait
avec lui tous ces éloges d’ailleurs mérités. La seule manière de
célébrer dignement les grands hommes, c’est de faire connaître
avec soin leurs ouvrages : ils parleront bien plus vivement à
l'esprit des lecteurs que toutes ces phrases obligées de panégy-
riques. J. G.
HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE.
150. APERCU PHILOSOPHIQUE DES CONNAISSANCES HUMAINES AU
19° siècle; par Ch. Farey. 1 vol in-18 de 632 p. Paris, 1827;
Baudouin frères, et Farcy.
Tant de gens veulent savoir vite et sans le moindre travail,
tant d’autres se contentent de paraître savoir, qu'il n’est pas
étonnant que les Résumés soïent devenus si populaires. Aussi,
depuis deux années environ, en a-t-il surgi de tous les côtés et
pour toutes les branches des connaissances humaines. Mais au-
cun, jusqu'à présent, n'avait embrassé un ensemble aussi vaste
que celui dont le titre précède. L'auteur, nullement effrayé
d’une entreprise aussi téméraire, a cru pouvoir renfermer la
philosophie de toutes les sciences dans un espace de 600 petites
pages; ce tour de force, si j'ose m’exprimer ainsi, a été exécuté,
mais reste à savoir si c’est de la manière la plus satisfaisante.
Voici comment M. Farcy s’y est pris. Il a rassemblé sous forme
d’aphorismes les vérités fondamentales les plus généralement
Histoire haturelle generale. 209
admises, propres à chacune des sciences qu’il envisage , sans en-
trer du reste dans aucun développement qui puisse en faire
comprendre la valeur et l'esprit; par ce moyen, il est parvenu
à resserrer dans quelques pages l’histoire entière d’une science.
Un pareil livre ne comporte pas la critique, quoique bon nom-
bre des assertions que lauteur donne comme des vérités uni-
versellement reconnues soient des opinions personnelles ou des
idées qui n’ont plus cours depuis longtemps dans nos écoles.
Telle qu’elle est, cette compilation ne profitcra qu’à peu de per-
sonnes , car celles qui savent n’y rencentreront que ce qu’elles
ont appris dès leurs premiers pas dans la carrière des sciences,
et les indoctes n’y trouvant que des axiômes sans aucun fait
qui en démontre la vérité, des propositions jetées au hasard et
par cela même dépourvues de tout intérêt, ne pourront goûter
et retenir des vérétés de principe présentées d’une manière aussi
sèche. L'auteur a voulu bien faire, mais en cherchant à éviter
le défaut de ceux qui pèchent par surabondance, il est tombé
dans l’excès contraire, n'a produit qu'un ouvrage tronqué et
sans vie. dE 2
121. SCRIPTURE NATURAL History. — De l'Histoire naturelle de
la Bible, ou Notice sur la Zoologie, la Botanique et la Géolo-
gie de la Bible; par W. Carrenrer. In-8° de 608 pag. Lon-
dres, 1828 ; Wightmann and Cramp.
152. SAGGIO FILOSOFICO SOPRA LA SCUOLA DE’ MODERNI FILOSOFI
NATURArISTI, — Essai philosophique sur l’école des philoso-
phes naturalistes modernes ; par le D° Bald. Porr, prof. au
lycée de Porta Nuova, à Milan. In-12. Milan, 1827 ; Sonzogno.
193. SYNOPSIS OF THE NEWCASTLE MUSEUM LATE THE ALLAN,
Jormerly the tunstale or Wycliffe Museum.— Synopsis du Mu-
séum d'hist. natur. de Newcastle, etc.; par G. TowwnsnEND
Fox. 1n-8° de xx et 312 pag., av. pl. Newcastle, 1827.
Le Muséum de Newcastle offre une assez riche collection
d'objets d'histoire naturelle. Le partie zoologique de ce catalo-
gue est celle qui occupe le plus d’étendue. Les oiseaux de la
Grande-Bretagne y sont surtout fort nombreux. Le nom de
chaque espèce est accompagné de notes sur son histoire natu-
relle , tirées des manuscrits de M. Allan, Les figures zoologiques
B. Tome XVI, 14
210 Histoire naturelle générale.
représentent le Wombat et le 7etrao medius Mayer. On trouve
aussi dans ce volume une Notice assez étendue sur l’existence
et la nature de la Licorne. (Zoolog. journal; n° XI, p. 478 ).
154. EXPÉRIENCES ET OBSERVATIONS NOUVELLES pour servir à la
solution du problème de la Phosphorescence des mers ; par
M. LauverRGNE, chirurgien de la marine. ( 4anal, marit. et
coloniales ; IL° partie, août-sept. 1827, p. 181 ).
Il n’y a rien de neuf dans ces nouvelles expériences et obser-
valions.
155. SOCIÉTÉ WURTEMBERGEOISE POUR LES VOYAGES DANS L’INTÉ-
RÊT DES SCIENCES NATURELLES. /rospectus pour l'année 1829.
(Voy. le Bulletin de nov. 1828, p. 348.)
La Société se propose d'envoyer dans le courant de la pré-
sente annce, un voyageur dans les Pyrénées; on peut encore
prendre des actions sur les plantes du Cap, les correspondans
de la Société continuent à lui adresser des plantes en grand
nombre. Si les moyens pécuniaires le permettent, on enverra
un voyageur dans la Dalmatie, pays dont les productions végé-
tales présentent beaucoup d'intérêt, etsont fort peu répandues.
Pour être membre de la Société, il suffit de lui adresser le mon-
tant d’une ou de plusieurs actions, et d'indiquer de laquelle des
contrées visitées en 1829, on desire recevoir des objets d'his-
toire,
La Société annonce encore ia mise en vente d’herbiers du
Cap, les uns de 800, les autres de 600 espèces : le prix des pre-
miers est de 55 florins { 129 fr.), celui des seconds est de 44 f1.
(956 fr.) On les expédiera aux personnes qui les demanderont,
en adressant le montant à la Société.
156. RAGGUAGLIO DE’ MANOSCRITTI E DELLA RACCOLTA DI MINE-
RALI E DI PIANTE LASCIATI DAL DEFUNTO Broceur, — Notice
sur les manuscrits et les collections de minéraux et végétaux
laissés par Brocchi; par G. Acensr, consul-général autri-
chien en Égypte. ( Biblioteca Italiana, etc.; n° 148, avril
1828, p. 80, et n° 149, mai 1828, p. 208.)
Les manuscrits laissés par G.-B. Brocchi, mort le 23 septem-
bre 1826, à Chartu, village de la Nubie, au confluent du
Histoire naturelle générale. 211
fleuve Blanc et du Nil, ne renferment point une relation mi-
nutieuse de ses voyages. Ils ne sont divisés ni par livres, ni
par chapitres; ils ne sont point sous forme de lettres. C’est
plutôt un journal exact et minutieux dans lequel l’auteur a con-
signé tout ce qu'il observa, vit ou entendit depuis le 23 sep-
tembre 1822, époque de son départ de Tricste, jusqu’au 17
septembre 1826, c'est-à-dire six jours avant sa mort. Ce jour-
nal forme 4 volumes in-,°, écrits très-fin, ce qui pourrait pro-
duire 12 volumes in-8° environ, caractères philosophiques in-
terlignés. On trouve relatés à chaque jour les degrès du ther-
momètre, la nature des vents et l’état de l'atmosphère, puis les
courses que l’auteur a faites, les plantes qu'il a recueillies, les
conversations qu'il a eues avec les indigènes, les étrangers, les
cadi , etc. Son premier journal commence le 24 septembre et
contient le voyage de Trieste à Alexandrie, et d'Alexandrie au
Caire où il arriva le 1°° décembre. Le second voyage fut en-
trepris le 30 décembre 1822; l’auteur partit du Caire et traversa
le désert oriental depuis Siene jusqu’à Suez sur la mer rouge. Il
visita sur sa route diverses mines et principalement les gites
d'émeraudes de Sachetto. Le troisième voyage eut pour objet de
reconnaître une mine de houille récemment découverte au mont
Liban en Syrie. Il partit le 22 août 1823 et retourna au Caire
le 3 mai 1824. Il visita tous les lieux les plus intéressans de ce
sol classique, fit des recherches très-curieuses sur la religion
des Druses , et recueillit sur ce sujet plusieurs manuscrits tra-
duits de l’Arabe avec beaucoup de soin. Le quatrième et der-
nier voyage de Brocchi est celui qu’il entreprit pour le Sennaar,
le 3 mars 1825. Il arriva à Chartum le 3 juin, accompagné d’un
Milanais nommé Bonaville; il en repartit le 2 novembre, de-
meura près de 7 mois dans le Sennaar, et revint à Chartum. Son
journal va jusqu'au 17 septembre; six jours après il mourut.
Jusqu'à ce moment on n’a aucun détail sur les circonstances de
sa maladie. Bonaville, après lui avoir rendu les derniers devoirs,
partit pour le Caire; mais arrivé près de Thèbes, il mourut
bientôt lui-même, en sorte qu’on est privé de tout renseigne-
ment sur les derniers momens du voyageur célèbre dont l'Italie
déplore la perte.
Outre ses manuscrits, Brocchi a laissé 1° une série de miné-
raux, principalement de roches recueillies dans ses nombreux
14.
212 Histoire naturelle generale.
voyages. Chaque échantillon est enveloppé dans du papier avec
un billet sur lequel sont inscritsle poids, le gisement et la localité
d’où il provient: 2°
cules d’après chaque contrée; il est en assez bon état, excepté
le fascicule des plantes du Sennaar ; 3° diverses peaux d'oiseaux
tués et pris à Chartum et au Sennaar ; il y a un Ibis; 4° un
petit panier rempli de coquilles fossiles et marines confondues
ensemble, que Brocchi se proposait de déterminer à son loisir;
un herbier assez riche et disposé en fasci-
dans l’état où elles sont elles ne peuvent guère offrir d’utilite;
5° deux momies , l’une d’un petit crocodille, l’autre d’un Ibis;
6° une collection de monnaies turques sur lesquelles il a inscrit
leur valeur respective et l’époque où elles ont été frappées ; cette
collection est fort peu de chose. 1.8
,
157. ÉTAT DES SCIENCES NATURELLES EN ESPAGNE.
Dans le cours de l’année 1815, le roi d’Espagne a fondé des
cours publics de minéralogie , de zoologie, de chimie, de bo-
tanique, d'agriculture et d'astronomie. Une jeunesse laborieuse
et appliquée, appartenant à toutes les classes de la société, suit
assiduement ces cours, et l’affluence est si grande que les salles
ne peuvent plus la contenir.
A l'ouverture du registre des inscriptions pour la botanique
générale, au mois d'avril 1828, un nombre considérable de
disciples est venu s'inscrire sous la direction du professeur Don |
Vicente Soriano ; ils ont étudié la science d'après le système de
Linné, Le professeur leur à fait connaître en outre la méthode
naturelle, ou des familles. Au mois de septembre dernier, 62
élèves se sont présentés à l’examen pour obtenir des certificats
de capacité; ceux qui ont été admis en ont reçu. Les prix que
le rai a fondés pour les élèves quise distingueraient dans les con-
cours, font espérer qu'ils s'ouvriront au mois de novembre pro-
chain. .
Le cours d'agriculture est aussi fréquenté par nn nombre
considérable de sujets distingués. Le professeur don Sandalio
Arias fait ses leçons d’après l'ouvrage qu'il a publié en 1816 et
dont le titre est: Lecons d'agriculture expliquées dans le jar-
din royal de botanique de Madrid. Les améliorations qui depuis
lors ont été faites dans diverses branches de l’agriculture et de
l'horticulture sont immenses. Des réformes utiles ont été intro-
Mineralogie. 213
duites dans toutes les provinces du royaume. On a heureusc-
ment triomphé de divers obstacles qui résultaient de Faveugle
routine, et les véritables principes de la science agricole ont
été proclames.
La junte d’Aranceles a reçu du roi l'autorisation de faire
acheter par l'intermédiaire du consul d’Espagne à Londres, 30
paires de moutons à longue laine du comté de Southampton,
et 30 de celui de Leycester, pour les répartir sur divers points
de la péninsule- Les frais d'achat et d'entretien seront à la char-
ge du trésor public. { Gaceta de Bayona ; 17 octobre 1828.)
MINÉRALOGIE.
138. TOPOGRAPHISCHE UEBERSICHT DER MINERALOGIE DER BEIDEN
RueiN-DEPARTEMENTE. — Aperçu topographique de la Miné-
ralogie des deux départemens du Rhin; par M. Vozrz, ingé-
nieur des mines. In-8° de 64 pages. Strasbourg, 1828;
Heitz.
Cet apercu est extrait de la nouvelle Description historique
ettopographique de l'Alsace, qui s’imprime en ce moment à Stras-
bourg; l’auteur l'avait écrit en francais, et l’éditeur la traduit
cn langue allemande. Il se compose de trois parties distinctes,
savoir : d’un coup d’œil sur les minéraux des deux départe-
menus du Rhin; d’une description géognostique des différentes
formations qu’on y rencontre, et d’un aperçu sur les pétrifica-
tions qu'on y a observées. Ces deux dernières parties étant du
ressort de la géologie, nous en rendrons compte incessamment
dans un article à part, qui paraîtra dans la division de ce But-
letin spécialement consacrée à l'analyse des travaux géologiques.
Nous nous bornerons aujourd’hui à signaler à nos lecteurs le
releve que M. Voltz a fait de tous les minéraux simples qui
composent le sol de l’Aisace. Cet habile ingénieur les a classes
d’après la méthode suivie par l'abbé Hauy, dans la seconde
édition de son Traité de minéralogie. Une première classe com-
prend donc toutes les substances métalliques hétéropsides. On
y trouve : la Chaux carbonalée et ses diverses variétés, l'Arra-
gonite, la Dolomie, le Spath fluor, le Gypse, l'Anhydrite, la
Pharmacolithe, la Baryte sulfatée, la Strontiane sulfatée, le Sel
214 Mineralogie. fe
gemme, le Quartz, le Grenat , l'Amphibole lamellaire ; les Py-
roxènes augite et sablite, la Diallage, le Péridot, la Fibrolite,
l'Épidote, la Tourmaline, le Feldspath, le Kaolin, le Mica.
L'auteur indique avec soin les localités où ces minéraux ont
été observés, Une seconde classe comprend les substances mé-
talliques autopsides, telles que l’Or, l’Argent natif, l’Argent sul-
furé et muriaté, le Plomb sulfuré, le Plomb carbonaté, le
Plomb phosphaté et le Plomb arséniaté, le Nickel arsénical,
les Cuivres sulfuré, pyriteux et gris, le Cuivre carbonaté bleu
et vert, le Cuivre arséniaté, les nombreuses espèces du genre
Fer, le Carbonate de Zinc et la Blende, le Cobalt gris, le Cobalt
arsénical et le Cobalt arséniaté, lArsenic natif, les Manganèses
oxidé et hydroxidé, l’Antimoine sulfuré et le Sphène. Une 3°
classe, celle des substances combustibles bitumineuses, com-
prend : l’Anthracite, le Pétrole, le Bitume malthe, la Houille,
le Lignite, le Jayet, le Succin et la Tourbe. Dans un appen-
dice, l’auteur renferme les roches d'apparence homogène , telles
que l'Eurite, le Basalte, la Serpentine, les Argiles et Marnes,
l'Argilolite, la Cornéenne et les diverses espèces de Schistes. D.
19. MÉMOIRE SUR LA DISCUSSION DES ANALYSES MINÉRALES; Par
F.S. Beupanr. (Mémoire de l’Acad. Royale des Sciences ; Tom,
VIN).
L'un des peints les plus importans de la minéralogie moderne
est bien certainement l'interprétation des analyses chimiques,
qui servent à déterminer la composition des substances miné-
rales. Lorsque le minéral que l’on analyse est simple, c’est-à-
dire composé d’atômes tous de même espèce, il est toujours fa-
cile de déduire de la composition telle que la donne l’analyse,
la composition exacte ou théorique de ce minéral, exprimée,
soit par une formule, soit par des rapports de quantités pon-
dérables. Cette détermination de la véritable composition des
corps est fondée sur la connaissance que nous possédons au-
jourd'hui des lois générales, suivant lesquelles les élémens de
différens ordres se combinent. Ces lois, dont la théorie atomi-
que n’est que l’expression la plus simple, donnent les moyens
de faire abstraction des petites erreurs d'analyse, ou dés pe-
ttes quantités de matières étrangères qui peuvent s'être glis-
sées dans le minéral, et par conséquent d'établir sa véritable
formule de composition,
Mineralogie. 215
Mais il s’en faut de beaucoup que tous les minéraux puis-
sent être considérés comme purs, ou composés d’une seule sorte
de molécules; il en est un grand nombre qui ne sont réellement
que des agrégats mixtes, formés par la réunion d’atômes de na-
ture diverse, et par conséquent de véritables mélanges d'espèces
différentes. Lorsque cette circonstance a lieu, elle complique
les analyses, et rend leur interprétation souvent très-difficile,
Cependant la découverte de l'isomorphisme a donné les moyens
d'étendre l'application de la théorie atomique à un grand nom-
bre de ces analyses compliquées, dans lesquelles on n'avait vu
pendant long-temps que des anomalies. Telles sont toutes les
analyses des minéraux qui ne sont que des mélanges de sub-
stances isomorphes, c’est-à-dire de composés de même for-
mule, mais de bases différentes, isomorphes entr’elles. Ces ana-
lyses rentrent sous les lois dès proportions définies, et se calcu-
lent avec la plus grande facilité, quelque soit le nombre des
bases qu’elles présentent. Il suffit en effet de rassembler toutes
les bases qui sont isomorphes, et de faire abstraction, dans le
calcul de l’analyse, de leur différence de nature, pour ne con-
sidérer que leur contenu total en oxigène. On arrive de cette
manière à une formule qui est aussi simple que s’il n’y avait eu
que deux élémens, un acide et une seule base, Lorsque lon a
reconnu que le minéral analysé est un mélange de plusieurs
composés isomorphes ou de formules semblables, on peut isoler
en quelque sorte ces composés, et déterminer la quantité relative
de chacun d'eux qui entre dans le minéral. La marche qu'il faut
suivre pour y parvenir consiste à soustraire successivement de
l'analyse, des portions de chacun des oxides qu’elle renferme,
qui soient en rapport avec la formule théorique de composition
des substances mélangées, en déterminant à chaque fois le reste,
pour opérer de nouveau sur lui. La seule difficulté que présente
cette méthode, c’est le choix de la base que l’on doit prendre
pour point de départ. Si le minéral analysé est uniquement un
. mélange de matières isomorphes, en suivant ce procédé on n’ob-
tiendra aucun reste final : toutes les bases et toute la propor-
tion d'acide auront été employées. S'il contient en outre quelques
matières étrangères disséminées dans sa masse, il restera quel-
que portion de base sans emploi, c’est-à-dire hors de combinai-
son, et la discussion de l'analyse aura servi à mettre à nu ces
matières accidentelles,
216 Mineralogie. N° 159
En cherchant à appliquer ce mode de discussion à un grand
nombre d'analyses, M. Beudant a reconnu qu’il était impos-
sible de les interpréter d’une manière satisfaisante, si l'on se
bornait à les considérer comme représentant un simple mé-
lange de composés isomorphes, avec quelques particules étran-
gères disséminces. Par exemple, dans la plupart des analyses de
silicates, on trouve toujours une certaine quantité de silice sur-
abondante ; et, comme M. Beudant s’en est assuré par de nom-
breuses expériences faites sur les sels artificiels, cette quantité
de silice sort des limites reconnues péssibles au mélange de la
silice pure avec les silicates. On ne peut done pas expliquer
cette surabondance de silice en disant que ce principe, étant
extrêmement répandu dans la nature, existant fréquemment
seul et sans combinaison, peut se trouver accidentellement
mélé avec la plupart des silicates, Sa présence s'explique par
une autre cause, que les importantes recherches de M. Beudant
viennent de nous révéler ; c’est l'existence assez fréquente dans
les minéraux siliceux d’un nouveau genre de mélange qui n’a
plus lieu seulement entre des silicates isomorphes, et par consé-
quent de même formule, mais entre des silicates de mêmes
bases ou de bases isomorphes, et d'ordres différens, c’est-à-dire
entre des silicates de différens degrés de saturation, et par con-
séquent de formules diverses. Ainsi M. Beudant a reconnu qu'un
silicate déterminé peut se mélanger avec une petite quantité
d’un autre silicate d’un ordre plus élevé. Si ces deux silicates
sont dans la même solution, ils pourront cristalliser ensemble,
surtout si la solution est concentrée, comme ils le feraient s'ils
étaient de même formule, Seulement, l'expérience a prouvé que
dans ce cas l’un des silicates est toujours en quantité domi-
paate, et l’autre en proportion très-faible,
On voit dès-lors à quoi tient cette surabondance de certains
principes que l’én trouve par la discussion des analyses, lorsqu'on
suit à leur égard le procédé ordinaire qui convient aux mélan-
ges de substances isomorphes. Si, eneffet, en discutaut Pana-
lyse d’un mélange de silicates d'ordres différens, on vient à sup-
poser que ces silicates sont de même ordre, on doit trouver
nécessairement une surabondance de silice, si le silicate mélangé
en petite proportion est d'ordre plus élevé, comme on trouve-
rait dans la même supposition une surabondance de base, si le
Mineralogie. 217
minéral résultait du mélange d’un certain silicate avec un autre
silicate d'ordre inférieur.
Ainsi des sels de même acide, mais de divers ordres, peuvent
se mélanger entreux , et comme pour les mélanges de substances
isomorphes , il est possible de calculer les analyses, et de, dé-
terminer les quantités relatives des sels de divers ordres, qui se
trouvent mélangés; mais le mode de discussion est un peu diffé-
rent , et les calculs aussi deviennent plus compliqués. Lorsqu'il
s'agit de discuter l'analyse des sels que l’on a mélangés artificiel-
lement, comme M. Beudant l’a fait un grand nombre de fois
dans ses recherches, la chose est facile, parce qu'on connait d'a-
vance la composition des sels que l’on a employés, ou ceux qui
ont pu se former dans la solution par la voie des doubles dé-
compositions. On a toujours , dans ce cas, des données positives
sur les substances qui peuvent être mélangées. Mais il n’en est
plus de méme lorsqu'on vent discuter une analyse minérale ;
on ignore ce qui pouvait exister dans la solution où la substance
a cristallisé. Cependant il est possible encore d'obtenir des don-
nées, sinon certaines, du moins très-probables, sur les sub-
stances qui peuvent s'être mélangées dans le minéral, en étu-
diant celles qui accompagnent dans la nature, et qui, souvent,
lui sont associées sur le même échantillon; car ces substances se
trouvant en présence au moment de la cristallisation du miné-
ral , il est naturel de penser qu’elles ont pu se méler entr’elles.
De là la nécessité où l’on sera désormais, suivant M. Beudant,
lorsque lon voudra discuter Panalyse compliquée d’un minéral,
de ne pas considérer cette analyse isolément, mais de noter avec
soin les substances qui se trouvent naturellement assocites au
minéral, et de les analyser comparativement, afin d’interprèter
ensuite toutes ces analyses les unes par les autres. C’est Le seul
moyen de faire disparaitre les anomalies que chaque analyse,
considérée isolément, aurait présentées. En procédant ainsi,
M. Bcudant a trouvé que l’alumive que l’on rencontre dans cer-
tains silicates, dans les amphiboles, par exemple, n’y est pas
en remplacement de la silice, comme on l’avait cru jusqu'ict,
mais provient du mélange de minéraux alumineux, tels que Pé-
pidote, le grenat , ete.
Une conséquence qui résulte encore du nouveau travail de
M. Beudant, c'est que ce n’est que dans des cas fort restreiuts
218 Mineralogie. | N° 159
que l’on peut se fier à une analyse isolée, pour établir une es-
pèce minérale, puisque les minéraux présentent si souvent des
mélanges qui peuvent induire en erreur. On voit aussi combien
il est utile d'étudier les associations des substances minérales
entr'elles, puisque cette étude doit servir à éclairer la discus-
sion des analyses, qui, seule, peut amener la connaissance de
la véritable composition des minéraux.
La théorie de cette discussion est exposée avec beaucoup de
détail dans l’important mémoire dont nous rendons compte à
nos lecteurs. Ils y verront comment cette théorie peut s’aider
de différens moyens de calcul, suivant les cas divers qui peu-
vent se présenter, M. Beudant distingue cinq cas différens d’a-
nalyse, qu’il examine successivement, et dont il donne de nom-
breux exempies : 1° celui d’une analyse isolée, qui se compose
d’élémens divers en proportions définies, sans matières sura-
bondantes ; 2° le cas d’une analyse isolée, dans laquelle les élé-
mens sont en proportions qui approchent seulement des pro-
portions définies, avec des substances surabondantes , et sans
aucune notion sur la nature des matières mélangées; 3° le cas
d’une analyse compliquée, accompagnée de renseignemens sur
la nature des mélanges possibles, et qui peut être partagée im-
médiatement en deux portions, dans chacune desquelles les élé-
mens sont en proportions définies ; 4° le cas d’une analyse ren-
fermant des composés de mêmes bases ou de bases isomorphes,
mais d'ordres différens; 5° enfin le cas des analyses qui ne
peuvent être calculées que par tâtonnement, et par un calcul
de fausse position.
Nous nous bornerons à indiquer ici la nouvelle méthode de
discussion qui s'applique au 4° cas, et qui convient générale-
ment à toute espèce de mélange, lorsqu'on a des renseignemens
suffisans sur la nature des sels, isomorphes ou hétéromorphes,
qui peuvent être mélangés.
Pour reconnaître et séparer les diverses matières que l’ana-
lyse a confondues, on peut employer deux méthodes de calcul,
comme M. Beudant l’a déjà fait voir dans son Traité de Minéra-
logie, pour ce qui concerne les analyses des minéraux simples,
ou des mélanges de substances isomorphes. Dans l’une de ces
méthodes, on part des quantités pondérables fournies par l’ana-
lyse, et l’on combine entr’eux tels ou tels principes, ou des por-
. Minéralogie. 219
tions de ces principes, proportionnellement à telle ou telle for-
mule théorique de composition, exprimée en poids. Dans l'au-
tre méthode, on part des nombres atoiniques fournis par les
quantités pondérables des différens principes, ou, s'il s’agit
d’oxides, de leurs quantités relatives d’oxigène, et lon combine
des portions de ces nombres ou de ces quantités d’oxigène,
proportionnellement à telle ou telle formule atomique, exprimée
par signes. Quelle que soit celle de ces méthodes qu’on adopte,
et la seconde est souvent préférable, le problème de discussion
consistera toujours à partager les quantités pondérables des di-
vers corps trouvés par l’analyse, ou bien les zombres atomiques
correspondans, ou enfin leurs quantités d’oxigène, si ce sont des
oxides, en diverses portions, de manière à avoir autant de séries
de nombres que l’on suppose de corps différens mélangés, et
que, dans chaque série, les nombres soient en rapport avec
telle ou telle formule de composition.
Soient x, x’, x"... les portions d’acide et de bases diverses,
qui se rapportent à l’une des formules de composition.
3:7%".. les portions de ces mêmes corps, qui se rapportent
à une seconde formule.
z, 2,2"... celles qui se rapportent à une troisième formule, et
ainsi de suite.
On aura d’abord les équations
æ+y+2 etc. — le poids total de l'acide, ou le nombre ato-
Jmique de ce corps, ou l’oxigène correspondant.
æ'+y'+2'"+#+ etc. = le poids total de l’une des bases, ou le
nombre atomique, ou l’oxigène correspondant.
æ"+y'+2"4- etc. —le poids total d’une autre base , ou son
nombre atomique, ou sa quantité d’oxigène, et ainsi de suite.
Maintenant on connait par l'observation les lois de composi-
tion de chacun des corps mélangés; par conséquent on a des
rapports entre les quantités x, x’, æ", etc.; entre y, ÿ', ÿ'…,
etc.; d’où l’on peut tirer +’, x"... en fonction de x; y y",... etc.,
en fonction de y, etc. Ainsi, la 1°° équation restant la même,
les autres pourront être transformées en x, y, 3... On voit donc
que le problème est ramené, dans le cas le plus général, à la
solution d’un système d’équations du premier degré à plusieurs
inconnues. G. Dec.
220 Mineralogie.
160. SUR LES FORMES GRISTALLINES ET LA COMPOSITION DES SUL-—
FATES, DES SÉLÉNIATES ET DES GHROMATES ; par M. MirscHer-
11CH. (Annal. de Poggendorf, T.XIU, p. 137; et Annales de
chimie et de phys.; mai 1828, p- 54.)
M. Mitscherlich a l'intention de publier une suite de mémoi-
res qui seront consacrés à décrire à la fois les formes cristallines
des corps simples ou composés artificiels, les plus importans, et
en mème temps lenr composition et leurs propriétés chimiques
et physiques, afin de chercher à mieux connaître la liaison réci-
proque qu'ont entre elles ces diverses sortes de propriétés. C'est
dans ce but qu’il a entrepris des recherches sur les sulfates, les
séléniates et les chrômates, dont nous allons indiquer les prin-
cipaux résultats.
1° Sulfate d'argent ; séléniate d'argent ; sulfate de soude an-
hydre ; séléniate de soude anhydre. La forme simple de ces sels
est un octaèdre rhomboïdal, qui est modifié sur quatre de ses
angles. Cet octaèdre se clive assez nettement parallèlement à
ses faces, et dans le sens d’un des plans diagonaux. Dans les
quatre sels, on observe exactement le même nombre de faces
et avec la même netteté. Quant à ce qui concerne les angles, le
sulfate d'argent diffère un peu du sulfate de soude. L’incidencé
des deux faces P et P’ de la pyramide supérieure est de 135°4x
dans le sulfate de soude, d’environ 134°22' daus le séléniate de
soude; de 136°20' dans le sulfate d'argent et de 135°42' dans le
séléniate d'argent. L’incidence de P sur la face P” de la pyra-
mide inférieure, est de 123°43' dans le sulfate de soude; de
125°11" dans le sulfate d'argent; de 123°13' dans le séléniate
de soude, et de 12/°30" dans le séléniate d'argent.
Ces quatre sels sont des combinaisons neutres sans eau, et
présentent les rapports de composition suivans :
IC , acide sulfurique. . ...: 2... 25,66
Sulfate d’ar ent! À é À
5 Loxide d'argent. .... Ju Sont
{acide sélénique............. 35,37
Séléniate d'argent |". :
ÿ ©” loxide d'argent... ..+, sw) 64,68
sutfaté de sodae | acide sulfurique. .........:. 56,18
[2 La La …
| soude. . ... ss détache COS
cit. acide sélénique. .,...... “.< e TRS
Séléniate desoude !"° | 3 fe
CU ESNE score UNE
Le sulfate de soude et le séléniate de soude cristallisent sans
Mineralogie. 221
eau à une température de plus de 33°. C’est la température à la-
quelle ces mêmes sels contenant de l’eau de cristallisation pos-
sèdent la plus grande solubilité, Au-dessus etau-dessous de cette
température ils sont moins solubles. On observe un phénomène
semblable dans le sel marin, dont la solubilité est beaucoup plus .
faible à 10° que depuis o jusqu’à 100°, parce que, dans ce der-
nier cas, le corps dissous contient de l’eau de cristallisation.
Les arséniates et les phosphates qui sont isomorphes sont pres-
que également solubles ; et beaucoup d’autres observations ten-
dent à prouver qu'il y a une liaison intime entre le degré de so-
lubilité dans l’eau , et l'identité de forme cristalline. Quant à la
fusibilité des corps, elle ne paraît nullement en rapport avec
leurs formes cristallines; car, parmi les corps isomorphes, quel-
ques-uns sont très faciles à fondre, tandis que d’autres sont tout
à fait infusibies.
2° Suifate d'argent et d'ammoniaque ; sélériate d'argent et
d'ammoniaque ; chromate d'argent et d'ammoniaque.
La forme simple de ces sels est un prisme droit à base carrée,
modifiée par des facettes sur les angles et sur les arêtes longi-
tudinales. L’incidence sur la base des facettes qui remplacent les
angles, varie de quelques minutes dans ces différens sels. Leurs
compositions sonttelles, qu’il y a autant d’ammoniaque qu'il est
nécessaire pour saturer l’acide, et l’oxide d'argent y forme avec
l'acide une combinaison neutre.
3° Sulfate de nickel ; séléniate de nickel ; séléniate de zinc.
La forme de ces combinaisous est un octaèdre aigu à base
carrée, clivable parallèlement à cette base. Cet octaèdre est
modifié par de simples facettes sur tous ses angles et sur tous
ses bords. Dans les trois sels, on observe les mêmes faces et
avec la même netteté. Les angles analogues des cristaux de ces
trois sels ne présentent pas des différences plus grandes que
celles qu’on obtient quelquefois de la mesure de plusieurs cris-
taux differens d’un même sel. Dans ces mêmes sels, l’oxigène de
la base est à l’oxigène de l'acide comme 1 est à 3; et il est avec
l'oxigène de l’eau, à peu près dans le rapport de # à 5.
Dans un prochain mémoire, M. Mitscherlich fera connaître
une autre forme cristalline du sulfate de nickel ct du sulfate de
zinc, tout à fait différente de celle qu'il a décrite dans le mé-
moire dont il s’agit maintenant. La production de ces différen-
299 | Minéralogie.
tes formes dépend de la température à laquelle les cristaux se
forment. Le séléniate de zinc, qui, à une température de 10°,
donne des cristaux prismatiques, change sa.forme lorsqu’on ex-
pose ces cristaux prismatiques sur un papier à la chaleur du so-
leil, On observe aussi ce phénomène sur le sulfate de nickel. A
la température de 15°, il produit encore des cristaux prismati-
ques ; si on prend de ces cristaux d’un certain volume, et si on
les expose dans un vase fermé à la chaleur du soleil, il arrive
souvent qu'ils conservent leur forme extérieure; mais si on vient
à les briser, on remarque qu'ils sont formés d’une quantité de
cristaux, quelquefois de plusieurs lignes de longueur, qui sont
des octaèdres base carrée. Ces octaèdres renferment moins d’eau
que les cristaux prismatiques. Il suit Ge ce phénomène, comme
de plusieurs autres phénomènes analogues que M. Mitscherlich
a déjà fait connaître, que les particules isclées de la matière
dans les corps solides, sont mobiles les unes à l'égard des autres
et qu’elles peuvent prendre une autre position relative que
celle qu’elles avaient d’abord, sans que, pour cela, le corps
qu’elles constituent devienne fluide.
161. NOUVELLES ANALYSES DE CARBONATES À PLUSIEURS BASES; Par
M. P.Bervuier. (4nnal. des mines; 2° série, T. HI, p. 29. 1°°
livr, 1828.)
Nous avons rendu compte, dans le Bulletin de 1824 (T. IT,
p. 30 ), d’un grand nombre d'analyses de carbonates à bases de
chaux, de magnésie, de fer et de manganèse, faites par M. Ber-
thier et publiées par lui dans le Tome 8 des Annales des mines.
L'auteur fait connaître aujourd’hui la composition de minéraux
semblables, provenant de terrains d’âges très différens, qu'il a
soumis à l'analyse dernièrement, et où il a reconnu, comme dans
son premier travail, que les proportions danslesquelles les qua-
tre carbonates peuvent s'unir, sont très différentes les unes des
autres. Il indique d’abord avec détail le procédé chimique, sim-
ple et exact, qu'il emploie maintenant pour analyser ces sortes
de composés. Il présente ensuite, en forme de tableaux, les résul-
tats de l'analyse, 1° de 8 calcaires magnésiens ; 2° de 7 fers spa-
thiques; 3° de 7 chaux carbonatées magnésio-ferrifères , l’une
desquelles, provenant de Golrath en Styrie, a été décrite comme
espèce particulière sous le nom d’Anéérite, Les résultats de ces
Minéralogie. 223
nombreuses analyses, et les formules de composition auxquelles
ils conduisent, sont très variés. On voit cependant que les com-
Mg
binaisons CC°+- | J_ }C?sonttrès communes dansla nature; mais
Mn
que, dans ces combinaisons, les proportions relatives de ma-
gnésie, de fer et de manganèse varient beaucoup. Enfin l’auteur
fait connaitre l'analyse d’une prétendue chaux carbonatée fer -
rifère du pays de Saltzbourg, qui ne contient pas un atôme de
chaux, mais qui se compose de carbonates de magnésie et de
fer-dans la proportion exacte de 15 à 1. La formule de cette
substance est donc f C + 15 M g C°. B ».
162. ANALYSE D'UN MINÉRAI DE CUIVRF, trouvé dans la mine de
Huel Falmouth, et qui parait être le cuivre panaché de Wer-
ner; par Joux Micmezr. ( Transactions de la Société roy. géo-
logique de Cornouailles; Tome 3, p. 338.)
Moon a ane is à Of
RER NS ES AR Mr re RLTO
PMR es ed: 0, 4.700
A LD No QU de 7
rate QUIFUrqUe.. .......<. d, D
MRAERREeL DEFle. 44... ia 2. 90
16%. ANALYSE DU MINÉRAI DE ZINC, trouvé dans la mine de Huel
Ann; par le révérend W. Grecor. ( Zbëd. )
TR AS AT RP PP TT RER 7
RL nt dus a té nie ts AO
OR Lu in de -Licniet:05.-0o
Re ne a OS
RC ou à GS bte dei ‘oh 290
100. 00
164. DÉCOUVERTE D'UN NOUVEAU MINÉRAL dans la mer Blanche.
(Journal des mines de Russie; 1825,n° 6, p.115.)
Des pêcheurs d’Archangel ont retiré dans leurs filets, du fond
de la mer Blanche, une nouvelle substance minérale qui a fixé
l'attention du vulgaire, mais fort peu celle des savans.
224 Mineralogie.
M. Schtéglof est le premier qui l'ait rangé dans le système
des minéraux, en en faisant mention parmi les arragonites, maïs
comme différant de cette substance. La grande rareté de cette
pierre est sans doute la cause de l'incertitude où on est encore
sur sa nature.
Quelques minéralogistes de St-Pétersbourg ont pris ce mi-
néral pour une péerre de corne cristallisée, d’autres pour une
mine de fer argileuse; cependant, sa cristallisation et ses pro-
priétés chimiques léloignent tout-à-fait de ces corps.
Ce minéral a été décrit par M. Sokolof en 1820, dans un
opuscule lu à la Société minéralogique de Pétersbourg, où il est
appelé chaux carbonatée mélangée de silice.
La cristallisation du minéral de la mer Blanche ne lui parais-
sant pas être celle de la chaux carbonaiée, M. Sokolof les con-
sidère comme deux corps différens. La quantité (plus de 0,07)
de silice que renferme le premier, n’ont pas permis de le comp-
ter au nombre des arragonites. La forme des cristaux du corps
ici décrit, comparée à celle de l’arragonite, eût pu résoudre ce
doute; mais, malgré tous ses efforts, ce naturaliste n’a pu se pro-
curer de cristaux manifestes de ce minéral de la mer Blanche,
qui l’aient mis à même d'indiquer la juste mesure des angles.
Ces cristaux paraissent être dés octaèdres rectangulaires; mais
ils sont groupés en forme de boule, de manière qu’il est impos-
sible de déterminer l’inclinaison des faces de l’une des pyrami-
des sur celles de l’autre. Du reste, ces cristaux sont très-régu-
lièrement formés, si ce n'est que ieur surface est un peu bombée
vers les sommets.
La couleur de ce minéral nouvean de la mer Blanche est
d’un jaune grisâtre; sa cassure est inégale; il n’a presque aucun
éclat. Il raie fortement le spath calcaire, mais il est rayé par le
quartz même, Sa pesanteur spécifique est 2,6. Il se dissout dans
les acides, avec une vive effervescence, et dépose au fond du
vase un épais limon de silice, environ, 0,07. ,
On ne peut donc pas encore compter avec certitude ce mi-
néral au nombre des arragonites. Les épreuves ultérieures déci-
deront à quelle classe du système minéral il appartient. DE T.
165. W.HixsiNcER’s VERSUCH EINER MINERALOGISCHEN GEOGRA= -
Ki, elc.— Essai d’une géographie minéralogique de la Suède;
Minéralogie. 5925
par Hisixcer. Édition refondue et aug. Traduit sur le ma-
auserit; par WoruLer. Gr. in-8°, de vr et 250 pp; pr. 1 rthir.
8 gr. Leipzig, 1826 ; Barth. (Beck: 4{/gem. Repertor.; Leipzig,
1827, vol. III, cah. 4, p. 252.)
Cet ouvrage parut pour la première fois en suédois, en 1808.
Eu 1819, il fut traduit en allemand'’et enrichi de nombreuses
additions par Zæde. La traduction que nous annonçons aujour-
d’hui, et qui mérite également tout éloge, a été faite sur un se-
cond manuscrit du même auteur; on doit la considérer comme
un ouvrage tout-à- fait nouveau. Ce second travail, c’est-à-dire
l'entière refonte du premier, a été nécessité par les progrès ra-
pides de la minéralogie, de l’oryctologie et de la chimie miné-
ralogique, dans un pays anssi riche et aussi classique que la
Suède, sous le rapport de l'histoire naturelle et principalement
sous celui de la minéralogie. Ce travail est divisé en 2 sections.
La 1°°, consacrée à la géognosie, offre un apercu général de la
formation du sol en Suède. Les matières que l’auteur a soumi-
ses à ses recherches, sont disposées de la manière suivante: A, la
forme extérieure du sol; B, sa composition intérieure, savoir :
les terrains primitifs, de transition et secondaires, et les forma--
tions de basalte et d’alluvions. La 2° section, intitulée A020-
graphie, fait connaître les minéraux qu’on rencontre dans les
différentes provinces et dans les principales montagnes de la
monarchie suédoise, avec l'indication des produits de ces der-
nières, ainsi que les caractères physiques et chimiques des mi-
néraux. L. D. L.
166. COLLECTION GÉOLOGIQUE AMÉRICAINE. ( Ammerte. Journ. of
, " o
Science; vol. XIV, n° 1, p. 190.)
M. Duright Eaton, fils du prof. du même nom, offre des suites
géologiques de tous les dépôts décrits par son père, le
long du canal Erie. Chaque boîte contiendra 95 échantillons
avec leurs noms. La souscription sera de 10 à 25 livres sterling,
suivant qu'il se trouvera 100 ou seulement 20 souscripteurs. On
doit s'adresser à l’auteur à Troj {N. Y.), qui fera tenir ces col-
lections à Albany, Boston, New-York ou Philadelphie.
B, Tome XVI, 1)
226 Botanique.
BOTANIQUE.
167. RECHERCHES SUR L'INDIVIDUALITÉ dans le règne végétal; par
M. Unsix. (Lycée Armoricain; 63° livaison, 11° vol., p. 285.)
Dans cette dissertation, l’auteur s’efforce de faire prévaloir
une opinion déjà émise par de savans physiologistes,savoir: qu’un
végétal n’est point un être simple, mais un aggrégat de plu-
sieurs individus greffés de diverses manières les uns sur les au-
tres. Non-seulement les plantes vivaces et doutes de bourgeons
doivent être ainsi considérées, mais encore les plantes annuelles
ct sans bourgeons. L'auteur cite à cet égard beaucoup d’exem-
ples de plantes qui se sont reproduites par leurs feuilles ; en
conséquence il ne croit pas que le centre de la vitalité d’un vé-
gétal se trouve dans le collet de la racine, ainsi que le pensent la
plupart des botauistes. Cette dissertation offre en outre quel-
ques observations intéressantes de physiologie végétale; elles
rentrent parfaitement dans les idées que M. de Candolle a émises,
dans son Organographie végétale, sur îes verticilles floraux et sur
le sujet lui-même de Pindividualité dans le règne végétal.
nelle À
168. Sur LE POLLEN DES Dipsacées; par le D° F. G. Barrie.
(Linnæa; avril 1828 , p. 171.)
Surle Scabiosa caucasica Marsch.-Bieb., l'auteur découvrit un
mode tout particulier dans l'émission de laura seminalis; il le
décrit de la manière suivante : les vésicules polliniques d’une
anthère qui venait de s'ouvrir étaient lisses, blanchâtres, arron-
dies ou obscurément triangulaires. Humectées d’une goutte
d’eau pure, elles prirent, après quelques secondes, la forme d’un
triangle équilatéral, à angles un peu arroudis. Quelques se-
condes après, il se présenta sur chaque angle une petite bosse ar-
rondie et hyaline, qui forma rapidement un prolongement
cylindrique, obtus et hyalin, Ces prolongemens acquirent ordi-
nairement une longueur égale au diamètre des vésicules, et pa-
raissaient entourés à leur base d’une gaine très- courte, Peu d’in-
stans après la formation de ce prolongement, l'émission de
l'aura seminalis eut lieu; mais comme l’auteur croit s'en être
Botanique. 227
convaincu, par sa base et non par son sommet. Les vésicules ne
changèrent plus de forme, non plus que les prolongemens, même
ceux qui n'étaient pas entièrement formés. L'examen du pollen
de plusieurs autres espèces de scabieuses donna à l’auteur les
mêmes résultats; seulement les prolongemens dans le $, cauca-
sica étaient plus considérables, et se formaient plus rapidement
que dans les autres espèces. Quelquefois les prolongemens
étaient courbés, ou il ne s’en forma qu’un ou deux à une vésicule;
ce qui venait probablement du développement moins avancé du
pollen. Le Scabiosa sylvatica présenta des grains de pollen trian-
gulaires et quadrangulaires ; et, dans ce dernier cas, l’auteur
observa quatre prolongemens , qui étaient inégalement dévelop-
* pés. Jamais l'émission du pollen n’eut lieu avant la formation
d’un prolongement au moins, et elle n’eut toujours lieu qu’à la
base d’un seul des prolongemens qui s'étaient formés. Les vé-
siculés dont l'émission n’eut pas lieu ne présentèrent point le
prolongement en question. B..0R
169. SUR LA FÉCONDATION DES PLANTES; par M. MaximoviTex.
(Novoï Magazine iestiestvennoï istorir. — Nouveau Magasin
d’histoire naturelle, publié à Moscou; janvier 1826, n° 1,
p-. 13.)
L'auteur reproduit ici l'historique des opinions qui ont succes-
sivement été émises sur la fécondation des végétaux. Il énu-
mère ensuite les faits qui semblent s'opposer à la doctrine de la
fécondation par l’action du pollen, et termine en disant que
l'intérêt de la science exige de nouvelles expériences pour fixer
les idées des naturalistes sur ce sujet important. Grid
170. OBSERVATION SUR LA FORMATION DE LA MATIÈRE VERTE DE
PRiestLey ; par M. Maximovires. (Novo Magazine iestiest-
vennoi istori.—Nouveau Magasin d'histoire naturelle; Moscou,
janvier 1826, n° 1, p.63.)
En regardant au microscope une goutte d’eau de marais, elle
paraît d’abord remplie d’une multitude de points visqueux, qui
s’agitent très-rapidement. Ceux qui se trouvent à la circonfé-
rence, commencent par se mouvoir peu à peu, puis prennent
un mouvement plus lent, restent enfin tout-à-fait immobiles,
demeurent sur les bords de la goutte, et prennent en même
temps une couleur verte, Les autres points se er à des
19,
-228 Botanique.
premiers de la même manière, et, au bout de quelque temps,
de ces points ou vésicules se forme la substance connue sous le
nom de Materies viridis Priestleyi, qui est l’aigue primitive.et
la plus incomplète. À.ds
171. NOTICE SUR DES EXPÉRIENCES CONCERNANT LA FÉCONDATION
DE QUELQUES VÉGÉTAUX ; par M. C.F. GæerTNer. (Annales des
Sciences natur.; Tom. X, févr. 1827, p. 113.)
C’est la traduction du mémoire analysé dans le Bull. de j ral
1825. (Voy. Tom. X, n° 75)
152. PouxozeniEe DyrkcyonarzA, ete. — Dictionnaire de bota-
nique, par Christophe Kiuk, augmenté et publié de nouveau
par J. Dzrankowski et K. Srexnicri. Tom. 1, IL. Varsovie,
182/
Après avoir fait connaitre les travaux de Kluk, M. Dziarkowski
indique, dans une préface, les sources où il a lui-même puisé ,
pour rendre plus complet le dictionnaire de ce savant. Il.a
surtout consulté les Mémoires de Wilma sur l'histoire naturelle ;
Gilibert et Jundzill, sur les plantes de la Lithuanie ; Besser,
sur les plantes de la Volhynie, de la Podolie et de la Bessarabie;
le Species Plantarum , de Willdenow , et le Dictionnaire des
Plantes, en 10 vol., par Dictrich.
Les nombreux articles du Dictionnaire, dont nous annoncons
les 2 premiers volumes, intéressent l’agriculture et la botani-
que de l’Europe orientale. Dans le grand nombre de ces arti-
cles, nous avons remarqué ceux sur l’Orge de Turquie, son em-
ploi pour faire la bière, le Foin de Sibérie, ete.
L'ouvrage aura 4 vol.; les 2 premiers seulement ont paru.
(Biblioteka Polska ; Tom. II, 1825, n° 5, p. 210.) G—.
1793. Fiona Javx, necnon insularum adjacentium, auet. C. L.
Brume, et adjut. J. B. Fiscmer. 1° et second fasc. In-
fol. avec fig. Bruxelles, 1828 ; Frank.
L'auteur du magnilique ouvrage que nous annonçons y avait
en quelque sorte préludé, en publiant à Batavia ses Zijdragen
tot de Flora van Nederlandsch Indie, ainsi que plusieurs mé-
moires sur des sujets de botanique, qui ont paru dans les divers
recueils scientifiques de Batavia et de la Hollande.
Botanique. 229
Riche d’une quantité immense de matériaux, ayant lui-même
examiné et étudié les plantes dans leur lieu natal, il devait à
l'Europe plus qu'un simple Synopsis; c'était à lui qu'était ré-
servé l'honneur de faire, pour les plantes des possessions hoal-
landaises dans l'Inde, au 19° siècle, ce que ses compatriotes
Van-Rheede, Rumphius et Burmann avaient fait, au 17° et au
18°, pour la botanique de la côte du Malabar, des Moluques
et de Ceylan. Mais les travaux de M. Blume doivent se ressentir
de l’époque à laquelle il écrit. Ce n’est pas comme dans l’Hor-
tus Malabaricus et dans lHerbarium Amboinense , de longues
descriptions suivies de dissertations encore plus prolixes sur les
prétendues vertus des plantes; c’est de la vraie botanique, c’est-
à-dire, des renseignemens précis et positifs sur l’organisation
des plantes, leurs affinités naturelles, leurs usages, s’il y a lieu ;
en un mot, le plan de la Flore javanaise est à peu près le méme
que celui qui a été exécuté avec tant de succès par nos célè-
bres contemporains , et notamment par MM. Kunth, Auguste-
Saint-Hilaire et Martius. Hâtons-nous donc d'exprimer ardem-
ment nos vœux, pour que l’ouvrage de M. Blume soit encouragé
par les souscriptions de tous les savans qui s'intéressent à la
connaissance des plantes de l’Inde équinoxiale.
L'ouvrage, entièrement rédigé en langue latine, est dédié
au roi des Pays-Bas, protecteur éclairé des sciences et des
arts. Une préface met le lecteur au courant des travaux qui ont
été faits sur les plantes de Java. On y apprend avec intérêt que
la Société marchande batavo-indienne n’a jamais cessé de pro-
diguer les encouragemens aux naturalistes, tant nationaux qu’é-
trangers, qui ont voulu expiorer les productions de ce pays.
Mais jusques à ces derniers temps, leurs recherches n’avaient
produit pour résultats aucun travail d'ensemble. Le voyage de
M. Reinwardt nous promettait enfin une Flore complète de l’Ar-
chipel indien; lorsque la mort de ses compagnons Kuhl et Van-
Hasselt, le mauvais état de sa santé et la perte de ses collections
firent décevoir les belles espérances que l’on avait concues. Sur
ces entrefaites, M. Blume fut chargé du service de santé des
armées de la Hollande dans ses possessions indiennes , et, sans
s’effräyer des dangers que courent les Européens sous le eli-
mat dévorant de ces contrées, il en étudia, dès le commencez
ment de 1825, les productions naturelles, avec une persévé-
230 Botanique. N° 193
rance et un zèle à toute épreuve. Un herbier d'environ 3000 es-
pèces fut le produit de ses recherches, dans lesquelles il fut aidé
par MM. Nagel, Latour, Kent et Zippelius. Vers la fin de 1824,
après avoir visité la côte australe de Nusa-Kambanga, petite
ile encore vierge des explorations botaniques, il se vit tout à
coup privé de ses domestiques, tous enlevés par les maladies ou
hors d'état de le seconder. Lui-même, dans un état très-fà-
cheux, fut obligé d'abandonner ses travaux, et ne put recueil-
lir des échantillons de plantes que par l'intermédiaire des ha-
bitans de ces côtes désertes. Enfin, craignant que sa santé, trop
souvent compromise, ne lui permit pas de publier prompte-
ment le fruit de ses découvertes, il en rédigea une sorte d’abré-
gé qu'il fit imprimer en partie dans les journaux de Batavia et
dans quelques ouvrages particuliers, notamment dans les Zÿ-
dragen tot de Flora, etc., dont nous avons parlé plus haut.
Ces ouvrages, écrits loin du centre des connaissances sciens
tifiques, renferment beaucoup d'innovations. M. Blume a créé
un nombre immense de genres pour lesquels il a dû trouver de
grandes rectifications à faire lorsqu'il est revenu en Europe.
Une note annexée à la préface présente un tableau de tous ces
genres nouveaux, avec l'indication des familles auxquelles ils
appartiennent, et leur synonimie.
Le reste de la préface est consacré à l'exposition des motifs
qui ont déterminé l’auteur à publier une grande Flore, aidéen
cela par la bienveillante protection du gouvernement des Pays-
Bas; il dit pourquoi la langue latine a dû avoir la préférence,
et il annonce que le D’ Fischer est chargé de coopérer à la ré-
daction des descriptions. Toutes les plantes qui ont échappé aux
désastres survenus à MM. Reinwardt, Kuhl et Van-Hasselt,
seront comprises dans la Flore de Java, ce qui la rendra aussi
complète que possible. Les dessins originaux ont été exécutés
sur les lieux par M. Latour, qui, dans lespace de 4 ans, en a
achevé environ 1,400. Les figures que M. Reinwardt a commu
niquées sont dues au pinceau des frères Bick , et celles qui fai-
saient partie des collections de Kuhl et Van-Hasselt ont été des-
sinées par Kuhiltjes et Van-Raalten. Depuis son retour en Eu-
rope, M. Blume a fait lithographier en outre une foule de
plantes, principalement des Graminées, des Fougères et des
Mousses, par M, Vivien, artiste distingué,
Botanique. DE
Les 1°" et 2° fascicules de la Flore de Java contiennent les
descriptions des végétaux qui constituent la famille des Ræi-
2anrmées. Cette famille est la même que celle des Cytinées de
M. Adolphe Brongniart ; elle a aussi reçu le nom d'Æydnorinces,
imposé par M. Agardh. Les végétaux les plus extraordinaires
par la taille gigantesque et la singularité de leurs organes flo-
raux , composent cette petite famille. C’est d'abord le Rafflesia ,
cette énorme fleur parasite que M. R. Brown a si bien décrite
et figurée dans le 13° volume des Transactions de la Société
Linntenne de Londres. M. Blume a établi un genre Brugman-
sia, qui a de l'affinité avec le Rafflesia , et qui complète les ren-
seignemens nécessaires pour l'établissement de la famille. Afin
de donner une idée du travail que les auteurs de la Flore ja-
vanaise présentent sur la famille des Rhizanthées , nous allons
l’analyser sommairement.
En 1°° lieu, les auteurs exposent la synonimie et le caractère
différentiel de la famille des Rhizanthées. Celle-ci paraît devoir
réunir les plantes munies de cotylédons aux plantes qui en sont
pourvues. Privées de racines, de tiges et de feuilles, les Rhi-
zanthées sont à cet égard comme la plupart des champignons,
et leur mode d'évolution parasite semblerait justifier cette com-
paraisou, si la structure de leurs organes floraux ne les rap-
prochait, sous tous les points de vue, des plantes Dicotylédo-
nes. M. Blume récapitule en détail l’histoire du Rafflesta décrit
par M. R. Brown, et sur lequelil avait ,avant son départ, appris
” seulement quelquesparticularités par la Gazette botanique de Ra-
tisbonne. 1! espérait donc rencontrer à Java, qui présente à peu
près la même végétation que Sumatra ; il espérait, disons-nous,
trouver, sinon le Raffesiu Arneldi, du moins une plante congé-
nère.
En effet, il reçut de M. Baumhauer, qui avait fait un voyage
à Nusa-Kambanga, des boutons d’une fleur monstruense, qui
était appclec Patma par les indigènes. Mais ce nom de Patma était
aussi donné au Velumbium speciosum L.,et comme cette dernière
plante croit aussi abondamment dans l'ile de Nusa-Kambanga,
il s'ensuivait qu'on pouvait croire que les boutons de fleurs re-
çus de M. Baumhauer appartenaient à cette plante. Cependant M.
Blume ne put les examiner avec toute l’attention qu'ils méri-
taicnt, ct crut d'abord qu'ils étaient ceux d’une fleur mon-
239 Botanique.
strueuse de Dilleniacée, Enfin, pour s'assurer davantage de ce
que pouvait être le Patma de Nusa-Kambanga , il n’épargna ni
peines ni dépenses, et il eut le bonheur d’être amené dans le
licu même où croissait une espèce de Cissus ( C. scariosa B1.},
arbrisseau grimpant jusqu’au sommet des arbres voisins. Les in-
digènes croient que les boutons du Patma sont les fleurs mêmes
de ce Cissus ; ces fleurs ne se trouvent pas sur les rameaux su-
périeurs, mais près des racines: M. Blume en recueillit plusieurs
échantillons, les uns de la grosseur d’un œuf de poule, les autres
semblables à une tête de chou. M. Blume en examina le plus
gros qui avait au-delà de 2 pieds de diamètre, et ilreconnut aussi-
tôt que c'était la plante de Sumatra où du moins une espèce
voisine. Il publia aussitôt ses observations botaniques dans les
journaux scicntifiques de Batavia, et il crut pouvoir avancer
que le Rafflesia avait dans sa jeunesse des rapportsavec certains
champignons ( Fungi Gastromyci ), et qu'il se reproduisait par
des spores nombreux très-petits, cachés dans l'anneau qui oc-
cupe le fond du périanthe. Il en forma la famille des Rhizantées,
qui, selon M. Blume, doit se placer parmi les cryptogames dont
l’organisation florale est très visible, près des Marsiléacées. La
découverte d’une plante de la même famille, et à laquelle M.
Blume donne le nom de Brugmansta, vint confirmer ses idées
sur la nature des spores qui existent en grand nombre dans les
petites ouvertures situées sous la colonne qui , comme dans le
Rafflesia, s'élève du centre du périanthe. L'auteur passe ensuite
à la description des genres et des espèces. Il donne d’abord le
caractère essentiel et le caractère naturel du Aa/flesia Patma,
qui diffère du R. Arnoldi R. Br., par son périanthe glabre
à l’intérieur. En outre, le À. Arnoldi porte sur le disque des
processus plus nombreux, inégaux, un peu tortueux et quel-
quefois subdivisés (1), et peut-être par ses fleurs dioïques il s'é-
loigne encore du À. Patma. s
Le genre Bragmansia est décrit avec la même exactitude que
le Rafilesia, et quoiqu'il ait éL6 vu, pour ainsi dire, en passant, il
(x) Nous avons ouvert un bouton de À. Arnoldi, envoyé par M. R.
Brown à M. Delessert, et nous y avons observé une organisation sem
hlable à celle du À. Patma, figuré à la pl. 5 de la Flore de Java. Ainsi,
il n’y à d'autre différence entre les > espèces, que la glabréité du périanthg
dans l'an, et la villosité dans l'autre(G. ,),
Botanique. 233
n’y a aucun doute qu'il n’appartienne à la même famille que
celui-ci. Ces genres diffèrent principalement dans les points sui-
vans : 1° L’estivation des segmens du ‘périanthe est imbriquée
dans le Rafflesia, tandis qu’elle est valvaire dans le Bragmansia.
2° le Brugmansia est dépourvu d’anneaux qui ceignent la base
de la colonne du Rafflesia. 3° les anthères offrent une structure
différente dans ces genres; elles sont biloculaires et déhiscentes
par deux pores dans le Brugmansia, celuleuses et déhiscentes
par un pore unique dans le Rafflesia. Le Brugmansia Zippelii
crçit dans les endroits déclives du mont Salak, province de
Buitenzorg.
Les descriptions de ces plantes sont d’une étendue telle qu’on
ne peut désirer aucuns renseignemens ultérieurs, et les figures,
pour la plupart lithographiées, dissipent entièrement le vague
que certaines descriptions auraient pu laisser dans lesprit du
lecteur. Les détails anatomiques y sont surtout rendus avec une
rare perfection. , GN.
x
174. PLANTE BANATUS RARIORES, iconibus et descriptionibus illu-
_ Stratæ. Auctore A. RocueL. 1 vol. in-folio cum tab. botan, XL
et Mapp. lithogr. IL. Pesthæ, 1828. (1)
L'auteur nous apprend que depuis 40 ans qu'il remplit des
fonctions dans la chirurgie militaire, il a eu lé loisir et tous les
moyens d'explorer les régions qui constituent l’ancien pays des
Daces ( Regiones quæ Daciam antiquitùs constituchant }; mais ce
ne fut qu'en 1814 qu'il eut le projet de donner au public une
Flore du Banat, entreprise pour laquelle il reçut les plus hono-
rables encouragemens de la part du gouvernement impérial d’Au-
triche. L'introduction est consacrée à l'exposition d’un voyage
que l’auteur exécuta pendant l’année. Dans cette exposition, il
énumère par ordre chronologique et géographique les résultats
de ses découvertes en botanique. Il donne ensuite des rensei-
gnemens nombreux sur la géographie du pays, sa division par
(1) C'est à l'obligeance de M. Benjamin Delessert que nous devons la
communicatira de cet ouvrage. Nous nous sommes empresses de l'annon-
cer aux botanistes, afin de les tenir au courant des nouveautés les plus
récentes, Mais, dans l'intérêt de la science, nous engageons les auteurs à
ne pas attendre qu’un hazard heareux nous favorise de la communica-
tion de leurs travaux, s'ils ne veulent éprouver de retard daus eur ans
noce,
234 Botanique. N° 74
régions botaniques, son sol, ses productions, son climat, seseaux,
ses montagnes, ses forêts, ses habitans et même sur l’administra-
tion qui le régit. Une seconde section présente le tableau non
moins circonstancié de l’orographie et de lhydrographie. En
un mot, l’auteur, sous le titre d’une simple introduction ( rato
opcris),a donné une statistique très développée du Banat de Hon-
grie. C’est avec le même soin qu'il s’est occupé de son sujet prin-
cipal, c'est-à-dire de la Flore de ce pays. Il expose successive=
ment toutes les considérations qu'elle fournit, savoir : la diver-
sité de la végétation selon la hauteur du sol, selon la distance
des lieux au centre de la chaîne des hautes montagnes, et selon
des conditions plus locales; la nature des roches et leur in-
fluence sur la végétation; la comparaison de la Flore du Bamat
avec les Flores des divers pays d'Europe et de l’Asie Mineure ;
le calcul arithmétique de la Flore comparative, e. à d. Pévaluation
du nombre des mêmes plantes qui croissent dans le Banat et dans
les autres contrées ; d’où il suit que la Flore de la Transylvanie
est celle qui offre le plus d'espèces ( 1280 sur 1600 ) communes
aux deux pays. La Flore française se compose aussi d’un grand
nombre de plantes {1220 sur 1600 ), qui se trouvent également
dans celle du Banat, ce qui tient sans doute à l'étendue du ter-
ritoire français et à ce que ses productions végétales sont les
mieux connues.
Dans la 4° section de louvrage, M. Rochel décrit les espèces
les plus remarquables de la Flore. Il donne en général la phrase
caractéristique, la synonymie, la description détaillée, la patrie,
l'explication de la planche, et il termine par des observations
sur les affinités de l’espèce et sur l'opinion des auteurs à l'égard
de celle-ci. L'auteur n’a suivi aucun ordre méthodique dans la
série des descriptions, et celles-ci ont souvent pour objets des
plantes déjà bien décrites dans d’autres ouvrages. Nous crain-
drions donc d'offrir à nos lecteurs une liste de noms qu'ils con-
naissent à satiété, sinous voulions leur faire connaître sommai-
rement tout ce que renferme le livre que nous analysons. Nous
ne citerons donc ici que les espèces, ou les variétés établies par
l’auteur.
Juncus sylvaticus Roth; var. b. multiflorus Roch. PI. 1, f. 2.
Quelques botanistes ont regardé cette plante comme une bonne
espèce; mais elle ne semble pas spécifiquement différente du
Botanique. 235
J.sylvaticus.—Aira dactyloides Roch. T, 1, f 3. Cetteespèce nou-
velle avait d’abord été confondue avec l’Aira ou X æleria glauca.
— Cerastium grandiflorum Kitaib. var d. banaticum Roch. tab.
2. f. 6. C’est une variété très distincte, et qui pourrait bien être
élevée au rang d’espèce. — Saxifraga pseudocæsia Roch., tab.
3, f. 9. Cette espèce est peut-être une variété du S. cæsia , dé-
crite par Willdenow comme originaire des Alpes d'Italie. C'est
la même qne le Saxifraga Rocheliana de Sternberg. — Scleran-
thus neglectus Roch. tab. 3, f. 10. Espèce très-distincte de ses
congénères par sa racine ligneuse, ses calices fructifères étalés
et obtus — Zhesium elegans Roch. tab. 4, f. 11. L'auteur, dans
ses collections de plantes du Banat, avait confondu cette plante
avec l’Osyris alba. À cette occasion , il donne une table compa-
rative des caractères des genres Osyris et Thesium, et des mu-
tations qu’ils ont subies — Æpilobium grandiflorum Roth. var.
b. villosum Roch. tab. 5, f. 12 À peine distinct de l’Æ. AÆirsutum
L. — Campanule Wannert Roch. tab. 5, f. 12. Cette espèee a
pour synonime le C. Aeterophylla de Baumgarten, fl. transylv.
suppl. — Gentiana amarella var. depauperata Roch. tab. 6. f.
13. Nous ne pouvons nous ranger à l’avis de l’auteur qui pense
que cette plante est tellement caractérisée qu’on pourrait la re-
garder presque comme une espèce distincte. Nous avons aussi
trouvé cette variété dans le Jura; mais elle ne nous a présenté
qu'une faible variété à tige simple et uniflore, — Campanula
patula L. var. b. pauciflora Roch., tab. 6, f. 14. — Galium
ochroleucum Kitaib. Roch. tab. 8, f. 20. Cette plante n’avait pas
encore été figurée. — Asperula ciliäta Roch. tab. 9, f, 22. Es-
pèce voisine de lÆsperula tinctoria L. — Pæonia banatica Roch.
tab. 17,f.2b. Cette plante se rapproche du P. peregrina de Miller.
M. Rochel l’avait communiquée autrefois à ses amis sous le nom
de P. corallina. — Trifolium procerum Roch., tab. 14, f. 30.
Ce trèfle est voisin du 7. reclinatum Kitaibel. — Melilotus cæ-
rulea var. b. laxiflore Roch., tab. 14, f. 31. C’est la même
plante que le AZ. procumbens de Besser et que le Trigonella
Besseriana D-C. Prodr. — Ferbascum banaticum Schrader.
Cette plante a été confondue avec le 7. sinuatum. — Gentiana
humilis Steven, var. b. simplicicaulis Roch. tab. 22, f. 47. Cette
espèce a été regardée par Pallas, Frœlich et Fischer comme une
variété du G. aquatica. L'inspection de la figure suffit pour nous
convaincre que M. Steven a fort bien fait de l’en distinguer. —
LI
236 Botanique
Melissa Pulegium Roch., tab. 22, f. 48. Espèce fort douteuse.—
Buplevrum diversifolium Roch., tab. 28, f. 57. Dans la planche,
celte espèce est nommée B. heterophyllum ; mais ce nom a déjà
été donné à une autre espèce. Celle de Rochel est très-voisine
du 3. ranunculoides — Centaurea spinulosa Roch., tab. 36, f. 56.
Cette planche se rapproche du €. stereophylla de Besser. Elle
a été publiée pour la 1" fois par Sprengel ( Syst. veg. 3, p.
403.) Pa
Dans la rapide énumération que nous venons de tracer,
nous avons omis un grand nombre de variétés , parce qu’elles
nous ont semblé peu importantes; elles pourront néanmoins être
utiles à connaître, à cause des figures.
Le dernier chapitre roule sur la terminologie botanique, su-
jet bien rebattu et en quelque sorte obligé pour la plupart des
floristes, qui, ordinairement, se contentent de copier ce que l'on
trouve dans tous les ouvrages généraux.M. Rochel, au con-
traire , a trouvé le moyen de présenter quelques idées nouvelles
sur les formes marginales et sur les catégories des plantes, c.à d.
sur les espèces et les variétés qu’il nomme aberrations.
Ces idées, nous n’en doutons pas, offriront de l'attrait aux
personnes qui se livrent à l'étude de la partie philosophique de
la science, Nous ne termineérons pas cette annonce, sans donner
quelques éloges à la vérité des dessins , mais seulement quant
au port des plantes; car, à l'égard des analyses, il n'y en a
presque aucnne, si ce n’est pour un petit nombre de fruits
d'ombellifères.
C'est probablement pour éviter de donner à l'ouvrage un
prix trop élevé, que l’auteur a fait lithographier ses planches
qui sont excessivement chargées. L’exécution est sans doute
moins finie, moins belle que si c’était de la gravure , mais l’ou-
vrage n’en sera que plus répandu, et il ornera la bibliothèque
de tous ceux qui étudient avec ardeur les plantes d'Europe.
G.:..N.
179. FLORE GÉNÉRALE DE Francr, ou Iconographie descriptive
et Histoire de toutes les plantes phanérogames, crypto-
games et agamés qui croissént dans ce royaume , disposées
suivant les familles naturelles. 1"°,2* et 3° livraisons. Grand
in-8°, papier raisin, avec figures color.; prix, 1 fr. la livrai-
son; in-4°, vélin, 12 fr.; par MM. Loïsecrur DESLONCHAMPS,
Botanique. 237
PensooN , GaïzLON , De BréBisson et Bois-Duvar. Paris,
1828; Ferra jeune.
Le Danemark, l'Angleterre, la Russie, etc., ont des Flores
de leur pays, avec figures, faites aux frais des souverains de
ces royaumes. Il y a lieu de s'étonner que la France, la con-
trée la plus civilisée de l'Europe , où tous les arts sont en hon-
neur et encouragés, ne possède pas un ouvrage semblable.
Ce n’est pas, certes, que la Flore de France ne mérite, aussi
bien par sa richesse et sa variété, que celles que nous avons
citées, d'être publiée. C’est que jusqu'ici, nos princes n'ont point
été incités à faire publier un pareil ouvrage, ou du moins à en
encourager la publication par des souscriptions suffisantes.
L'esprit d'association, si fertile en beaux résultats, et qui
semble, de jour en jour, s'étendre au profit des entreprises uti-
les , a suppléé, autant que le permettent les efforts des particu-
liers, à ce que le gouvernement eût dù faire. Il y a lieu d’es-
pérer que d’heureux résultats couronneront les efforts que plu-
sieurs capitalistes font pour donner à la France un monument
littéraire qui lui manquait, et qui, s’il n’a pas la richesse qu'un
souverain eût pu lui donner, en aura du moins l'utilité.
Si le gouvernement cût fait publier un pareil travail, il n’eût
pas manqué d'imposer un chef à cette entreprise, et peut-être ce
chef n’eût-il pas été l’homme le plus convenable. L'intérêt choisit
mieux que l'autorité ; il ne connait point de cabales ni de cot-
teries ; il prend les sujets qu'il croit les plus profitables à ses
vues ; ce n’est donc pas à la protection que les auteurs de l’ou-
yrage que nous annonçons doivent d'avoir été choisis; c’est
qu'on les a crus les plus capables de ceux qui pouvaient se li-
vrer à ce genre de travail. Effectivement, M. Deslonchamps,
chargé de la Phanérogamie, est connu par deux éditions d’une
Flore de France estimée; M. Persoon, par plusieurs ouvrages
sur les champignons, dont la réputation est européenne ; M.
Guillon, par des travaux importans sur les algues, et autres
hydrophytes ; M. de Brébisson, par de bonnes publications sur
les mousses, ete. On voit donc que les propriétaires de la Flore gé-
nérale de France se sont assurés de gens propres à exécuter
l'important travail qu'ils ont entrepris, et que le public peut
accorder toute confiance : à l’œuvre qui va sortir de leurs mains,
238 Botanique. N°:195
Jusqu'ici , quatre Flores de France ont été publiées; la pre-
mière, due à M. De Lamarck, et d’après la méthode dicAo-
tomique, eut assez de succès pour qu’une seconde édition , qui
porte les noms de De Lamarck et de De Candolle, mais qui est ré-
ellement de ce dernier, et qui forme aujourd'hui six gros volumes,
devint nécessaire, Cette seconde édition , suivant la méthode
naturelle, est certainement la Flore la plus complète et la plus
estimée , à juste titre, de toutes celles que nous possédons. Le
troisième ouvrage sur les plantes de France, est celui que M.
Loiseleur Deslonchamps publia en 1806, sous le titre de Flora
gallica, et dont il vient de donner (1828) une seconde édition
plus ample et enrichie de beaucoup d'espèces, avec 31 plan-
ches. Enfin, M. Duby a publié le premier volume d’une
autre Flore française , sous le nom de Botanicon gallicum ,
qui est l’abrégé de la grande Flore française de M. De
Candolle. Mais aucune de ces Flores n’a de figures, ce qui
laisse souvent le lecteur dans l'impossibilité de décider quelle
plante il a décrite, surtout si elle présente beaucoup d’analogie
avec des espèces voisines, ou des caractères difficiles à rendre
par des phrases botaniques, tandis que le dessin les fait recon-
naître avec facilité. On sait que ce n’est qu'à l’aide de figures
qu’on évite la confusion des espèces, qu’on distingue exacte-
ment celles qui sont douteuses , et qu’on peut établir les carac-
tères des genres d’une manière non équivoque, C’est en botani-
que surtout qu'il faut parler aux yeux.
On ne saurait donc trop applaudir à l’idée de nous donner
une Flore de France avec figures, qui mettra la connaissance
de nos richesses végétales à la portée de ceux qui apprennent ,
et qui servira aux botanistes mêmes à distinguer avec certitude
des végétaux qui faisaient leur désespoir par leur doute et leur
difficulté. Si le gouvernement eût publié cet ouvrage, il l'eût
orné de figures, d’un format in folio , avec tout le luxe qu’on
donne aujourd'hui à l’Iconographie végétale dans plusieurs ma-
gnifiques traités; mais des particuliers n’ont pas les trésors d’un
état à leur disposition, et voulant être utiles et se mettre à la
portée du plus grand nombre de bourses possible, ils ont pré-
féré le format in-8°, qui suffit pour représenter beaucoup de
plantes de grandeur naturelle, ou au moins une portion suffi-
sante des plus grandes pour les faire bien reconnaître. Les des-
Botanique. 239
sins de ces plantes sont faits par M. Poiteau, aussi habile des-
sinateur que savant botaniste, et par M. Duménil, peintre
d'Histoire naturelle , et l’un des actionnaires de l’entreprise, ce
qui est une garantie assurée de l’intérét qu'il portera à cette
partie si importante de l'ouvrage; ils ne laisseront rien à désirer.
Les planches seront au nombre de 15 à 18 cents, et représen-
teront presque toutes les plantes de France; seulement, lors-
qu'elles n’offriront qu'une légère différence dans les feuilles, etc.,
on se contentera de figurer cette feuille, etc. Souvent une plan-
che contiendra plusieurs plantes, surtout en cryptogamie,
lorsque leur petit volume le permettra.
L'ouvrage sera disposé suivant la méthode naturelle, d’après une
modification présentée par MM. Loiseleur et Marquis, qui, au
lieu de choisir pour division des classes l'insertion des étamines,
souvent si difficile à reconnaître, y substituent la supcriorité ou
l'énfériorité de l'ovaire, qui s’apprécie avec une grande facilité.
Les genres et les espèces seront caractérisés et décrits d'aprés
nature (et non compilés, comme le font quelques prétendus
botanistes qui croient avoir publié la collection des plantes de
France), avec les détails historiques, littéraires, scientifiques et
d’érudition qu’elles comportent, ce qui fera de cette Flore
une véritable histoire des plantes de France, La Flore générale
sera publiée par livraisons; chacune d'elles contiendra 12
planches coloriées , avec deux feuilles de texte correspondant ,
et paraîtra de mois en mois, et même à des époques plus rap-
prochées , lorsque l'ouvrage aura pris l'a/lare qu'il doit avoir.
Déja trois livraisons de la Flore générale ont paru, renfer-
mant 36 planches coloriées, qui peuvent donner l’idée de ce
que sera l'ouvrage. Le texte est bien traité, et les figures dessi-
nées et coloriées avec exactitude; plus on ira et plus cette der-
nière partie gagnera par les soins que les auteurs et les proprié-
taires mettront à son exécution, La première livraison , la se-
conde , et une partie de la troisième, contiennent la famille des
Helléboracées , et les Renonculactes finissent la troisième.
Dans un prochain extrait , nous nous occuperons , sous le
rapport botanique, de l'exécution de cet ouvrage. En annon-
cant d’autres livraisons, nous mentionnerons les espèces nou«
velles qu’il renferme. Ménar.
540 Botanique.
176. NorizIA SOPRA POCHE PIANTE, etc. — Notice sur un pétit
nombre-de plantes à ajouter au prodrome de la Flore de
Rome; par madame ELisaserraA Fiorini. (Giorn. arcad.
* déscienze, etc.; mai 1823, p. 161.)
Le nombre des espèces trouvées par madame Elisabetta Fio-
rini dans les environs de Terracine, se monte à une trentaine ,
dont plusieurs sont des plantes très-communes et presque cos-
mopolites. Quelques-unes croissent dans des localités spéciales ,
dans les eaux douces comme les Potamogeton, Hippuris, Sparga-
nium, etc.; d'autres sur les bords de la mer,comme les Chetran-
thus littoreus , Cahile maritima, Ambrosia maritima, Silene ni-
cώnsis, etc. Parmi celles qui nous ont paru les plus remarqua-
bles sous le rapport de la localité, nous citerons le Campanula
difjusa Vahl, ou C. fragilis Cyrillo pL. rar. neap. fase. 2. tab. IL.
Cette plante croît abondamment sur la montagne de Gaète. Les
Tordylium apulum, Helianthemum lævipes et Lotus creticus soût
aussi très - communs sur les bords des chemins près de Ter-
racine. Le Séda abutilon L. croît en abondance dans les marais
Pontins. Cette espèce originaire des pays intertropicaux est de-
venue tout-à-fait spontanée en Italie. GR
77. Boranicaz Macazixe, etc. — Nouvelle série; par W. J.
Hooker. N° vi, vit et : Hi JHereRiem ee 1827. (V.le But-
letin de 1829, n° 55.
2748. Zygopetalon Mackaii. Belle Orchidée, originaire “du
Brésil, et constituant un nouveau genre qui est très-rémarqua-
ble par ses pétales soudés à la base, et par la singnlière struc-
ture de son anthère. Voici les caractères assignés à ce genre qui
appartient à la division des Orchidées, à anthère terminale, mo-
bile, caduque, à masses polliniques céréacées : « Petala æqualia
subrecunda, erecto-patentia, basiconnata. Labellum explana-
tum apice emarginatum , disco tuberculo magno; basi inferiore
obtusè calcarato. Culomna aptera. Anthera ovata, compressa, ca-
liciformis, disco subtus affixa : loculis duobus subbivalvibus.
Massæ pollinis duæ , ad basin inæqualiter bilobæ , basi glandu-
losæ.»—27/9. 2720, Caryophyllus aromaticus XL. Deux planches
sont consacrées aux détails botaniques du giroflier , et le texte
renferme une histoire complète sous tous les rapports, quoique
succincte, de cet arbre précieux.—2751.27b2[Telfairia pedata.
Botanique. 241
M. Hooker nomme ainsi une belle plante dioique de la famille
des Cucurbitacées, dont l'individu femelle avait été décrit par
Smith , dans l'ancienne série du Botanical Magazine , tab. 26817,
sous le nom de Feuillæa pedata. Des graines de cette plante,
originaire de la côte de Zanzibar en Afrique, avaient été en-
voyées de l’île de France, à M. Hooker et à M. Delile de Mont-
pellier, par M Bojer, qui avait indiqué la création de ce nou-
veau genre sous le rom de Jolffia. En adoptant le nouveau
nom de Zelfairia, M. Hooker ne s’est donc pas conformé à l’in-
tention de l’auteur, et ce changement de nom a été d’autant
plus nuisible à la science que M. Delile a publié à la même
époque la description du Joëffa, dans le 3° volume des mémoi-
res &e la Societe d'Histoire naturelle de Paris (1). 2753. Sida
pulchella Bonpl. Jardin de Navarre, tab. 2.— 2754. Acacia penni-
nervis Decand. Prodr. v.2, p. 452.— 2755. Gongora speciosa.
Orchidée formant le type d’un genre nouveau auquel l’auteur
impose les caractères suivans : « Petala 3 exteriora patentis-
sima subuniformia , 2 interiora minora. Columna elongata. La-
bellum pedicellatum, variè appendiculatum. Aassæ pollinis à,
pedicellatæ. » L'espèce est parasite sur les troncs d’arbres, dans
la province de Bahia, au Brésil. Ses fleurs sont très - grandes,
et d’une belle couleur jaune orangée. — 2756. 2957. Myristica
officinalis L. L'histoire complète du muscadier se trouve dans
cet article , auquel sont annexées 2 planches représentant un
rameau de cet arbre, et les détails analytiques de son fruit,
— 2753. Ceratiola ericoides Mich. Flor., bor. am. v. 2, p. 222.
—2709. Sida mollis Ortega. Dec.p.65. Le Sida grandifolia deWül-
denow et du Botanical Register, tab. 360, est synonime de cette
espèce. — 2760. Dorstenia ceratosanthes. Cette espèce avait déjà
été figurée dans le Potanical Cabinet, tab. 1216. M. Hooker en
donne une description très-détallée, et une excellente figure.
Elle a fleuri dans le jardin de Liverpool, au printemps de 1826;
mais on ignore la contrée d’eù elle est originaire ; par son feuil-
lage , elle a de laffinité avec le Dorstenia arifolia. Son récepta-
cle est divisé en 2 lanières linéaires, acuminées et laciniées sur
leurs bords, structure qu'on n’observe dans aucune des espèces
connues.-2761.Gnidia tomentosa Thunb. Flor.cap.vol.1,p.381.-
2702. Tulipa stellata. Nouvelle espèce qui a été vd + des Indes
(1) V.le Bulletin, T. XII, n° 180.
B. Tome XVI. 16
242 Botanique.
orientales, par le D° Wallich, sous le nom de Tulipa Clusiara ;
mais elle en diffère beaucoup, selon M. Shepherd, quoique ses
caractères ne soient pas faciles à établir. Voici ceux qui lui sont
assignés par M. Hooker : « Turrpa srezLaTa ; foliis lincari-lan-
ceolatis subconvolutis glaucis, petalis lanceolatis obtusis pa-
tentissimis, tribus exterioribus longioribus, filamentis æqualibus
glabris, pistillo staminibus breviore. » — 2763. Calypso borealis.
Salisb. Parad. Lond. 89.— 2564. Octomeria graminifolia Brown
in Host. Kew. ed.2. v. 5. p.217. —2705. Trixis auriculata. Cette
plante, qui appartient à la famille des Synanthérées , a été eul-
tivée au jardin d'EÉdinbourg, et M. Graham l’a décrite dans le
Nes Journal of science de Jameson, 1827, p. 387, sous le nom
de Perdicium brasiliense.—2766. Justicia ventricosa. Nouvelle es-
pèce originaire de Chine , d’où elle a été apportée au jardin de
Calcutta par M. Reeves. Enfin, M. Wallich l’a envoyée, en
1825, à MM. Shepherd de Liverpool. Cette espèce est voisine du
J. Ecbolium, ayant lépi accompagné de semblables bractées ;
mais elle en diffère suffisamment par sa structure florale.
Voici sa phrase spécifiqne : « J. vENTRICOSA. Fruticosa, foliis
oblongo-ovatis integerrimis glabris, spicis oblongis, bracteis
imbricatis rotundatis venosis, corollis bilabiatis, labiis veno-
sis, labio superiore ovato subintegro , inferiore trilobo. »
— 2767. Evonymus echinata Wallich. flor. énd.v.2.p.410. L'E-
vonymus scandens de Graham in Jameson’s Edinb. Journ. 1827,
p. 386, est synonime de cette espèce.— 2768. Witheririgia mon-
tana Duval. Solanum montanum L.— 2569. Asarum canadense
Mich. Flor. bor. am. v. 1. p. 279. CES
178. Boranicaz Recisrer, n° cri à cuiv; oct. à déc. 1827.
Londres. Voy. le Bulletin ; Tom. XVI, n° 56.
1096. Lupinus polyphyllus. Nouvelle espèce trouvée dans le
nord-ouest de l'Amérique, par M. D. Douglas. Elle est herbacte,
vivace et se rapproche des Lupinus percnnis et Nootkatensis,
mais elle est plus grande dans toutes ses dimensions, et ses fo-
lioles,au nombre de 11 à 15, sont lancéolées, Il y a encore quel-
ques différences dans la structure du calice et de la corolle.
M. Lindley fait observer, à l’occasion de cette plante, que son
inflorescence présente un exemple très-frappant en faveur de la
théorie suivante, savoir : Que tous les organes d'une plante ont
Botanique. 243
réellement l'insertion alterne et dans une direction spirale autour
de la tige ou de l'axe commun, lors méme que l'insertion en pa-
raisse différente. — 1097. Ehretia serrata Roxburgh et Wallich;
Ehretia pyrifolia Don Prodr. F1 nepal. — 1098. Plectranthus
australis Brown Prodr. Flor. Nov. Holl. p. 506.—1099. Calotham-
nus villosa Brown. ir Hort. Kew. v. 4. p. 417. À la suite de cet
article est une note qui décide la question sur la patrie du
Geum coccineum figuré à la pl. 1088. M. Smith ayant comparé
Féchantillon recueilli par Sibthorp, et la figure 485 de la Flore
grecque avec la plante maintenant cultivée dans les jardins,
s’est assuré que c’est effectivement la même espèce. D’un autre
côté, il n’y a pas de doute qu’elle ait été rapportée du Chili;
reste à savoir comment elle a été trouvée dans cette dernière
contrée.——1100 Clarckia pulchella Pursh Flor. amer. 1. 26% tab.
11. C'est une des plus jolies plantes d'ornement dont les
jardins d'Europe se soient enrichis depuis quelques années.
Ta couleur vive, les formes remarquables, nous dirions
même la bizarre élégance de ses fleurs, la facilité avec laquelle
on peut la cultiver , lui font présager la fortune du Corevpsis
ténctoria. On nous assure que cette plante est maintenant très-
abondante dans les jardins d'Angleterre ; elle n’a pourtant pas
encore été introduite à Paris! — 1101. 4mphodus ovatus. Cette
plante, originaire de l’île de la Trinité, appartient à la famille
des Légumineuses, tribu des Phaséolées, où elle forme un
genre nouveau, voisin du Dolichos, et surtout du Dolichos ru-
ber de Jacquin , qui est maintenant une espèce de Dioclea. M.
Lindley donne ses caractères génériques, etexprime en outre ses
différences d’avec les genres établis aux dépens de l’ancien genre
Dolichos. — 1102. Verbena paniculata TLamck. Encyclop. 8. p.
548.— 1103. Jacaranda tomentosa :« Foliis bipinnatis tomento-
sis : foliolis ovato-rhomboïdeis acutis, calycibus corallisque pu-
bescentibus. » Cette nouvelle espèce est originaire du Mexique.
C’est un arbrisseau fort élégant, à feuillage bipinné, et à
fleurs d’un rouge foncé, ayant la forme de celles des Digitales.
Le Pollen offre une structure singulière : chaque grain, quoi-
que sphérique , est ceint de trois côtes qui le font paraitre pres-
que trigone.— 1104. Malachadendron ovatum Cavan. Dissert. 5.
302. f.2.—1105. Rosa Banksiæ. Variété à fleurs doubles et jau-
nâtres, d’une espèce originaire de Chine , et maintenant assez
16,
244 Botanique. N° 178
répandue dans les jardins d'Europe. — 1106. Tulipa montana
Lindl. Cette belle espèce est originaire des montagnes de
Perse (1). Elle appartient à la section des Tulipes, où les bul=
bes sont recouvertes de tuniques laineuses. La couleur de ses
fleurs est d’un rose vif.—1107. Collinsia grandiflora. Espèce nou-
velle, remarquable, ainsi que son nom l'indique, par la gran-
deur de ses fleurs dont la corolle est tricolore. Elle est origi-
naire des bords de la rivière Colombia, où elle a été récoltée
par M. Douglas. M. Lindley expose les caractères qui distin-
guent cette espèce de ses congénères , et, à cette occasion, il
rectifie ceux qui avaient été donnés pour les Collinsia verna et
parviflora. — 1108. Maurandia Barclayana Lindi. « Corollä
fauce hiante, calycibus glanduloso-pubescentibus. » Espèce nou-
velle, qui a pour patrie Mexico , d’où M. Robert Barclay en a
envoyé des graines. M. Lindley a observé une particularité
très-remarquable dans la structure du test des graines de cette
plante. Ce tégument se divise en lobes comprimés,nombreuxet
trèsinégaux : si l’on divise verticalement un de ces lobes, et qu’on
l'observe à un fort microscope, on y voit un lacis d'organes
qui ont l'apparence de vaisseaux spiraux qui partent de la sub-
stance intérieure du test, et se dirigent vers le sommet de ses
lobes. Mais comme il est contraire à l'expérience de trouver des
vaisseaux spiraux ainsi disposés et constituant la totalité de la
substance du test d’une graine, M. Lindley a examiné plus minu-
tieusement la nature de ce tissu, ct il a vu qu’il était composé
d’une sorte de cellules, qui, jusqu'ici, n’ont pas été décrites par
les phytotomistes. Elles varient de grandeur et de forme; les plus
petites sont presque rondes ; les plus grandes possèdent toutes
les formes intermédiaires entre la sphérique et la fusiforme.
M. Lindley n’a pu voir le tissu des petites cellules, mais il
s'est assuré que celui des plus grandes était composé d’un ré-
seau de filets spiraux croisés et entrelacés, réunis entr’eux par
une membrane (2). Il donne à cette sorte de tissu, dont les
(1) Nous croyons pouvoir rapporter à cette espèce une Tulipe recueil-
lie dans les environs du mont Sinaï en Arabie, par M. Léon De La-
borde, et qu'il a eu l’obligeance de nous communiquer (G...mn).
(2) L'observation de M. Lindley sur la structure propre des cellules
de ce ussn, ne laisse aucun doute sur leur nature organique. D’après le
reste de la description ou serait porté à considérer ces organes comme ana-
Botanique. 245
fonctions sont inconnues, le nom de tissu cellulaire réticulé
(reticulated celiular tissue). A la suite de cet article, est une notc
sur l’Æmphodus ovatus précédemment décrit (n° 1101), où
l’auteur expose en détail la structure du fruit et de la graine de
cette plante. D’après ces détails, les différences entre l'Am-
phodus et le Dioclea ; sont plus grandes qu’on ne le pensait. —
1109. Lupinus bicolor. Nouvelle espèce, rapportée des environs
de la rivière Colombia par M. Douglas, et qui se fait remarquer
par ses fleurs dont l’étandart est blanc, tandis que les ailes sont
d’un beau bleu.— 1110. Gesneria Douglasi. Cette belle plante,
originaire de Rio-Janeiro, a déjà été décrite et figurée dans les
Transactions de la Société d'Horticulture; T. vix (oct. 1826).
Le G. verticéllata du Botanical Magazine, n° 2776 (oct. 1827),
est un double emploi de cette espèce. A la suite de cet article,
M. Liudley indique la formation de deux nouveaux genres
sous les noms de Codonophora et de Pentaraphia ; le premier
est fondé sur le Gesneria tomentosa X.., etle G. prasinata Bot.
Reg. n° 428; le second a pour type le G. ventricosa de Swartz.
— 1111. Cyanella odoratissima Lindl : « foliis ensiformibus, ra-
cemo composito multifloro, perianthii laciniis subæqualiter
patentibus. » Espèce originaire du cap de Bonne-Espérance ,‘et
- remarquable par l'odeur forte de ses fleurs et leur couleur
rose qui passe au bleu-pâle. — 1112. Séaningia guttata. C'est une
nouvelle espèce d’un genre fondé par M. Neces d’Esenbeck,
et qui ne secomposaitoriginairement que d’une seule plantenom-
mée S. Helleri. M. Lindley en décritici3 nouvelles sous les noms
de $. guttata, velutina et villosa.— 1113. Brachystelma spatula-
tum Lindl.: « foliis spatulatis obtusis, corollæ laciniis tubo
duplo longioribus. » Cette nouvelle espèce, d’un genre de la
famille des Asclépiadées, a été importée du cap de Bonne-Es-
pérance en 1826. — 1114. Cotoncaster microphrylla. M. Wallich a
envoyé du Napaul cette nouvelle espèce qui forme un arbris-
seau très-élégant par son feuillage et par ses fleurs nombreuses
d’un blanc-rosé. L'aspect de cet arbrisseau ressemble, dit M.
Lindley , à un groupe de diamans sur un lit d’émeraudes.
— 1115. Acacia impessa. Espèce de la section des Phyllodinées de
logues aux raphides de M. De Candolle. On sait que M. Raspail regarde
ces corps comme des cristaux de divers sels calcüires, et qu'ils ont été
observés dans les grains du Theligonnm Cynocrambe par M. Delile (G...u)
246 Botanique.
De Candolle, eriginaire de la Nouvelle-Hollande, et ainsi carac:
térisée : « À. phyllodiis lanceolatis utrinque acuminatis subfal-
catis marginatis penniveniis, antice uniglandulosis, capitulis
racemosis , floribus quinquefidis. » — 1116. Convolvulus albive-
nius. C’est une des plus belles espèces de l’immense genre des
Liserons ; elle est native de la baie d’Algoa, où M. Forbes en a
recueilli des graines, Voici sa phrase caractéristique : « C. fo-
lis subrotundo-cordatis subrepandis : venis subtus elevatis la=
nuginosis, floribus solitariis foliis multo longioribus , caule fru-
ticoso tuberculato. » Gus
179. DE PLANTIS IN EXPEDITIONE SPECULATORIA ROMANZOFFIANA
oBservaTIs ; auct. Adelb. ne Cæamisso et Died. ne ScHLEcR-
TENDAL. (Linnæa ; janv. p. 1; avril, p. 115, 1828.) V. le Bull.
Tom. XIV, n° 306.
Les auteurs continuent la publication des plantes recueillies
par M. de Chamisso, durant l'expédition scientifique entreprise
aux frais du comte Romanzof. Ils y ont aussi compris les es-
pèces rapportées du Brésil par M. Sellow. Nous croyons utile
de transcrire ici les phrases caractéristiques des espèces nou-
velles, et quelques détails plus étendus sur les genres nouveaux.
D'un autre côté, nous: supprimons l’énumération des plantes
déjà connues.
FAMILLE DES SGROPHULARINÉES. Russelia alata ; caule quadran-
gulari alato piloso, foliis oppositis ovatis acuminatis in petio-
lum alatum decurrentibus pilosis, pedunculis axillaribus soli-
tariis (Brésil équinox.). — Stemodia philippensis ; pubescens,
foliüs pseudo - oppositis petiolatis lanceolato - ovatis utrinque
acutis argute serratis basi integerrimis, spica terminali multi-
flora, calycibus ebracteatis. (Ile Luçon.) — Sr. Lyptoides ; pu-
bescenti-hirsuta, foliis oppositis (et ternatis) ovato-lanceola-
tis argute dentatis, inferne angustatis, et basi auriculata am-
plexicaulibus et integerrimis, spicis terminalibus densifloris pa-
niculatis, calycibus bibracteatis, (Brésil mérid.) — 54, stricta ;
viscoso-pubescens, foliis obovatis acutis dentatis inferne angus-
tatis et basi subdilatata sessilibus et integerrimis, inferioribus
oppositis, superioribus ternis, spica terminali verticillata, caly-
cibus bibracteatis. ( Brésil équinox.) — Grocmonn4, genre nou-
veau établi sur l’Herpestes glechomoides Spreng., plante du Bré-
Botanique 247
sil, qui reçoit le nom de G. cuneata, Voici les caractères gé-
nériques : Calyx 5-partitus æqualis. Corolla infundibuliformis,
limbo subæquali 4-partito, Stamina 4 subæqualia breviter ex-
serta ; antheræ oblongæ, biloculares, loculis oblongis medifixis,
Capsula calvce persistente inclusa, bilocularis, loculicide-dehis-
cens; dissepimentum e valvarum margine involuto ; spermo-
phorum centrale stipitatum. — Grrardia communis; annua,
glabra, foliis linearibus cartilagineo-marginatis, floribus sub-
sessilibus, laciniis calycinis elongatis capsulam emarginatam
obliquam superantibus. { Brésil.) — G. linarioides ; perennis,
glabra, foliis linearibus, floribus pedunculatis, dentibus caly-
cinis acuminatis, capsula emarginata subobliqua brevioribus.
(Brésil mérid.)— G. genistifoita ; perennis, scabriuscula, foliis
lanccolatis acutis triplinerviis margine scaberrimis, floribus pe-
dunculatis, dentibus calycinis brevibus latis acuminatis. (Bré-
sil mérid.) — G. brachyphylla ; fruticosa, glabra, foliis parvis
anguste lanccolatis mucronulatis, floribus pedunculatis, denti-
bus calycinis brevibus acutis, capsula ovoidea brevioribus.
(Brésil équinox.) — G. gnidioides ; fruticosa, racemo subsim-
plici paucifloro folioso, foliis anguste lanceolatis acutis in pe-
tiolum angustatis. { Brésil équinox.) — G. cæsarea ; fruticosa ,
racemo composito multifloro folioso terminali, foliis linearibus
acutis basi angustatis pseudo-fasciculatis. { Brésil équin.)—Nor-
thenia Thouarsii; sous ce nom, les auteurs réunissent les Tore-
nia pedunculata et T. veronicifolia. Wild. (Brésil, Madagascar,
ile de France.) — Bryricrra; genre dédié à Ch. Beyrich, jardi-
nier qui a rapporté beaucoup de plantes du Brésil. Voici ses
caractères : Calyx profundè 5-partitus, laciniis inæqualibus,
postica minima , duabus lateralibus quam anticæ majoribus. Co-
rolla tubulosa bilabiata, labio utroque integro. Stamina 4 pos-
teriora , 2 fertilia exserta, anterioria sterilia inclusa, Stylus
apice incrassatus, stigmate cupuliformi terminali. Capsula bilo-
cularis, bivalvis, septicide-dehiscens, spermophoro centrali de-
mum libero. Semina numerosa scrobiculata. 2. ocymoïides ; flo-
ribus solitariis axillaribus oppositis spicatis calycibus tribrac-
teatis. (Rio Janeiro.) — GrossosryLis, genre nouveau ainsi
caractérisé : Calyx campanulatus, 5 fidus, laxus. Corolla e tubo
brevi campanulata, inæqualis, limbo inferne porrecto. Stamina
4 didynama. Antheræ cordato - reniformes, loculis oppositis.
248 Botanique. N° 159
Stylus incurvus , stigmate lanceolato-cochleari uncinato-recur-
vato. Capsula bilocularis, bivalvis, loculicide dehiscens , disse-
pimento demum libero; spermophorum lanceolatum dissepi-
mento adnatum, axi brevius. Semina copiosa, obconica, gra-
cilia, tenuissima, scrobiculata.—G. aspera ; floribus axillaribus
subsessilibus, calvcibus bibracteatis, pilis articulatis hispida et
asperifolia. (Rio-Janciro.)
Famirze Des Oncminies. Orchidecæ arcticæ, par M. Cha-
misso seul. Orchis latifolia L. var. Becringiana ; lacinüis calyci-
nis acutis subulatis. (Kamtschatka et Unalaschka).— ©. farmntse
chatica ; tuberibus fusiformibus indivisis (?) caule folioso,
foliis latis, bracteis inferioribus germine duplo longioribus,
labello longitudine laciniarum cuneato trilobo, lobo intermedio
breviori obtuso, calcare dimidia labelli longitudine, cylindrico,
antrorsum uncinato, (Kamtschatka.) — Habenaria borealis ;
caule folioso, spica cylindrica, bracteis crectis flores superan-
tibus, calcare dependente germine paulo breviori, labello in-
diviso obtuso patente longitudine laciniis comparibus. ( Una-
laschka.) —- A. Schischmareffiana ; foliis subradicalibus sub-
duobus basi angustatis apice rotundatis, labello integerrimo
obtuso lacinias haud superante, calcare germine paulo breviori,
dependente, antrorsum curvato {Ibid.) : voisine de l'Orchis bi-
folia L.— H. Chorisiana; fohis subradicalibus, duobus ovatis,
labello integerrimo obtuso lacinias haud excedentes calcare
scrotiformi, (Ibid.) — Spiranthes Romanzoffiana ; folis lanceo-
latis acutis, caule glabro, spica densa polysticha ovata puberula,
bracteis foliaceis flore longioribus ercctis, floribus tubulosis
obliquis horizontalibus, labello obtuso laciniis breviori. (Una-
laschka.) — Zistera Eschscholziana ; caule bifolio, fois oppo-
sitis orbiculato-ovatis; racemo pubescente, laciniis calycinis
angustè lanceolatis acutis mox reflexis, labello obcordato pa-
tente, gynostemio clongato recto, (Unalaschka.) — Malaris
diphytlos; foliis duobus ovatisovato-lanceolatisve acutis lævibus,
scapo triquetro, labello subrotundo acuminato, acumine laci-
nias haud superante, (Unalaschka.)
FawiLce Des Poryconées, Polysonum Meisnerianum ; flori-
bus 5-andris 3-gynis, capitulis subdichotomo-paniculatis, inflo-
rescentiæ ramulis glanduloso-hispidis, caule basi tereti nervo-
que foliorum subtus retro-hispidis, foliis utrinque hirtellis,
s
Botanique. 249
1
cordato-hastatis, ex ochreæ basi breviter petiolatis, ochreis
pctiolo longioribus erecto-hispidis truncatis breviter ciliatis.
(Brésil mérid.)— P. Beyrichianum ; floribus 5-andris, 3-gynis,
capitulis subdichotomo-paniculatis, inflorescentiæ ramis glan-
duloso-hispidis, caulis hexagoni angulis, nervo foliorum subtus
ochreæque basi et nervis retro-aculeatis, foliis subsessilibus
ochreæ basi insertis, cordatis, lincari-lanceolatis, acuminatis,
glabris margine scabris, ochreis truncatis breviter ciliatis mox-
laceris. (Brésil tropical.) — P. vérgatum ; floribus 8-andris, 3-
gynis, calycibus eglandulosis 5-partitis, staminibus inclusis,
spicis subracemosis filiformibus, foliis angusto-lanccolatis stri-
goso-scabridis basi ochreæ insertis , ochrcis strigosis longe
setoso ciliatis internodia subæquautibus. (Chili et Brésil mérid.)
— P. divspyrifolium ; caule patentim hirsuto, foliis subsessili-
bus subcordatis ovato-ellipticis acuminatis, ochreis hirsutissi-
mis ciliatis, spicis subpaniculatis laxifloris, floribüs 4-andris ,
2-vynis, calyce 4-partito, achænio lenticulari lævissimo , facie-
bry ovatis acutis convexis. (Brésil tropical.) — P. adenophyllum;
floribus 6-8-andris semidigynis, calyce 5-partito, staminibus
inclusis, spicis paucis terminalibus cylindricis confertifloris,
pedunculis tenuiter strigosis, ochreis cylindricis strigosis seto-
so-ciliatis, foliis subsessilibus infra medium ochreæ insertis,
lanceolatis acuminatis, subtus glanduloso-punctatis, nervo mar-
gineque utrinque strigosis. ( Cap.) — P. aviculure TL. var. mor-
tevidense ; floribus sæpissimè digynis; achænio paulo minori,
lenticulari, rarius trigono , late ovato, acuto, fusco, nitente,
subtilissimè obsoletè punctato. — P. Paronychia ; suffrutico-
sum , inflorescentia subcapitata, floribus axillaribus in apicibus
confertis, magnis, é-andris, stylo germinis longitudine, stigma-
tibus 3 filiformibus brevibus, achænio lanceolato triquetro lævi,
foliis lineari-lanceolatis, margine revolutis, nervo subtus pro-
minente canaliculato utrinsecus hirto , ochreis basi vaginanti-
bus longitudine foliorum. (Nouvelle Californie.) — P. stpti-
cum ; suffruticosum erectum, ramis junceis, Boribus axiilaribus
subsolitariis parvulis 8-andris 3-gynis, foliüis lineari-lanccolatis
nervoso-striatis interdoniis 2-4-plo longioribus, ochreis haud
vaginantibus mediocribus multinerviis evanescentibus, nervis
setiformibus superstitibus. (Brésil mérid.) — Zriplaris lau-
rifolia ; foliis oblongo -lanceolatis acuminatis açutis penni-
250 Botanique.
nerviis, impressionbus longitudinalibus nullis, spicis m sum-
mitatibus terminalibus axillaribusque folio multo longiori-
bus. (Brésil équin.) — 7! salicifolia ; foliis lanccolatis acutis
nec acuminatis penuinerviis, impressionibus longitudinalibus
nullis, racemis ramulos terminantibus compositis diffusis folio
brevioribus. {Brésil mérid.) -
Famicce DES HvPéricinées. Vismea decipiens; calycibus
opacis vittatis, petalis 9 vittatis, phalangibus poly-{30) andris
calyce paulo longioribus, stylis longis, folis elliptico-lanceo -
latis ovatisve pellucido-punctatis, tomento tenuissimo demum
canescente. (Brésil tropical.) — 7. magnoliæfolia; calycibus
opacis vittatis, petalis sub b-vittatis, phalangibus poly-(30) an-
dris, stylis longis, foliis ovatis, basi subcuneatis pellucidè pune-
tatis, tomento uberiori serius canescente. (Ibid.) — F. parvi-
flora; calycibus pellucidis 3-nervibus subpunctatis, petalis
punctatis, phalangibus triandris calyce brevioribus, stylis lon-
gis, foliis ellipticis nigro-punctatis, pilis sparsis. ( Ibid.) —
Hypericum campestre; caule fruticoso ramoso, foliis oblongis
basi attenuatis, tenuissimè pellucidè punctatis, cymis termina-
libus aphyllis eglandulosis, laciniis calycinis angustè lanceolatis
longè acuminatis acutis, corolla brevioribus, capsula longio-
ribus; staminibus numerosis brevibus subliberis , stylis longio-
ribus 3 discretis divergentibus. (Brésil mérid.) — A. myrian-
thum ; caule fruticoso stricto corymbosè ramoso, foliis lineari-
bus obtusis glaucis pellucidè punctatis, cymis terminalibus
parvis et multifloris eglandulosis, laciniis calycinis latè lanceo-
latis acutis, corolla dimidio brevioribus, capsulam æquantibus,
staminibus 12 subliberis longitudine petalorum, stylis hberis
discretis. ({ Brésil mérid.) — H. tamariscinum; caule fruticoso
ramosissimo deliquescente, foliis semiamplectentibus lanceola-
tis aculs carinatis, marginé involutis, subimbricatis, pellucidè
punctatis ; eymis terminalibus compactis multi - parvifloris
eglandulosis; laciniis calycinis oralibus acutis, corolla dimidio
brevioribus, capsulam æquantibus, staminibus 18 subliberis
longitudine petalorum , stylis 3 discretis. ( Montevideo.) — A.
caprifoliatum ; caule fruticoso ramoso, foliis membranaceis
deltoideo-ovatis connatis subimpunctatis, cymis terminalibus
aphyllis eglandulosis, laciniis calycinis angustè lanccolatis acu-
tis, corolla brevioribus, capsula longioribus; staminibus nu-
Botanique. 251
merosis subliberis stylis longioribus 5 discretis. ( Brésil
mérid.) — Æ. cæspitosum ; caulibus e radice lignescente her-
baceis adscendentibusque cæspitosis, foliis linearibus obtusis
pellucidè- punctatis , cymis terminalibus foliosis paucifloris
eglandulosis, laciniis calycinis lanceolatis corolla brevioribus,
capsula longioribus , staminibus sub 35 subliberis, stylis bre-
vibus discretis tribus. (Chili.) — Æ. anagalloides ; caule her-
baceo humifuso reptante; foliis 5-7-nerviis ovatis obtusis tenuis-
simè pellucidè punctatis, cyma terminali foliosa pauciflora
eglandulosa; laciniis calycinis obovatis, corolla brevioribus
capsula.....,staminibus 15-20 subliberis, stylis discretis tri-
bus, ( Californie.)
Famizze DES VALÉRIANÉES. Valeriana chamædr;folia ; caule
fruticoso erecto, summitatibus pubescentibus densè foliosis,
foliis ovato-lanceolatis grosse obtusè serratis, paniculis strictis
pyramidalibus , corollis quinquefidis, staminibus inclusis. (Brés
sil central.)
FamiLLe DES OROBANCHÉES, Orobanche rossica ; tubere nudo
multicauli, caule crasso simplici, squamis ovatis obtusè mucro-
natis, calycibus ebracteatis monophyllis subtruncatis, inæqua-
liter 5 dentatis, corollæ tubo brevi, labio supero fornicato por-
recto bifido, infero abbreviato subtrilobo , staminibus exsertis,
antheris muticis glabris, stylo breviori, stigmate integro, brac-
teis calycibus corollisque ciliatis. (Ile de Chamisso.) — ©. cali-
Jornica; viscido-pubescens, caule simplici, floribus corymbo-
sis, calycibus bracteatis campanulatis regulariter 5-fidis, corol-
la recta tubulosa ringente, labio supero plano, apice bilobo,
infero trisecto, laciniis dissitis linearibus acutis staminibus ecal-
caratis; antheris sagittatis rima villosis, stigmate orbiculari
peltato. ( Californie.)
FAMILLE DES CAPRIFOLIACÉES. Sambucus australis ; fruticosa,
glabra, foliis 5-6 jugis stipulatis, floribus cymosis bracteatis
pentagynis. (Brésil mérid. ; cultivé au Chili.) Rs
180. PLANTES RARES D'ÉCOsse; par M. Gramaw. (Ædinb. phil.
} journ.; janv. 1826, p. 179.)
Voici l'indication des plantes rares que MM. Graham et John
Home ont trouvées dans l’île de Skye, la partie occidentale du
Ross-Shire et le Sutherland, jusqu’à Caithness,
252 Botanique.
Apargia Taraxaci; Arabis hispida, variété lisse; Luzula ar-
cuata ; Aira lævigata, vivipara ; Cerastium latifolium. Sur des
roches de quartz disjointes, près du sommet de Fonniven,
montagne d'environ 3,000 pieds d'élévation. Salix Stuartiana ÿ
Carex capillaris ; Serratula alpina ; Arabis hispida , variété
poilue. Sur des roches micacées à Ben-Hope. L’A4rabis hispida
abonde sur le Fonniven aussi bien qu’à Benna-Callich, dans
l'île de Skye, sur les pierres sèches.
Carex limosa , à Batcall-Moss, entre Loch-Juchard et Old-
Shore.
Carezx pulla , sur le rivage méridional de l'extrémité orientale
du canal de Crinan, et à Cornisk, sommet du Loch-Scaraig,
dans l’ile de Skye.
Malaxis paludosa , près d’un courant d’eau qui va de Ben-na-
Callich à Loch-Slappen, à Skye, à environ le quart du chemin
de la rampe de la montagne.
Stachys ambigua. Cette plante abonde près d’Aird et à Uig,
dans l’ile de Skye.
Betula nana. Dans le marais bas situé entre Ben-Hope et
Tongue, et au pied du Ben-Loyal.
Aspidium dilatatum. Variété remarquable à longues pinnules
étiolées et alternes. Se trouve à Ben-Loyal, vers Tongue.
Subularia aquatica. Dans Sword-Loch près des confins du
Sutherland et du Ross-Shire, et dans la rivière de Kerry, à
Kerrysdale et à Gareloch. Le D' Woodforde l'avait déjà vue
dans cette dernière localité.
Orobanche rubra, près de Spar-Cave, à Loch-Slappen, et sur
le rivage de Stenchall, dans l’ile de Skye.
Circæa lutetiana, à Tobermorry, île de Muli. Cette plante,
qui appartient à la Flore britannique, se distingue facilement
des variétés ordinaires à épais feuillage. Est-elle spécifiquement
distincte ou non de la Circæa alpina?
Primula scotica. En grande abondance dans les environs de
Westlield, près de Thurso.
Scutellaria galericutata. Croït en abondance dans plusieurs
parties de la côte de l'Ouest, sur des monceaux de gravier sec,
au-dessüs de la marque des hautes eaux, et même sur un mur
de pierre sèche, situé au midi de l'entrée orientale du canal de
Crinan,
Botanique. 253
Veronica officinalis var. rigida. Sur les rochers du rivage,
près de Portree, île de Skye. Jusqu’à ce qu’on puisse en-obte-
nir des échantillons en fleur, cette plante peut étre consi-
dérée comme une variété du 7. officinalis, quoiqu'il y ait beau
coup de raison.de croire qu’elle forme une espèce particulière,
181. NOMENCLATURE DES PLANTES QUI CROISSENT DANS LE DIS-
TRICT DE VoLocpa. ( Novoï Magazine iestiestvennot istorit. —
Nouveau Magasin d'Histoire naturelle, n° XI. Moscou, nov.
1826, pag. 207.)
On doit cette nomenclature à M. Fortounatof, professeur au
Gymnase de Vologda. Le nombre des plantes s'y élève à 443,
et l'ouvrage a été revu par M. Struk, proviseur au même
Gymnase, qui a lui-même pris le soin de les dessiner presque
toutes.
182. LISTE DES PLANTES DE LA FLORE DE Moscou; par M. Maxt-
Movircx. ( Vovoï Magazine iestiestvennoï istori.— Nouveau
Magasin d'Histoire naturelle, n° VII; Moscou, juill. 1826,
pag. 203.)
Pallas est le premier qui ait songé à recueillir les plantes de la
Flore moscovite, dans son Enumeratio plantarum queæ in horto
Dni Procopii à Demidof Mosquæ vigent: Petropoli, 1787,
in-8°; il a classé un grand nombre de plantes qui croissent
toutes dans les environs de Moscou. En 1792, Stéphani donna
une Enumeratio stirpium agri Mosquensis; mais l'ouvrage le
plus complet et le plus exact en ce genre est celui de Martins :
Prodromus Flore Mosquensis, publié à Leipzig en 1817. En
1813, M. Adams avait commencé à publier la Flore de Moscou
et de St-Pétersbourg ; mais cette entreprise n'a point vu le jour,
et l’auteur n’était pas allé au-delà de la sixième classe. Plus
tard, feu M. Goldbach fit imprimer dans le 5° vol. des mémoires
de la Société des naturalistes de Moscou, son Spicilegium Floræ
Mosquensis, qui renferme des observations du plusgrand intérêt,
faites tant par lui que par M. Henning sur les végétaux du gou-
vernement de Moscou. La mort prématurée de Goldbach a privé
les savans d’un grand nombre de faits et de remarques qu’il
avait consignés dans son Æ£nchiridion botanicum.
M. Maximovitch qui, depuis plusieurs années, s’est particu-
254 Botanique.
lièrement adonné à la Botanique, reçut en 1824 de l’Université
de Moscou, la commission de faire des recherches sur les produc-
tions naturelles et principalement sur les végétaux qui croissent
dans ce gouvernement ; pendant l’espace de trois ans qu'a duré
son travail, M. Maximovitch a donné à la Flore moscovite
toute l'extension dont elle pouvait être susceptible. Il vient de
publier la liste des plantes phanérogames, dont le nombre s’é-
léve à près de mille, et il s'occupe d’en rédiger un recueil com-
plet, qui sera publié incessamment. La science ne peut qu'être
très-reconnaissante des efforts de M. Maximovitch pour régu-
lariser le travail de ses célèbres prédécesseurs. A. J,.
183. STORIA NATURALE DE VEGETABILI CLASSIFICATI PER FAMILIE.
— Histoire naturelle des végétaux classés par familles, avec
la citation des classes et des ordres de Linné, et l’indica-
tion de l’usage que l’on pent faire des plantes dans les arts,
dans le commerce, dans l’agriculture, dans le jardinage,
dans la médecine etc.; le tout orné de dessins faits d’après
nature, et un genre complet, suivant le système de Ein-
né , avec des renvois aux ouvrages sur les familles naturelles
de A. L. de Jussieu, de De Lamark, et de B. Mirbel.
Traduit en langue italienne, par M. D. A. Farin1, profess.,
avec notes et additions. Tom. IV, cah. 341 ; in-16; pr, 2 lir.
ital. Plaisance, 1826; Majno.
e
184. MopD1FICAZIONI ED AGGIUNTE ALLE NONNULLARUM €tC. —
Modifications et additions aux traités de quelques espèces de
tulipes de la flore de Florence; par Euciwnre de Resowr. Flo-
rence, 1822-23. ( Antolog.; n° 83-84, nov. et déc. 1827;
vol. XXVIIT, p. 290.)
M. Reboul n'ayant pu, comme il en avait manifesté l’inten-
tion, publier la description , l’histoire et les figures des tulipes
qu'il avait indiquées comme spontanées dans les environs de
Florence, n'a pas voulu différer plus long-temps à joindre
quelques additions et opérer quelques changemens au catalo-
gue qu'il a donné antérieurement,
Il ue lui avait encore pas été possible, à l'époque où parut
cet opuscule, de consulter la flore napolitaine du professeur
Tenore, et par conséquent il n'avait pu savoir que sa tulipa
Botanique. 255
Radii était une variété de la præcozx qui y est décrite. De plus,
en 1826, M. Fox Strangways, chargé d’affaires de S. M. Bri-
tannique près la cour I. et R. de Toscane , lui ayant communi-
qué une tulipe qu'il avait trouvée dans les champs attenant à
la maison de campagne de M. Baring hors la porte St.-Nico-
las, cette tulipe lui parut être encore une variété de la præcor.
Il existe donc trois variétés de la tulipe præcox qui peuvent
être signalées par les noms de ceux à qui l’on en doit la dé-
couverte, Voici les caractères de l'espèce et des variétés :
Turipa pRÆCOX. T. ( bulbo eriophoro } sepalis exterioribus
majoribus extensis, interioribus obovatis , caule folia superanti
vel rarius subæquanti.
Var. Tenoris, sepalis exterioribus ovatis planis acutissimis
interiora valdè superantibus, foliis atro-viridibus. Tulipa præ-
cox. Ten. fk nap. vol. 1, p. 1750, n° 188, tab. XXXII; nun-
quam vidi characterem ex flora neapolitanä.
Var. Raddii, sepalis exterioribus ovatis planis acutissimis in-
teriora valdè superantibus , foliis glaucis. Tulipa Raddii Reb.
tulip. florent. propr. not. p. 5, n° IV.
Var, Fox, sepalis exterioribus ferè obovatis interiora paulo
superantibus, foliis glaucis. À prioribus valdè diversa. In præ-
dio D. Baring extra portam a S. Nicolao Getexit Cl. Fox
Strangways.
Des observations postérieures à celles qui avaient guidé lau-
teur lorsqu'il publia son mémoire sur les Tulipes, l'ont porté
à croire que la Tulipa Bonarotiana et la T. strangulata doi-
vent être plutôt considérées comme des variétés d’une même
espèce, que comme deux espèces distinctes. Une troisième va-
riété lui semble se trouver dans une tulipe qui lui a été indiquée
par M. Jos. Raddi, et de laquelle il n’a pas voulu faire men-
tion avant de s'être assuré qu’elle était vraiment spontanée dans
les environs de Florence. Cependant cette espèce et ses deux
variétés peuvent être distinguées de la manière suivante :
Tulipa strangulata , (Bwbo glabro) perigonio sub apice cir-
culatim contracto, sepalis exterioribus majoribus ovatis acutis,
interioribus obovatis abrupte triangulo-acumiuatis, caule sca-
briusculo pubescenti.
Var. Princeps; perigonio rubro, sepalis intus basi macula ni-
grescente aurco limbo cincta notatis.
256 Botanique.
Tulipa strangulata Reb. tulip. florent. propr. not. p. 6, num.
VI. Strangulatio perigonii maxima, præcipue in flore clauso.
Var. Bonarotiana, perigonio vitellino, sepalis intus basi ma-
cula atro-viridi notatis. Tulipa Bonarotiana Reb, loc. cit., L%
num. VIT.
Differt à priore sepalis exterioribus elliptico-ovatis, interio=
ribus elliptico-obovatis modice acuminatis.
Ludentem promiscue flore luteo, luteo- rubro variegato et
coloribus prioris observavi extra portam a S. Nicolao supra Ai-
corboli.
Var. neglecta, perigonio helvolo, sepalis basi macula atro-vi-
ridi notatis.
Prioribus minor, Sepala exteriora vix acuta, interiora vix
acuminata.
Prope Majano, et extra portam a $. Véeccolo in Gamberaja.
Cette espèce se trouve pareillement dans les collines de Bolo-
ne, où le professeur Bertoloni l’a observée en 1826, avec une
fleur rouge , marquée de jaune-
185. OBSERVATIONS SUR LA FAMILLE DES LÉGUMINEUSES Ct Sur
quelques espèces de l'Afrique centrale; par M. R. Browx.
( Annal. des scien. natur. ; Tom. X ; fév. 1827 , p. 206.)
C'est un extrait de l#ppendice botanique du voyage dans l'A-
Jrique centrale, dont le Bulletin à donné une analyse en 1826.
( Voy. Tom. VIE, n° 358.)
186. Sur LES PULSATILLES DE LA MARCHE DE BRANDEBOURG ET
SUR LES SALIX VIMINALIS L. et S. MoLLISSIMA W. par Lasex.
(Linnæa ; avril 1828, p. 163.)
M. Laseh fait l’énumération des différentes formes de pulsa-
tilles qu'il a observées dans différentes localités, et mélées bien
souvent les unes aux autres. Il indique 7 espèces ou formes dont
chacune renferme encore une ou plusieurs variétés. Les diffé-
rences que l’auteur trouve se fondent principalement sur les
découpures des feuilles, sur la forme des pétales et la direction
du pédoncule. Son travail tend plutôt à nous faire connaître la
liaison intime qui existe entre les diverses formes qu'il établit,
qu'à revendiquer pour elles les droits de véritables espèces.
Les deux saules indiqués n’ayant point été distingués par des
Botanique. 25%
caractères bien tranchés, l’auteur le fait de la manière sui-
vante :
S. véminalis L.; folus angustè vel lineari-lanccolatis repan-
dulis basi obtusiusculis subtus albo-sericeis, pilis squamarum
amenti fæminei germine brevioribus vel longè id superantibus.
$. mollissima W.; foliis subangustè vel lineari-lanceolatis
serrulatis basi obtusiusculis subtus subpubescentibus, pilis
squama amenti fœminei germineque brevioribus.
187. BRUYÈRE, GENËT ET 1F D'IRLANDE.
On ne sait pas généralement que l'Irlande possède des varié-
tés de la bruyère, du genêt et de l’if, très-différentes de toutes
celles qu’on a jusqu’à présent trouvées dans la Grande-Bretagne.
L'Ulex europœus d'Irlande croît plus droit que la plante ordi-
naire; il est aussi plus compact, mais beaucoup plus doux et à
peine piquant au toucher. Le genêt d'Irlande a un caractère très-
remarquable ; il semble être réellementune espèce différente du
Cytisus scoparius , ( Spartium scoparium , auct. ). Ce caractère
consiste en ce que sa gousse est glabre sur les côtés et
bordée de poils laineux et courts. Le genêt d’Irlande a sa
gousse si complètement couverte de longs poils laineux, qu’elle
parait, vue d’une certaine distance, semblable à des balles de
coton blanc. On le reconnaîtra , suivant toutés les probabilités,
pour être le Cytsus grandiflorus, espèce qui, jusqu'ici, ne
s’est trouvée qu’en Portugal. Enfin, l’if d'Irlande n’est qu'un
simple arbuste; ses feuilles sont, non point distiques, comme
dans le Zaxzus baccata ordinaire, mais bien quaternaires. On
trouve aussi en Irlande les variétés britanniques de ces trois
espèces ; celles mentionnées ci-dessus y sont rares. ( Edinb.
new philos. Journ.; 4° trim. 1826, p. 207.)
188. Sur LE LEDUM PALUSTRE ET LE PAPAVER NUDICAULE.
Ces plantes que, jusqu’à présent, les botanistes avaient con-
sidérées comme presque particulières aux régions arctiques, se
trouvent ajoutées à la Flore britannique. On est redevable de
leur découverte à M. Ch. Gieseke qui, en examinant la mi-
néralogie de cette multitude de petites îles situées sur la côte
occidentale de l'Irlande , y retrouva ces deux plantes qu'il avait
B. Tome XVI. 17
258 Botanique.
vues dans le Groenland, sur les hautes montagnes de l'ile d'&-
chlin. ( Zhid. ; janv. 1826, p. 181.) ny
189. QUELQUES REMARQUES sur LE T1, plante des îles Sandwich,
sur laquelle on trouve deux espèces nouvelles de coquilles
du genre Achatina. (Contribution ofthe Maclur. Lyc; ; juillet
1827, p. 50.)
Cette notice additionnelle à un mémoire zoologique, apprend
que l’arbre nommé T4 par les habitans des îles Sandwich est,
sans aucun doute, le Dracæna terminalis Jacq. L'auteur ajoute
sur ce végétal quelques détails qui sont tirés d’un artiele de
Smith, inséré dans la Nouvelle Encyclopédie anglaise ( Rees
Cyclopædia ).
190. DE IPFCACUANHA, DISSERTATIO ; Præside Professore Taux-
BERG. Pars prior. respond., J. Bizz8erG. — Pars altera, res-
pond. D. Tinsrrormer. In-8°. Upsaliæ, 1824. ( Rapport sur
les travaux de l’Académie des Sciences de Stockholm ( 1825 );
par M. WikSTROEM. ) |
Cet ouvrage est divisé en 4 sections : 1° Sectio physiogra-
phica , dans laquelle l’auteur donne les moyens de distinguer
les différentes espèces d’Zpécacuanha ; 2° Seetio botanica , con-
sacrée à la description des espèces ; 3° Sectio chimicaz; 4° Sectio
pharmaceutica.
191. SUR LES PAYS D'OÙ LA POMME DE TERRE EST ORIGINAIRE; Par
Avimer Bouake LamgEerT, écuy., vice-président de la So-
ciété Linnéenne.
Dans les 19° et 28° numéros du Journal des Sriences de
Brande, et dans un artiele spécial inséré dans un appendix au
2° volume de mon ouvrage sur les Conifères, je crois avoir dé-
montré d'une manière satisfaisante que la pomme de terre est
véritablemeut indigène de l'Amérique du Sud, et que la plante
sauvage que l'on trouve en différentes parties du Pérou, du
Chili, et dans les environs de Montévidéo, est identique avec
le Solanum tuberosum ; mais comme, dans une question de cette
nature, de noyveaux faits sont toujours importans , je joins dei
l'extrait suivant d'une lettre que je viens de recevoir de mon
ami Alexandre Caldcleugh, écuy., qui réside aetuellement au
Botanique. 259
Chili. Cette lettre est datée de Santiago de Chili, le 14 octobre
1826 : « Je sais maintenant à quoi m'en tenir au sujet de la
pomme de terre. Je suis pleinement convaincu que cette plante
n’est réellement autre que le Solarum tuberosum. J'en déterrai
plusieurs ; leurs tubercules étaient en petit nombre. J'en vis
quelques-unes de la grosseur de l'œuf d’une poule; elles
étaient profondément en terre. Je remontai à l’origine de quel-
ques-unes ; elles paraissaient être toutes à peu près de la même
grosseur , d’où J'infère qu'elles ne deviennent pas plus grosses
dans l’état sauvage. Je mangeai deux des tubercules , et
je n’en ressentis point de mauvais effets; je ne les trouvai pas
même amers; mais ils me laissèrent une legère sensation de
chaleur dans la bouche. » ( Edinb. new philos. Journ.; avril-juin
1827, p. 192.)
292. ENUMERATIO AGARICORUM MarcH1Z BRANDENBURGICEÆ ,
nondum in Floris nostratibus nominatorum, cum observa-
tionib#sin cognitos et novorum descriptionibus ; auct. Lascx.
( Linnæa ; avril 1828, p. 153.)
Cette énumération contient 80 espèces du genre nombreux
et difficile des Agarics. Comme le titre l'indique, elle renferme
la description de nouvelles espèces au nombre de 9 ou 10, ainsi
que des observations sur plusieurs espèces dont l’auteur rec-
tifie les caractères ou indique les variétés; ces dernières sont
fondées particulièrement sur la couleur des champignons, et
nous paraissent dépendre en ce cas de l’âge plus ou moins
avance , ou de l'exposition de la plante.
193. PLANTES CRYPTOGAMES DU NORD DE LA FRANCE ; par J. B.
EH. J. Dresmazrères. 4° fascicule. In-4°, avec 50 échantillons.
Lille, 1826; Leleux. Paris, Treunttel et Würtz.
L'utilité éminente des recueils ou fascicules d'échantillons
choisis et desséchés fait désirer que, sur divers points de la
France, les cryptogamistes fassent connaître, par ce moyen,
leurs richesses locales. Depuis 1810, MM. Moucror et NESTLER
ont publié près de go0 échantillons des cryptogames des Vos-
ges. M. Desmazières , depuis plus de 2 ans, se livre à un tra-
vail semblable pour le nord de la France, et déjà 200 échan-
tillons d'espèces diverses, appartenant aux mousses, fougères,
37
260 Botanique.
lichens, champignons et hydrophytes, sont mis sous les yeux des
amis de la science. Une préface très-étendue et fort instruc-
tive retrace, en tête du premicr fascicule, l'historique des tra-
vaux des divers auteurs de cryptogamie, et fait apprécier le
rôle important que les plantes cryptogames remplissent dans la
nature. Chaque échantillon est accompagné d'un n° d’ordre
des noms génériques et spécifiques qu’il doit recevoir d’après
la nomenclature que l’auteur a jugé la meilleure parmi celles
des savans contemporains, d’un nombre choisi de synonymes
fort exacts, de l'indication des lieux où chaque cryptogame pa-
raît se plaire, et de la saison qui lui est propre, A tous ces dé-
tails il ajoute la description complète de l'espèce, lorsqu'elle
n’a pas encore été mentionnée par les botanistes , et quelque-
fois des dessins coloriés qui rendent, avec beaucoup de vérité, la
structure des parties organiques et internes, vues au micros-
cope; souvent des annotations impartiales et raisonnées tien-
nent le lecteur au courant des découvertes les plus récentes et
des opinions auxquelles elles donnent lieu ; il s’'appæie au be-
soin des passages scientifiques des lettres des naturalistes qui
sont en correspondance avec lui. Dans les 3 premiers fascicules,
on remarque 17 espèces qui ne sont pas dans la Flore française
de M. De Candolle, et 10 inédites, dont on doit la découverte au
zèle de M.Desmazières. Aux articles Scytonema comoides Lyngb.
( Girodella Gall. ), Draparnaldia mutabilis, Salmacis nitida ,
Gaillonella moniliformis de Bory, Vaucheria geminata De C., et
Lyngbia muralis d'Agardb, se trouvent des détails fort étendus
sur l’animalité de ces productions filamenteuses, placées sur les
limites du règne végétal, et faisant partie de la tribu des Néma-
zoaires. L'auteur n'hésite pas à ranger dans cette classe le Ay-
coderma cervisiæ, dont il a suivi et observé au microscope le
développement et le mode de réproduction, et dans lequel il a
reconnu une aggrégation et une élongation de corpuscules mo-
nadaires animés, hyalins, gélatineux, ovoïdes, dont la di-
mension en longueur peut être évaluée à + de millimè-
tre (1).
(1) Pour avoir sur la nature et l'organisation des Mycodermes, assez
vaguement rapportés à la famille des Champignons, des renseignemens
encore plus détaillés, on doit consulter le mémoire publié par M. Des-
mazières sous le titre : OnSERVATIONS BOTANIQUES ET ZOOLOGIQUES , Lille,
1826; in-8°, 5a p. avec fig.
Botanique. 261
Le 4° fascicule contient des échantillons de plusieurs genres
nouveaux d’hydrophytes , et des explications fort instructives
sur la structure et l’organisation des T'halassiophytes diaphysis-
tées (plantes marines à tissu intérieur transversalement ren-
foncé ou cloisonné). Des échantillons d’Ægerita crustacea De C.,
que l’auteur publie sous le nom de Sporendonemu casei, don-
nent lieu à une note critique très-intéressante, dans laquelle
M. Desmazières démontre que les filamens de cette production,
qui s'étend en plaques veloutées sur la croûte des fromages,
renferment de grosses sporules rougeûtres, dont la sortie a lieu
par le sommet de ces filamens, lesquels deviennent, après la
dissémination , tout-à-fait hyalins et un peu étroits. Ce labo-
rieux micrographe promet de démontrer les rapports intimes
que cette organisation établit entre plusieurs byssoides et quel-
ques Aydrophytes filamenteuses. Nous ne doutons pas que ces
expériences ne le conduisent, comme nous l’avons été, à re-
connaître l’analogie de cette production avec les Mycodermes
et les Moisissures. C’est surtout en observant les plaques blan-
châtres du Sporendonema casei avant qu’elles aient été attein-
tes de la coloration cinrabrique, que l’on peut suivre les mou-
vemens de scintillation, de dilatation et de traction des cor-
puscules sphériques, hyalins, d’un -+- de millimètre en dia-
mètre, qui les constituent. En général, c’est dans le jeune état
des Némazoaires que le mouvement des corpuscules est le plus
apparent. B. GaizLox.
/
194. Rarronr de MM. Mir8Ez ET DESsFoNTAINES sur le travail de
M. DesPréaux, intitulé : Essar sur les Laminaires des côtes de
la Normandie , lu à l'Académie des Sciences le 29 oct. 1827.
1l résulte des recherches de l’auteur qu’il n'existe que cinq
espèces de Laminaires, tandis que les auteurs en indiquaient
plus de quinze. Ces derniers avaient admis comme caractères
spécifiques des différences individuelles, dont quelques-unes
proviennent uniquement de l’âge des sujets. C’est particulière
ment parce qu'il relève ces erreurs, qui ne pouvaient être re-
connues que par des observations faites sur les lieux, que le
travail de M. Despréaux a paru aux commissaires mériter l'ap-
probation de l’Académie. ( Le Globe ; 1°° nov. 1827.)
262 Botanique.
195. Fucus VÉGÉTANT ; TROUVÉ DANS L'ESTOMAG D'UN CABILJIAU.
Un marchand poissonnier n’apporta, il y a quelques jours,
trois pierres longitudinales en forme de cailloux roulés, et de
la grosseur de la première phalange d’un fort pouce, sur les-
quelles étaient implantés, par empâtement, des plants et des
rudimens de plants d’un fucus, que M. Kickx fils a reconnu
être le fucus confervoides décrit par Bertoloni dans ses 4mæni-
tates Ztalicæ. Sur l'une des trois pierres, se trouvait un plant
unique, considérable, et ayant près de deux pieds de lon-
gueur ; il était en végétation active. Sa couleur était le vert de
bouteille foncé, hormis dans une partie qui en formait le som-
met ramifié, et qui s’avancait par l’arrière-bouche de l'animal;
cette partie, longue de près de deux pouces, était transpa-
rente, d’un rouge-violet pâle, gélatineuse, cassante, et plus
gonflée que les rameaux du bas, qui sont verts, flexibles, et
même assez tenaces. De dessus une seconde pierre, s'élevait
un plant de deux tiers plus court que celui de la première
pierre.
Sur celle-ci se trouvait implanté un plant de 3 pouces
au plus de longueur, aux deux côtés duquel, et à une et
demie à deux lignes de distance, on remarqait deux empâte-
mens pas beaucoup moins larges que celui de la plante prinei-
pale, et d’où sortaient, en forme de pointes repliées en croz
chet , et longues de deux lignes, les rudimens , à ce qu'il paraît,
de deux nouvelles plantes. Un autre empâtement, placé latéra=
lement et moins étendu, portait, comme germe d’un 3° plant,
une pointe droite et longue d’une ligne et quart. A l'opposé du
plant développé, et dans le sens longitudinal de la pierre, se
voyait un quatrième germe de plant, long de deux lignes, et
aussi replié en crochet. Les deux autres pierres ne portaient
point de pareils germes de nouvelles plantes; mais il pouyait
s’en être détaché sans laisser de traces d'y avoir existé; le des-
séchement procurait la séparation spontanée des autres, et le
plant lui-même s’en détachait alors au moindre attouchement :
on ne pouvait plus ensuite distinguer la place qu'il avait occu-
pée. L’attache ressemblait à une adhérence par exclusion d'air.
L'une des pierres était du gneiss avec amphibole; une seconde
était du gueiss simple; la troisième, du quartz agathe pyromaz
Botanique. 263
que. L'une d'elles se trouvait dans la courbure de l'estomac; les
2 autres dans son grand diamètre. Toutes étaient adhérentes, par
forte incrustation , dans la substance du viscère, et ont du être
excisées. Ce fucus doit donc pouvoir croitre et lever de sa
graine quelconque dans l'estomac du cabiliau ; de plus, sa force
de végétation a dù l'emporter sur celle de digestion de l’a-
nimal, à moins d'admettre qu'entièrement carnivore, le pois-
son ne digère point d'herbes. Une seule fois, au témoignage du
corps entier de nos poissonniers, un morceau de bois, gros
d’un tiers de poing, a été trouvé incrusté dans la substance de
l'estomac d’un cabiliau..…. V. M. ( Messager des sciences et
des arts ; 1827-1828, p. 386.)
196. VirIDARII BONONIENSIS VEGETABILIA, CUm alis vegetabilibus
commutanda ad annum MDCCCXXIV ; par le D° Berro-
LOx1, prof. de botanique à l'Université de Bologne. ( Giorn.
Arcad. ; févr. 1824, p. 180.)
Un petit nombre d'espèces nouvelles sont succinctement dé-
crites dans cet opuscule de M. Bertoloni, qui à donné, en
outre, quelques éclaircissemens sur des plantes douteuses, ou
dont l’histoire botanique était embrouillée. Le Bromelia antia-
cantha est une espèce du Brésil, venue de graines rapportées
par M. Raddi. Elle n’a pas encore fleuri dans le Jardin de Bo-
logne. Le Desmanthus strictus Bert. est un arbrisseau voisin de
D. virgatus, de Willdenow. Sa patric est la Jamaïque, d’où M.
- Bertecro en avait rapporté des graines. Une espèce de Mandra-
gura est distinguée de la Wandragora officinerum. M. Bertoloni
lui donne le nom de 7. vernalis, par opposition à eelui de 4,
autumnalis qu'il a imposé à l’4tropa Zfandragora, figuré dans la
Flore grecque de Sibthorp et Smith. Deux espèces nouvelles de
Ricinus sont décrites sous le nom de R. leucocarpus et R. ma-
crophyllus. La première est originaire des Antilles, la seconde
du Brésil. Enfin ie Saxifraga glabella Bert. est une espèce voi-
sine du $S. exarata, mais à feuilles indivises, et un peu plus
petite dans ses diverses parties. Cette plante croît sur la mon-
tagne de la Corne (ir vertice montis Cornu) en Italie. G....N.
197: SUR QUELQUES PLANTES CULTIVÉES DANS LE JARDIN DE Bo-
264 Botanique.
LOGNE ; par M. BERTOLONI. ( Giorn. Arcad, di scienze; mavs
1826, p. 341.) :
Cette petite note fait connaître les plantes suivantes : 1° deux
espèces nouvelles d’Acacia décrites par M. Bertoloni ; l’une,
sous le nom d’4. callosa, est originaire des Antilles, d’où M.
Bertero en a rapporté des graines ; l’autre , nommée 4. pla-
tyacantha est un arbrisseau du Brésil , qui a été observé par M.
Raddi; 2° un Croton nouveau ( C. adenophyllum Bert. ), venu
de graines rapportées des Antilles, par M. Bertero ; 3° deux
nouvelles espèces d’Ipomæœa (Z. fubva et I. papillosa Bert.)
qui sont originaires du Brésil.
A la suite de cette note, M. Bertoloni indique les caractères
essentiels de l’Alium multibulbosum de Jacquin; plante qui a
été confondue avec l4. nigrum de Linné. Enfin, l’auteur a re-
connu que l'espèce de Cactus, connu dans les jardins d'Italie
sous le nom de C. Pitaya , est le C. pentagonus de Linné, aussi
bien que le €, reptans et le C. prismaticus de Willdenow. G...n.
198. CaATALOGUS PLANTARUM HonTi REGI1 MODOETIENSIS AD AN-
num MDCCC. In-8° avec fig. Mediolani, 1826. Ex imper. ty-
pographia. ( Béblioth. ital. ; août 1826, p. 265.)
Dans ce simple catalogue du jardin de Monza, M. Rossi suit
la nomenclature des espèces de #illdenow, sans omettre les va-
rictés et les additions de Persoon, de De Candolle et autres
botanistes célèbres.
La curiosité des savans avait été vivemeut excitée par une
plante végétant en pleia air, dont un simple particulier avait fait
présent au prince vice-roi, et qui était communément connue
sous lé nom de Garo/ano aereo. M. Rossi l'ayant examinée , re-
connut que bien que cette plante soit rapportée dans l'ouvrage
intitulé Herbier général de l'amateur, parmi les Pourretia, il ne
pouvait mieux l’assigner qu'au genre Zillandsia. Il entreprit
donc la monographie de ce genre, jusques-là négligé, et ül
nomma cette plante T'landsia diantoïdea, à cause de sa grande
similitude, quant aux feuilles, avec le Dianthus Caryophyllus.
A la description de cette curieuse plante de l'Amérique méri-
dionale, insérée à la fin du volume, il joint trois planches d’un
dessin exact, La première renferme le Tillandsia diantoidea ;
Botanique. 65
la seconde, le Pourretia aeranthos de l'Herbier général, et
la troisième , le T{landsia stricta de Curtis.
199. CATALOGUES DE PLANTES; par THUNBERG. (Compte rendu sur
les progrès des sciences à l’Académie des Sciences de Stock-
holm 1825; par Wikstroem. )
M. Thunberg a publié un Catalogue des nouveaux genres et
espèces qu'il a découverts au Cap de Bonne-Espérance. ( Plan-
tarum Capensium species novæ. Præside Thunberg. Upsalia.
In-4°. 1824.) Il a aussi publié un autre Catalogue des nouveaux
genres et espèces qu’il a découverts au Japon. ( Plantarum Ja-
ponicarum novæ species. Præside Thunberg. In - 4°. Upsalia.
1824.) Cette dernière dissertation est accompagnée d’une figure
de Ranunculus ternatus Thunb.
200. Raprorrs DE MM. LES PROFESSEURS ADMINISTRATEURS du
Muséum d'histoire naturelle, relatifs à des ÉCHANTILLONS DE
PLANTES recueillis en 1827, au Sénégal, et aux produits de
l’'Arbre à beurre de Galam. (4nnales marit. et colon. ; oct. et
nov. 1828, p. 590.)
Les échantillons de plantes recueillis par M. Leprieur, phar-
macien de la marine, et renfermés dans la première caisse,
étant arrivés au Muséum dans un fort mauvais ctat de conser-
vation , MM. les professeurs indiquent les précautions à pren-
dre, de la part des voyageurs, pour éviter, la perte des objets
précieux. Ces précautions consistent à imbiber les plantes d’une
solution alcoolique de sublimé corrosif.
Dans une seconde caisse, M. Leprieur avait envoyé différens
produits de l'arbre à beurre de Galam, vulgairement nommé
Illipé butyreux (1). Les produits qui consistent en graines, feuil-
les , écorces et bois ont été analysés par M. Vauquelin, qui en
donne les résultats. Le beurre s’obtient de amande des graines,
et possède des propriétés particulières, quoiqu’ayant une cer—
taine analogie avec le beurre de Cacao, G>.N:
201. HERBIER DE M. Brrozr.
La ville de Novare avait offert à l’Académie roy. des scien-
ces de Turin, l’herbier de feu le professeur de botanique Biroli,
de Novare, qu’elle avait recu en don des héritiers de ce pro-
(3) C’est probablement l'Elais guineensis (G...N.).
266 Botanique.
fesseur. La classe des sciences physiques et mathématiques de
l’Académie, en acceptant ce don avec reconnaissance, a déli-
béré d'offrir à la ville de Novare la collection entière des
volumes de ses mémoires, avec ceux qu’elle publiera à avenir,
et une des médailles d’or qui rappellent sa fondation. ( Journal
de Savoie ; 8 mars 1828.)
202. SOCIÉTÉ MÉDICO-BOTANIQUE Dx Lonpre:. Séance du 11
avril 1828.
- Le secrétaire donne communication des dons recus depuis
la dernière assemblée, Dans le nombre de ces présens , se trouve
un catalogue manuscrit de l’Herbier de la Compagnie des In-
des orientales, dont les plantes ont été recueillies par M. Rott-
ler, de Madras, avec la description de plusieurs espèces nou-
velles, et un dessin in-folio du Mepenthes distillatoria , Vun et
l'autre objets offerts par Sir A. Johnston; une collection de
graines de Ceylan, parmi lesquelles on remarque celles de l#y-
Peranthera morinsa, du Cassia senne ; du Diospyros calaman-
der, du Citrus decumana , etc., présentée par R. Morris, écuy. ,
auteur de la Flora conspicua ; Vouvrage ayant pour titre :
Plinii secundi Historia mundi, Erasmi editio.|{n-fol. Bas. 153b),
donné par M. Yosv, secrétaire.
M. Yosy fit ensuite lecture d’une notice communiquée à la
Société, et intitulée «sur les différences spécifiques qui exis-
tent entre le Melaleuca leucadendron et le M. Cajuputi, par feu
W. Roxburgh et par H. T. Colebrooke, ; ouvrage orné de deux
superbes dessins coloriés de ces plantes. Cette notice contient
une description complète des deux espèces de #elaleuca , les-
quelles, jusqu'à l'année 1809, n'avaient été considérées que
comme de simples variétés, et indique en quoi consiste cette
différence spécifique, et d’après quelles bases on l’établir. Cet
objet avait fixé, pour la première fois, l'attention des auteurs
de la Pharmacopée de Londres. La Société se proposait d’insé-
rer dans son journal ce mémoire et plusieurs autres ouvrages de
cette espèce, accompagnés de gravures exécutées par M. So-
wérby, d’après les dessins mentionnés ci-dessus, l'un desquels
(celui du M. Cajuputi) fat fourni par la Compagnie des Indes
orientales, et l’autre par M. Colebrooke.
Le lieutenant, M. C. Friend , de la marine royale, de retour
Botanique. 267
de Demerara, annonce qu'il a, conjointement avec le doc-
teur Hancock, formé sur les lieux une collection considérable
d'échantillons qu’il se propose d'offrir à la Société. ( 4tAc-
nœum ; 18 avril 1828.)
203. VoyacE DE M. BÉLANGER, DANS L'INDE.
Nous avons entretenu nos lecteurs de la mission de M. Bé-
langer dans l’Inde. Nous espérons qu’ils ne liront pas sans in-
térêt un tableau fort abrégé des résultats botaniques qu’il a ob-
tenus, en attendant que ce jeune voyageur, qui est sur le point
de revenir en France, en rende lui- même un compte détaillé,
Ces renseignemens seront, de même que l’article inséré dans le
Moniteur du 29 novembre 1828, extraits des lettreset journaux
de M. Bélanger.
On sait qu’il s’est rendu parïterre à Pondichéry, avec le vi-
comte Desbassyns, nommé commissaire ordonnateur de nos
établissemens dans l’Inde. Parti de Paris, le 9 janvier 1825 , il
a traversé , pour arriver à sa destination, l’Autriche, la Hon-
grie, la Transylvanie, la Moldavie, la petite Tartarie, le Cau-
case, la Géorgie, l'Arménie, la Perse, et s’est embarqué à
Bouchir pour achever son voyage par mer.
- Ce fut vers la mi-mars, au milieu des neiges du Caucase, des
dangers de tous genres, des angoisses auxquelles est en proie le
voyageur dans ce pays inhospitalier, que M. Bélanger vit le
premier développement de la végétation, et cueillit, entr'au-
tres , le Crocus retidulatus. Mais, à mesure que les montagnes
s’abaissèrent, il fit une moisson plus abondante dans les vallons
et les plaines, qui lui offrirent des Hellebores , des Cyclamen ,
des Leucoium, des Primevères, des Scilla, des Stellaires, etc...
Cependant, au commencement d'avril, la végétation autour de
Tiflis était encore fort peu avancée. Il eût fallu, pour faire de
riches herborisations, s’enfoncer à 10 ou 15 lieues de là, dans
l’Imérétie, pays très-boisé et très-humide, ou pénétrer dans les
montagnes de la Géorgie; mais alors il se fût exposé, d’un
côté, aux fièvres intermittentes produites par cette humidité,
qui rend la végétation si belle; de l’autre, aux attaques des
Circassiens. Il ne récolta, dans la Géorgie et l'Arménie, qu’une
centaine de plantes.
La Géographie botanique se nourrit des plus petits détails,
268 Botanique. N° 203
quand ils présentent un point de comparaison. Cette petite col-
lection se partageait ainsi qu’il suit : Fougères, 1; Graminées,
1; Cypéracées, 2; Liliacées, 6; Iridées, 2; Orchidées, 1; Po-
lygonées, 2 ; Primulacées, 4 ; Véronicées, 4; Labiées, 4 ; Scro-
fularinées, 1; Solanées, 1; Borraginées, b; Apocynées, 1;
Composées, 4; Renunculacées, 5; Papavéracées, 4 ; Crucifè-
res, 4o ou bo; Capparidées, 1; Géraniées, 1; Malvacées, 1;
Caryophyllées, 2; Légumineuses, 6; Euphorbiacées ; 3; Coni-
fères , 1. ‘
La famille des Cruciféres fournit, comme on voit, presqu’au-
tant que les 24 autres familles, ce qui prouve, ainsi que nous le
savions déjà, que les efflorescences salées , si communes dans
ces pays, lui sont plus favorables qu’à aucun autre.
M. Bélanger n’augmenta pas beaucoup ses collections à Tau-
ris, Où il fut attaqué d’une fièvre inflammatoire ; mais il en fut
dédommagé en se rendant à Téhéran, et il recueillit plus de
300 espèces, obligé toutefois d’herboriser presqu’au galop, le
sabre au côté, le poignard à la ceinture, et toujours sur le qui
vive. Quel prix a pour le voyageur une plante ravie dans de pa-
reilles circonstances ! Dans le riche herbier du botaniste séden-
taire, ce n’est qu’une espèce de plus.
Notre voyageur ne donne aucun détail sur ses observations
à la côte de Malabar; il arriva à Pondichéry vers la mi-avril
1826. Ses premiers soins furent consacrés au défrichement de
36 arpens pour y établir le jardin botanique, dont il avait été
nommé directeur.
Au mois de janvier 1827, il alla visiter les montagnes de Geu-
gé et de Tirnomallé. Il y observa le beau Nelumbo, le Paspa-
lum pilosum Roxb., l'Hibiscus cannabinus, Ve Cytisus Cajan
(Pois d’Angole), beaucoup d’acacias, l’Achyranthes obtusifolia,
des Liserons, des Dolichos , les Plumbago zeylanica, Asclepias
vomiloria, Justicia paniculata, Cissampelos paretroides, Garde -
nia latifolia, Nerium tinctorium , Euphorbia antiquorum et ne-
rifolia (qui acquiert une élévation de 40 pieds, avec un diamè-
tre de 10 pouces), Strychnos nux vomica, Gmelina asiatica ,
Santalum album , Excæcaria agallocha ; enfin, 130 espèces de
plantes vivantes, et 100 en graines, dont 4o sont utiles en mé-
decine ou dans les arts; et les autres sont des végétaux d’orne-
meut,
Botanique. 269
Un voyage à Madras enrichit notre voyageur de beaucoup
d'objets curieux dans différens genres; mais le suivant fut le
plus riche de tous. M. B. s’embarqua sur la Chevrette, le 1°°
oct. 1827, visita une seconde fois Madras, où il se procura des
boutures de Baobab, ainsi que des graines d'arbres utiles pour
la plantation des routes et pour les propriétés particulières ; et
de là il se rendit à Calcutta, où il fut accueilli avec distinction
par les autorités anglaises et par le D° Wallich, si avanta-
geusement connu par ses publications sur les végétaux des In-
des. Indépendamment des plantes sèches pour son herbier, il
fit expédier à Pondichéry, 12 espèces d'arbres pour la planta-
tion des routes, 18 fournissant du bois de construction, 18
arbres fruitiers, 15 espèces de plantes alimentaires, 25 précieuses
par leurs qualités médicales, le riz des hauteurs, dont la cul-
ture n’exige presque pas d’eau, le nil-bodi ou indigo d’Agra,
etc., etc. En tout, plus de 300 espèces vivantes, 250 espèces de
graines, et 4,000 pieds de cannes pour être cultivés dans la
colonie.
De Calcutta, M. B. passa au Pégu, terre presque vierge
pour les naturalistes européens, où les Anglais venaient de faire
des découvertes importantes. Il décrira quelque jour les émo-
tions dont il fut saisi à la vue de la magnifique végétation qui
! couvre les bords du sinueux Irawaddi. Nous devons nous bor-
ner ici à enregistrer par ordre les faits principaux dont il nous
a fait part. Il employa dix-huit jours à parcourir les bois et les
marais; 220 espèces d'arbres vivans, tous utiles comme bois de
construction , dans les arts , l'économie domestique etc.; 200
plantes pour son herbier, dont plusieurs sont nouvelles; une
grande quantité de matières colorantes, furent le fruit de ses re-
cherches; et il consacra autant de nuits presqu’entières à la
mise en ordre de ses collections botaniques, zoologiques et au-
tres, de ses catalogues, notes etc.
Les fatigues extraordinaires qu’il avait essuyées, lui occasio-
nèrent, à son retour, une violente inflammation au foie. Près de
deux mois s’écoulèrent dans des alternatives de rechutes et de
convalescence. Il n’était pas encore rétabli, lorsqu'il partit pour
Java. Ce dernier voyage, également très productif pour la zoo-
logie, lui procura 400 plantes sèches, 200 espèces vivantes pour
le jardin de Pondichéry, parmi lesquelles figurent surtout les
270 Botanique.
arbres si recherchés de l’Archipel indien, enfin, 60,060 boutures
de cannes que le gouvernement se PRES de distribuer aux
planteurs de la colonie.
Nous termincrons cet article par le tableau én masse des ré-
sultats de tous genres obtenus par M. B., depuis le 9 janvier
1825 jusqu’en juillet 1828, dans son grand voyage de Paris à
Pondichéry, et dans les quatre autres.
Environ 3,000 plantes sèches recueillies en Perse, sur la côte
de Malabar et dans les autres pays qu’il a visités; la disposition
et la plantation du jardin botanique; plus de 1000 plantes vi-
vantes et plusieurs centaines de graines plantées ou semées dans
ce jardin; 60 ou 80,000 plants ou boutures de cannes; des
journaux fort détaillés de ses voyages et de ses opérations; eti-
vois faits 1° au Muséum d'histoire naturelle : deux collections
de poissons dont une du Gange, cinq collections de graines, une
collection zoologique comprenant plusieurs centaines d'oiseaux,
de crustacés, mollusques etc. 2° A la Société asiatique : deux
petites statues de Bouddha en pierre dure, provenant du temple
du pays des Birmans, et mn dictionnaire birman-anglais ; im-
primé à Calcutta en 1826, et qui n'existait pas encore en France.
3° A la bibliothèque du Roi: deux manuscrits en langue Pali,
dont le plus précieux est un des livres sacrés des Bouddhistes.
Un bâtiment qui n’est pas encore arrivé en France, quoiqu'il
soit parti de Pondichéry avant la Cevrette, qui a ramené vers
la mi-octobre le vicomte Desbassyns, apporte d’autres eol-
lections de M. B., sur lesquelles nous n’avons point de rensei-
gnemens. Nous pensons que ce sont des objets provenant du
Pégu et de Java.
Ce que nous venons de dire suffira pour donner une idée du
zèle de M. Bélanger, et faire naître le désir de le voir bientôt
communiquer au public le fruit de ses nombreuses découvertes
et de ses observations. Auc. Duvau.
204. LIVRES D'OCCASION A CÉDER.
Turner. Historia fucorum, 3 vol. et 8cah. Prix originaire, 16
livres sterling, cédé pour 13 liv. st.
Hooker. Monographie des Jungermannes L'AERRrEE pri
orig. 8 liv. st., cédé pour 7 liv. st.
Dirtwyx, British Confervæ, Prix 5 liv, st, au lieu dé #
Zoologie. 271
Dumenius, Historia muscorum (Oxford 19711). Prix 4 liv. st,
au lieu de 6. c
S’adresser à la Direction du Bulletin.
Buzzranp. Herbier de la France; dictionnaire de botanique,
histoire des champignons et des plantes vénéneuses et suspectes
de la Frañce. 7 volumes in-fol., ornés d’un nombre considéra-
ble de figures coloriées. 11 ne reste plus que 25 exemplaires de
cet ouvrage, dont le prix est de 400 fr. lexemplaire.
S’adresser à Paris, chez Béchet jeune, libraire, place de l'É-
cole de médecine.
ZOOLOGTE.
209. À INTRODUCFORY LECTURE ON THE STUDY OF ZOOLOCGY. —
Introduction à l'étude de la zoologie. Cours fait à l'institution
littéraire et scientifique de Bath; par H. Woops , Esq. In-8°
de 92 pag. Bath, 1827.
206. REMARQUES SUR LES COUPES DU SYSTÈME NATUREL DES ANI-
maux, et sur la manière de fixer leurs caractères; par M. F.
Boïé, de Kiel.(Zsis; Tom. XXI, cah. 3 et 4, 1828, pag. 351.)
L'auteur propose une nouvelle manière d’établirles caractères
des genres, des familles, des ordres, des classes ct des embran-
chemens du règne animal. L'expérience a prouvé, dit-il, qu'il est
très souvent impossible d'indiquer pour les coupes supérieures
du système , des caractères applicables à toutes les espèces ; on
est forcé, par ces caractères, d’exclure d’un groupe des espèces
- qui lui appartiennent cependant; ou bien, si on ne les exclut
pas , les caractères cessent d’être applicables à toutes ces
espèces. M. Boïé pense donc que le mieux serait de re-
noncer aux caractères rigoureusement applicables à toutes les
espèces d’un genre ou d’un groupe supérieur, ét de choisir des
caractères en nombre impair, sous la condition que la présence
de leur cé dans une espèce ou un genre, décidera de la
place qu'on lui assignera dans le système.
L'auteur pense que ce procédé serait applicable à toutes la
branches de l’histoire naturelle. Son utilité consisterait à rendre
superflu l'emploi d'un système artificiel à côté de la méthode
“
272 Zoologie.
naturelle, de faciliter la recherche des espèces anomales et
d'empêcher l'établissement de genres artificiels fondés sur une
espèce unique.
M. Boïé trouve que cinq courtes phrases caractéristiques
peuvent suffire à faire distinguer une coupe quelconque du sys-
tème naturel. Si trois ou plusieurs d’entr’elles sont äpplicables
à une espèce, c’est une preuve qu’elle doit appartenir au groupe
en question; s’il n’y a que deux caractères concordans, ou
moins encore, il faut la ranger dans un autre groupe. Ce pro-
cédé est appliqué par l’auteur aux Mammifères, aux Oiseaux et
Reptiles, Nous allons choisir les Mammifères pour exemple.
I classe. MamMmiFÈRES.
Caractères. 1° animaux vertébrés revêtus de poils; 2° ayant
un conduit auditif ouvert au dehors; 3° des mamelles ; 4° des
orifices à part pour la génération ; 5° des yeux couverts par une
paupière supérieure.
1° ordre. QUADRUMANES.
Caractères : 1° mammifères revétus de poils; 2° ayant des
mamelles thoraciques seulement; 3° 4 mains; 4° des parties
génitales libres; 5° des ongles applatis aux 4 mains.
Famille des P/atyrrhins.
Caractéres : 1° queue préhensile, nue à la pointe; 2° des on-
gles en griffes aux extrémités; 3° le pouce opposé aux autres
doigts; 4° les cuisses couvertes de poils en arrière; 5° les na-
rines distantes,.
Genre Jaccaus Geoffr.
Caractères : Pélage roussâtre ou noirâtre avec des marques
blanches; 2° anus nu ; 3° de longs pinceaux de poils à côté des
oreilles ; 4° taille d’un écureuil; 5° oreilles nues.
Genre Minas Geoffr.
Caractères : 1° pélage noir, marqué de couleur de rouille,
queue de couleur unie; 2° poils du front et du contour de la face
alongés; 3° oreilles semblables à celles de l’homme; 4° front
proéminent; b° queue à poil plus rare que celle des Zacchus.
S. G. L.
207. VOYAGE AUTOUR DU MONDE, EXÉCUTÉ PAR ORDRE DU ROI Sur
la Corvette la Coquille; par M. L. J. DuPERREY. — ZO0O0LOGIE,
par MM. Lzssox et Ganwor. Livr. VIII* et IX° ( Voy. le Bul-
letin; Tom. XV, n° 90.)
Zoologie. ‘273
Le texte de ces deux nouvelles livraisons contient la suite du
chapitre 5°, consacré sux Observations générales sur l'histoire
natupolle des contrées visitées par la Coquille, observations
pleines d'intérêt, et qui forment, pour chaque île ou pays visité,
un tableau, plein de mouvement, de l'aspect et des productions
les plus caractéristiques de ces contrées. Nous ferons con-
naître avec quelques détails ces tableaux , dans un prochain
article.
Les planches offrent 1°, Livr. VIIL*, les Muscicapa chalybeo-
cephalus, Enado, et Toitoë Lesson; le corbeau vieillard, Cor-
vus senex Lesson; le Talégalle de Cuvier , Talegallus Cuvieri,
Lesson; le Puffinure de Garnot, Puffinuria Garnotii, Lesson,; la
Sarcelle des Malais, {nas Radjah Lesson.
2° La IX° Livr. comprend le Triodon Macroptère, Triodon
macropterus , Lesson; le Couscous à grosse queue, fem., Cuscus
macrourus Lesson; l'Icthyophis tigré, Zckthyophis tigrinus Les-
son; le Cassican de Quoy, Barita Quoyt Lesson ; les Muscicapa
‘inornatq et guttula, Lesson; et le Pyrrhula Telasco Lesson ;
l’Uranoscope kouripoua, Uranoscopus kouripua Lesson. D.
208. FAUNE FRANÇAISE Où Histoire naturelle, générale et parti-
cuhière des animaux qui se trouvent en France, etc. XIX livr.
Texte, Mammireres; par M. DEsmaresr. In-8° de 80 p. ( For.
le Bultet. Tom. XVI, n° 85.)
Cette livraison comprend les Carnassiers appartenant aux deux
familles des Cheiroptéres et des Zasectivores, ainsi que la plupart
des Carnivores.
On concoit que, pour la presque généralité de ces animaux,
nous n'avons aucune observation nouvelle à faire valoir, ils sont
presque tous trop anciennement connus pour offrir quelques par -
ticularités marquantes. Mais nous ferons remarquer que chaque
espèce est traité d’une manière convenable dans le plan dé l’ou-
vrage; que les descriptions, dues à une plume exercée, sont com-
paratives et bien caractérisées, que la synonymie n’y manque
jamais, et que les auteurs cités sont choisis avec soin. Enfin l’au-
teur a su se borner, dans le choix des observations relatives aux
mœurs, de manière à donner les faits les plus importans, les
plus curieux , sans dépasser les bornes nécessaires. M. Desma-
rest n’adopte point la distinction de Bechstein entre les Vesper-
B. Towe XVI, 18
274 Zoologie.
tilio murinus et myotis. Nous signalerons l’article du Desman-des
Pyrénées, Mygale pyrenaica, espèce rare et l'unique de France,
dans un genre où l’on n’en cônnaît encore que deux espèces...
La livraison de planches renferme des papillons, des coquil-
les et des oiseaux. EF.
209. HISTOIRE NATURELLE GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE des Mam-
mifères et des Oiseaux découverts depuis 1788 jusqu’à nos
jours; par M. R. P. Lessow. ( Complément aur œuvresde Buf-
Jon ) Tom. 11. Races humaines. In-8° de vr et 44h pag., avec
2 livr. de planches. Paris 1828; Baudouin frères. *
Le premier volume de cet intéressant ouvrage a été annoncé
dans le Bull, Tom. XIV, n° 325; le 2°, qui vient de paraître, est
consacré à l’histoire naturelle de l'homme. Dans un premier cha-
pitre intitulé : Considérations générales sur les variétés de l'espèce
humaine qui habitent l'Océanie, la Polynésie et l'Australie, M.
Lesson a réuni tous les faits recueillis par lui dans le cours
d’une longue campagne, et il présente un tableau vraiment
neuf des peuplades au milieu desquelles il a vécu, et cela, non
pas d’après les relations des voyageurs, mais d'après ses propres
observations. Ces considérations générales servent d'introdue-
tien aux détails plus complets qui sont consacrés à chaque peu-
ple en particulier.
Pour mieux faire apprécier les modifications que le elimat et
les latitudes ont apportées dans les caractères physiques des
races qui y ont été soumises, l’auteur commence par présenter
un apercu sur les îles du grand océan, et sur l’ensemble de leurs
productions naturelles; puis 1l parle des races humaines qui ha-
bitent ces îles, et qui sont : les Malais, les Océaniens, les Caro-
lins ou Mongols-Pélagiens, les Papous, les Tasmaniens, les Al-
fourous-Endamènes et les Australiens.
Des détails anatomiques relatifs aux cranes de quelques-uns
des peuples dontil est question, un tableau comparatif des pro
portions que présentent ces crânes, et un autre tableau relatif
aux dimensions de quelques-uns de ces naturels, terminent l’in-
troduction.
Le reste du volume offre une série de mémoires sur plusieurs
variétés des races humaines, savoir : sur les Araucanos, les Pa-
tagons, les Esquimaux, les Péruviens, les Pomotous, les O-Taï-
tiens, les Nouveau-Zélandais, les Routoumaïens et les Caro-
Zoologie. 275
lins ou Mongols-Pélagiens, comprenant les naturels de l'archipel
Gilbert, des îles Sydenham, Henderville, Woodle, Oualan, Mac-
Askill, Duperrey, Hogolous, Tamatam et Satahoual. La lecture
des nombreux détails sur la constitution physique, les habitu-
des, les mœurs et la langue de ces peuples sera utile, non seule-
ment aux hommes qui cultivent spécialement la science, mais
aussi attrayante et instructive pour les gens du monde.
Les deux livraisons de planches qui accompagnent ce second
volume offrent les figures des animaux suivans : l’Antilope lai-
neuse, le Spermophile de Franklin, le Chlamyphore tronqué,
la Genette-Lisang, le Chien sauvage de Sumatra, l’Antilope à
cornes fourchues , la Marmotte de Richardson, la Marmotte
de Hood, la Baleine franche, le Rorqual du nord, le Delphino-
rhynque couronné, leDauphin de Bory, leLamanitin d'Amérique,
le Dugong des Indes, le crâne du Dugong des Philippines, le
Dauphin à sourcils blancs, le Dauphin cruciger , le Narwhal-Li-
corne, le Diodon de Desmarest et l’'Hyperoodon de Honfleur.
S. G. L.
210. RÉSUMÉ DE MammaLoc1E ou d'histoire naturelle des Mam-
mifères; par M. Meyranx, D. M. P. Grand in-32, papier vé-
lin, avec atlas de 48 pl.; prix 7 fr. fig. noir. et 10 fr. 50 ce. fig.
col., faisant partie de l’ÆExcyclopédie Portative dirigée par M.
Bailly de Merlieux. Paris, 1828; rue du Jardinet.
La science proprement dite, n’a presque rien à gagner avec
les résumés d'histoire naturelle, les manuels, etc.; mais ce
genre de livres la popularise parmi un grand nombre de
lecteurs quine voudraient point en faire l’objet d’une étude
longue, et ardue. Sous ce rapport, ces livres rendent un
véritable service; et le succès de librairie que plusieurs ont
eu, met cette vérité dans tout son jour. On ne doit donc
s'attendre, dans le Résumé de mammalogie, à rien de neufsur
les mammifères; aussi l’auteur s’est-il borné à adopter sans dis-
cussion les idées de quelques naturalistes de lépoque;etila res-
serré dans son petit volume les traits les plus saillans des carac-
tères zoologiques. Mais nous ne laisserons pas de remarquer,
toutefois, que l'ouvrage qui a fourni le plus à M. Meyranx, non-
seulement n’est pas cité, mais qu'il a évité même d’écrire le nom
de l’auteur, C’est ainsi qu'il attribue à MM. Quoy et Gaimard,
18.
=
276 Zoologie.
une découverte qui a été publiée’par M. Lesson, savoir: rite
Chauve-souris ont un flux menstruel etc. +
Un très grand nombre de fautes déparent ce volume. Il nous
est impossible d'en accuser la typographie parce qu’elles se
trouvent répétées plusieurs fois, et en français aussi bien qu’en
latin. Tels sont : p. 129 Clæno, pour Cæleno, Mermops pour
Mormoops, Desnodris pour Desmodus, Aulæcoduspour Aulaco-
dus, Laccomys pour Saccomys, Delphinopterus pour Delphinap-
terus, ete. Le genre Physeter est répété deux fois; on y trouve
aussi plusieurs doubles emplois ; ainsi la Taupe étoilée est ajou-
tée aux Taupes, tandis que le Condylura cristata est la même
chose, etc.
L'exécution de l’atlas et le choix des animaux sont de beau-
coup supérieurs au texte. Lx.
211. DESCRIPTION D’UNE MACHOIRE INFÉRIEURE D'ANTHRACOTHE-
niv, trouvée dans les grès tertiaires de la Limagne; par MM.
l'abbé Crorzer et JOBERT ainé. !
Avant la découverte de ce fossile, on ne connaissait encore
sur la mâchoire inférieure de la plus grande espèce d’Anthraco-
therium, que les Geux dernières molaires. Les auteurs décrivent
les deux branches complètes. Il y a 6 molaires de chaque côté,
une canine et 3 incisives, en tout 20 dents.
Les trois premières molaires sont à un seul lobe, oblongues,
d'avant en arrière, pointues, tranchantes au bord antérieur, ap-
platies du côté opposé et couvertes d’aspérités qui forment à la
face interne une espèce de bourrelet assez régulier. La 1°°.estla
plus petite, et la 3° a plus d'épaisseur que les deux autres; la 2°
et la 3° ont la même longueur. La 4° molaire est fort usée, on
voit cependant qu’elle ressemblait à la 5°, c’est-à-dire qu’elle
avait deux paires de pointes bien distinctes.
La 5°, plus grande que la précédente, est aussi très-usée; elle
a en arrière un petit talon qu’on retrouve dans celle que M. Cu-
vier a décrite. (fig. 2, pl. 80.)
de sa fig. 2, pl. 80. Un sillon descend obliquement dans la pointe
Enfin la dernière a deux paires de pointes pyraridales,etun fort
tubercule en arrière; celui-ci est bifide, comme l’a dit M. Cuvier
de ce tubercule, et va en s’abaissant vers le côté interne; un au-
tre, plus profond, se termine à la base de la 2° pointe externe;
entre les deux est une arête mousse, qui se relève contre cette
Zoologie. 277
pointe et se confond avec le bord. La table des pointes externes
produisait, par l'usure, des figures de croissant. Les 4 pyramides
antérieures sont d’ailleurs exactement semblables à celles de la
dernière molaire que M. Cuvier a décrite. (3° vol. , pag. 399.)
La canine, d’une forme conique, un peu coudée et comprimée
vers la base, a, comme dans le cochon, la pointe dirigée en de-
hors; la racine se fermait complètement lorsque l'animal avait
acquis tout son développement.
Les incisives sont couchées dans leur longueur sur un plan
presque parallèle à la table des molaires. Les quatre premières
sont un peu carrées comme celles du cheval , mais plus droites
et plus alongées; les dernières ont une forme différente, la
partie émaillée est plus large et plus aplatie en dessus ,ily a,
aux bords interne et externe, un rebord saillant de chaque
côté.
La branche montante est très large, son bord inférieur des-
cend plus bas que dans les Anoplotherium etles Palæotherium ;
le condyle parait plus arrondi et moins large transversalement
que dans aucune espèce de Pachyderme , si on en excepte l'Élé-
phant. L'apophyse coronoïde forme le bec en arrière comme
celle de l’Anoplotherium; mais elle est située plus en avant, à peu
près comme chez les Palæotherium. La branche est épaisse au-
dessous de la racine des dents et aplatie à la face interne; elle
se renfle, au contraire, à la face externe, vis à vis la première
molaire, se resserre vers la quatrième, et se renfle de nouveau,
pour produire au dessous de la seconde et de la troisième, une apo-
physe très remarquable, qui descend beaucoup plus bas que le
bord inférieur. Il est probable que cette protubérance servait à
retenir les attaches des muscles qui meuvent les mächoires.
Les lignes de chaque série des molaires opposctes forment
entr’elles un angle très petit (d'environ 10 degrés); les premières
sejettent un peu en dehors, et les postérieures sont inclinées en
dedans : ce qui prouve que le plus grand écartement des bran-
ches, en arrière, avait lieu vers le bord inférieur.
Pour donner une idée des proportions de cet ancien quadru-
pède, il suffira de dire que les molaires occupent 4° de moins
que dans l'Hippopotame, et environ deux fois plus d'espace que
dans le Tapir.
« En résultat, le plus grand des Anthracotherium connus se
rapprochait du Rhinocéros ct du Daman par les croissans sim-
278 Zoologie.
ples de ses molaires inférieures; il avait, par lenombre et la dis-
position de ses incisives, quelques traits de ressemblance avec le
Cochon, tandis que l’apophyse située au côté externe de l'os
maxillaire inférieur, et la direction de la branche montante,
semblent indiquer une espèce de passage à l'Hippopotame. C’é-
tait donc un véritable Pachyderme ; contemporain des Anoplo-
therium, des Lophiodon, des Palæotherium, c'était un des
plus grands animaux de l’époque tertiaire; il vivait sur le bord
des grands lacs, où se sont déposées les formations qui nous ont
conservé ses dépouilles, avec un grand nombre d’autres que nous
ferons connaître par la suite.
Étudier avec persévérance ces monumens d’un ordre de
choses qui n’est plus est une tâche pénible, mais c'est refaire
page à page l’histoire mystérieuse de ces temps antiques sur
lesquels les traditions ne peuvent rien nous apprendre. Ces
débris précieux sont les anneaux épars d’une chaîne d’'évé-
nemens dont un jour, peut-être, on rétablira la succession.
Jusques là, ils nous font du moïns connaître une multitude
d'êtres qui viennent se ranger dans les classifications zoologiques;
ils établissent d’un genre à l’autre des passages moins rapides,
et nous montrent ainsi quelles variations les formes organiques
peuvent subir, sans que les conditions de la vie cessent d’être
remplies. PS3.
212. SyxsremA Avium; auctore J. WAGLEr. Pars prima. In-8° à
2 col., petit-texte. Stuttgart, 1827. (Voy. le Bullet. ; Tom.
XIV, n° 391.)
Les découvertes sans nombre qui viennent de toute part en-
richir l'Histoire naturelle, l'élan imprimé à tous les esprits qui
se portent vers l'étude des sciences d'observation, nécessitent
de temps à autre des révisions générales des genres et des es-
pèces des êtres, et un classement méthodique, capables de
les montrer dans de justes rapports. Mais telle est l’immensité
de la matière, que ces tableaux sommaires, nommés species, par
les nombreuses recherches qu’ils nécessitent, sont de la plus
haute difficulté. En ne nous occupant ici que de l’ornithologie,
personne, depuis Gmelin et Latham, n'avait osé entreprendre
une telle tâche. On se bornait à publier de ces vastes recueils
de figures peintes avec le plus grand soin ; on imprimait des re-
cherches isolées, des monographies , des articles de dictionnai-
res; mais les naturalistes les plus zélés semblaient effrayés du
Zoologie. 279
travail colossal que nécessitait une révision des espèces, des va-
riétés et des âges des Oiseaux. M. Wagler n'a point reculé de-
vant les obstacles de son entreprise, et le premier volume de
son Species, qui vient de nous parvenir en France, légitime
son heureuse audace. M. Wagler ne s’est pas toutefois astreint
à suivre un ordre méthodique : il a traité des genres, plus ou
moins nombreux en espèces, suivant qu'il pouvait en étudier
plus fructueusement les individus, et ces sortes de monogra-
phies de genres, sans liaison entr’elles en ce moment, sont des-
tinées à être réunies, lorsque l'ouvrage sera terminé, par un
tableau systématique que présentera l’auteur, où le manque de
pagination fournira aussi l'avantage de suivre, dans l’arrange-
ment définitif, la méthode qui conviendra le mieux à lacqué-
reur du livre,
Les genres traités dansce premier volume sont les suivans :
Toucan; Aracari; Pic; Picumne; Pluvier; Coureur; Mano-
rhine (qui répond aux Philémons de M. Vieillot ); Pastor ;
Étourneau ; Paradisier; Rolle; Eurylaime; Musophage { Phi-
mus , Spelectos) ; Épimaque ; Huppe; Tantale; Cicogne; Cep-
phus; Palamède; Grue; Corace; Colombe; Tinamou, Méga-
pode, Ibis, Corheau, Pie, etc., ete. Les descriptions sont rédi-
gées avec beaucoup de soin, et accompagnées d’une synonymie
éteudue; mais telle est la rapidité des découvertes de chaque
jour , que déjà un grand nombre d’espèces récemment décrites
auront besoin d’être placées en supplément. En étudiant sevè-
rement les Oiseaux, on devait s'attendre à de nouvelles déno-
minations, amenées par de nouvelles vues; c’est aussi ce qui est
arrivé. Mais il est juste de dire que l’auteur a été sobre de ces
noms multipliés, qui embarassent plus la marche de la science,
qu'ils ne la servent. Toutefois, le petit nombre de ceux qu'il a
proposés ne nous parait pas à l’abri du reproche; et nous ne pen-
sons pas qu'on doive admettre de prime-abord ses genres Pas-
tor, Lypornix, Nothura, Notherodius , etc.
Le Systema avium est appelé à devenir un des livres indis-
pensables de lornithologiste, et nous lexaminerons plus en dé-
tail. LEssox.
213. ORNITHOLOGIE PROVENCALE , Où Description, avec fig. co-
lor., de tous les oiseaux qui habitent constamment la Pro-
vence où qui n’y sont que de passage, etc.; par Pol. Roux.
280 Zoologie.
In-4°. Livr, 1 à 42. Marseille, 1825-1828; Camoin frères.
( Voy. le Bullet.; Tom. XV, n° 106.)
Nous pouvons dire, après avoir parcouru l’intéressant recueil
d'ornithologie de M. Roux, que cet auteur remplit pleinement
ce qu'avait promis son prospectus, Les planches sont bien des-
sinées, et les couleurs des espèces figurées sont en général ren-
dues avec une grande exactitude. Un certain nombre de plan-
ches sont consacrées à représenter des nids et des œufs.
Le texte qui accompagne chaque livraison devient intéres-
sant par les détails sur les mœurs et les habitudes des diverses
espèces dont l’auteur a donné la description.
Dans un avant-propos, l’auteur indique l'esprit dans lequel
il a composé cet ouvrage, les vues qui l’ont guidé et les écueils
qu'il a voulu éviter. M. Roux a fait ses efforts pour décrire
exactement les oiseaux dont il fait mention, de manière à distin-
guer le mâle de la femelle, et le jeune âge, sous leurs différen-
tes livrées. Il parle de leurs mœurs, de leur accouplement, de
leur nid, de leurs pontes, de leur chant, de leurs migrations, des
époques auxquelles elles s'effectuent en Provence, de la duréeet
du passage des circonstances où il n’a lieu qu’accidentellement.
M. Roux à donné la préférence à la méthode de M. Vicillot ,
pour le classement de ses espèces ; il a cependant adopté quel-
ques-uns des genres nouveaux de M. Temminck, et des suus-
genres de M. Cuvier. Il s’est attaché à citer exactement la syno-
nymie de MM. Temminck et Vieillot.
A la fin de son ouvrage, M. Roux donnera l'explication de
toutes les espèces de piéges qu’on emploie en Provence pour
prendre les oiseaux. |
Dans une/ Jntroduction assez étendue, il expose les géné-
ralités scientifiques sur l’organisation et les mœurs des oiseaux ,
et les résultats de ses observations sur les habitudes de ceux de
la Provence.
Chaque espèce offre d'abord une description Linnéenne, con-
cise et faite avec beaucoup de soin, puis une synonymie assez
complète, et enfin des observations de détail, pour compléter
la description, ou présenter sur les mœurs, les habitudes de l'es-
pèce, les détails nécessaires.
On conçoit qu'il nous serait impossible de suivre une à une
chacune de ces espèces, On ne doit point d’ailleurs s'attendre à
Zoologie. 281
en trouver de nouvelles dans une semblable collection; mais
nous dirons, d’une manière générale, que M. Roux mérite les
plus grands éloges pour son zèle ardent pour la science et pour
son activité très-remarquable dans ses travaux ; qu'il mérite
aussi la reconnaissance des savans et les encouragemens du Gou-
vernement, qui ne saurait mieux accorder ses faveurs qu'aux
hommes qui travaillent avec tant de suite et de persévérance à
enrichir le domaine de la science et, par conséquent, la gloire
nationale.
M. Roux nous paraît remplir très-bien la tâche qu'il s’est im-
posée. On conçoit à peine comment il peut suffire à produire à
la fois , outre la rédaction du texte, un si grand nombre de des-
sins ; car toutes les figures qu'il publie pour les trois ouvrages
qu'il a entrepris à la fois sont lithographiées par lui, et, nous
devons le dire, ces figures sont très- bien dessinées, et le plus
souvent coloriées avec beaucoup de vérité. Le bas prix auquel
il peut donner chaque livraison tient à ce qu'il fait beaucoup
par lui-même sans doute, et par-là c’est un nouveau titre qu’il
acquiert à la reconnaissance des savans. F.
214. HISTOIRE NATURELLE DES Orseaux-Moucues; par R. P. Les-
son, auteur de la Zoologie du Voyage autour du monde, etc.
Dédiée à S. A. R. MADEMOISELLE. 1°° livraison. Paris, 1829;
Arthus Bertrand. ( Voy. le Bullet.; Tom. XV, n° 230.)
Voici un ouvrage qui ne peut manquer d'obtenir un brillant
succès, etnous commencons par en féliciteg l'éditeur, M. Arthus
Bertrand, auauel on doit rendre la justice, qu’il met un amour-
propre bien placé à attacher son nom à de beaux et utiles ou-
vrages. Non-seulement il y consacre ses soins assidus, mais,
ce qui est non moins important, il sait y mettre les capi-
taux convenables, et c'est surtout dans les ouvrages à figures que
l’on ne peut espérer rien de beau sans beaucoup d’argent.
Comment, en effet, un ouvrage destiné à nous faire connaitre
les plus jolis, les plus singuliers de cette gent volatile qui anime
les airs et qui charme nos oreilles, n'aurait-il pas un grand
succès ? Couverts de rubis et de topazes brillans des plus beaux
effets métalliques, aussi remarquables par les formes varices que
par les ornemens, les accidens de leur plumage, les Oiseaux-
Mouches offrent d’ailleurs, dans l’histoire de leurs mœurs et de
leurs habitudes, un intérêt tout particulier; ils le disputent sous
282 Zoologie.
ce rapport aux papillons : ce sont les oiseaux des fleurs; comme
ces insectes, ils voltigent autour d’elles et se reposent à peine
sur leurs corolles. Enfin, comme l’a dit Buffon, ce petit étre si
vif, si brillant, cette charmante miniature est le chef-d'œuvre
de la nature.
Ajoutez à l’intérét qu’inspirent ces petits animaux si célèbres,
des figures qui les représentent avec une grande perfection, et
une plume habile et exercée qui les décrit et nous retrace toutes
les particularités de leur histoire, en voilà plus qu'il n’en faut
pour assurer le plus prompt débit à ce bel ouvrage.
Les deux feuilles dont se compose cette première livraison
offrent le commencement de l'introduction dans laquelle M. Les-
son rassemble toutes les observations, tous les faits généraux
qui concernent les Oiseaux-Mouches.
Les planches , exécutées sur les dessins de mademoiselle Zoé
Dumont et gravées par M. Coutant , sont coloriées dans les ate-
liers de Remond, avec autant de vérité que de talent. Elles re-
présentent cinq espèces magnifiques, l'Oëseau-Mouche Corinne,
l'O.-M. Sapho, \VO.-M. à raquettes , le Hausse-Col blanc. A
était difficile de faire un plus joli choix, il est impossible de voir
ce charmant ouvrage sans le désirer et sans l'admirer surtout.
215, OBSERVATIONS SUR QUELQUES DÉNOMINATIONS DE GENRES OR-
NITHOLOGIQUES ; par C. GLocer. { Notizen aus d. Gebiete der
Natur u. Heilkunde ; mars 1827, n° 348, p. 270.)
M. Gloger se plaint , et non sans raison, du grand arbitraire
qui s’est introduit dans la formation de nouveaux noms généri-
ques, en ornithologie aussi bien que dans les autres branches
des sciences naturelles. Il pense que ces noms, formés souvent
contre toutes les règles de la grammaire, ont besoin d’une ré-
forme ; ct il propose de les remplacer par d’autres, plus confor-
mes aux règles tractes par l'illustre auteur de la philosophie bo-
tanique et par Illiger. Ces nouveaux noms ont déjà été adoptés
par M. Lichtenstein , au Muséum de Berlin.
Noms vicieux. Noms proposés par l'auteur.
Céraeih NI SL. te tetes à Coronis, fém.
Monasa, Vieill.,...,,.......... Scotochuris, f. (tenebris gaudens).
Capito. Vieill....... PAPER .... Dystactes, m. (dormitor).
Coccyzus.-Nieill. SR erece pense 'COCCYEON,
Phænicophaus. Vieill............ Melias(Mris, nymphes des arbres):
Dacelo, Leach, ...., 4, 14442... Paraleyon, m.
Criniger. Temm . +). ,14. suc ue un pe, « AIRE nf
Zoologie. 283
Muscipeta, Cav..,......,:...... Terpsiphone(necando gaudens).
Tyrannus. Cuv................. Drymonax,m.(sylvarumtyrannus).
Phibalura. Vieill................ Chelidis, f. (indiquant l'analogie
è avec les hirondelles).
Plamanus Mielll..:...ivie os sie Hyas, f.
RE CN... cop ecre 1NyeHAf, Î.
Les motifs que l’auteur allègue pour plusieurs de ces change-
mens ne nous paraissent pas assez graves. Quoique beaucoup
de noms soient vicieusement formés, il ne faudrait cependant
les rejeter qu'en cas d’urgente nécessité, sous peine d’ajouter
encore à la confusion des synonymes qui surchargent déjà la
science. Une réforme partielle n’aurait d’ailleurs point de résul-
tat, et, quant à une réforme générale, c’est encore une question
de savoir si les avantages en balanceraient les inconvéniens.
S. G. L.
216. SYSTEMATISCHE DARSTELLUNG DER FORTPFLANZUNG DER
VosceL, etc. — Exposé systématique de la propagation des
oiseaux d'Europe, avec les figures de leurs œufs; par le D°
F. A. L. Turenemanx, MM. Breum et G. A. W, THIENEMANN.
1°° sect. Rapaces et Corbeaux. Gr. in-4° avec 4 pl. col. ; prix,
2 rthl. 12 gr. 2° sect. Znsectivores. Avec 4 pl. col. représentant
68 œufs. Gr. in-4° de 76 pp.; pr. 2 thal. 12 gr. Leipzig,
1826; Barth. :
217. 1. VERHANDÈLING OVER HET TREKKEN DER VOGELS. — Me-
moire sur les migrations des oiseaux de passage; par Herm.
ScaLEGEL , couronné par la Société hollandaise des sciences
de Harlem. In-8° de 162 p. ( Extrait des mémoires de cette
Société.)
218. II. MÉMOIRESUR LES OISEAUX DE PASSAGE QUI FRÉQUENTENT
LES Pays-Bas; par J. KonuNensurc. ( Van Kampen, Ma-
gaziÿn voor Wetenschappen, etc., Vol. IX, cah. 1.)
I. La Societe Hollandaise des sciences de Harlem avait pro-
posé pour sujet de prix la question suivante : Comme il règne
encore beaucoup d’obscurité et de divergence d'opinions sur les
contrées où se rendent les oiseaux de passage connus chez nous ,
la Société demande qu’on réunisse sur ce sujet tout ce que l'on sait
Par sa propre expérience, ou d'aprés les rapports des auteurs les
plus dignes de foi, Le prix, de la valeur de 150 florins, fut dé-
cerné, le 17 mai 1828, au Mémoire de M. Schlegel, dont nous
allons faire connaître le contenu. Ce travail est divisé en 5 cha-
pitres. Dans le 1°”, l’auteur expose les opinions des principaux
284 Zoologie. :
auteurs qui ont parlé des migrations des oiseaux, depuis Aris-
tote jusqu'aux temps modernes; dans le 2° chapitre, il s’agit
des migrations des oiseaux en général, et de leurs causes; dans
le 3°, l'auteur distribue les oiseaux en stationnaires (manentes),
errans { erraticæ ), et voyageurs (migratoriæ ). Le 4° chapitre
offre une revue systématique des oiseaux de l’Europe, avec l’in-
dication de leurs stations et de leurs voyages. Le 5°, enfin,
contient quelques corollaires généraux sur l’état actuel de Ja
science à cet égard, et quelques suppositions que cét état per-
met de faire.
Les oïseaux de passage de l'Europe passent en général l'hi-
ver dans l'Afrique et dans le sud-ouest de l'Asie. La plupart des
autres espèces d'Europe qu’on rencontre dans d’autres parties
du monde sont des oiseaux aquatiques ou des Échassiers, sou-
vent répandus sur toutes les parties du globe. Les oïseaux de
passage, proprement dits, vont directement du Nord au Sud,
c'est ce.que confirment les observations de Spallanzani , Hassel-
quist, Pallas, Catesby et Bartram. Forskâl énumère un grand
nombre d’oiseaux qui, d’après le rapport d’un chassetr arabe,
passent l'hiver dans le nord de l'Afrique ; mais comme il n’a pu
y joindre les noms systématiques, son rapport est de peu d’uti-
lité. MM. Hemprich et Ehrenberg ont aussi rencontré beau-
coup d’oiseaux d'Europe dans la vallée du Nil; beaucoup de
ces oiseaux se retrouvent dans la Haute-Égypte, dans la Nubie
et jusque dans l’Abyssinie. L'intérieur de l'Afrique est trop peu
connu pour que nous puissions avoir des notions certaines sur
les oiseaux qui y arrivent et qui y restent temporairement ;
mais on retrouve nos oiseaux de passage sur la côte occiden-
tale de cette partie du monde, dont le climat paraît leur con-
venir le mieux, pendant la saison rigoureuse.
Rien n’est cependant plus probable, selon l’auteur, que l’opi-
nion: que le plus grand nombre de ces oiseaux de passage habi-
tent, pendant l'hiver, l’intérieur de l'Afrique, M. Schlegel pense
que ces oiseaux, après avoir passé la Méditerranée, se distri-
buent dans le nord de l'Afrique; que la plupart des oiseaux ri-
verains et aquatiques trouvent leur nourriture sur les bords du
Nil, où beaucoup d’entre eux passent l'hiver, tandis que les in
nombrables essaims d'oiseaux de passage insectivores pénètrent
beaucoup plus loin vers le sud : les uns, qui sont venus de l'est
de l'Europe par la Grèce, remontent la vallée du Nil jusqu'aux
Zoologie. 285
montagnes de la Lune et aux bords du Niger; les autres, venant
de l'Occident par l'Italie, la France et l'Espagne, se dirigent
vers le sud-ouest, le long des bords de l'Océan jusqu’au Séné-
gal, pour se distribuer dans toute cette partie de l’Afrique oc-
cidentale. Peu d'oiseaux doivent se diriger de l'Europe dans la
partie sud-ouest de l’Asie. Les oiseaux de la pointe méridionale
de l’Afrique font aussi, en partie, des migrations aux approches
de l'hiver. Ils ne peuvent se diriger que vers le nord, mais on
n’a encore aucune observation positive à cet égard. On peut
voir, par ce que nous venons de dire, que le travail de M. Schle-
gel se recommande, non par des vues ou des faits nouveaux,
mais comme une compilation fort bien faite, et qui ne laisse
pas d’avoir $on utilité. S. G. L.
IL. L'auteur du deuxième Mémoire compare les assertions
des voyageurs et des naturalistes, et il en tire les conclusions
suivantes : La plus grande partie des oiseaux de passage, du
printemps, de l'automne et de l'hiver, dans les Pays-Bas, viens
nent des côtes et des forêts de l'Allemagne et y retournent.
2° Les oiseaux de chant et d’été viennent de l’Archipel grec, et
y retournent lorsque la température n’est plus assez douce dans
les Pays-Bas. 3° Un petit nombre d'oiseaux, entraînés par la
compagnie des autres, ou chassés par des Oiseaux de proie, ou
tourmentés par la faim, dérangent leurs habitudes, et font quel-
quefois deux migrations dans la même année. 4° Un petit nom-
bre d’autres oiseaux, séduits par la douceur de la température,
ou par l'abondance de la nourriture, prolongent leur séjour
dans les Pays-Bas, et y passent même l'hiver. D.
219. CIGOGNES AVEC DES ÉCUSSONS MÉTALLIQUES.
En 18:3, le directeur Bornemann, à Berlin, fit attacher aux
jeunes Cigognes de plusieurs nids, des écussons en laiton,
qu’on fixait sous la poitrine. Aucun de ces oiseaux n’a été revu,
et l'on n’a pu avoir d'eux aucune nouvelle qui eût indiqué
la direction qu ‘ils avaient prise. Cette année (1828) on a ré-
pété l'expérience avec des écussons en laiton recouverts d’une
couche de lacqne rouge ; peut-être réussira-t-elle mieux cette
fois, si quelqu'un de ces oiseaux est pris ou vu quelque part.
(Frorieps Notizen ; Tome XXI , n° 21, août 1828, pag. 329).
286 Zoologie.
220. NOTICES ERPÉTOLOGIQUES; par Scarecer, de Leyde. (Zsis;
vol. XX, cah. III, p. 28r). | 10
Dans ces notices, l’auteur fait la critique de la classifica-
tion des Reptiles de M. Fitzinger, annoncée dans le Bulletin,
Tom. IX, n° 302. Il annonce la publication prochaine de des-
criptions et de figures des espèces de Reptiles que possède le
Muséum royal des Pays-Bas. Enfin, il donne la liste des genres
de Reptiles tels que M. Boié les avait établis dans ce Muséum,
Cette liste a aussi été donnée dans le Bulletin , To. IX, n° 203.
221. RÉPONSE À M. ScuzeGez ET À M. WacLer; par M. Frezn-
GER. ( Zbid.; Tom. XXI, cah. 1, pag. 4).
Il s’est élevé une polémique entre MM. Fitzinger et Wagler,
au sujet de l'ouvrage du D” Spix, sur les Serpens du Brésil. II ne
nous appartient pas d'y entrer directement, d'autant moins
qu’elle roule en partie sur des reproches et des récriminations
brammaticales sur les noms des espèces et des genres établis
par ces messieurs. M. Fitzinger donne, comme supplément à
son article, des tableaux synoptiques rectifiés de ses familles
des Agamoïdes et des Vipéroïdes, et divise sa 2° tribu des Dip-
noa en 3 familles au lieu de deux. Ces familles sont les Crypto-
branchoidea, \es Amphiumoidea et les Phænerobranchoidea.
222. OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LES REPTILES observés dans
le voyage autour du monde de la corvette la Coquille ; par
M. R. P. Lessow. ( Annales des scienc. natur.; avril 1828,
pag. 269).
Ce Mémoire offre quelques détails généraux sur les Reptiles
rencontrés pendant le voyage de la Coquille , et quelques ren-
seignemens sur les habitudes et sur les limites géographiques
qui sont assignées à plusieurs espèces. L'auteur suit l’ordre des
séjours et des contrées que la Coguille a successivement par-
courues.
223. SUR LES REPTILES FOSSILES DU WuRTEMBERG; par le prof.
G. Jzcer de Stuttgardt. ( Zsis ; Tom. XXI, cah. 5 et 6; 18928,
pag. 441.) (Voy. ci-dessus, n° 132, pour la partie géologique.)
Ces Reptiles appartiennent à 3 différentes espèces de roches,
savoir :
1° Au Lias de Boll. Cette formation a fourni un Gavial, qui
Zoologie. 287
se trouve à Dresde, des restes d’Ichthyosaure que l’auteur rap-
porte aux J. communs, platyodon , tenutrostris et intermedius ?
Des ossemens d’une espèce de Geosaurus et peut-être d’un P/e-
siosaurus.
2° Au grès blanc à gros grain. Cette formation a fourni deux
Reptiles inconnus jusque là ; l’un ressemble au Gavial par la
forme de son crâne, mais il s’en distingue par la forme cylin-
drique des dents latérales de la mâchoire; l’auteur lui donne
provisoirement le nom de Cylindricodon. Le second de ces
Reptiles n’est connu jusque là que par deux fragmens de sa mà-
choire, et la figure carrée de ses dents fait proposer pour lui le
nom de Cubicodon. La famille ou le genre auquel ils doivent
appartenir recevra le nom de Pzytosaurus , attendu que la con-
formation des dents indique une nourriture de nature végé-
tale.
3° Dans une couche du schiste alumineux près Gaildorf, L’au-
teur a rendu probable l'existence de deux Reptiles ; il propose
pour le 1°° le nom de Mastodon( to )saurus, parce que ses
dents, seules parties connues, se terminent en un mamelon ob-
tus. Sa longueur peut avoir été de 30 pieds. Le second Reptile
n’est connu que par une portion de l’occiput ; mais il est telle-
meut distingué par ses condyles articulaires très-saillans, qu'il
doit former un nouveau genre, pour lequel on a choisi le nom
de Salamandroides.
M. Voith a aussi trouvé les restes de deux animaux crocodi-
loides, près d’Amberg , avec des os d’Ichthyosaure, S. G. L.
224. HISTOIRE NATURELLE DES Poissons; par M. le Baron Cu-
vier et M. VALENGIENNES; première livr., 2 vol. in-8° de
XVI, 575 et xx1, 490 p. av. deux cahiers de planches ;
Fun in-8° de 40 pl. gr., l’autre in-fol. de... .pl gr.; prix,
fig. noires 26 fr. Paris, 1828. {( Vo. le Bullet. ; Tom. XIV,
n° 121.)
Lorsqu'un ouvrage dont les matériaux sont depuis plusieurs
années élaborés avec soin, se publie au milieu de la plus riche
collection , à l’aide de la plus vaste correspondance, aidé de la
bibliothèque la plus complète, et se trouve dirigé par un des
naturalistes les plus célèbres de l'Europe, on doit penser qu'il
est destiné à fixer les bases de la science, et que de son appa-
268 Zoologie.
rition doit dater une ère nouvelle pour l'ichthyologie. Nous
analyserons donc purement et simplement le tome premier de
ce monument destiné à traverser une longue suite de périodes
dans la science, sans oublier que les louanges d’un disciple zélé
et ardent seraient déplacées, et que les discussions qu’il pour-
rait chercher à soumettre à ses lecteurs sur quelques points
pourraient être oiseuses et ridicules.
Le premier volume de lhistoire des Poissons est divisé en
deux livres. Le 1°° comprend le tableau historique des progrès
de l'ichthyologie , depuis son origine jusqu'à nos jours; le 2°
donne unc idée générale de la nature cet de l’organisation des
poissons. Le premier livre présente donc une histoire de l’ich-
thyologie que M. Cuvier divise en trois époques principales,
remarquables chacune par les progrès divers que la science a
faits. Après avoir, avec cette érudition immense et cette clarté
de style qui distinguent tous les ouvrages de ce savant, résumé
des considérations générales sur Putilité des poissons et sur l’u-
sage que tous les peuples en ont fait, ilcite ce que les auteurs,
les poètes, les littérateurs et les naturalistes de l'antique Grèce et
de l’ancienne Rome en ont dit dans les écrits qu'ils nous ont
laissés. Les opinions de l'Égypte, berceau de la civilisation,
sont surtout remarquäbles, et les adorations que ces peuples
ichthyophages adressaient à un grand nombre de poissons, sont
rappelées par des apercus entièrement neufs, qui découlent des
recherches faites dans ces derniers temps par les explorateurs
les plus connus de ce sol classique. Après les ressources em-
pruntées à cette classe d'êtres par les Égyptiens, viennent les
recherches du même ordre sur la pêche chez les Juifs, les Ty-
riens, puis chez les Grecs et chez les Romains. Là, au milieu
de l’érudition la plus variée, on trouvera tout ce q'Aristote,
Pline, Élien ont écrit sur les poissons. Sous les empereurs, quel-
ques Latins, soit poètes, soit médecins ou thérapeutes, s’oceu-
pèrent beaucoup de cette branche de l’histoire naturelle, prin-
cipalement sous le rapport ou médical où usuel; plus tard,
les pères de l'Église l’envisagèrent dans ses rapports avec
les rites religieux. Toutefois, jusqu’au XVI* siècle, l’ich-
thyologie ne fut guère considérée comme science, mais bien
plutôt comme une branche de l'économie politique ou de la dié-
tétique. Les poètes ne la traitèrent jamais que comme un article
Zoologie. 289
de gastronomie. Au 16° siècle, au contraire , apparaissent trois
hommes célèbres qui jetèrent presqu’en même temps les fonde-
mens de cette science, et qui sont Belon , Rondelet et Salviani.
Leurs idées furent bientôt compilées et commentées dans les
volumineuses productions de Conrad Gesner et d’Aldrovande.
Jusque là le monde ichthyologique avait été resserré ; mais le gé-
nie de Colomb, en découvrant une nouvelle terre, contribua à
l’enrichir, et c’est alors que parurent des descriptions ou des
figures d'espèces nouvelles, dans Thevet, Laet, Nieremberg,
Hernandès, Pison, Margrave etc. Les Indes également conqui-
ses, enrichirent cette partic, surtout par les écrits de Bon-
tius etc. Enfin les Antilles, nommées alors Indes occidentales,
furent étudiées par Nieuhof, Dutertre ; Rochefort etc. La mar-
che de la science devint alors plus ferme et jeta de profondes
racines chez les nations de l'Europe. Ray et Willughby, en 1686,
publièrent la première méthode fondée sur l’organisation, et,
sous ce rapport, furent les premiers vrais législateurs de l’ich-
thvologie. Après ces naturalistes, une foule d’auteurs enrichirent
cette étude, qui marcha alors l’égale des autres branches de
l'histoire naturelle, Mais, parmi les noms qui renouvelèrent l’é-
difice en tout ou en partie, apparaissent ceux d’Artédi et-du
grand Linné. Plus fécond, le 18° siècle comprend une im-
mense série de travaux , soit généraux soit partiels, que M. Cu-
vier classe avec son habileté ordinaire, caractérisant les décou-
vertes de chaque auteur par les progrès qu’elles ont fait faire
à la science. Là, sont successivement passés en revue les ou-
vrages ou documens de Duhamel, Pennant, Forster, Pallas,
Commerson, Fabricius , Thunberg, Broussonnet, Bloch, Schnei-
der, et mille autres qu’il serait trop long de nommer.
Les anatomistes qui ont étudié l'organisation des poissons
forment eux-mêmes un chapitre détaillé, et toutes les fois qu'il
est question d’un auteur, une note bibliographique, plus ou
moins étendue complète ce qui en a été dit.
L'ouvrage de M. de Lacépède ouvre en quelque sorte le 19°
siècle. L'article qui lui est consacré est en rapport avec lin-
fluence qu'il a eue en Europe. Nous ne citerons point tous les
auteurs modernes ou les voyageurs qui ont depuis donné de
l'impulsion à la science; il nous faudrait écrire une liste de noms
trop considérable.
B. Tome XV, 19
290 Zoologie.
Par ce canevas il sera facile an lecteur de voir de quelle
haute importance est cette histoire de la science, qui renferme
270 pages. +.
Le livre deuxième comprend 10 chapitres : il suffira de les
passer en revue pour juger de l'intérêt de chacun d'eux.
Chap. I. Caractères généraux et nature essentielle des pois-
sons, c’est-à-dire définition de ces animaux comme êtres orga-
nisés, et rapports qui les unissent entr’eux et les isolent des au-
tres classes. Chap. 11. Extérieur des poissons. Chap. IH. Ostéo-
logie, ce. à. d. examen successif du tissu des os et des articulations;
composition chimique, disposition générale du squelette, de la
boîte osseuse cranienne, des fosses du crâne, de la mâchoire
supérieure, des os nasaux, des os operculaires, ete., etc. ete.
Chap. IV. Myologie. Chap. V. Cerveau et nerfs. Chap. VI. Or-
ganes des sens extérieurs. Chap. VIL Nutrition. Chap. VIE. Gé-
aération. Chap. IX. Résurné où apercu sommaire, Chap. X.
Distribution méthodique en familles naturelles et en divisions
plus élevées.
Ce livre est donc entièrement consacré aux considérations
générales sur les poissons; il ne renferme pas moins de 300 pages.
Mais comme M. Cuvier revient, à l'occasion de chaque famille,
sur les détails anatomiques relatifs à chacune d’elles, il en résulte
que ce livre deuxième n'embrasse que les grandes généralités
de la science, et la discussion des opinions diverses de France,
d'Allemagne ou d'Angleterre, sur l'ensemble du squelette ou des
systèmes divers qui le recouvrent où qui en sont protégés.
| L'exécution matérielle ou typographique de l'Histoire des
Poissons fait honneur aux soins de la maison Levrault : le li-
braire, sous ce rapport, sent l'importance du travail qui lui
est confié. Les planches surtout sont remarquables par leur
perfection et de gravure et de coloriage; car, malgré la mo:
dicité de leur prix, c’est encore ce qu'on aura va en icthyolo-
gie de plus parfait. Les particularités les plus fugaces y sont
soigneusement représentées, Inais nous en parlerons plus par-
ticulièrement lorsque nous analyserons le second volume. Les
planches anatomiques qui accompagnent le tome premier, par
la netteté du burin, la pureté du trait et la masse des détails
anatomiques que chacune d'elles représente, sont d'un avan:
tage inappréciable; et leur étude est encore rendue plus fa=
Zoologie. 291
eile par le soin qu’a eu M. Cuvier de disposer dans un ordre
régulier les chiffres et les lettres qui désignent chaque partie.
Dans un deuxième article, nous rendrons compte du second
volume, et nous dirons quelle est la méthode qu’on y trouve
suivie, méthode inverse de celle établie pour le Règne animal,
du moins quant à l’ordre adopté. Lessox.
225. SCHRIFTEN DER NATURFORSCHENDEN GESELLSCHAFT ZU DAN-
zac. — Mémoires de la Société d’histoire naturelle de Dant-
zig. Tom. IE, 2° livraison. In-4° de 129 pag., avec 3 pl.
Dantzig, 1827.
. Cette livraison se compose de 4 mémoires; dans le premier,
M. Rathke donne quelques détails sur l’organisation des ovaires
des Squales ; dans le second, il fait connaître quelques particu -
larités sur le développement des fœtus des Squales et des Raïies;
dans la troisième , il donne une anatomie détaillée de l'4mmo-
cætes branchialis, avec un aperçu sur le Petromyzon Planeri; et
dans le quatrième, des remarques sur la vessie aérienne du
Cobitis fossilis , du Gobius niger, du Gadus Callarias , du Gas-
terosteus aculeatus, et de la Muræna Anguilla. M. Rathke a
traité avec beaucoup de clarté les divers sujets que nous venons
d'indiquer , et y prouve qu'il est non-seulement fort bon anato-
miste, mais encore excellent observateur; la seule observation
que nous nous permettrons de faire, est de l’engager à bannir
de ses mémoires les noms allemands des animaux. Ces déno-
minations variant d’une province à une autre, laissent souvent
le lecteur dans la plus grande incertitude sur l'espèce que l’au-
teur désigne , tandis qu’en se servant des noms latins on est fa-
cilement compris dans tous les pays. Nous reviendrons avec
plus de détails sur ces différens mémoires. S-s.
226. RECHERCHES SUR PLUSIEURS ANIMAUX INFÉRIEURS ; par le
D° Ch. Ern. Bazr. Avec 6 planches. ( Nova Acta phys. med.
Acad. C. L. C. Natur, Curios. ; Tom. XII, 2° partie, pag.
523-562. ) Voy. le Bulletin, Tom. IX, n° 103.
Ces recherches de M. Baer, faites dans les années 1824 à
1826 , sont consignées dans une série de 7 mémoires que nous
allons analyser ici successivement.
19.
292 Zoologie. N° 226
I. ASPIDOGASTER CONCHICOLA , #owrel entozoutre des moules
d'eau douce. L'auteur donne une description détaillée des f-
gures de cet animal. Ses dimensions varient de + de ligne à x
ligne et +. A l'extérieur, on distingue sur lui le corps, une pla-
que abdominale, un col, une bouche, un anus et un orifice
pour les organes de la génération. La couleur du ver est en
général d’un blanc jaunâtre sâle, avec une tache orangée à la
surface abdominale. Le corps, plus grand en arrière; est très-va-
riable dans sa forme, à cause de la contractilité de toutes ses
parties ; ses mouvemens sont ondulatoires, mais n’ont pas de
direction déterminée ; l'animal peut vivre 8-15 jours dans l’eau
fraiche. La plaque abdominale, aysnt sa surface inférieure divi-
sée en champs rectangulaires par des bandes saillantes longitu—
dinales et transversales , sert à l'animal à prendre des positions
fixes, soit sur les corps solides, en faisant office de ventouse,
soit dans les liquides en lui permettant de s’y suspendre ren-
versé sur le dos. La bouche dans l’état de repos montre deux
lèvres, dont la supérieure est la plus longue. La cavité buccale
se rétrécit en entonnoir et communique par son fond dans une
légère dilatation (le pkaryzx ) à laquelle succède un tube plus
étroit et ondulé ( l’æsophage ). Celui-ci se termine dans un vaste
sac { estomac ) rempli de matière alimentaire en globules; l'ou-
verture postérieure de ce sac n’a pu étre trouvée; cependant
M. Baer ne doute pas qu'elle n'existe puisqu'il y a un anus. Ce-
lui-ci forme un tube protractile dans l’état de vie, et commu
nique dans une cavité plus large, désignée comme Île rectum.
Uu canal étroit (zntestin gréle ) vient aboutir à ce dernier.
Toutefois, comme l’animal se dégorge toujours par la bouche,
tandis qu'il ne sort que peu de matière par l'anus, il est à croire
que le passage de l'estomac au rectum doit être, au moins,
très-ctroit.
L'appareil sexuel est fort développé. Le corps des gros indi-
vidus parait rempli d'œufs, disposés dans des canaux ondulés, à
parois transparentes ; les œufs sont très-longs et presque cy-
lindriqués; tantôt transparens à l’un des bouts et tantôt remplis
en entier d’un masse granulée. L’oviducte commun se voit au-
dessous et à gauche de l’'œsophage. M. Baer décrit aussi des ca-
naux ramiliés qui aboutissent à l'oviducte communcet qui lui
paraissent être des testicules. 11 croit aussi avoir remarqué des
vaisseaux circulatoires et jusqu'à des rudimens de nerfs. Ne
? Zoologie. 293
se serait-il pas laissé entraîner ua peu trop loin dans toutes ces
déterminations ?
I n’y a parmi les Vers intestinaux que l’ordre des Trémato-
des auquel on puisse rapporter le genre 4spidogaster ; M. Baer
le distingue de tous les autres Trématodes par les caractères
suivans : ASPIDOGASTER : ore et ano oppositis ; lamina clathrata
sub ventre. L'espèce unique qui soit connue est nommée Asp.
conchicola. L'auteur l’a trouvée dans la cavité du péricarde de
V'Unio pictorum , et des Anodonta anatina, piscinalis Nils. ( 4. ven-
tricosa Pfeiff.) et surtout dans V4 cellensis ; les vers s’y trou-
vaient au nombre de 1 jusqu’à 9. Ces Moules étaient des envi-
rons de Kænigsberg ; les mêmes espèces prises dans d’autres
lieux n’ont point fourni d'4spédogaster ; la localité influe donc
beaucoup sur la présence de cet Entozoaire.
La plaque abdominale de l’4spédogaster est comparée par M.
- Baer, et regardée comme analogue à la ventouse des Distoma,
des #mphistoma, des Polystoma et des Tristoma ; à l’'excava-
tion abdominale du genre Holostomum Nitzsch., et au pied des
Moilusques Gastéropodes ; l’autenr indique en outre quelques
autres analogies que présente son nouvel entozoaire avec d’au-
tres himaux inférieurs. 12 figures représentent l’Æspidogaster
sous différens aspects.
II. Sur LE Disroma DuPLICATUM, le BuCEPHALUS POLYMORPHUS
et autres Entozoaires des Moules d’eau douce. Le Bulletin, Tom.
IX, n° 103, contient déjà plusieurs détails sur les objets traités
dans ce mémoire. M. Baer a trouvé le Déstoma duplicatum en
nombre immense dans lÆnodontu ventricosa. Les petites hy-
datides qui renfermaient le ver remplissaient toutes les parties
du corps de l'animal, et une fois l’auteur en trouva une qui na-
geait dans le sang de l’oreillette du cœur. Chaque hydatide ren-
fermait 2, 3 et jusqu’à 6 Distomes. Quoique ces vers fussent de
fort petite dimension , M. Bacr a toujours reconnu sur eux l’o-
rifice. de l'anus; cet orifice est très-large et offre assez d’ana-
logie avec une ventouse ou un sucoir. Outre les individus bien
développés, les hydatides en contenaïient assez souvent d’au-
tres sous forme d'œufs ou de germes, qui ne donnaient pas en-
core de signe de vie. L'auteur croit que l’hydatide n’est que le
corps de la mère transformé ainsi par suite du développement
des germes qu’il contient. Lorsque le développement est assez
294 Zoologie. N° 26
avancé, les Distomes rompent leur prison; ils jouissent alors de
la plénitude de leur vie, et l’appendice caudal qui les caracté-
rise se détache du corps. M. Baer a vu les Distomes vivre à
l'état libre pendant plusieurs jours.
Dans l'Unio pictorum , V Anodonta anatina et V À. cedlensis.,
M. Baer a observé, à différentes reprises, sur le manteau, le
rein, le foie, etc. , des filamens blancs, muqueux ou plutôt albu-
mineux , tantôt simples et tantôt ramifiés, isolés ou agglomérés
en faisceaux ou en lacis, d’une épaisseur égale dans le principe,
mais prenant plus tard l'apparence de chapelets. Dans ces fila-
mens, s'étaient développés des germes d’abord ronds, ensuite
d'une forme bien caractérisée, et doués de mouvemens spon-
tanés qui les firent reconnaitre pour un entozoaire particulier
que l’auteur désigne sous le nom de Bucephalus polymorphus , à
cause de sa ressemblance avec une tête de bœuf. Cet entozoaire
se compose d’un corps et d’un appendice ; celui-ci est formé par
deux saillies arrondies, latérales , jointes ensemble par leur
côté interne, et supportant chacune un prolongement qui re-
présente parfaitement la corne de différentes espèces de bœufs.
Les deux prolongemens ou cornes ont 1 + lignes de long; ils
sont presque toujours en mouvement; leur intérieur renferme
des granules plus opaques et rangés en chapelet, le corps est
aplati, lancéolé ou en forme de biscuit; il offre une bouche à
son extrémité opposée à l’appendice, et une espèce de suçoir
au milieu de sa surface, Lorsque l'animal s’est développé jus-
qu'à un certain point, il parvient souvent à se mettre en liberté
en rompant les parois du filament renflé qui le contient. Avant
la mort l’appendice se sépare souvent du corps, et les bras se
réduisent en granules que l’auteur suppose pouvoir servir à la
reproduction de l’espèce. Il reconnaît à son Bucéphale de l’a-
nalogie avec les Cercaires, quoique ceux-ci n'aient qi'une
queue simple , tandis que celle du Bucéphale est double. Les
filamens blanes qui font la matrice du Bucéphale, sont à compa-
rer aux filamens des Conferves ; les Arthrodiées de M. Bory de
Saint-Vincent et l’Arthronema fuscum de M. Eschscholz, ainsi
que les filamens articulés trouvés par M. Scoresby dans la mer
Glaciale, fournissent autant de points de comparaison à M. Baer.
Sur un individu de l’Arodonta anatina il a trouvé une Filaire
ou peut-être un très-jeune Gordius.
Zoologie. 29ù
Le manteau de l’Unio pictorum, et plus encore des Anodontes,
quelquefois aussi leurs branchies , offrirent à M. Baer un petit
Acaridien parasite qu'il rapporte aux Hydrachnes, sous le nom
d'Hydrachna concharum , W en donne une figure. Il a obser-
vé cet animal dans les différentes phases de son développe-
ment. M. Pfeiffer a décrit et figuré la même espèce ou nne es=
pèce fort voisine sous le nom de Limnocharis Anodontæ. Un
autre parasite des Anodontes, mais d'une espèce bien diffé-
rente, a été décrit par M. Rathke sous le nom dé Trombidium
notatum. Enfin plusieurs parties du corps des Moules d’eau
douce, et principalement le rein et l'organe générateur, lors-
qu'il était rempli du suc blanc qu'on a regardé comme du sper-
me , ont présenté à M. Baer un chaos de corps mouvans, de la
forme la plus varie. Il v a distingué des animaux Infusoires,
comme des Cercaires, des Colpodes, des Paramèces, qui pour-
raient fort bien s’y être introduits du dehors; il a vu ensuite
des animalcules beaucoup plus petits, qu'il regarde comme les
véritables animalcules spermatiques , parce qu'ils ne sont ren-
contrés que dans le liquide blanc laiteux où sperme. D’autres,
plus grands, jouissant de mouvemens divers, déterminés par la
forme de leurs corps, ne se retrouvent également que dans le
sperme , et ne sont pas, suivant l’assertion positive de M. Baer,
des lambeaux de tissus isolés, comme le pense M. Raspail. M.
Baer ne regarde comme tels que les masses informes , mais plus
ou moins isolées, qu'on peut détacher de presque toutes les
parties du corps des moules , et qu’on voit alors exécuter quel-
ques mouvemens automatiques. Il parait au reste que cette par-
tie du mémoire est d’une date plus récente que le commencement.
Deux planches sont consacrées aux animaux et aux fragmens
de tissus décrits dans le second mémoire
LL. Sur LES CEnceatRes , {eur habitation , leur développement
et sur quelques autres parasites des Mollusques.
Les recherches de l’auteur ont été faites sur la Paludina vi-
sépara et le Limnæus stagnalis. M. Baer décrit d’abord une nou.
velle espèce de Distoma qu'il a trouvée dans les testicules et le
foie de la Paludine; il lui donne le nom de D. luteum ; parce
que le ver est enveloppé d’une légère couche albumineuse d’un
jaune sâle. On le trouve principalement dans les individus
adultes de la Paludine.
296 Zoologie. N° 526
La cavité respiratoire et le rein du Zinmnæus stagnalis ont
fourni un autre entozoaire nouveau, rentrant , Par son organi-
sation, dans la classe des Annélides, et voisin des Naïdes. Les
paquets de soies que ce ver porte par paires, sur les côtés de la
surface abdominale, lui ont fait donner lenom de Chaetogaster.
Il s'est retrouvé dans le Planorbis corneus et dans beaucoup
d’autres Mollusques d’eau doucé. On le rencontre aussi à l’état
libre dans les eaux habitées par ces Mollusques. Enfin M. Bacr
a encore trouvé une Filaire vivante dans la cavité viscérale du
Limnæus stagnalis.
Quant aux Cercaires, l’auteur les regarde comme des Ento-
zeaires des Mollusques déjà nommés, et dans les différentes
parties desquels ils se rencontrent sous diverses formes. Ils ne
s’y engendrent pas à l’état libre, mais dans des masses gem-
miformes, tantôt arrondies, tantôt fiiformes, et montrant quel-
quefois ‘une vie propre non douteuse. Les Cercaires offrent
des formes très-variées; M. Bacr réduit à 7 principales celles
qu'il à observées, et les considère comme autant d’espèces ;
mais ces déterminations sont évidemment arbitraires. Ii n’a
point donné de noms à ses espèces, mais 1l en fait de longues
descriptions; les caractères du genre Cercaire ont été bien
établis par M. Nitzsch; l'auteur y fait seulement quelques légères
modifications; il appelle aussi l’attention sur l’analogie qui
existe entre les Cercaires, les Déstoma à appendices, le Buce-
phalus, les Paramèces et même les animalcules spermatiques
qui pourraient bien n’être qu’une forme inférieure du type des
Cercaires ( ? ).
Les rapports des Cercaires avec les conceptacles qu'ils habitent,
et le développement des granules gemmiformes (sporules ), sont
en dernier lieu l’objet des considérations que l’auteur présente
dans ce mémoire. Les conceptacles sont distingués, 1° en ceux
qui ne jouissent pas d’une vie propre, et dont la forme corres-
pond toujours exactement à celle des Cercaires qui les habitent
2% en cenx qui jouissent d’une vie propre. Ce sont ou des fila-
mens, semblables à ceux dans lesquels se développe le Buce-
phalus, ou bien ce sont des entozoaires vivant dans les Mollus-
ques, et dont les Cercaires sont à leur tour les Entozoaires, en
quelque sorte à la seconde puissance. Les sporules servent à
l’auteur à donner une théorie du développement des Cercaires.
Zoologie. 297
Dans une addition au mémoire, il est encore question de Cer-
caires, de Chætogaster, de Distoma et de Filaires trouvés dans
quelques autres coquilles, principalement la Paludina impura,
la Physa fontinalis, V Ancylus lacustris. Dans les Cercaires, M.
Bacr a observé, d’une manière non douteuse, des yeux, con-
stamment au nombre de 2, et non de 3, que paraît avoir la
Cercaria ephemera de Nitzseh.Ila aussi trouvé deux nouvelles
niodifications de corps gemmiformes dans lesquels se dévelop-
pent des Cercaires. L'une de ces formes est celle du genre Mo-
nostoma. Ces observations feront l’objet d’un nouveau mémoire.
IV. Sur La Nirzscura ELEcaxs. M. Baer donne ce nom à
un Entozoaire qu'il a trouvé parasite dansla fente branchiale de
l'Esturgeon. On le trouve fixé, non pas à la branchie, mais à l'oper-
cule ou vis-à-vis, au moyen d’une ventouse; le corps aplati, alongé,
libre et flottant, est uni à la ventouse par une espèce de pédicule où
étranglement. La longueur de l'animal est de 6 à 10 lignes, et sa
plus grande largeur de 2 à 3 !. La teinterosée qu’il présente pen-
dant la vie, dépend deramifications vasculaires (organes digestifs),
qu’on remarque dans son intérieur, et qui aboutissent à 2 troncs
principaux, parallèles aux bords latéraux du corps. Après la mort,
l'animal devient blanc,avec des taches plus sombres; la ventouse
présente absolument la forme d’une fleur de muguet; son fond
est imperforé. La bouche se voit à l'extrémité opposée de
l'animal, Cette extrémité est obtuse, et offre de chaque côté
une ventouse droite et peu profonde, avec laquelle l'animal peut
également se fixer aux corps extérieurs. Entre les deux ventou-
ses antérieures, se voit une petite éminence, qui correspond à
la partie nommée trompe dans le genre Tristoma Cuv. Derrière
la bouche, et à gauche, proémine un tube que M. Baer regarde
comme l'issue de l’appareil génital. Les deux sexes sont réunis
sur un même individu.
Le Métzschia est très voisin des Tristoma, ct M. Baër le com-
pare en détail aux deux espèces connues de ce genre (Tr. coc-
cineum Cuv. et maculatum Rud. ), dont il pourrait bien ne for-
mer qu'une sous-division. Abilgaard a, le premier, donné une
description et une figure grossière du Nitzschia dans les Skrévter
af Naturhistor. Selskabet, Tom, WT ,2° n°, pag. 5, sous le nom
298 Zoologie. N° 226
de Hirudo Sturionis. Mais il regardait la ventouse postérieure
comme la tête, et il n’a pas remarqué les deux ventouses anté-
rieures. M. Nitzsch lui-même a décrit ce ver sous le nom de
Tristoma elongatum dans le Tom. XV de l {/{gemeine Encyelo-
pædie, publiée par Ersch ct Gruber (1826). Sa description
s'accorde généralement avec celle de M. Baer.
V.Sur LE PorxsromaINTEGERRIMUM. Cet Entozoaire vit, comme
on sait, dans la vessieurinaire des grenouilles (Xana temporaria ).
Les 6 pores de ce ver sont des ventouseset non des bouches, ilssont
implantés sur les bords d’une ventouse centrale, moins apparente,
mais dont ils sont une dépendance ; cette ventouse centrale offre
dans son milieu des crochets analogues à ceux de la ventouse de
l'Hirudo hippoglossi ; c’est l'extrémité postérieure de lanimalet
non l’antérieure, qui porte les ventouses ; les 6 ventouses étant
imperforées au fond , il s'ensuit qu'on ne peut pas en faire des
orifices génitaux. Le pore terminalde Rudolphi doit être pris pour
la bouche; M. Baer croit avoir vu celle-ci se continuer dans le
pharynx, de la base duquel partent des vaisseaux qui se rami-
fient comme dans les Distoma, les Planaires, le Mitzschia etc.
Le réseau vasculaire est d’une teinte noire ; le parenchyme qui
l'entoure est blanc, peu transparent, et d'autant plus abondant
en proportion, que l'animal est plus avancé en âge. L'appareil
sexuel se remarque dans une portion du corps, plus blanche que
le reste. M. Baer n’a cependant pu le reconnaitre qu'incomplè-
tement. Il termine ce mémoire par une comparaison du Polys-
toma integerrimum avec le P. duplicatum Delaroche, le Pentas-
toma, etle Cyclocotyla Otto. Ce dernier offre une grande analogie
avec le Polystomua.
VI. Sur LES Praxaires. Les Panaires sont un des genres que les
zoologistesont de touttempsle plus négligé. Presque tout ce qu'on
sait sur ces animaux est dü aux recherches de O.F. Müller. Mais
siles observations de cecélèbre naturaliste sont exactes quant aux
détails , il n’en est pas moins vrai qu'il wa pas été heureux
dans la formation de ses genres. Celui des Planaires en offre une
preuve, car il renferme des formes tout-à-fait hétérogènes. Il:y
en a qui formeront une tribu à part (celles à corps aplati et à 2
Zoologie, 299
trous sur la moitié postérieure de la surface abdominale); d’autres
se rapporteront aux Annélides et feront, avec les Gordius et les
Nemertes, le passage aux Vibrions ; quelques espèces de Müller
ont une grande analogie avec les Rotifères; les Plararia tre-
.mellaris et atomata qui, dit-on, n'ont point de bouche, iraient
aux Infusoires ou Protozoaires.
M. Baer borne ses observations à la première de ces quatre
formes principales, pour laquelle il conserve le nom de Plana-
ria. Les espèces qu’il a examinées sont les PL. lactea Müll., orva
M., tentaculata M., et brunnea M. Après avoir décrit l'extérieur
de ces espèces, il indique les difficultés presque insurmontables
qu'offre leur examen anatomique. On ne peut opérer avec quel-
que succès que sur les individus qu’on a préalablement tués
dans l'alcool.
Le corps des Planaires se compose d’une substance homo-
gène qui semble tenir le milieu entre le mucus et l’albumine; la
pellicule qui sert de tégument commun est extrémement mince,
surtout au dos;sous l'abdomen elleoffre quelques légères apparen-
ces d'organisation, deslignes transverses et deux lignes longitudi-
nales, qui semblent former,en quelque sorte, un premier indice
du pied des Mollusques. Toute la masse du corps est contractile
et il n’y a pas d'organes de mouvement distincts. Les Planaires
se meuvent soit en glissant uniformément sur les corps exté-
rieurs , ou bien en faisant des pas, par une espèce de mouve-
ment péristaltique. Les yeux se composent de granules noirs.
Ils ne paraissent pas servir à la sensation lumineuse, mais à
celle du tact. La PL. lactea offre souvent plusieurs points noirs,
qui sont des yeux accessoires. Dans l’appareil digestif il s'agissait
de savoir où est la bouche des Planaires. M. Baer les a vu plusieurs
fois prendre leur nourriture par le pore abdominal antérieur ;
il n’a pu trouver aucun orifice à l'extrémité antérieure du corps,
quoique plusieurs naturalistes, et surtout M. Oken, aient placé
la bouche en cet endroit; l’orifice abdominal est donc bien la
véritable bouche; il conduit à une cavité qui loge une trompe
ou tube en suçoir, assez grand en proportion; elle lui forme une
sorte de gaine au fond de laquelle il est fixé. Le suçoir est l’or-
gane le plus consistant du corps des Planaires. Il s'en sépare
quelquefois, et alors il prend des formes variées et 1l exécute
300 Zoologie. N° 226
des mouvemens automatiques fort remarquables. Si des par-
celles du corps de la Planaire en décomposition se présentent à
l'orifice libre du sucoir détaché, celui-ci les avale promptement
et les expulse parson extrémité opposée, à l’aide d’un mouve-
ment péristaltique; il arrive même quelquefois que le sucçoir
avale avec une sorte d’avidité tout le corps dont il s’est séparé.
M. Baer à vu 2 fois ce curieux phénomène.
La cavité de la trompe se continue dans un canal étroit et
court, qu'on pourrait regarder comme un œsophage; il donne
naissance à 3 canaux ramifiés qui forment la véritable cavité
digestive de l'animal. Cette cavité contient une masse alimen-
taire en granules plus foncés que le parenchyme du corps; ses
parois sont formées par la masse commune du corps et non
par des membranes distinctes. M. Baer n’a pas pu découvrir
d’anus.
Le pore abdominal postérieur des Planaires estleur orifice gé-
nital; M. Baer aobservé deux fois l’accouplement de ces animaux.
Un tube court sortait du corps de chaque individu, et pénétrait
dans le corps de l’autre. Les jeunes Planaires se trouvent, comme
les Jeunes sangsues, dans de petites capsules qui en renferment
4-8 individus ; l'appareil digestif est plus développé en propor-
tion, chez les jeunes, mais l’appareil génital ne se développe
que plus tard. Les capsules qui renferment les embryons de la
PL. torva sont pédiculées; on les trouve à la surface inférieure
des feuilles du Nuphar lutea. b
Les résultats que l’auteur a obtenus sur la structure de l’ap-
pareil sexuel sont encore incertains, et exigent de nouvelles re-
cherches. Le PL. torva offre deux espèces de parasites extérieurs,
savoir : une espèce de Cyclidie et une Vorticelle. ( 7. kamata
Müll. )
Quant aux affinités naturelles des Planaires dans le système
zoologique, il est certain que rien n’autorise à les ranger parmi
les Annéhides, comme on l'avait fait en France, et comme on le
fait encore en Allemagne; ils se rapprochent par tous leurs ca-
ractères de l'ordre des Trématodes; leur organisation à cepen-
dant quelques analogies avec celle des Sangsues, notamment
avec les Æirudo complanata L.( Clepsine Savigny) et A. varie-
gata Braun. (A. marginata Müll.)
VIL. Sur LES RAPPORTS D'AFFINITÉ ENTRE LES ANIMAUX INFÉRIEURS
Zoologie. 3o1
Dans ce dernier mémoire, l’auteur prouve que les Entozoaires
et les Infusoires ne sauraient être conservés comme formant
des classes à part dans le système, et il établit qu’il faut toujours
distinguer les différens types d'organisation des différens degrés
de développement. Y se représente les types principaux du règne
animal sous la forme idéale de sphères composées d’un centre
plus condensé (peuplé d'espèces et d'individus plus nombreux ) et
d’une atmosphère moins peuplée, et renfermant des sphères se-
condaires, de nature analogue. M. Baer admet les 4 grands em-
branchemens établis par M. Cuvier, mais il veut qu’on les pour-
suive jusqu'aux degrés inférieurs de l’organisation. Ainsi la sé-
rie des animaux du type à dimension longitudinale prédomi-
uante, commence dans les Protozoaires par des filamens vivans
(Lineola), qui sont les Vibrions les plus simples. Au degré sui-
vant,se trouvent des tubes vivansavec des germies {Vibrio)et avec
le développement successif d’une peau, de vaisseaux et de
nerfs, ( Filaria, Nemertes, Gordius, Naës.) Plus loin, le corps
commence à se diviser en segmens articulés (Annélides). Le type
des animaux rayonnés commence dans les Protozoaires par les
Cyclidies, et se continue par les Méduses, les Rhizostomes, les
Astéries, les Oursins et les Fistulides. Le 3° type principal ou
celui des Moillusques commence à être indiqué dans les Bursa-
ria , et dans un petit animal, peu connu jusque-là, représentant
une Ascidie en miniature, et offrant beaucoup d’analogie avec le
Vorticella versatilis Müll. Les Biphores, les Ascidies font le pas-
sage aux autres Mollusques. Entre ces types principaux, se pla-
cent des séries intermédiaires ; deux prototypes sont tantôt réu-
nis simplement, et coexistent dans les parties différeutes de la
forme intermédiaire. Ainsi une série placée entre le type longi-
tudinal et le type radiaire commence par les Paramèces et se
continue par les Trématodes, auxquels il faut joindre les Planai-
res ; de ces derniers, il y a une transition naturelle aux Annélides
par les Sangsues. La classe des Polypes forme une autre série
intermédiaire aux deux types déjà nommés. Les Polypes d’eau
douce et les Rotifères forment une série intermédiaire au type
des Radiaires et à celui des Mollusques. Le type des animaux
articulés et celui des Mollusques, a pour série intermédiaire
celle des Entomostracés, à commencer par les Brachionus et les
Lernées. Les Physaies et les Céphalopodes forment encore des
séries de transition entre le 2° et le 3° types primitifs.
302 Zoologie.
Il résulte de là que le règne animal ne saurait se présenter à
l'esprit comme une simple série linéaire et ascendante de formes
qu'on réduirait à un type unique et primitif. On a trop généra-
lisé quelques analogies peu nombreuses en proportion, lors-
qu’on à prétendu que les animaux supérieurs parcouraient dans
leur développement individuel toutes les formes regardées
comme inférieures; Car ils ne parcourent au contraire, dans la
marche de leur développement, que les degrés inférieurs du
même type. Un organe quelconque peut se développer dans l’un
des types, sans qu'on en puisse conclure à un développement
simultané de tous les autres. Ainsi, le cœur bien développé chez
les Mollusques, ne peut fournir la preuve que ces animaux sont
supérieurs aux Insectes, et que les Acéphales doivent être ran-
gés au-dessus des Abeilles.—Nous avons indiqué dans cette ana-
lyse les principaux faits et les résultats dus aux recherches as-
sidues de M. Baer : on a pu voir qu'ils offrent en général un
grand intérêt; les figures que l’auteur à jointes à son travail
sont très dignes d’éloge. Le texte, à la rigueur, aurait pu se ren-
fermer en un moindre nombre de pages. S. G. L—rx.
227. Suxro DEL FAsc1cOLO II1° € IV° pELLE MEMORIE, elc.—
Sommaire des fascicules IIT et IV des Mémoires sur l’his-
toire et l'anatomie des animaux sans vertèbres du royaume de
Naples ; par Stephano delle Carasr. In-8° de 24 pag. Naples,
1824. Paris; au Bureau du Bulletin.
Nous renvoyons nos lecteurs à l'analyse que nous avons don-
née des Mémoires eux-mêmes, dont ouvrage que nous annon-
cons n’est que le sommaire. (Voy.le Bulletin; 1828, Tom. XIII,
n° 88, et Tom. XIV, n° 255).
L'auteur décrit succinctement le Siphunculus nudus, et son
anatomie ; il donne un abrégé de son intéressante monographié
de l'Aplysie, puis apercu de la Description zoologique et anato-
mique de quelques espèces d’Holothuries , l'extrait de ce qu'il a
publié plus tard sur le Siphunculus celimorhynchus , le Doridium
Meckhelii et la Pleurophyllidia neapolitana.
Toute cette partie se rapporte aux 3° et 4° fascicules des
Mémoires de M. delle Chiaje. 11 donne ensuite un abrégé des
Mémoires contenus dans le 5° fascicule, qui n’est point encore
publié : 1° sur l’Argonaute et son animal: nous renvoyons le
-
Zoologie. 303
lecteur à l’article du Bulletin ; Tom. XV. 1828, n° 236 ), où nous
avons fait connaître en détail tous les faits rapportés par M.
delle Chiaje, au sujet de ce Mollusque, dans le Tome TI de
l'ouvrage de Poli, dont la note qui nous occupe présente le ré-
sumé.
2° Sur la Carinaire , la Porcelaine , la Folute, le Strombe ,
la Bulla lignaria , le Buccinum Galea, Ve Murex Tritonium , le
Turbo rugosus, etc.; le Trochus tessellatus , Helix pomatia, \a
Nerita carena , \ Haliotis tuberculata, Va Patelle , ete.; la Serpula
muricata. M. delle Chiaje donne le sommaire de ses observa-
tions , dont le développement se trouvera dans ce V° fascicule,
et dans le Tome III de Poli.
Cet ouvrage offre donc l’abrégé de toutes les observations
de ce savant, et par conséquent les caractères des animaux de
plusieurs genres de Mollusques non encore bien connus. Sous
ce rapport , il doit intéresser beaucoup de naturalistes qui s’oc-
cupent des Mollusques, parce qu'ils y trouveront l’exposé de
ces observations , et un apercu des travaux de l’auteur qui,
chaque jour, ajoute à nos connaissances dans ce genre, et ac-
quiert de nouveaux droits à la reconnaissance des savans. F.
228. DESGRIPTION DE TROIS GENRES NOUVEAUX DE COQUILLES
FOssILES des terrains tertiaires de Bordeaux; savoir, Spéri-
cella , par M. Raxc; Gratelupia et Jouannetia, par M. Ch.
Des Mouziss. ( Bulletin de la Société Linn. de Bordeaux ;
Tom. 11, 6° liv. déc. 1828, p. 226.)
Genre Spiricella , Rang.
La Coquille qui a servi à M. Rang pour établir ce nouveau
genre, lui a été envoyée par M. Ch. Des Moulins ; elle vient des
faluns de Mérignac , et offre dés rapports évidens avec le test
rudimentaire des Aplysics; mais Fauteur crut ÿ reconnaître en
même temps des caractères importans, qui ne lui ont pas per-
mis de la considérer comme ayant appartenu à aucun Tecti-
branche.
M. Rang donne d'abord les caractères du genre qu'il propose
pour cette petite coquille, puis l'espèce, unique jusqu’à pré-
sent; sa description détaillée est très-soignee.
Voici les caractères génériques donnés par l’auteur. Test4
valdé depressa ; elongata , curvata , marginibus acutis. Apezx spi-
ralis, sinéstrorsum horizontaliter énvolutus , ad partem testæ Pos-
ticam sinistramque positus ; in paginam inferiorem testæ ape“tu=
304 Zoologie.
ram habens. Impressio pallialis parum distincta, dimidiam pos=
ticamque testæ partem præcipué tenens , tbique margini feré pa-
rallela.
L'espèce à laquelle M. Rang donne le nom de Sp.Unguiculus, est
fort curieuse; dans des observations qui suivent sa description ,
M. Rang la compare successivement au Parmophore, au Cabo-
chon, à l'Ombrelle et au test des Aplysies. C’est avec l’'Ombrelle-
que ce zélé naturaliste trouve le plus de rapports, et quäl
pense que son animal, encore inconnu, devait avoir le plus
d’analogie. D’après cette conclusion, M. Rang pense que son
nouveau genre doit être dans notre famille des Ombrelles, qui
doit, selon M. Rang, rentrer dans l’ordre des Tectibranches.
Gratelupia, Des Moulins.
La Coquille pour laquelle M. Des Moulins propose d'établir
ce nouveau genre, a été décrite et figurée par M. de Basterot
dans sa Description géologique du bassin tertiaire du S. O. de la
France( Voy.le Zullet., Tom.VI,143, et VIT 105,), sous le nom de
Donax irregularis. M. de Basterot n’en avait connu , à ce qu'il
paraît, que des individus incomplets. M. Des Moulins a été plus
heureux, il en a eu des individus bien entiers de Saneats. Il
place ce genre dans les Nymphacées tellinaires de M. de La-
marck, entre les Lucines et les Donaces. Après avoir exposé
avec beaucoup de sagacité les raisons qui motivent ce classe-
ment, les caractères génériques étant un peu longs à transerire,
parce que M. Des Moulins les a peut-être un peu trop étendus,
nous nous bornerons à dire que ce nouveau genre est bien dis-
tingué des Donaces ; 1° par la présence des dents qu'il appelle
Cardini-sériales, au nombre de 3 à 6, lamelleuses et parallèles
outre les dents cardinales au nombre de 3 principales; 2° par
la grande longueur du ligament.
L'espèce unique est appelée Gratclupia donaciformis.
Genre Jouannetia, Des Moulins.
Ce nouveau et très-curienx genre se place auprès des Tarets,
il fut découvert, en 1822, par M. Jouaunet, auquel M. Des
Moulins l’a dédié.
Les deux valves réunies forment une sphère parfaite, sauf
un appendice caudiforme qui part du bord d’une seule des val-
ves, d’où le nom spécifique de semicaudata que M. Ch. Des
Moulins doune à l'espèce qui en est le type, Cette curieuse
Zoulogie. 305
coquille se trouve dans l’intérieur des polypiers fossiles, et des
morceaux de calcaire roulés, qui abondent dans le dépôt de falun
de Mérignac.
Des observations comparatives avec les Pholades et les Ta-
rets , une description très-complète et très-soignée de cette co-
quille, terminent ce petit travail, où M. Des Moulins, comme
M. Rang, ont prouvé de nouveau tout ce que la science peut
espérer du véritable talent d'observation qui les distinguent.
Trois planches très-jolies représentent ces curieuses décou-
vertes sous plusieurs aspects. F:
229. LETTRE ADRESSÉE AUX RÉDACTEURS des Annales des sciences
naturelles , à Voccasion du genre Hyale et de quelques autres
coquilles trouvées à l’état fossile, par M. Mancez DE SERRES.
(Annal. des Scienc. natur.; avril 1828, pag. 450).
M: Marcel de Serres rappelle que, dans le Mémoire publié
sur une nouvelle espèce d’Haliotis fossile (Voyez le Bulletin
d'avril 1828, Tom. XIIE, n° 330), il a avancé que les faits
semblaient indiquer qu'il existait plus de genres perdus que de
genres vivans à rencontrer parmi les fossiles. J'avais avancé,
dit-il, que probablement il était certains genres qui, faute de
coquilles solides, n'avaient pu passer à l’état fossile. Il avait si-
gnalé les genres Nodosaria , Hyalæa, Dolabella, Carinaria, etc.
M. Marcel de Serres reconnaît son erreur à l'égard de 7 de ces
genres , à l’occasion de l'annonce de l’Hyale fossile des environs
de Dax, signalée par M. Grateloup et par M. Rang. ( Voy. le
Bulletin ; Tom. XII, n° 327 ).
Nous pouvons ajouter que M. Rang vient encore de trouver
à l'état fossile son genre Creseis, et qu'il a recu de M. de Lue
de Genève, deux très-beaux individus de la Cleodora lanceolata,
également à l'état fossile. Depuis longtemps d’ailleurs, on con-
naissait la Vaginelle, et cet exemple, et une quantité d’autres
pouvaient montrer que les coquilles les plus fragiles pouvaient
s'être conservées. Quant aux rapports que M. Marcel de Serres,
ainsi que plusieurs autres savans ont voulu établir entre les
genres vivans et les genres fossiles, nous ne pouvons que répé-
ter ce que nous avons dit plusieurs fois, c’est que, dans l’état
de la science, ces rapports sont tont-à-fait® chimériques, surtout
lorsque l'on veut établir entr’eux un compte rigoureux. Le genre
Éburne, dit M. de Serres, vient d’être trouvé à Dax à l’état
B. Tome XVI. 20
306 Zoologie.
fossile; d'un autre côté l’on a, dit-il, déconvert un nouveau
genre perdu, nommé Z'érussina , par M. Grateloup. Ainsi, au
lieu de 57 genres connus seulement à l’état fossile, il y en au-
rait 58, c'est-à-dire, que les genres perdus seraient en excès
sur les genres vivans, d'environ un huitième. Sans doute, ces
considérations auraient quelque intérêt si elles étaient appuyées
sur des données positives; mais, pour faire un tel calcul, il fau-
drait s'entendre ct être d'accord sur ce que l'on doit appeler un
genre , et savoir quelle est la valeur accordée à cette division
méthodique. Chacun, selon son caprice, fera varier les rap-
peris dont il s'agit, puisque, dans cé que l’on appelle un genre,
un autre en voit dix. Il serait Lemps enfin, après les exemples
de confusion que les naturalistes ont chaque jour sous les yeux,
que les hommes éclairés, et dont la tête est murie par l'expé-
rience , adoptassent des principes rationnels à ce sujet comme à
l'égard de tant d’autres points de discordance. L'on ne doit con-
sidérer comme constituant un geure distinet et naturel que les
animaux pourvus de caractères organiques réellement différens
de ceux des autres genres qui appartiennent au même ordre. Les
caractères qui les différencient doivent être de même valeur.
Alors l’on pourra ‘établir des rapports entre les genres perdus
et ceux qui se sont conservés, jusque-là tout travail de ce genre
ést tout-à-fait puéril. F,
230.Tue Huxreriax Orariow.—- Discours prononcé le 24 févr.
1826 , au Collége royal des chirurgiens de Londres, par sir
Anth. CarLisLe. In-4° de 47 pages. Londres, 1826,
Ce discours a pour but de conduire à des vues de physiologie
générale applicables à la médecine; mais la plus grande partie
en est occupée par unc description anatomique fort détaillée de
V'Huître commune, et par des considérations sur le mode de
formation de sa coquille. L'auteur établit fort bien que cette
formation à lieu par une siniple exsudation du corps de l'ani-
mal; éxsudation que celui-ci peut augmenter ou diminuer selon
le besoin et les circonstances. L'auteur fait aussi ressortir les
différences qui existent entre ce mode de production et celui
des denits, des autres parties épidermiques des animaux, et desos.
251, RécCuEnCHES SUR LA CIRCULATION ET LA RESPIRATION DKS
Zoologie. 307
ANNÉLIDES SANS BRANCHIES par M, Ducès. (4nnales des Scienc.
natur.; nOY. 1828 , p. 284.)
L'auteur commence par déterminer les espèces dont il s’est
servi pour ses observations; ensuite il s'occupe successivement
de la circulation et de la respiration, et enfin de la reproduc-
tion des Naïdes, des Lombrics et des Hirudinées. Les princi-
paux résultats de ses recherches sont les suivans :
Chez les Naïdes et les Lombrics , le sang parcourt un
cercle continu autour d’un axe horizontal: Il marche d’ar-
fière en avant dans le vaisseau dorsal, d'avant én arrière
dans les vaisseaux abdominaux, et se porte de l’un à l’autre en
avant, par l’intermédiaire de plusieurs chapelets de vésicules
contractiles en arrière, par le moyen de deux réseaux anastomo-
tiques, l’un superficiel, et l’autre profond. Ces deux réseaux
servent aussi à deux sortes de respiration, l’une extérieure,
Vautre intérieure.
Chez les Hirudinées, c’est autour d’un axe vertical, et dans
le sens de la circonférence de l'animal, que marche le torrent
circulatoire; mais en outre, autour de chaque poche pulmo-
naire, s'établit aussi un courant circulaire particulier, chacune
de ces poches recevant une branche du vaisseau latéral, et lui
en renvoyant une autre.
Les Naïdes reproduisent les parties qu’elles ont perdues, par
une division spontanée ou artificielle; les Lombrics ne repro-
duisent une tête nouvelle que quand Pamputation n’a enlevé
que sept à huit anneaux au plus. Quant à la reproduction
sexuelle, tous ces animaux sont hermaphrodites et ovipares;
tous font des œufs à plusieurs germes, mais ceux dn Lombric
n’en contiennent que deux, quelquefois qu’un seul; ceux des
Naïdes sont composés d’ovules complets, renfermés dans une
coque commune; dans ceux des Hirudinées, les fœtns mont
point chacun une enveloppe spéciale.
232. RECHERCHES SUR L'ORGANISATION ET LES MOEURS DES PLANA-
RIÉES , Av. fig.; par M. Ant. Ducës. ( Zbid.; oct. 1828, p. 139).
Dans ce mémoire assez étendu, l’auteur propose d’ériger le
genre des Planaires en famille, sous le nom de Planariées ,
et d'établir deux autres genres ( Prostome et Dérostome), outre
20:
308 Zoologie.
celui, qui retiendra le nom primitif. Dans le genre Prostome
M. Dugès décrit sous le nom de P. clepsinoides une espèce qu'il
croit nouvelle; dans le genre Dérostome il décrit 8 espèces,
dont ; avec des nouveaux noms; dans le genre Planaire enfin,
l’auteur a observé 6 espèces, dont il donne les descriptions.
M. Dugès établit qu'il n’existe point dans les Planarites de
système nerveux central, ni d'appareil locomoteur fibreux; la
fibre sensible et contractile à la fois est universellement répan-
due. Les organes digestifs sont tubuleux et à deux ouvertures
terminales, chez les Prostomes ; en forme de casque et à une
seule ouverture antéro-inférieure chez les Dérostomes ; ramifés,
et à une seule ouverture médiane inférieure chez les Planaires,
qui, de plus, sont pourvues d’un suçoir à trompe. Les Planariées
ont un système circulatoire assez semblable à celui des Hirudi-
nées; les organes de la reproduction ressemblent davantage à
ceux des Mollusques Gastéropodes. Les deux sexes existent à
la fois chez le même individu , mais l’accouplement est néces-
saire à la fécondation. En outre, plusieurs espèces se multi-
plient aussi par une division spontanée, une section artificielle
reproduit également autant d'individus complets qu'elle a donné
de morceaux. Une division incomplète sur la ligne médiane
donne lieu à des monstruosités régulières ( tête ou -queue dou-
ble), etc. ; de ces recherches, l’auteur conclut que les Planariées
ne peuvent être annexées aux Annélides, malgré de nom-
breuses analogies, et qu’elles doivent trouver place auprès des
Vers intestinaux parenchymateux, dont les avaient déjà rap-
prochées d’abord Muller, et depuis M. Cuvier. Le mémoire
de M. Dugès est suivi d’un extrait de celui de M. Baer sur le
même sujet. ( Voyez la page 298 de ce cahier.)
23%. SUR LA RESPIRATION DES CRUSTACÉS ; par MM. Aupourx et
Milne Enwanps. Mémoire lu à l’Académie des sciences,
séance du 28 mai 1898.(Le Globe; Tom. V, pag. 417.)
23h. IL RapponT sur CE Mémoire à l’Académie des sciences,
par MM. Cuvier et Douénir. ( Annales des sciences natur, ;
septemb. 1828, pag. 85 ).
Il résulte des observations et des expériences contenues dans
ce mémoire, 1° que, chez tous les Crustacés, les branchies
sont aptes à remplir les fonctions d'organes respiratoires dans
Zoologie. 309
l'air atmosphérique aussi bien que dans l'eau; 2° que la mort
plus ou moins rapide des espèces aquatiques exposées à l'air ,
dépend de plusieurs causes , dont une des plus directes est l’é-
vaporation qui s'opère sur les branchies, et qui produit leur
desséchement ; 3° que par conséquent une des conditions né-
cessaires pour l'entretien de la vie des animaux qui ont des
branchies, et qui vivent à l'air, est d’avoir ces organes garantis
contre le desséchement; 4° enfin, que ces dispositions indispen-
sables se rencontrent effectivement dans les Tourlouroux et les
autres Crabes terrestres, qui possèdent tous divers organes des-
tinés à absorber et à tenir en réserve la quantité d’eau néces-
saire pour entretenir autour des branchies un état hygrométri-
que convenable.
Le rapport de MM. Cuvier et Duméril est entièrement favo-
rable.
239. CRUSTACÉS DE LA MÉDITERRANÉE ET DE SON LITTORAL,
décrits et lithographiés par Polydore Roux, conservateur du
Cabinet d'Histoire naturelle de la ville de Marseille. 1°° li-
vraison. Marseille, 1828; chez l’auteur, au Musce. Paris,
Levrault, (Voy. le Bullet. de janv., 1829. pag. 147.)
Nous annoncons avec beaucoup de satisfaction ce nouvel
ouvrage de M. Roux. C’est une entreprise bien conçue et qui
mérite tout le succès qu’elle ne peut manquer d’obtenir , si nous
en jugeons par cette première livraison. En effet, il serait à
désirer que les naturalistes qui sont éloignés des grands foyers
de la science se bornassent ainsi à décrire les productions des
pays qu'ils habitent; bientôt la France serait mieux connue
sous ce rapport, et nous aurions des ouvrages faits en conscience,
avec la maturité et les soins nécessaires, lesquels seraient infi-
niment plus utiles à la science que toutes ces compilations in-
digestes qui se succèdent dans la capitale, sans bénéfice pour
elle. Nous devons signaler, sous ce point de vue, les travaux
dont sont occupés, avec un zèle et une suite bien exemplaires,
plusieurs naturalistes de la Normandie, du Bordelais et de la
Provence, etc., et qui tendent à constituer à Caen, à Bordeaux, à
Montpellier, à Marseille, comme à Stasbourg, dans un autre
geure, de véritables centres d'activité scientifique, qui ne peu-
vent manquer d'exercer une grande influence, non-seulement
sur les contrées sur lesquelles ils agissent directement, mais en-
310 Zoologie.
core sur la science elle-même. Nous faisons des vœux ardens
pour que cet exemple soit imité partout, et pour que, dans cha-
que département, les autorités locales protègent la formation ou
le développement des Musées locaux, destinés à rassembler les
productions en tout genre du département ; nous désirons sur-
tout que les naturalistes de chacun de ces départemens réunis-
sent leurs efforts pour enrichir ce dépôt central, et s'occupent
activement à faire connaître les productions de leur pays.
Nous applaudissons à l’idée de M. Roux de s’attacher à nous
faire connaître les Crustacés de la Méditerranée, et nous som-
mes certains que, malgré les travaux de M. Risso, il aura en-
core une abondante moisson de découvertes, sans compter
qu'un ouvrage à figures bien faites peut seul être aujourd’hui
réellement utile à la science. Nous n’avons pu donner les mêmes
louanges à l’entreprise dont ce même naturaliste a conçu le pro-
jet, et qui a déjà recu un commencement d'exécution; nous vou-
lons parler de son Zconographie conchyliologique ; maïs nous
croyons être l'interprète de tous les amis éclairés de la science
en lui demandant de modifier son plan primitif, et de nous don-
ner tous les Mollusques de la Méditerranée dans le format de
l'ouvrage que nous annoncçons aujourd'hui. Cette entreprise se-
rait bien autrement utile que son Iconographie générale, et
nous sommes certains qu’elle aurait un grand succès, surtout si
M. Roux pouvait parvenir à bien établir la synonymie compa-
rative entre Olivi, Renieri, Poli, Risso, etc., et les espèces
qu'il aura à décrire et à faire figurer. Dans un semblable ou-
vrage, à la vérité, toutes les petites espèces devraient peut-être
être gravées, car il est bien difficile d'obtenir assez de netteté
de la lithographie ordinaire; mais la gravure sur pierre peut
permettre, sans doute, l'emploi des deux procédés sur la même
pierre, et de ne point éloigner les petites espèces de celles dont
la taille permet l'emploi du crayon.
Revenons aux Crustacés de la Méditerranée. Les caractères
de châque genre sont donnés avec beaucoup de soins et d’exac-
titude par M. Roux. Ces caractères sont suivis d'observations
intéressantes sur les Crustacés qui dépendent du genre. Les espè-
ces offrent, d’abord une phrase linnéenne en latin, la synonymie,
puis une description détaillée, accompagnée des réflexions ou
des observations que l’auteur croit utiles de présenter et dont
Zoologie. 314
la science ne peut que proliter. Voici l'indication des espèces
comprises dans cette 1°* livraison : 1° Lambrus mediterraneus
Roux. En adoptant ce genre créé par le D° Leach , M. Roux y
rapporte l’Euryrome Aldrovandi de M, Risso , et avec doute le
Cancer macrochelos &e Herbst, figuré par Aldrovande et Scba.
2° Calappa granulata, Des.
3° Amatlia Rissoana Roux. L'auteur établit ce nouveau genre,
voisin des P/sa, pour une nouvelle espèce qu'il a découverte dans
la mer de Toulon. Les 4mathia diffèrent des Pésa par l'absence
des poils terminés en massue, qui, placés sur les antennes, ca-
ractérisent ce dernier genre, et par les forts piquans qu'on re-
marque sur les surfaces de la Carapace qui correspondent à
des régions viscérales. Voici les caractères de l’Amathia Rissoa-
na. Testa ovato-trigona; fronte spinis duabus discedentibus; dorso
tredecim-aculeato ; pedibus manibusque lævibus, rubescentibus ;
corpore lutescente.
4° Portunus louppes Risso ;
5° P, Rondeletit Risso;
6° Squilla cerisit Roux. Voici les caractères de cette nouvelle
et belle espèce, bicn distincte de toutes ses congénères. Cor -
pore fulvo, supra lævi; pollicibus bidentatis ; caud& rubra,
spinosé , canaliculaté, Hab. la Corse, Toulon.
Nous aurons soin de mentionner ainsi chaque livraison à
mesure qu'elle sera publice. FE.
236. MÉMOIRE SUR QUELQUES CRUSTACÉS NOUVEAUX, avec fig. ;
par M. H. Milne Enwanps. (Annales des Scienc. natur.; mars
1828 , pag. 287.)
M. Edwards décrit 4 espèces de Crustacés, appartenant à au-
tant de genres différens, dont 3 sont nouvellement établis par
lui.
Genre Rhoë. Rosa Edw.
Caractères : 4 antennes, dont les sapéricures sont grosses,
bifides et plus longues que les inféricures ; 14 pattes, dont les
2 premières terminées par une pince et les autres par un ongle
crochu : le dernier article de l’abdomeu alongé et supportant
deux appendices terminés par de longs filamens,
Une seule espèce : R4. Latreillii, Longueur, 3 lig.; couleur
blanchâtre ; hab. , trouvée pres de Port-Louis en draguant sur
un banc d’huitres.
912 Zoologie.
Le genre Rhoë fait le passage des Euphées aux autres Am-
phipodes, dans lesquels ces derniers ont été rangés par M. La-
treille, |
Genre Cume. Cuma Edw.
Caractéres. Tète distincte du corps et très-grande; 2 yeux
sessiles; antennes supérieures rudimentaires; antennes infé-
rieures courtes; thorax composé de 4 segmens, b paires de
pattes natatoires; abdomen composé de 6 anneaux et terminé
par 2 appendices portant chacun 2 styles.
Une seule espèce : Cuma Audouinü. Longueur, 3 à 4 hg.; cou-
leur d’un blanc jaunûtre ; trouvée près du Croisic sur des rochers
qui ne sont à découvert que lors des grandes marces.
Le genre Cuma se range dans le système à côté du genre
Condylura Latr.
Genre Pontie. Poxria Edw.
Caractères. Tète distincte du thorax, 2 yeux sessiles; 4 an-
tennés, dont les supérieures sétacées et multi-articulées, les
inférieures pédiformes et ciliées ; thorax divisé en 6 anneaux;
5 paires de pattes bifides et natatoires ; abdomen formé de deux
segmens et terminé par deux appendices.
Une seule espèce : Pontia Savignyi; remarquable par la
beauté de ses couleurs ; le dos est d’un blanc argenté et nacre,
entouré d’une bordure assez large d’un vert d’émeraude; Fani-
mal nage sur le ventre et se meut avec une vivacité extrême.
Trouvé sur la même côte que ie précédent.
Le genre Pontia doit former le passage des Macroures sché-
zipodes aux Crustacés des ordres inférieurs.
Le genre Negazra Leach. Montagu, a fourni sa 4° espèce à
M. Edwards; mais cette espèce est si anomale qu'il a dû mo-
difier les caractères du genre, et les établir ainsi :
Genre Nebalie, Extrémité céphalo - thoracique revétue d’un
tôt corné , terminé antérieurement par un rostre pointu; 2 yeux
pédonculés; 4 antennes ; 5 paires de pattes lamelleuses et bran-
chiales, cachées sous la partie inférieure du tèt et suivies d’un
certain nombre de pattes natatoires bifides; abdomen formé de
5 à 7 articles, terminé par 2 appendices.
M. Edwards donne à son espèce le nom de Webulia Geoffroyi.
Elle à été trouvée sur des rochers près de Concarneau, en Bre-
tagne; elle vit parmi les petits cailloux et les débris de coquil-
Zoologie. 313
lages , et nage sur le flanc. Elle diffère des autres Nébalies par
le nombre de ses pattes natatoires. Une série de pattes bran-
chiales , situées entre les appendices de la bouche et les pattes
natatoires, semble conduire de cet animal à ce qu'on observe
chez les Branchipes. Son organisation ne permet pas de le ran-
ger dans les Décapodes Macroures, parmi lesquels tous les na-
turalistes ont placé les Nébalies. Malgré cela, l’auteur n'a pas
cru devoir créer un nouveau genre pour ce Crustacé.
Chacune des 4 espèces est décrite en détail et représentée par
des figures.
237. GENERAL DIRECTIONS FOR COLLECTING AND PRESERVING
ExOTIC Insecrs ann CnusraAcEa. — Instruction générale
pour prendre et conserver les Insectes exoliques, ouvrage
destiné aux personnes qui résident dans les pays étrangers ,
aux voyageurs, etc., av. pl.; par George SamourLLe. Lon-
dres, 1826.
Ce petit ouvrage renferme des préceptes fort utiles aux per-
sonnes auxquelles l’auteur l’a destiné.
238. Résumé D’ENTOoMoLOoG1E, ou Histoire naturelle des ani-
maux articulés; par M. V. Aupouix et Milne Euwarps. Tom.
IL. Histoire naturelle des insectes, par M. H. M. Enwanps.
In-32 de vu et 260 pag., avec une iconographie de 48 plan-
ches. Paris, 1828; au bureau de l'Encyclopédie portative, et
chez Bachelier.
Ce résumé fait partie de l'Encyclopédie portative dirigée par
M. Bailly de Merlieux. Un petit volume in-32 pour l'Histoire
naturelle. des Insectes est sans doute fort peu de chose , mais,
cette considération à part, on peut dire que M. Milne Edwards
s’est très-bien acquitté de sa tâche, et que son résumé offre un
bon apercu abrégé du sujet qu'il a traité. Un tiers du petit vo-
lume est rempli par les généralités, composées d’une introduc-
tion historique à l’'Entomologie, et de considérations sur l’ana-
tomie, la physiologie et les mœurs des Insectes; le reste offre
un exposé des méthodes de classification et l'histoire naturelle
spéciale des Insectes.
Les planches laissent beaucoup à désirer, Pie
314 Zoologie.
239. Essais ENTOMOLOGIQUES ; publiés par Arvid-David Hummer.
In-8°, n° VI. St.-Péterbourg, 1827. (Voy. l'annonce du n° Y,
Bullet. de janv. dernier, pag. 149.) |
Ce numéro des Æssais entomologiques de M. Hummel contient
un catalogue des Insectes trouvés, en 1826, en Russie, et quel-
ques nouvelles espèces de Carabiques décrites par le comte de
Marñnerheim, Nous nous contenterons ici de donner le caractère
des espèces nouvelles décrites dans ce petit ouvrage.
1° Carabus Menetriesi Falderm., sans phrase spécifique. I
ne diffère du Carabus granulatus Vej. que par l'absence de la li-
gne élevée auprès de la suture des élytres, dont on ne voit qu'un
commencement à la base, et par des points oblongs, élevés, plus
marqués. 2° Staphylinus apicalis Humm., long. 3 lig. xiger niti-
dus ; antennis totis nigris ; thorace seriebus dorsalibus quinque
punctatis ; elytris opacis, pubescentibus , angulo apicis exteriore
laté fusco ferrugineo ; pedibus nigro-fuscis , coxis concoloribus ,
tarsis anticis dilatatis, An varietas Staph. bipustulati ? 3° Bruchus
Fischeri Humm. Thorace subronico, niger, densé olivacen t0-
mentosus ; elytris striatis, maculis denudatis nigris ; antennis basi
pedibusque anterioribus rufis, femoribus muticis. 4° Bruchus cru-
ciatus Humm. Miger, griseo-tomentosus; antennis maris pectina-
tis, feminæ acuté serratis ; elytris cruce medi& et posticè latè gri-
seis; pedibus nigris, femoribus rufts, posticis crassis, dentatis.
Ces 2 espèces ont été trouvées dans des semences exotiques , la
dernière particulièrement dans les graines d’une espèce du
genre Clitoria venue du Brésil. 5° Bruchus Faldermanni Man-
nerb. long. 3 lig.?, piceus helvo-squamosus , fuscè varius ; tho-
race subconico el trisque quadratis nigro alboque tessellatis , fe-
moribus dentatis. In fabis Mucunæ... e Novd Hispanid. 6° Pa-
chygaster rugosus Humm. Totus ater, glaber , femoribus acuté
dentatis ; rostro deplanato, subcarinato ; thorace angusto, gra-
nulato ; elytris tenué strialis, transversim striatis. 7° Eusomus ?
Martini Humm, l'emoribus dentatis, niger ; obscure flavo-squa-
mosus , fusco hirtus, antennis rufis. 8° Saperda Oppermanni
Humm. Magnitudo Sap. Carcharias. Nigra, griseo-pubescens ,
elytris parallelis ,-apice sinuatis, rugoso-punctatis , cingulo léneis
subelevatis tribus. 9° Coccinella Karpowkæ Humm. Coccinell&
bissexpustulatä multo minor, nigra ; capite flavo ; thorace brevi ,
Zoologie. 315
posticé producto, anticè margine angustè et angulis laté flavis ;
colcoptris margine lateralè maculisque tribus disct flavis , pedibus
anterioribus luteis, posticis piceis. 10° Semblis nigra Humm.
Ecaudata, tota nigra, pubescens ; alis obscuré hyalinis, nervis
fuscis. 11° Tenthredo fuscitarsis Uumm. Long. 4 lig. Artennæ
totæ nigræ ; caput nigrum , labro palpisque pallidis , mandibulés
Julvo maculatis. Thorazx niger , scutello concolore. Abdomen ni-
grum , segmentis secundo margine postico , 3° dorso et subtüs,
4° et 5° toiis, 6° subtüs fulvis. Pedes toti fulvt, tarsis quatuor
posterioribus fuscis.
Les espèces citées ont été trouvées ou à St-Pétersbourg ou
dans un voyage à Abo sur les frontières de Suède. Les suivan-
tes ont été décrites par M. de Mannerheim et sont de diverses
provinces de l'empire russe.
1° Carabus Eschscholtzi Mannerh. Long. 12 lig. Ovatus, su-
pra nigro-virescens , elytris costis elevatis inlerruptis punctisque
obsoletissimé impressés triplici serie. Yn Sibirià. 2° Carabus Herr-
manni Mannerh. Long. 11 lig. Oblongo-ovatus, supra niger, sub-
æneo marginatus , elytris ponè medium latioribus , costis eleva-
tis interruptis punctisque impressis obsoletissimis triplici serie. In
Sibiriä. 3° Carabus Stscheglowii Mannerh. Long. 10 lig. Ovatus,
supra cupreo-æneus,margine rubro, aureo,elytris costis elevalis,
énterruptis, punctisque subrotundatis, elevatis, triplict serie. In Si-
birià. 4° Carabus Hollbergié Mannerh. Long. 8 lig. +. Oblongo-
ovatus , supra cœruleo-violaceus, thorace rugoso, elytris pro-
Jundé crenato-striatis punctisque, impressis triplici serie. In Da-
ghestan. 5° Carabus Billbergt Mannerh. Long. 9 lig. +. Ovatus,
supra æneus , elytris tuberculis elevatis, rotundatis, triplict serie,
énterjectis costis tribus angustis, media elevatiore , latiore. In
Dahuriä.
Suit un catalogue d’Insectes récoltés par M. Benoit Jæger
dans un voyage fait de St.-Pétersbourg dans la Crimce et dans
l’Ibérie. Parmi ces espèces, les suivantes sont nouvelles.
1° Blaps Jægeri Humm. Mortisagä multo major, nigra , elon-
gata, subtiliter punctata ; thorace anticé rotundato , dilatato, pos-
ticé angustato transversim impresso , elytris parallelis , subrugo-
sis , apice acuminato reflexo. 2° Coccinella Lichatschovii Humm.
Ovato-hemisphærica , glabra, thorace flavo, punctis septem ,
clytris marginatis, rubris, punctis novemdecim suturdque nigris.
316 Zoologie.
3° Aradus muricatus Humm. Griseus, fusco variegatus, thoracis
margine crasso, elytrorumque nervis rufescentibus; capite, anten-
narum bast, thorace femoribusque anticis spinis erectis, muricatis.
Les Elater lanuginosus et pubescens , le Gryllus vastator et la
Lopha quadrinotata sont encore annoncées comme espèces nou-
velles, mais on n’en donne pas les phrases spécifiques.
A cet ouvrage est jointe une planche qui nous paraît bien gra-
vée, représentant le Bruchus Faldermanni. A. S.F.
240. ILrusrrarTions or BriTisH ENTOMOLOGY OR A SYNOPSIS OF
INDIGENOUS InsecTs, — Synopsis des Insectes indigènes de
la Grande-Bretagne, contenant leurs caractères génériques et
spécifiques ; par J, F. Srepnens. In-8°, n° 1-12, avec planch.
Londres, 1827.
Cet ouvrage paraît par livraisons mensuelles, nous ne le con-
naissons encore que par les annonces d’autres recueils scienti-
fiques.
241. SPÉCIÈS GÉNÉRAL DES COLÉOPTÈRES DE LA COLLECTION DE
M. 1e comrTe DEsEAN, pair de France , etc. Tom. 3°. In-8° de
556 p. Paris, 1828; Méquignon-Marvis. ( Voy. le Bulletin,
Tom. XVI, 1829, pag. 149.
Dans les 2 premiers volumes de son Spéciès, M. le comte
Dejean a donné successivement les caractères des genres et la des
cription des espèces de sa collection qui entrent dans les tri-
bus de la famille des Carabiques, nommées par lui Cicindelètes,
Scaritides, Simplicipèdes et Patellimanes. Dans le 3° volume,
dont nous rendons compte, il s'occupe exclusivement de la tri-
bu qu'il nomme Féroniens ; dénomination tirée du nom géné-
rique Feronta, donné autrefois par M. Latreille à tous les In-
sectes de cette tribu et méme à plusieurs autres genres que M.
Dejean a fait entrer dans ses Patellimanes.
La tribu des Féroniens se distingue, par les tarses iutermé-
diaires et le 4° article des tarses antérieurs, qui ne sont jamais
dilatés dans les mâles, de la tribu des Harpaliens qui la suivra
immédiatement;et de celle desPatellimanes qui l’a précédée, par
les tarses antérieurs des mâles, dont les 2 ou 3 premiers articles
sont plus ou moins triangulaires ou cordiformes, mais jamais
carrés ou arrondis comme ceux des mâles Patellimanes,
Zoologie. 317
Ce volume renferme la tribu entière des Féroniens, divisée
en 31 genres, dont 11 sont entièrement nouveaux; six ont été
créés par différens entomologistes, mais les caractères n’en ont
été donnés dans aucun ouvrage, un ( Feronia) est composé de
plusieurs anciens genres et a reçu de nouveaux caractères, enfin
13 sont tirés de différens auteurs; mais M. le comte Dejean a
rendu leurs caractères plus clairs par la comparaison de ceux
qui leur sont propres, avec ceux des genres voisins.
L'auteur partage les Féroniens en deux grandes divisions,
la 1°° a pour caractères : tarses antérieurs ayant leurs deux pre-
miers articles dilatés dans les m&les. Cette division comprend
quatre genres, 1° genre Pagonus Zieg]l. Caract. gén. Dernier ar-
ticle des paipes alongé, légérement ovalaire et terminé presque
en pointe. Antennes assez courtes, presque filiformes , légère-
ment comprimées el grossissant un peu vers l'extrémité. Lèvre
supérieure courte , transversale et coupée presque carrément.
Mandibules peu avancées , légérement arquées et un peu aiguës.
Une dent bifide au milieu de l’échancrure du menton. Corselet le
plus souvent court et presque transversal, toujuurs peu convexe,
presque carré , peu ou point rétréci postérieurement. Élytres as-
sez alongées , parallèles et peu convexes. Ce genre renferme 18
espèces , dont 13 sont décrites ici pour la 1° fois.
2° Genre Cardiaderus Dej. Caract. génér. Dernier article des
palpes alongé, ovalaire et terminé presque en pointe. Antennes
filormes, assez alongées. Lévre supérieure courte , transversale
et coupée carrément. Mandibules assez avancées , légérement ar-
quées, et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l’échancrure
du menton. Corselet cordiforme , convexe et assez fortement ré-
tréci postérieurement. Élytres assez alongées , parallèles et peu
convexes. Ce genre ne contient qu'une espèce. Daptus chloroti-
cus Gébl.; de Sibérie.
3° Genre Baripus Dej. Caract. génér. Dernier article des pal-
pes presque cylindrique et tronqué à l'extrémité, Antennes cour-
tes et presque moniliformes. Lèvre supérieure trèés-courte , trans-
versalet coupée presque carrément. Mandibules fortes, peu ar-
quées et assez aiguës, Une dent bifide au milieu de l'échancrure
du menton. Corselet convexe, assez grand , presque ovalaire. É ly-
tres convexes, en ovale alongé. Une seule espèce entre dans ce
genre, Molops rivalis Germ. de Buénos-Ayres,
318 Zoologie N° 241
4° Genre Patrobus Még. Caract. génér. Dernier article des
palpes alongé, presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. An-
tennes filiformes et assez alongées. Lévre supérieure courte, trans-
versale et coupée carrément. Mandibules peu avancées , légére-
ment arquées et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l'é-
chancrure du menton. Corselet presque plane, rétréci postérieure:
ment et plus ou moins cordiforme. Élytres en ovale alongé, pres-
que planes ou peu convexes. Ce genre contient huit espèces,
dont trois décrites pour la 1°° fois.
La seconde division des Féroniens a pour caractères : les trois
premiers articles des tarses antérieurs dilatés dans les mâles. Xci
l’auteur forme deux subdivisions. La 1°, caractérisée ainsi :
Crochets des tarses dentelés en-dessous, comprend cinq genres. Co
Genre Dolichus Bonell. contient cinq espèces, dort deux n’a-
vaient pas encore été décrites , et ue 3° avec une synonymie
douteuse. 2° Genre Pristonychus Dej. Caract. génér. Dernier
article des palpes presque cylindrique et tronqué à l'extrémité.
Antennes filiformes et assez alongées. Lévre supérieure en carré
moins long que large, légèrement échancrée antéricurement.
Mandibules légèrement arquées et assez aiguës. Une dent bifide
au milieu de l’échancrure du menton, corselet rétréci postérieu-
rement, plus ou moins cordiforme et alongé. Élytres plus ou moins
ovales et alongées. Ce genre formé sur le Sphodrus terricola des
auteurs, etsur des espèces voisines, contient dix-neuf espèces,
dont seize décrites pour la 1°° fois. 3° Genre Calatus Bonell.
renferme 19 espèces, 10 sont ici décrites pour la 1°° fois. 4°
Genre Pristodactyla Dej. Caract. génér. Dernier article des palt-
pes alongé. Lévre supérieure en carré moins long que large
et presque transversale, Mandibules peu avancées, légèrement
arquées et assez aiguës. Une dent bifide au milieu de l'échancrure
du menton. Corselet ovalaire, arrondi postérieurement. Élytres
en ovale alongé et légèrement convexes. Une seule espèce de
l'Amérique septentrionale, laquelle est nouvelle, 5° Genre Za-
phria Bonell. Une espèce unique.
La seconde subdivision a pour caractère : Crochets des tarses
sans dentelures. L'auteur y fait entrer 22 genres. 1° Genre Spo-
drusClairv.,réduit QE planus etaux espèces voisines. 5 espèces
dont une nouvelle, 2° Genre Omphreus Parreyss. Caract. génér.
Dernier article des palpes assez fortement sécurifore. Antennes
filiformes , assez ‘alongées ; leur 1°° article trés-grand, gros=
Zoologie. 319
sissant vers l'extrémité et aussi long que les 3 suivans. Lèvre su-
périeure transvérsale et coupée presque carrément. Mandibules
légèrement arquées ct très-aiguës. Point de dent au milieu de
l'échancrure du menton. Corselet alongé et légérement cordi-
Jorme. Élytres en ovale très-alongé. Une seule -espèce, rappor-
tée par M. Parreyss, du Montenegro, nouvelle. 3° Genre P/a-
tynus Bonell. Cinq espèces, quatre sont nouvellement décrites.
4° Anñchomenus Bonell. 27 espèces, dont 18 décrites pour la
1"° fois. 3° Agonum Bonell. 48 espèces, dont 24 décrites nou-
vellement, 6° Olysthopus Dej. Caract. génér. Les 3 premiers ar-
ticles des tarses antérieurs plus longs que larges et légérement
triangulaires ou cordiformes dans les mé&les. Dernier article des
palpes alongé, ovalaire et terminé presque en pointe. Antennes
Jiliformes et assez alongées. Lévre supérieure légèrement con-
sexe, en carré moins long que large. Mandibules peu avancées,
légèrement arquées et assez aiguës. Point de dent au milieu de
l'échancrure du menton. Corselet presque orbiculaire, échancré
antérieurement. Élytres en ovale alongé, presque planes ou tres-
légérement convexes. Ce genre qui a pour type l’Agonum rotun-
datum des auteurs, renferme six espèces, dont la moitié était
déjà décrite. 7° Trigonotoma Dej. Caract. génér. Les 3 premiers
articles des tarses antérieurs moins longs que larges et fortement
cordiformes dans les mäles. Dernier article des palpes labiaux
des mâles triangulaire ou très-fortement sécuriforme. Antennes
Jilifernes et assez courtes. Lèvre supérieure presque transversale,
échancrée antérieurement. Mandibutes assez fortement arquées
et trés-aigués. Menton trélobé ; lobe intermédiaire presque tron-
que. Corselet presque carré ou cordiforme. Élytres assez alon-
gées, trés-légérement ovales et presque parallèles. Deux espèces
de Indes orientales, dont une décrite pour la 1° fois. 8° Genre
Catadromus Macl. Une seule espèce Carabus tenebrioides Oliv.
9° Genre Lesticus Dej. Caract, génér. Les 3 Premiers articles des
tarses antérieurs moins longs que larges et fortement cordiformes
dans les müles. Dernier article des palpes labiaux alongé et
légérement sécuriforme. Antenes filiformes ét assez alongées.
Lèvre supérivure transversale et léserement échancrée anté-
rieurement, Mandibules peu avancées , assez fortement ar-
quées et trés-aïguës, Menton trilobé ; lobe intermédiaire pres-
que tronqué. Corselet fortement cordiforme, très-rétréci pos-
terieurement, Élyires assez alongées, très- légérement ovales
320 Zoologie.
et presque parallèles. Une seule espèce nouvelle, LÉ Java.
10° Genre Distrigus Dej. Caract. génér. Les 3 premiers ar-
ticles des tarses antérieurs plus longs que larses et légèrement
triangulaires et cordiformes dans les mâles. Dernier arucle
des palpes aiongé , presque cylindrique et tronqué à l'extrémité.
Antennes filiformes, assez alongées. Léèvre supérieure plane,
en carré moins long que large. Mandibules peu avancées , légé-
rement arquées et assez aiguës. Menton très-légérement échancré ;
point de dent sensible au milieu de son échancrure. Corselet lé-
gérement convexe, presque carré, arrondi sur les côtés et coupé
carrément postérieurement. Élytres en ovale alongé ct assez con-
veres. Trois espèces, des Indes orientales, nouvellement dé-
crites. 11° Abacetus Tej. Caract. génér. Les 3 premiers articles
des tarses antérieurs moins longs que larges et fortement trian-
gulaires et cordiformes dans les mâles. Dernier article des pal-
pes alongé, presque cylindrique et tronqué à l'extrémité. An-
tennes filiformes , assez alongées et légèrement arquées et assez
aiouës. Menton trilobé ; lobe intermédiaire arrondi. Corselet tra-
pézoïide, presque aussi large que les élytres à sa base. Étbyures
peu alongées, se rétrécissant un peu vers l'extrémité et arron-
dies postérieurement. Une seule espèce, du Sénégal et de Gui-
née, nouvelle. 12° Microcephalus Latr. Caract. génér. Les 3
premiers articles des tarses antéricurs ausst longs que larges et
fortement triangulaires ou cordiformes dans les mäles. Dernier
article des palpes peu along ve et assez fortement sécuriforme. An-
tennes filiformes, assez alongées. Lévre supérieure en carré moins
long que large, et légèrement échancrée antérieurement. Mandi-
bules peu avancées, légèrement arquées et assez aiguës. Menton
trilobé ; lobe intermédiaire arrondi. Corseict presque carré, aussi
large que les élytres à sa base. Élytres assez alongces , très-lé-
gérement ovales et presque parallèles. Une seule espèce, du Bré-
sil, nouvelle. 13° Feronia Lat. Caract. génér, Les 3 premiers
articies des tarses antérieurs moins longs que larges et forte-
ment triangulaires ou cordiformes dans les mâles. Dernier
article des palpes plus ou moins alongé, cylindrique ou légére-
ment sécuriforme. Antennes filiformes, plus ou moins alongées.
Lévre supérieure en carré moins long que large; quelquefois
presque transversale, coupé carrément antérieurement ou lé-
gèrement échancrée. Mandibules plus ou moins avancées , plus
ou moins arquées ; et plus où moins aiguës, Une dent bifide au
Zoologie. 32t
milieu de l'échancrure du menton. Corselet plus ou moins cordi-
forme , arrondi, carré ou trapézoïde , jamais transversal. Ély-
tres plus ou moins alongées, ovales ou parallèles. Jambes inter-.
médiaires toujours droites. Ce genre comprend 194 espèces ré-
parties dans dix groupes, savoir :
1° Pæcilus Bonell. 29 esp., dont 19 décrites pour la 1°° fois,
2° Argutor Még. Fr pare id,
3° Omaseus Licgl. 24 esp, — 14 id.
4° Steropus Még. 12 esp., — 4 id.
5° Platysma Sturm. 27 esp., — 18. id,
6° Cophosus Zicgl. 3esp., — 2 id.
7° PterostichusBon. 32 esp., — 16 id. et 4 ayant une syno-
nymie douteuse.
© 8° AbaxBonell. 15 esp, — 9 décrites pour la 1°* fois,
9° Percus Bonell. 11 esp, — 9 id.
10° Molops Bonell. gesp., — 5 éd.
14° Camptoscelis Dej. Caract. génér. Les 3 premiers articles des
tarses antérieurs moins longs que larges et fortement cordiformes.
Dernier article des palpes presque cylindrique et tronqué à l’ex-
trémité. Antennes filiformes peu alongées. Lèvre supérieure enr
carré moins long que large. Mandibules très- peu avancées, for-
tement arquées et presque obtuses. Une dent bifide au milieu de
l'échancrure du menton. Corselet tronqué antérieurement, ar-
rondi postérieurement. Élytres assez alongées, très- légèrement
ovales et presque parallèles. Jambes intermédiaires fortement ar-
quées. Une espèce, Scarites hottentota Oliv. 15° Myas Ziegl.
Caract. génér. Les 3 premiers articles antérieurs moins longs
que larges et fortement cordiformes dans les mâles. Dernier ar-
ticle des palpes labiaux peu alongé et fortement sécuriforme. An-
tennes peu alongées, presque monilifcrmes. Lévre supérieure
transversale, coupée presque carrément. Mandibules peu avan-
cées, légérement arquées et assez aiguës. Une dent bifide au
milieu de l’échancrure du menton. Corselet presque carré. Éb-
tres ovales ou parallèles. Deux espèces, la première de Hongrie,
la seconde, décrite pour la première fois, de l'Amérique sep-
tentrionale. 16° Cephalotes Bonell. Cinq espèces dont 4 nouvel-
lement décrites. 17° Stomis Clairv. Deux espèces. 18° Pelor Bo-
nell. Une seule espèce. 19° Zabrus Clairv. Treize pièces; dix
nouvellement décrites. 20° Amara Bonell. Soixante-trois espèces,
B. Tome XVI, | 21
323 Zoologie.
dont trente-quatre décrites pour la 1°° fois, et deux avec une
synonymie douteuse. 21° Antarctia Dej. Caract, génér. Les 3
premiers articles antérieurs aussi longs que larges et fortement
cordiformes dans ls mâles, Dernier article des palpes alongé ,
presque cylindrique , tronqué à l'extrémité. Antennes féliformes ,
assez alongées. Lèvre supérieure en carré moins long que large,
légèrement échancrée antérieurement, Mandibules peu avancées,
assez fortement arquées , assez aiguës. Point de dent au milieu
de l’'échancrure du menton. Corselet presque carré ou légèrement
cordiforme. Élytres assez alongées, presque parallèles et légére-
ment sinuées à l'extrémité. Neuf espèces, toutes de l'extrémité
de l'Amérique méridionale, sept sont absolument nouvelles.
22° Masoreus Ziegl. Caract. génér., Les 3 premiers articles des
tarses antérieurs aussi longs que larges ct fortement triangu-
laires dans les mäles. Dernier article des palpes alongé , presque
cylindriqne et tronqué à l’extremité, Antennes filiformes, peu
alongées. Lévre supérieure presque transversale, coupée presque
carrément. Mandibules peu avancées, assez arquées et assez ai-
guës. Point de dent au milieu de l'échancrure du mentor. Corse-
let transversal, échancré antérieurement, arrondi sur les côtés,
légèrement prolongé dans son milieu postérieurement, et séparé
des élytres par un étranglement. Élytres en ovale-alongé, presque
tronquées à l'extrémité, Trois espèces, dont deux nouvelles.
Un tableau synoptique, placé au commencement de ce vo-
lume, donne les caractères différentiels de tous les genres de la
tribu des Féroniens. La précision et l’ordre régulier, ainsi que
la clarté qui y règne, en faciliteront singulièrement l'étude, On
retrouve ces mêmes qualités dans les caractères génériques et
spécifiques. On doit bien concevoir que nous ne parlons pas
ici de la concision linnéene dont tous les jours on découvre
l'inconvénient, surtout en ce qui à rapport aux espèces : telle
description de l’auteur suédois convenant parfaitement et éga-
lement à des espèces que l’on ne peut s'empêcher de regarder
comme essentiellement distinctes. En parlaut donc de la préci-
sion employée par M. le comte Dejean , nous ajouterons qu’elle
est de nature à n’exclure aucun des caractères utiles à la dis-
tinction ; les caractères des genres placés en tête, en lettres ita-
liques, et ceux des espèces, sous la forme des phrases latines, sui-
vent toujours un ordre régulier; la description des mêmes pa-
ties conservant toujours la méme place dans chacune d'elles.
Zoologie. 323
Comme nous l’avons dit plus haut, on trouve dans cet ou-
vrage un nombre infini de choses nouvelles, tant en genres
qu’en espèces, et quoiqu'il soit à regretter que M. le comte De-
jean ne décrive pas les espèces étrangères à son cabinet, per-
sonne ne pourra se passer de son ouvrage pour étudier les Ca-
rabiques. L'auteur décrit dans ce 3° volume, 467 espèces, dont
105 entièrement nouvelles ; 88 nommées par lui, et citées dans
lé catalogue imprimé de sa collection, ou nommées différem-
ment par d’autres auteurs ; go nommées par différens entomolo-
gistes (ces 283 espèces décrites pour la première fois). Et enfin
184 espèces déjà décrites dans divers ouvrages, mais non pas
comparativement comme elles le sont ici.
Avec tous les entomologistes, nous attendons impatiemment
la publication des deux dernières tribus des Carabiques ( Har-
paliens et Subulipalpes, qui termineront la nombreuse série des
Carnassiers terrestres; alors on aura le travail le plus étendu
que l’on ait encore publié sur ce sujet. Aud, S.
242. DESCRIPTION DE QUELQUES NOUVEAUX GENRES ET ESPÈCES
DE COLÉOPTÈRES PÉTALOCÈRES; par M. W. Kirey. ( Zoological
756 ;
Journal; n° X, avril-sept. 1827.)
Dans cet article, M. Kirby établit d’abord, sous le nom de
Cnemidu, un nouveau genre de Coléoptère , qu'il place dans la
famille des Rutelidæ de M. Mac Leay. Il lui asssigne les carac-
tères suivans :
Nasus trapezoidus , apice subemarginatus subreflexus. An-
tennæ novem-articulatæ : scapo breviusceulo incrassato ; articulis
sequentibus quatuor subcylindricis brevissimis, sexto subpateræ-
formi ; capitulo triphyllo reliquam artcnnam longitudine æquan-
tem. Mandibulæ extus bidentatæ : dentibus obtusis. Palpi arti-
eulo extimo subcylindrico , truncato. Scapularia inter ebtra et
Prothoracem intrusa, ut in Cetonia F. Prosternum triangulare ,
poné basin brachiorum elevatum. Mesosternum obtusum , inter
pedes intermedios subporrectum, supra canaliculatum. Protho-
raz subhexzagonus, latitudine longior, utrinque subfoveatus, pos-
ticè emarginatus. Scutellum elongatum, triangulum isoscelem ft-
gurans. Elytra humeris productis , rotundatis. Pedes : Tibiæ fe-
morumn fre crassitudine : posterioribus quatuor maximis. Cubitus
apice tridentatus, Calcaria 1, 2, 2. Tarsi subclavati : unguiculis
21,
324 Zoologie. N° 242
inæqualibus ;, 2, 2,92 ,in manibus unguiculus internus externo
major est, et apice bifidus : lobo interiori magno truncato ; inte-
riori minuto acuto ; in tarsis autem quatuor posterioribus; ungut-
culus internus externo mulloties minor. Abdomen segmentis duo-
bus uliimis dorsalibus apertis ; podice magne, subtrapezoido.
Corpus convexum.
Il en décrit 3 espèces sous les noms deCr.Francilloni, Sparshadli
et Curtisit. La première est de l'Amérique septentrionale, mais
cependant cela n’est pas bien certain ; les deux autres sont du
Brésil. C’est à la seconde de ces deux espèces qu'il faut, je crois,
rapporter l’Insecte de ma collection, que j'ai désigné sous le
nom spécifique de crassipes , et placé provisoirement à la suite
du genre Anisoplia. L’ Anisoplia histrio de mon catalogue , es-
pèce de Cayenne, appartient aussi à ce genre , et n’est peut-être
que la première des 3 espèces décrites par M. Kirby, et peut-
être le même que le Trichius retusus de Fabricius. Ce nouveau
genre me paraît très-distinet de tous les autres de cette famille,
Il assigne ensuite de nouveaux caractères au genre Cremas-
tocheilus de Knoch, et donne la description d’une nouvelle es-
pèce de ce genre, qu’il nomme C. canaliculatus, et qui se distingue
de ses congénères par les caractères suivans :
Niger, prothorace canaliculato : angulis posticis magis ex-
tantibus dentiformibus. Elle habite l'Amérique septentrionale ,
ainsi que toutes les autres espèces de ce genre connues jusqu’à
présent.
M. Kirby établit ensuite, sous le nom de Cymophorus, un
nouveau genre qui paraît voisin des Cremastocheilus, et auquel
il assigne les caractères suivans :
Nasus apice rotundatus, reflexus. Antennæ decem-articulatæ :
scapo incrassato trigono ; pedicello articulo sequenti æquali ; ar-
ticulis intermediis brevissimis cylindricis ; capitulo longo admo-
dum , triphyllo. Palpi articulo extimo oblongo obtuso. Labrum
sub rhinario penitus absconditum. Labium subquadratum, verti-
cale. Mentum poné labium latitans horizontale. Oculi hemisphæ-
rici: cantho carinato. Prothorax subquudratus , anticé angusta-
tus : lateribus obtusangulis. Scutellum triangulare , æquilaterale..
Mesosternum anticé truncatum verticale, supra canaliculatum.
Elytra lacunosa, longitudinaliter elevata, utrinque sinuata : hu-
Zoologie. 39
meris ferè lobatis, ut in quibusdam Gymnetidis et Cetoniadis. Pe-
des : Tibiæ calearibus 1, 2, 2. Cubitus edentulus. Unguiculi sûr
plices, æquales, breves, 2, 2, >. Abdomen ano tricorni : cornubus
lateralibus basi intus spiraculiferis. Corpus subdepressum squa-
mulosurn.
Il en décrit une espèce sous le nom de C. undatus. Cet insecte,
qui, comme les Cremastocheilus, habite l'Amérique septentrio-
nale, n'est entièrement inconnu. 1 ‘
L’auteur donne ensuite les caractères de deux nouveaux genres
qu'il établit aux dépens des Zrichius : le premier, qu'il nomme
Campulipus, est formé sur le Trichius limbatus ; et le second,
qu'il appelle Acanthurus , sur le Trichius hemipterus , et les au-
tres espèces dont les femelles ont une tarière saillante à Fanus.
Je ferai ici observer que Scriba avait autrefois donné le nom
générique de 7’algus à ces derniers Insectes, et que ce nom,
par conséquent, me paraît devoir leur être conservé, ainsi que
Vont fait, dans l'Encyclopédie , MM. Serville et comte de St.-
Fargeau.
Vient ensuite la description d’une nouvelle espèce de Tri-
chius du Canada, que M. Kirby nomme Bigsbü, et qu'il carac-
térise par la phrase suivante :
Niger Julvescente hirtus : elytris luteis ; maculis novem nigris.
Enfin, Particle est terminé par des considérations sur le
genre Trichius.
M. Kirby le divise en 7 sous-genres qu'il nomme :
r. Legitémi. T. fasciatus, succinctus, Bigsbu, etc.
2. Trichini. T. viridulus, piger, etc.
3. Tetrophthalni. T. suturalis. Cette espèce m'est totalement
inconnue.
h Archèimedii. T. delta.
" Bb. Euclidü. T. triangulum.
6. Aleurosticti. T. nobilis, octopunctatus, etc.
7. Gymnodr. T. Eremnita.
Dans le dernier volume de l'Encyclopédie méthodique, MM.
Serville et comte de Saint-Fargeau, en traitant article 7re-
chius, ont eu à peu près les mêmes idées que M. Kirby sur les
Insectes qui composent ce genre. Ils le divisent en 5 sous-
genres.
1. Osmoderma, qui correspond aux Gymnodi de M. Kirbv,
326 Zoologie.
2. Agenius, qui correspond à son genre Campulipuss à
3. Grorimus, qui correspond à ses Aleurosticti. 496
4. Trichius proprié dictus , qui comprend les 1; 2,4 et 5
sous-genres de M. Kirby. soi
5. Valgus de Scriba, qui correspond au genre Acan-
thurus de M. Kirby.
En finissant cet article, je ne puis m’empécher de relever,
une erreur échappée à MM. A.-Serville et comte de Saint-Fargeau:
car le profond savoir de ces deux entomologistes pourrait trom-
per beaucoup de personnes qui s’en rapportent aveuglé-
ment aux paroles des maitres; cette erreur est au reste bien
légère, et elle a été partagée par les premiers entomologistes ;,
, entre autres, par MM. Gyllenhal et Schœnherr , ainsi qu'on
peut le voir dans le 3° volume de la $yxon) mia insectorum de
ce dernier.
En parlant du Trichius fasciatus, 1s disent : « Le mâle a la-
vant-dernier segment de l’abdomen en-dessous, indépendam-
ment des poils qui se trouvent dans les deux sexes, chargé à la
base de deux sections de cercle, garnies d’écailles serrées,, jau-
nâtres ; le reste du même segment est entièrement muni de stries,
transversales serrées. La femelle n’a pas les plaques d’écailles,
jaunes ; les stries sont rares, écartées et inégales. Cette espèce
varie beaucoup par le plus ou moins de noir sur les élytres;
l’une des variétés, assez commune en France, est le Trichius
succinctus. » |
On trouve en France 3 espèces de Trichius ; toutes les trois
très-voisines l’une de l’autre, mais toutes les trois bien dis-
tinctes.
1° Le véritable. fasciatus de Linné et de Fabricius, commun en:
Suède, dans le nord de l’Europe et dans les montagnes de la
France, mais rare dans les plaines et aux environs de Paris ;
il est plus grand et plus velu que les autres; ordinairement la
première tache noire des élytres forme une bande quien occupe
toute la base; mais quelquefois, commé dans les autres es-
pèces, elle ne va pas jusqu’à la suture. Le dessous de l'abdo-
men du mâle n’a aucune tache jaune, et paraît semblable à ce-
lui sq la femelle.
° LeT. gallicus de mon catalogue (7. fasciai ONE ; c’est le
“= commun aux environs de Paris ; mais on ne le trouve ni en
Suède, ni dans le nord de l'Allemagne ;ilest plus petitet moins
Zoologie. 327
vela que le précédent, et les deux taches de la base des élytres
ne forment jamais une bande continue. Le dessous de l’abdomen
du mâle présente les taches jaunes indiquées par MM. Serville
et comte de St.-Fargeau.
3° Enfin leT. abdominalis de mon catalogue, assez commun dans
les parties méridionales de l'Europe , mais beaucoup plus rare
que le précédent aux environs de Paris. Il ressemble entière-
ment au 7. gallicus, et il paraît n’en différer que par l'abdomen
du mäle, dont les taches jaunes de l’avant-dernier segment sont
plus grandes et réunies, et dont les segmens antérieurs sont
marqués d’une bande transversale, jaune, un peu échancrée
postériecerement-dans son milieu.
Ces trois espèces sont très-distinctes, et n’offrent aucun pas-
sage de l’une à Fautre.
Quant au Trichins succinctus de Fabricius, c'est un Insecté
très-problématique; mais on croit généralement maintenant
qu'il doit être rapporté à une espèce de la Sibérie orientale,
que M. Gebler a nommée F. dahuricus , et qui est au moïns le
véritable 7. succinctus de Pallas. Comte DE3Eax.
243. Norice sur L'ÉLATER NocrTILUCUS, Où la Mouche à feu des
Indes occidentales; par John Cunris, esq. ( Zoological Jour-
nal; n° XI, p. 379.)
En septembre 1827, l’auteur eut occasion d'observer plu-
sieurs individus vivans de l£later noctilucus, que lui avait ap-
portés des Indes occidentales son ami M, J. Campbell Lees.
Pour conserver ces msectes, il est nécessaire de les tenir dans
une atmosphère humide. Ils se nourrissent de la canne à sucre;
les mandibules leur servent à briser les parties ligneuses de la
canne, et à parvenir ainsi à la matière sucrée, Pendant la tra-
versée des Antilles en Angleterre, M. Lees a conservé, de cette
manière, les individus qu'il avait pris.
L'Elater noctilucus possède, comme ses congénères, la faculté
de S’élancer en Fair lorsqu'on le met sur le dos, et de se re-+
méttre par là sur ses pattes; toutefois, sa force musculaire est
peu considérable, et il ne saute qu’à une hauteur égale à 3 ou
4 fois la longueur de son corps ( celle-ci est de 13 à 17 lignes).
La vive lumière que répand la tache convexe et phospho:
rescente située de chaque côté du thorax, brille et s'éteint au
gré de l'animal. Chez les individus vigoureux, le dos lui-mêmé
328 Zoologie.
sous les élytres et les ailes, et la base de l'abdomen, paraissent
phosphorescens. À l’aide d’un de ces insectes on peut lire un
livre imprimé. La phosphorescence continue, siles parties qui en
sont le siége sont séparées du reste de l'animal, immédiatement
après sa mort.
244. RECHERCHES ANATOMIQUES SUR LES LABIDOURES OU PERCE-
Onæirres, précédées de quelques considérations sur l’éta-
blissement d’un ordre particulier pour ces Insectes, avec
fig. ; par M. Léon Duroun. { Annales des Sciences naturelles ;
avril 1828, p. 337.)
Les Forficules ou Perce-oreilles, rangés par Linné dans l’or-
dre des Coléoptères, et par les entomologistes modernes dans
celui des Orthoptères, établis en famille distincte par M. La-
treille , sous le nom de Forficulaires, et, par M. Duméril, sous
celui de Labidoures, rangés enfin dans un ordre à part, sous le
nom de Dermaptères, par M. Kirby, sont adoptés avec ce rang
par M. Léon Dufour, avec le nom de Labidoures, que leur a
imposé M. Duméril.
Voici les caractères entomologiques de ce nouvel ordre :
Lasinoures : ordre d’Insectes broyeurs, dont la place natu-
relle doit être entre les Coléoptères et les Orthoptères.
Caractères extérieurs. — Corps alongé , étroit, déprimé ; an-
tennes filiformes, insérées au-devant des yeux, composées de
10 à 30 articles cylindroides; point d’yeux lisses, bouche mu-
nie de mandibules bidentées, d’une galète alongée, de 4 palpes
filiformes , d’une languette fourchue, de mächoires terminées
par une pièce corne pointue; point d’écusson visible extérieu-
rement; élytres fort courtes, tronquées, horizontales, à suture
droite ; ailes plissées en éventail, et repliées transversalement ;
abdomen formé de segmens embriqués sur les côtés, et terminé
en arrière, dans les deux sexes, par une tenaille à deux bran-
ches cornées, mobiles, opposables ; pattes assez courtes, pro-
pres à la course, à peu près égales entre elles; tarses de 3 arti-
cles, dont le dernier se termine par 2 ongles nus, simples; mé-
tamorphose incomplète.
Caractères intérieurs. — 1° Appareil digestif : glandes sali-
vaires, consistant, dans quelques espèces, en une paîre de vé-
sicules terminées en arrière par un filet tubuleux, et en avant
par deux canaux excréteurs, qui deviennent confluens ayant
Zoologie. 329
de s'ouvrir dans la bouche; tube alimentaire, de la longueur
du corps seulement, composé d’un jabot, d’un gésier dépourvu
d’appendices gastriques, d’un ventricule chylifique, et d’un in-
testin fort court ; vaisseaux hépatiques, grèles, capillaires, au
nombre de plus de 30, flottant par un bout, 2° Appareil géné-
rateur dans le mâle : deux testicules distincts, formés chacun
de deux capsules spermatiques, alongées, cylindroïdes; conduits
déférens capillaires; vésicules séminales consistant en un seul
utricule sphéroïde ; canal éjaculateur fort court ; armure copu-
latrice alongée, déprimée. Dans la femelle : ovaires compo-
sés, dans certaines espèces, d’un faisceau de 5 gaines ovigères
longues, multiloculaires, unilatérales; dans d’autres, d’une
grappe alongée de gaines ovigères uniloculaires, sphéroïdes,
subsessiles ; 3° Appareil respiratoire ; stigmates d’une petitesse
microscopique; trachées toutes tubulaires ; 4° Æppareil nerveux :
ganglion cérébriforme bilobé; ganglions rachidiens au nombre
de 9, dont 3 thorachiques et 6 abdominaux.
Cet exposé des caractères est suivi de celui des détails ana-
tomiques, d’après des dissections faites sur les Forficula gigan-
tea ct auricularia, dont l’auteur donne dans une note le signale-
ment spécifique ; 4 planches sont consacrées à figurer les parties
dont l’auteur a donné la description anatomique. S. G. L.
245. NOTE SUR LE CRI DU SPHINX-TÈTE-DE-MORT (Sphinx Atropos
L.); par M. Passerinr; lettre de M. Duroxcner. ( 4nnales
des Sciences naturelles ; mars 1828, p. 332.)
Réaumur et Rossi attribuent le cri du Sphinx Atropos au
frottement de sa trompe entre ses palpes; un observateur plus
moderne, M. Lorey, croit qu'il est occasioné par l'air qui s’é-
chappe par la trachée de la base de l'abdomen.
Selon M. Passerini, ce cri sort de l’intérieur de la tête du
Sphinx, c’est-à-dire d’une cavité qui communique avec le faux-
conduit de la trompe, et à l'entrée de laquelle sont placés des
muscles qui s’abaissent et s'élèvent successivement, de manière
que le premier mouvement fait entrer l’air dans cette cavité, et
l’autre l’en fait sortir. On peut mettre ces muscles à découvert,
et en voir le jeu, en enlevant avec dextérité, au moyen d’un
instrument tranchant, la partie cornée du synciput d’un Sphinx
vivant, On peut enlever l'abdomen et la trompe sans que le cri
cesse, M. Duponchel a trouvé, sur un Sphinx mort, une partie
330 Zoologie.
qu'il croit jouer un rôle essentiel dans la production du cri;
c'est une membrane placée entre les deux yeux, à la base dé
la trompe, et qu'on ne peut apercevoir qu'après avoir enlevé
les palpes. Toutefois, cette membrane existe également chez le
Sphinx Convolvuli, qui cependant ne crie point comme le Sphinx
Atr0p08.
246. MÉMOIRE suR UNE PRODUCTION appartenant à l'histoire nas
turelle des Insectes , lu à la séance de la Société des Sciences
et Arts, le 2 messidor an 10, par M. Suzrzer; suivi d’un sup=
plément extrait du Mémoire aptérologique de F. HEerMANs.
( Journal de la Soc. des scienc. agric., et arts du Bas-Rhin;
1825, p. 67; avec figures. )
Quoique ce Mémoire soit déjà ancien, le comite de rédaction
du journal cité a cependant jugé convenable de le publier. M.
Sultzer a découvert, sur des biocs de pierre calcaire, dés petits
corps sphériques, à peine visibles à la vue simple, d’un blanc
éclatant, et fortement adhérens à la pierre; la partie supérieure
de la sphère était tronquée et couverte d’une espèce de chapi-
téau en forme de plaque ronde, légèrement débordanit , et cou-
vert de rides qui rayonnaient de la circonférence at centre.
L'intérieur de ce corpuscule était rempli d'un suc rouge, sém-
blable à du sang.
M. Suhzer a vint pensé que ce pouvait être une espèce
de champignon voisine du genre Sphæria de M. Persoon; mais,
après un examen plus attentif, il crut devoir plutôt les considé-
rer comme des œufs d'insecte; cependant il paraît qu’il ne les a
jamais vu éclore, quoiqu'il les ait long-temps observés dans son
cabinet.
Dans le A/émoire aptérologique, M. Hammer confirme cétte
dernière opinion de M. Sultzer, ayant reconnu que ces corps
ronds sont, où des œufs, ou des nymphes d’une espèce de
Trombidium qu'il nomme 7. des pierres. Hs donnent naissance
à deux sortes d'individus, qui sont peut-être des espèces diffé-
rentes : les uns, plus petits, sont rouges ct n’ont que 6 pattes;
les autres, 2, 3 fois plus grands, sont plus ovales, ont 8 pieds
et une couleur brune (1). S—s.
(1) Comme les Acaii les naissent avec six pattes, et en acquièrent plus
tard une quatrième paire, il serait possible que la première variété ne fat
que la larve de la seconde. ( Note du Kédacteur. )
Zoologie. 33
247. NOTE SUR LES LARVFS DE DiPTÈRES ; par W. S. Mac Lray.
( Philosopl. Magazine and Annals of Philosophy ; sept. 1827,
p. 178.)
En se plaignant dece que, jusque-là, on n’a pas assez généralisé
dans l'examen des Insectes diptères, l’auteur fait remarquer
que les antennes de ces Insectes ne sont pas seulement fournies
d’une soie terminale ou latérale, mais que cette soie forme
une partie essentielle de l’antenne, et qu’elle est composée d’ar-
ticles dont le nombre, joint à celui. des articles de l'antenne
proprement dite, forme le nombre qui caractérise la famille.
La tête des larves des Muscides , dans l’état de protraction
complète, est d’une forme constante et pourvue, comme celle
des autres Insectes, de deux antennes articulées. Ces antennes
sont simples et tri-articulées , implantées sur deux éminences
connues de Réaumur et de De Geer, mais mal comprises par eux.
I faut employer un fort grossissement pour apercevoir les ar-
ticles de ces antennes.
Les singulières fausses pattes ou tentacules des Tanypus, des
Chironomus, ete., sont les stigmates antérieurs et pédonculés
de ces Insectes. Dans beaucoup de Diptères, il n’y a que ces
stigmates antérieurs, mais on voit les troncs longitudinaux des
trachées qui en partent, fournir, à des distances égales, des
branches latérales qui sembleraient partir de véritables stigma-
tes. Dans quelques larves, on voit même les stigmates avortés
être indiqués par des tubercules situés sur les côtés du corps,
et qui deviennent très-distincts dans la nymphe.
248. DESCRIPTION DE 17 ESPÈCES NOUVELLES DE TANYGLOSSES ;
par Ch. P. Taunserc. { Vova acta reg. Soc. Scient. Ups.; vol.
IX, p. 63; 1827.)
Dans ce Mémoire, l’auteur faitremarquer d’abord que les Co-
léoptères et les Papillons sont principalement recherchés par les
entomologistes , préférablement aux autres Insectes, et notam-
ment aux Diptères: aussi connaissait-on, à ce qu’il prétend,
avant qu'il s’en occupât, peu d'espèces de Tanyglosses ; il ajoute
que M. Meigen n’en avait décrit que 4 espèces sous les noms de
proboscidea , haustellata, ferruginea et mauritanica ; et Fabri-
cius également 4 espèces, dans son genre Zabanus , sous les
3392 Zoologie.
noms de proboscideus, haustellatus, rostratus et exæstuans,
Nous voyons bien clairement que M. Thunberg, dont l’ouvrage
paraît daté de l’année 1822, ne connaissait alors ni le second
ouvrage de M.Meigen sur les Diptères d'Europe, publié en 1818,
à Aix-la-Chapelle , où cet auteur décrit 6 espèces de ce genre,
pour lequel il adopte le nom de Paængonta, précédemment donné
par M. Latreille; ni le Systema Antliatorum de Fabricins, im-
primé en 180b, à Brunswick, qui contient 8 espèces de Pango-
nies, ni le 8° volume du Dictionnaire des Insectes de l'Encryclo-
pédie, publié bien avant 1822, dans lequel M. Latreille en dé-
crit 17 espèces. On peut donc croire que, dans le travail de
M. Thunberg, où toutes les espèces sont données comme nou-
velles , il peut y en avoir quelques-unes précédemment connues
et décrites à son insu.
Cependant nous allons donner ici les phrases spécifiques des
17 espèces mentionnées par M. Thunberg. 1° 7. picea, entiè-
rement couleur de poix, abdomen plus foncé. Du Brésil, 2°
hirsuta. Abdomen velu, testacé, sans taches. Du Brésil. 3° 7.
æthiopica. Abdomen ferrugineux, avec une ligne dorsale et
l'anus noirs. Du cap de Bonne-Espérance. 4° T. analis. Abdo-
men noir, anus portant des poils blancs. Du cap de Bonne-Es-
pérance. 5° T. deusta, velue, testacée avec des taches noires ;
ailes lestacées à leur base, et portant une bande noiïte. Du
Brésil, 6° T. fusca. Abdomen noir, velu , taché de blanc. 7° 7:
brunnea. Abdomen noir, bord des segmens roussâtre. 8° 7.
vittata. Abdomen noir avec une bande blanche. 9° 7. céngu-
lata. Abdomen noir avec une bande et trois taches marginales
blanches. Du cap de Bonne Espérance. 10° T. thoracica. Abdo-
men noir, avec 3 bandes sur le bord des segmens et des taches
blanches. 11° 7! guttata. Noire, abdomen à bandes et points
de couleur blanche. 12° 7, pulchra. Noire ; abdomen ayant une
bande, un point et 6 taches marginales de couleur blanche. Du
Brésil. 13° 7. obscura. Abdomen noir , velu, sa base portant #
taches rousses ; bord des segmens blanc. 14° 7. maura. Abdo-
men noir, bord des segmens roux. Du cap de Bonne-Espérance.
15° T. multipunctata. Abdomen tutacé; bord des segmens pâle:
Ile-de-France. 16° T. atropos. Abdomen noir, avec deux ta-
ches et le bord des deux derniers segmens de couleur blanche:
17° T! rostrata. Abdomen testacé, panaché de noir et taché de
blanc. Du cap de Bonne-Espérance,.
Zoologie. 333
Nous ne pouvons nous empécher de faire remarquer ici que
l’auteur a fait un très-grand abus des mots qu’il emploie
pour désigner les couleurs ; se servant , comme de synonymes,
d'expressions qui désignent des couleurs fort différentes. A ces
deux Mémoires, est jointe une planche sous le n° r, où sont
gravées les Tabanus grossus ; tetrapunctus , cingulatus , triceps et
elegans, ainsi que les Tanyglossa æthiopica, deusta, cingulatæ,
pulchra, obscura, maura , Atropos et rostrata. Cette planche est
trop éloignée de la perfection pour mériter aucun éloge; le des-
sinateur n’a aucune idée de la manière dont les nervures des ai-
les doivent être rendues ; l’on n’y voit même point les taches
ni les bandes indiquées dans les descriptions. ds SUR"
249. NoTE sur LA GRÉGARINE, nouveau genre de ver qui vit en
troupeau dans les intestins de divers Insectes ; avec fig.; par
M. Léon Duroun. (Annales des Scienc. natur.; avril 1828,
p. 366.)
Le nouveau genre Grégarine se compose de deux espèces,
dont l’une habite le tube alimentaire de plusieurs Coléoptères,
notamment des Mélasomes, et l’autre, le ventricale chylifique
de la Forficule. La première recoit, à cause de sa forme, le
nom de GREGARINA conica, et la seconde celui de G. ovata,
Celle-ci est blanche, ovale, obtuse et d’une grandeur très-
variable, suivant l’âge ; les plus grands individus n’ont guère
plus d’une demi ligne de longueur ; les uns, qui sont les plus
nombreux, ont un segment antérieur , arrondi comme une
grosse tête, et séparé du reste du corps par un étranglement
circulaire , semblable souvent à un trait diaphane. D’autres sont
dépourvus de ce segment, et ont à sa place un espace arrondi
plus foncé, placé au bout antérieur du corps. Sous le micros-
cope, on aperçoit, à travers les tégumens, des corpuscules ar-
rondis, renfermés dans la cavité du corps, et l’on voit souvent
l'animal expulser ces corpuscules par le bout antérieur, où il est
probable que se trouve la bouche. Quelquefois l’auteur a vu 2
de ces vers adhérens bout à bout; c’est peut-être un accouple-
ment. M. I. Dufour ignore encore si la différence dans laforme de
l'extrémité antérieure de la G. ovata n’est qu’accidentelle. Le
genre Gregarina se rapproche du genre Caryophyllæus. Rud,
L.
334 Zoologie.
250. DESCRIPTION DE LA GRANDE PHYSALE ET D'UNE CURIEUSE ES—
Pèce DE Mépusaime, trouvées sur les côtes de Bretagne; par
M. Pier. ( Zycce armoricain ; Tome XII, p. 189, 69° cah. )
Dans une lettre datée de Noirmoutier, M. Piet décrit une es-
pèce de Physale dont un grand nombre d'individus ont été
jetés à la côte dans le mois de juillet 1828. Il pense que l'espèce.
trouvée en grand nombre par les pêcheurs, flottant non loin
des rivages, est la Physalie pélagique de M. de Lamarek. Ses
descriptions se bornent à noter imparfaitement les détails de
leur organisation extérieure, et ne fournissent aucun rensei-
gnement sur l’organisation interne. Il n’a point fait nou plus
d'expériences directes sur la matière vénéneuse et soluble
qui réside dans les tentacules, et qui a fait donner à ces ani-
maux singuliers le nom d’Orties de mer. Ce qu'il y a de remar-
quable dans cette lettre, est cette seule phrase : « C’est au cen-
tre des grands tentacules, et très-près du plus long de tous, que
se trouve une ouverture qui paraît être la bouche, » Or, M.
Piet ne connaît pas les travaux récens publiés sur les Physales
par M. De Blainville, et ceux que j'ai fournis dans çe Bulletin
T. X,n° 110(1), ni les figures de MM. de Chamisso, Bose, Bory,
de Tilesius, etc. Dans la Zoologie de la corveite la Coquille, nous.
donnerons une monographie complète, accompagnée de magni-
fiques figures, de toutes les Physales qni nous sont connues. Une li-
thographie accompagne la lettre de M.Piet; elle ne donne qu'une
médiocre idée de l'animal qu'elle doit représenter, Cependant
nous engageons beaucoup cet observateur à continuer ses re-
cherches sur les Zoophytes que son heureuse position pourrait
le mettre à même de mieux faire connaître. Mais il faut pour
cela qu'il se tienne plus au courant de ce qui a été fait.
. La seconde lettre du même auteur est relative à une espèce
de Méduse, de type évidemment nouveau. La description et la
figure s'accordent à peindre ainsi ce singulier Zoophyte, Hau-
teur, 6 à 7 pouces, sur 4 à 5 de largeur; forme octogone; corps
hyalin, à pédoncule arrondi, puis qnadrilatère à sa terminaison
Ombrelle concave, offrant 4 fossettes arrondies, d’un pouce.
de diamètre, sans communication apparente avec l’intérieur.
Orifice quadrilatère au centre, percé de deux ouvertures. Cix=
(1) Voyez aussi le Bulletin, tom. III, n° 93 et 239, et tom. VII, n°*
119 et 120,
Zoologie. 335
conférence octogone, chaque fossette séparée par huit scissu-
res, plus élargies en dehors. Pourtour épais, large, obtus, muni
de 16 cannelures, dont 8 grandes ct 8 plus petites. Pédoncule
quadrilatère à sa base , offrant quatre fentes cruciales profon-
des, divisant sa base en 4 parties, et dans la masse gélatineuse
duquel on voit 4 veines blanches. Ce Zoophyte est libre, géla-
tineux, lisse et transparent.
Nous nous bornons à citer la description de l’auteur sans en
rien vouloir conclure. Toutefois, c’est bien d’une Médusaire
qu'il s’agit ; mais comme la figure est: fort mauvaise et la des-
cription très-obscure, nous craindrions de commettre des er-
reurs en cherchant à assigner un genre à ce corps singulier, et
si voisin de certains Zoanthes. Lessox.
251. À Memoir où PENTacRiNUS EuroPæus, — Mémoire sur
le Pentacrinus europæus , espèce récente découverte dans la
baie de Cork; par J. V. Taowpsox. In-4° avec 2 pl. Cork
1826. Londres et Paris; Treuttel et Würtz.
La découverte d’une seconde espèce de Pentacrinus est un
fait extrémement intéressant parce qu'il doit naturellement
fournir de nouveaux éclaircissemens sur la nombreuse famille
des Crinoides fossiles. Le Pentacrinus caput Medusæ des Indes
occidentales n’a jamais été observé vivant, mais seulement à
l'état sec. é
Le Pentacrinus europæus est de substance calcaire et n’a que
+ de pouce de haut, tandis que le P. caput Medusæ atteint une
hauteur de plusieurs pieds. C’est une Comatule fixée à un pé-
dicule, M. Thompson distingue dans sa description : la base, le
pédicule, les bras accessoires, le périsome, les bras, les tenta-
cules et le corps.
1° La base est un disque ovale et arrondi, par lequel l'animal
est irrévocablement fixé sur des corps marins; sa face inférieure
est exactement appliquée sur ces corps ; la face supérieure offre
à son milieu un enfoncement , duquel s'élève le pédicule.
2° Le pédicule ou la tige est filiforme, un peu plus épais vers
le haut, et, chez les individus bien développés, il se compose
d'environ 24 articles revêtus d’une membrane mince qui réunit
toutes les parties calcaires. Au--dessous d’elle et entre les articles
se trouve une matière gélatineuse, M. Thompson n’a pu décider
si l'intérieur du pédicule est creusé par un canal, La tige est
336 Zoologie.
mobile dans toutes ses directions et même un peu dans le sens
d’une ligne spirale. t
3° Les bras accessoires naissent des derniers articles de la
tige, et forment une simple rangée au-dessous du périsome,
Chacun d’eux se compose d’une dixaine d'articles, dont le der-
nier forme un crochet. Lorsque ces bras sont dressés, ils vont
jusqu’à la division des bras proprement dits ; ils ne peuvent que
s’enrouler et se dérouler sur eux-mêmes. Il paraît qu'ils servent
à l'animal à se fixer sur les coraux entre lesquels il habite.
4° Le périsome repose sur le dernier article de la tige et se
compose d’une simple série de lamelles calcaires cunéiformes,
dont l'extrémité la plus large est tournée en haut et échancrée,
pour s’articuler avec le preniier article des bras. Ces lamelles
sont au nombre de cinq.
5° Les bras, au nombre de 5, s’articulent avec les lamelles
du périsome; chacun d’eux se bifurque dès son second article,
et chacun des deux rameaux se compose environ de 24 articles
durs et de nature calcaire, dont la grosseur diminue progres-
sivement et dont deux côtés opposés sont munis d’une série
de tentacules. Ces cinq bras, qui forment une étoile à dix
rayons , garnis de tentacules , donnent à cette Encrine la belle
apparence d’une fleur , lorsqu'ils sont étalés, ou d’un bouton,
lorsqu'ils sont enroulés et retractés vers la bouche.
6° Les tentacules forment sur chaque rameau d’un bras deux
séries alternantes ; ils sont mous, maïs articulés, très-contrac-
tiles et fort extensibles, et mobiles dans toutes les directions. *
Sous le microscope ils paraissent à leur tour garnis de cils qui
forment deux séries alternantes sur deux côtés opposés du ten-
tacule.
7° Le corps ressemble assez au fruit du néflier; il est situé
dans une capsule formée par le périsome et par les premiers
articles du bras ; il paraît fortement adhérer à cette capsule,
En haut et au centre se voit une ouverture: la bouche, qui .
peut se fermer par 5 valvules pétaloïdes mobiles, Lorsque les
valvules s'ouvrent , on voit paraître quelques tentacules mous,
semblables à ceux des bras. Sur le côté du corps se trouve une
seconde ouverture, l'anus, qui se termine en un tube protrac-
tile.
Les plus petits individus que M. Thompson a observés avaient
18
“
9217917001 779 SD
‘UM CT 0/2 107 V] 9P € ‘JAP
CPI nn
‘€ UD
DIDr29d e
. “109 aun 1817
SOUF1$89D IU21
ci
avd
= --7:
91910 Sa]
‘
po-snos +
p s?koydiuo soxmne 39
AUHEU 9
99 SIODI9T
€
* «
“It aUHEU ef 2p syepos
29 Ans
Ü
9149} E SIUUIO9 Xn
. an 7 sont
: me me
——_—_—_—_————— à
les différens
du 8 brum
ont
ion , d
Jugement
at
nr d’émi
dénommés dans son
dec
ETES ”
cusation
1li—
AR Et.
commission m
ger à Fac
PÉTER ER
ours étran
ion de la
u]
*
‘éation
t déterminé la ex
qu'elle le laissait to
»
mais
qaui aval
Zoologie. 337
+7 de pouce de haut; ils ressemblaient À une petite massue
fixée par une large base; de leur pointe sortaient qnelques
tentacules transparens; rien ne s’apercevait des parties solides,
si ce n'est le périsome, sous une forme encore peu distincte.
Les individus un peu plus avancés laissaient distinguer la
tige et ses articulations; leur Corps montrait une couleur bru-
nâtre, les tentacules de la bouche proéminaient un peu davan-
tage, et s’agitaient lentement en diverses directions.
Chez d’autres plus grands encore, les articles se distinguaient
parfaitement par leur opacité et leur blancheur; on remarquait
la base des bras et des bras accessoires.
Enfin, chez d’autres plus développés, l’on voyait les bras di-
visés en deux, et garnis de lenr double rangée de tentacules.
Ceux-ci étaient encore transparens. Les bras sont les dernières
parties qui s’accroissent; ils sont aussi les derniers à recevoir
un dépôt de matière calcaire.
Le Pentacrinus europæus fut trouvé dans le port de Cork, à
une profondeur de 8-10 brasses, sur des Sertulaires et des
Flustres. |
Les deux planches jointes au mémoire représentent fort bien
toutes les dispositions qui viennent d’être décrites.
252. SUR LA GÉNÉRATION DES POLYPES À BRAS ( Aydræ ); par
J. VAN DER HOEVEN. ( Bydragen tot de natuurkund. Weten-
schappenr ; Tom. Il, 4° n°; 1827, pag. 551.)
M. Van der Hœven établit, contre l'opinion de M. de Blain-
ville ( Foy. le Bulletin, Tom. IX, n° 318 ), que les Hydres se
multiplient par des bourgeons ou des gemmes, qu’elles n’offrent
aucune partie qu’on puisse regarder comme un ovaire, et que
les bourgeons paraissent non pas seulement au point de jonc-
tion du pédicule avec le corps proprement dit, mais aussi sur
d’autres points, quoique le voisinage du pédicule soit leur siége
de prédilection. L'espèce que l'auteur a observée est l’'Aydra
grisea L. ( H. vulgaris Pall. ); VA. fusca ( H. olisætis Pall. )
offre aussi des bourgeons sur différentes parties du corps, sui-
vant Pallas, et M. Van der Hœven pense que VA. viridis ne
doit point faire exception à la règle générale. S. G. L.
TR —
B. Tome XVI. 22
338 Mélanges.
MÉLANGES.
253. VOYAGE AUTOUR DU MONDE DE L’EXPÉDITION RUSSE du Capi-
taine Lütke. (Extrait d’une lettre du D° Merress, naturaliste
de l'expédition. — Gazette de St-Pétersbourg. — Froriep's
Notizen ; Tom.XXITI, août 1828.)
M. Mertens annonce plusieurs résultats importans pour la
zoologie. Le Bulletin en a déjà fait connaître un des principaux
(Voy. Tom. XIV, n° 270). L'auteur dit qu'il s’est occupé avec
un soin particulier de l'étude des Radiaires mollasses , et qu'il
est arrivé à des résultats auxquels il.ne s’était pas attendu. Il
ne s’est pas borné à décrire exactement ces animaux , mais il a
aussi fait de nombreux dessins coloriés pour représenter leur
structure extérieure et intérieure, Les œufs des Velelles ont été
observés par lui; l'anatomie des Cirrhipèdes lui a fourmi des
résultats nouveaux, À Neu-Archangel, établissement de la Com-
pagnie russo-américaine, M. Mertens à recueilli tant d’ani-
maux invertébrés, que leur description exacte suffirait pour
l’occuper durant 3 années. Il s’est aussi procuré, non sans dan-
ger pour lui-même, deux cräânes de Kaloches, les premiers
peut-être qui arriveront en Europe. À Unalaschka on recueillit,
entr'autres, un genre nouveau d’Annélides, remarquable par
sa grande taille et par la distribution particulière de son sys-
tème vasculaire; de plus, M. Mertens s’est procuré 6 crânes
d’Alcoutes. L'anatomie de l'Oursin commun, Echinus saxatilis,
et d’une Astérie qui ne diffère peut-être pas de l’4. glacialis, lui
ont fait voir que M. Tiedemann n'avait pas épuisé la matière,
et que son ouvrage laissait encore beaucoup à desirer, même à
l'égard des Holothuries. Dans une excursion sur les côtes du
Kamtchatka, on tua un individu d’une espèce de Phoque pro-
bablement nouvelle, dont on a conservé le squelette et la peau,
et examiné la structure intérieure. A l’extrémité inférieure de la
trachée artère de cet animal, on trouva, dans les anneaux du
canal aérien, une fente longue de plus de deux pouces, condui-
sant à un sac que formait un prolongement immédiat de la
membrane muqueuse des voies respiratoires. Ce sac se prolon-
geait sur le côté droit, entre les muscles grand et petit pectoral,
Mélanges. f 339
jusqu'aux fausses côtes; il était assez vaste pour permettre,
sans peine, l'infroduction de l’avant bras jusqu’au coude. Il
recevait une grande quantité de vaisseaux sanguins des artères
intercostales; ses nerfs venaient aussi des nerfs intercostaux.
L'animal étant parfaitement intact, et les poumons se trouvant
dans un état parfaitement sain, M. Mertens ne pense pas que
cette disposition insolite soit un état pathologique; et les per-
sonnes qu’il consulta, et qui avaient eu occasion de voir ces Pho-
ques vivans , lui firent observer qu'ils avaient la faculté de gonfler
fortement le côté droit de la poitrine. Chez le Phoca ursina
qu'il disséqua , M. Mertens n’a rien trouvé de semblable.
254. EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. VazLor, prof. à Dijon.
18 novembre 1828.
« Dans le Bulletin des Sc. nat., n° 9, sept. 1828, Tom. XV,
pag. 137, on parle d’un Sorex exilis de Gmelin; Gmelin a dé-
crit son Sorex sous le nom de pusillus. »
.« Pag. 141, n° 103. Sur le CAirou, etc., on renvoie au Bul-
letin , Tom. X, n° 112, et l’on a oublié de renvoyer au To. VI,
pag. 160, n° 139.»
« Pag. 196. M. Dalman a parlé, en 1825, des Insectes para-
sites qui sont enfermés dans les Coccus. Dans la même année,
j'ai découvert dans les Cochenilles la larve de l’Anthribe marbré
Geoff. (Macrocephalus scabrosus Oliv.) Mon observation se
trouve dans les Acta Divion. 1827, p. 90 et 91, et dans les 47-
nales des Sciences naturelles , 1828, Tom. XIII, pag. 68-71.»
(Voy. le Bulletin, Tom. XV, n° 253).
« Pag. 212, n°5 155-156. Le Rédacteur dit que /es géodes de
M. Vallot r’expliqueront certainement pas le fait de 2 Lézards
trouvés vivans au milieu d'une roche crayeuse à 15 pieds sous
terre, à Eldon, en Suffoik ( Philosoph. Magaz., 1816), à moins
quil n'y ait aussi des géodes qu’on appelle de ce nom. »
Voici ma réponse à la note du Rédacteur.
“ Ilest certain que l'abus des dénominations a introduit dans
Yhistoire naturelle une foule de récits ridicules, et, pour me bor-
ner au mot Crapaud, je demanderai si ce mot désigne un Ba-
tracien dans les phrases suivantes. »
« Le sieur Dumoutier a vu un gros Crapaud blanc dans une
pierre. Granger paradoxe, dans la Metall. de Barba (traduite
par Grosford), Tom. II, p. 228-229.»
340 . Mélanges.
« Un homme... voulut parfaire sa follie, et tantôst il veit
chose qui est horrible à dire. Car il veit yssir d’entre les jam-
bes de sa femme une beste enflée et venimeuse qui estait dicte
Crapault, qui rampait sur les cuysses de la femme. Miroir his-
torial de Vincent, 5° vol., 1531, fol. 38 vers. »
Tumor ruptus virulentum exclusit Bufornem. Kircher de Peste,
SIT, c. 3,p. m. 308.
Crapaud (art vétérinaire), ulcère situé sur les côtés de la four-
chette du cheval, du mouton, etc.
Crapaud (toilette ), espèce de petit sac de taffetas noir dans
lequel on enfermait les cheveux.
Crapaud (hist, nat. bot. ), arbre des Antilles. Encyclop. fol. ,
Tom. IV, p. 434.
J'engagerai le Rédacteur à lire ce que Grignon a tenté pour
s'assurer de l’exactitude des rapports faits sur les crapauds vifs
trouvés dans les pierres. Mém. de Ph) sique , par Grignon, Paris,
1979, in-4°,p. 241, 13; à examiner le récit de Guettard sur
le Crapaud plâtré, dont il a été la dupe etc. etc. Je rappellerai
le Chat trouvé dans les ardoises. Encyclopédie méth.; Géogr.
physique, Tom. IE, pag. 395. Le cat-turd ou toad-stone des
Anglais, etc.
Ainsi, les différentes idées attachées aux mêmes mots sont la
source d’une multitude d’équivoques. On en à encore la preuve
dans le mot Lézard qui est employé pour désigner un Saurien,
et pour indiquer les fentes qui se remarquent dans les murs.
Il n’y a rien d'étonnant que 2 lézards vivans se soient insinués
dans des fentes d’une roche crayeuse, où on les a trouvés : et il
n’y aurait rien de surprenant à ce que des ouvriers aient donné
le nom de Zézard à des fentes de roche, et que cette expres-
sion ait été mal saisie par les gens qui l’auront entendu pronon-
cer. D'ailleurs, si l’on veut se rappeler comment les premiérs
observateurs ont rédigé leur travail, on ne tardera pas à recon-
naître qu'il faut être en garde contre les récits de tous ces faits
extraordinaires, entièrement opposés aux lois de la physiologie.
Réponse pu Répacreun. Il est bien vrai, comme le dit M.
Vallot, que Gmelin a décrit un Sorex sous le nom de puséllus ;
mais il a décrit aussi, sur la même page 115 de son Systema
naturæ (Lugd., 1789), un Sorex exilis, avec cette phrase :
S. minunus, caudé& crassissimd tereti. Les deux espèces sont par-
Mélanges. 341
faitement distinctes , et ce n’est pas le S, pusillus, mais bien le
S. exilis qui correspond au $. pyemæus de Laxmann , Pallas et
Gloger. à
Quant au mot Crapaud et à son correspondant latin Bufo ,
nous convenons sans peine qu'on ait pu quelquefois employer
mal À propos ces termes pour désigner des objets tout-à-fait diffé-
rens du Reptile batracien qui porte ces noms; mais cela n’au-
torise nullement à rejeter indifféremment parmi les fables
tous les faits qu’on cite de Reptiles trouvés vivans au milieu de
corps compactes, dans lesquels ces animaux ont pu rester en-
fermés durant un temps indéfini. Les expériences rapportées par
M. Edwards, dans son ouvrage De l'influence des agens physt-
ques sur le vie. Paris, 1824 , ont du moins prouvé que ces ani-
maux renfermés dans une masse de plâtre pouvaient y vivre fort
longtemps , quoique soustraits presque entièrement à l'accès de
l'air. Ces faits sont-ils donc plus difficiles à concevoir que la revi-
vification d’un Rotifère depuis longtemps desséché par les rayons
du soleil? que la conservation de la faculté germinatrice dans
des graines enfouies pendant des siècles , et à l'abri de tout agent
excitateur ? et de ce qu’un fait nous paraît inconcevable , s’en-
suit-il que nous sommes en droit de le déclarer faux? Il est bon,
sans doute, de ne pas devenir dupe à force de crédulité, mais
il ne vaut pas mieux de le devenir à force de s'attacher à des
opinions exclusives et préconcues.
Nous en restons donc à l'opinion exprimée dans la réponse
à la première note de M. Vallot. L’explication que ce savant
essaie de donner du fait des deux lézards est absolument inad-
missible. Nous savons bien qu’en français le mot lézarde (et non
pas lézard) est employé pour désigner une fente de mur, mais
un pareil équivoque n'existe pas dans l’anglais, et dans cette
langue le mot Zzard n’a jamais désigné qu’un Reptile saurien.
Or, c’est un recueil scientifique anglais qui rapporte le fait que
nous avons cité, donc l'expression dont ël s'agit, n’a pu étre
mal saisie, comme le pense M. Vallot, par les gens qui l'auront
entendu prononcer. S. G. L.
— D © ————
342 Table des articles.
DR IT ARR RE AR RE RTE ARR RER TT EE ER RTE ART RS RE / A Th
TABLE
DES ARTICLES CONTENUS DANS CE CAHIER.
= Tee
Géologie.
Réclamation : Extrait d’un lettre de M. Parrot, etc......... ous < re NE
Sar la température des mines; Barkam....... RL ne co À 174
Sur la polarisation magnétique des métaux et minerais; Seebeck.... 175
Considérat. génér. sur le plateau central de ia France ; Dufrenoy... 176
Notice géolog. sur le terrain de Saucatz ( Gironde ) ; Guilland..... 181
Sur les terrains oolithiques, etc., des comtés de Sutherland et Ross
(Hébrides}; Murchison...f, {investie sets sport 182
Changemens de forme éprouvés par la presqu’ile du Cornouailles;
J. Hawkins....... do ntee es c'epee ete Se ES EPA er 186
Remarques sur quelques parties du Taunus et des montagnes du du-
ché de Nassau; Crichton.,.-.,/2..,:-2:-+- Meet ET E 1b.
Descript. des terrains entre le Taunus et le Vogelsgebirge; Wille.. 189
Sur les reptiles fossiles du Wurtemberg ; Jæger...,..... SEE PE CE
Observat. sur quelques points géolog. près de Meissen et de Hohene
SteLR:, VVÆIBS, se msi ee = als elaleis ele RSS DE PE 192
Sur les restes fossiles du lignite feuilleté de Geistinger Busch, Fr
les 7 montagnes; H: PBronn:.; ut 20e dette (OH 193
Voyage à Méroë et au fleuve Blanc; Caillaud. ( part. géolog ).: - 194
Sur le canal de Louisville et de Shippingsport, etc. ; Lapham...... 196
Sur un profil de montagnes dans le New-Hampshire (Field, 2506604107
Analyse des eaux minérales de Pittsburg ; W. Meade.......... parité
Géologie et minéral. de la contrée près West-Chester, en Pensylva-
nie: FInCh.s ee 2 ve ee eos coeciels ce ce CS TT FA : À
Carte géognostiq. des princip. districts des mines du Mexique ; de
Gerolt.etde Berghes:..:.,2.1 1430719. tre is sé see DR
Voyages dans l'Amérique méridion.; Caldeleugh........ ° 3 5 NUE
Catalogne des cartes géologiques et des coupes publiées jasqu’ici
par A MBoué.. lsj61s 312 -hleie etelère à dires A PT «++ 1208
Programme d’an concours pour le percement de puits forés ; Héri-
D CM re ANA SU RAT 2. CAES en TR 4
Caverne à ossemens fossiles, en Italie; Savi...... OPA CARE PAPE EEE ENT)
Grotte de Miremont { Lettre de M. Delanoue à M. Brongaiart).. 205
De vulcano olisiponensi et montis Erminit; Vandell......... ass A0D
Mém. sur la vie et les ouvrages des naturalistes Werner et Hauy. —
Id. sur les travaux et écrits de Sc. Breislak; Configliachi... ..... 207
Histoire naturelle générale.
Apercu philosoph. des connaissances humaines au 19° siècle; Farcy. 208
De l’histoire naturelle de la bible; Carpenter............... . 209
Essai philosoph. sur l’école des philosophes naturaliétes modernes #
LT RS RS LE MR Ro ee v se. E0ù
Synopsis du Muséam d’hist, natur. de Newcastle ; Townshend...... 209
Bur la phosphorescence des mers, — Société rurtatbenfbal pour
les voyages dans l'intérêt des science. natur. (Prospectus pour
Table des articles.
1829). — Notice sur les manuscrits, etc., laissés par Brocchi;
nd OMR RO APS EC OR Pa ER CR A LASER CNE
État des sciences naturelles en Espagne: ee te Mi os els ie
Minéralogie.
Aperçu topograph. de la minéralogie des 2 départ. du Rhin; Voltz.
Mem. sur la discussion des analyses minérales; Beudant........ :
Sur les formes cristallines et la composition des sulfates, etc. ; Mits-
ET RE rie SAME ARE ERA ane ais Se du
Analyses des carbonates à plusieurs bases ; Berthier.............
Analyse da minerai de zinc trouvé à Huel-Ann; W. Gregor.— Nouv.
minéral découvert dans la mer Blanche....................
Essai d'une géographie minéralog. de la Suède; trad. par Wæœhler, =
Collection géologique'américaine: : 24/4/4080 de see 2
Botanique.
Recherches sur l’individualité dans le règne végétal; Ursin... ...
Sur le pollen des Dipsacées ; Bartling.....,.............
Sur la fécondation des plantes; Maximovitch.............,....
Sar la formation de la matière verte de Pricéileys le TRS 11 CHERE EURO
Dictionn. de botanique de Kluk , augm. et publ. par Dao alt et
SRE Sn 7 A A ES ES SE
Horaiiavte, cices Blumeret Fischer: 7.5 00000250 es En
Plantæ Banatus rariores, etc.; Rochel.............,...... ALES LS
Flore générale de France ; Loiseleur Deslonchamps, etc.......,..
Plantes à ajouter à la Flore de LE Elisabetha Fiorini....,.,..
Botañical Magazine; Hooker (n° 7, 8et9)............:.......
Botanical Rares CO RTE EME nr ne cf
De plantis in expcaiiohé speculatoriä Romanzoffian& observatis ; re
Chamisso et de Schlechtendal....................
Plantes rares d'Écosse; Graham... ... ADM ER PE Ge SE
Nomenclature des Hentés du district de Vologda; Fhuutot crie
Liste des plantes de la Flore de Moscou; Maximovitch
Histoire naturelle des végétaux classés par familles, etc. ; Farini...
Modificat. et addit. aux traités de quelques espèces de Tulipes de la
Flore de Florence; Eug. de Reboul......... .
Observat, sur la famille des Légumineuses ; R. Brown.
Pulsatilles de la marche de Brandebourg et sur les Salix viminalis L.
et mnollissima W.; Lasch......... SES RSR
Bruyère, genêt et if d'Irlande............. !
Suar le Sedum palustre et le Papaver nudicaule
Quelques remarques sur le Tt (plante des iles Sandwich )..
De Ipecacuanha, Dissertatio ; Billberg et Lidstroemer.....
Sur les pays d’où la pomme de terre est originaire ; Us Bourke
LE EE SR ROME ic ele ci nine e T--.
Enumeratio agaricorum Marchiæ Brandenburoicæ ; EsGh,
Plantes cryptogames du nord de la France; TNsieee bar A Pal
Rapport de MM. Mirbel et Deiféñtaints sur l’Essai sur les lami-
naires des côtes de la Normandie, par M. Despréaux....
Fucus végétant, tronvé dans l’estomac d’un Cabiliau............
Viridari bononiensis vegetabilia , etc.; Bertoloni.......... :
Sur quelq. plantes cultivées dans le jardin de Bologne ; le même... ,
Catalogue du jardin de Manza ; Rossi. .....
Catalogues de plantes; Thunboré: D 08 ES OMPOPEC EE DR c
Rapports des professeurs-administrateurs du Muséum d’ NE natur.
relatifs à des plantes recueillies an Sénégal et aux produits de
l'arbre à beurre de Galam..........
0...
»
CRC EC
sn eneereees
ib,
344 Table des articles.
Herbier:de. Mi Biroki..".5. 5. 00 ose PRE MR Le Ge am eve ETUIS
Société médico-botanique de Londres.......... PP EE ce
Voyage de M. Bélanger dans Tinde.., ter age Seie tete pre 0 y SRE RE
Livres d'occasion à céder.......,...4 2:11... venons : ASIE
Zoologie. é
An introductory lecture on the study of Zoology ; Woods.— Snr les
coupes du système naturel des animaux; F. Poié........,. meet DUR
Voyage de la Coquille autour du monde. Zoologie; Lessoni et Garnot. 272
Faune française, Mammifères ; Desmarest..,..,,.. torche or trbiete SC
Complément aux œuvres de Buffon; Lesson....... de bras eye CIS lET EE
Résumé de mammalogie ; Meyranx.......,.............. strass OS
Descr. d’une mächoire inf, d'Anthracotherium; Croizet et Jobert... 276
Systema avium; Wagler................ SH IOUPE ss tete pe de
Ornithologie provencale; Roux:............. sus svoronse 278
Histoire otocelle des Oiseaux-Mouches; Lesson.......... TS PP
Sur les dénominations de quelques genres ornithologiques; Gloger. 282
Systématische Darstellung der Fortpflanzung der Vægel; Thiene-
mann et Brehm.— Verhandeling over het Trekken der Care ;
Schlegel.— Oiseaux de passage qui fréquentent les Pays-Bas... 283
Cigognes avec des écussons mélalliques’..".. 2 2OECER UNIES 285
Notices erpétologiques ; Schlegel. — Réponse à M. Schlegel et à M.
Wagner; Fitzinger. —Reptiles observés pendant le voyage de la.
Coquille ; Lesson.—Reptiles fossiles du Wurtemberg; Jæger...,. 286
Hist. nat. des Poissons, Tom. I et II; Cuvier et Valenciennes..... 287
Schrifien der naturforschenden G éco fe zu Danzig ; Rathke.—
Recherches sur plusieurs animaux inférieurs ; Baer....,.:.,... 291
Sunto del fascicolo 3° e 4° delle memorie ; Delle Chiaje......,... ::302
Trois genres nouveaux de Coquilles foceiléss Rang et Desmoulins.. 303
Lettre aux Rédacteurs des Ann. des Sc. nat. : Marcel de Serres..... 305
The Hunterian oration; Carisle.— Circulation et respiration des An-
nélides äbrânches ; Dugès.::..:..2Le rt en... mio is
Organisation et mœurs des Planariées ; Dugès.. ....,... sosie su 1807
Respiration des Crustacés; Audouin et Milne Edwards........., 308
Crustacés de la Méditerranée et de soa littoral; P. Roux.....,.. 309
Sur quelques Crustacés nouveaux; Milne Edwards, .... css. 311
General directions for collecting and preserving exotic Insects ; Sa-
mouelle. — Résumé d’Entomologie ; Audouinu et M. Edwards.... 313
Essais entomologiques ; Hummel...... ssh E sole ss 20% .... 315
Illustrations of british Entomology ; Stephers. — Species général des
Coléoptères, Tome JII ; comte Dejean...........,,...,,,.. . 316
Nouv. genres et esp. de Coléoptères pétalocères ; Kirby... …... 323
Sur l’£later noctilucus ; J. Curtis. ...... AT 2 Le EDS bre DE
Recherches anat, sur les Labidoures; L. Daufonr....,.,.,.,. PE PU ||
Sur le cri da Sphinx Tête de Mort; Passerini........ ARS © 329
Sur une production appartenant à l'hist. nat. des Eusectes; “Salisegs 330
Sur les larves des Diptères ; Mac Leay.— Esp. nouvelles de Tany-
glosses; Thunberg....................3..2 vÉv EE 00981
Note sur le Grégarine, nouveau genre de ver; L. Dufour........ 333
Sur la grande Physale et nne espèce de Médusaire; Piet....,,.... 884
On Pentacrinus europæus ; Thompson.......,.:...,,...... éme, 835
Sur la génération des Polypes à bras; Van der Hœven..... éorrtr Ÿ.
Mélanges.
Expédition russe autour du monde. Lettre du D° Mertens.. ... .... 338
Extrait d’ane lettre de M1 Vallot, .…..../.,.,... PRE LAN
PARIS. — IMPRIMERIE DE FIRMIN DIDOT,;
RUE JACOB, N° 24.
\. AVES.
r. Les Journaux, RecUErLs PÉgioDiQUES, Mémoiges où TRAN-
GTIONS DES SOCIÉTÉS SAVANTES , seront reçus en échange d’une ou
le plusieurs sections du Bulletin, au choix des éditeurs et d’après les
prix respectifs d'aounement. On engage ceux qui n’ont point encore
… effectué cet échange à l’accepter, afin de concourir réciproquement
— aux progrès des sciences et de l'industrie. |
2 1 9. Les Aureuns ou ÉprrEuns des écrits de toute nature sur les
sciences , l’industrie on l’art militaire , sont invités à en faire parve-
— mir un- exemplaire, broché et franc de port , avec l'indication &u
— prix, à la direction du Bulletin, rue de PAbbaye, n° 3. Le reçu en
sera constaté par insertion d’une annonce ou &’une analyse raison-
née dans l’un des plus prochains cahiers dont la publication suivra
lé dépôt de Pouvrage, |
3. Les SOCIÉTÉS SAVANTES DE TOUS LES Pays sont également in-
vitées à envoyer, en temps opportun, pour le Bulletin #extrait dé-
tailié des procès verbaux de leurs séances, Pannonce des prix qu'elles
proposent et leurs publications diverses.
4. Les écrits POLIVIQUES OÙ PUREMENT LITTÉRAIRES n’entrent
point dans le cadre du Bulletin.
J__. On doit attendre des Sociétés savantes, des écrivains et des libraires de
= tous les pays, qu'ils secondeyont les vues qui ont fait établir cette entreprise.
L'intérêt des savaus, comme celvi de l’industrie et de la librairie, est de
_ profiter du moyen qui leur est offert de répandre généralement et rapide-
- inent la connaissance des oùvrages qui paraissent. Maïs les difficultés et les
lenteurs qu'on épreuve à faire parvenir les livres à Paris entravant quelque-
‘ fois ce désir, nous allons indiquer ici quelques moyens faciles et peu dispen-
dieux dent on peut se servir, soit pour l'envoi des livres destinés à l’annonce
dans le Bulletin, soit pour l'envoi des journaux adressés en échange de ce
recueil. On recommande seulement d'expédier les uvs et les autres immé-
diatemeut après leur publication. k
Ou pent, d'après les sraités conclus avec ia France, affranchir, pour
Paris, sous bandes croisées , les ouvrages Brochés au prix de 10 centimes ou
2 sous par feuille d’impressicn, dans les pays suivans : le Rox. pe Sar-
DAIGNE; — le no. des Pavs-Bas; — toutes les PROVINCES PRUSSIENNES
en Allemagne et en Pologne, toute la Prussé, — Hamsoure , le Haxo-
VRE, — le GraND-DucuË DE Bave, — toute l'ALGEMAGNE enfin, excepté
Y'Aurriché : de cette manicre les journaux échangés seront respectivement
affranchis jusqu'a destination.
< Dans les pays suivans, les libraïres indiqués ci-après recevront les
+ livres et les jourcaux , et expédieront les Aulletir:s envoyés par la Direc-
tion, en echange de ces derniers. On devra s'entendre avec ces libraires
pour l'affranchissement et le port.
Le Daxexanx peut faire remettre à Copenhague chez M.Deicbmann ,
maison Gyldendai; la SuÈns, à Upsal, chez M. Palmblad.
La Russie peut faire affranchir à Memel, ou remettre chez MM. Belli-
zard et G , à Saint-Pétersbourg; et Riss à Moscon.
L'AnGLLTERRE, ses coron1Es, et les Ixpes ORIENTALES peuvent faire,
remettre à Londres, chez MM. Treutiel et Würtz et Ci.
La Porocxx Russe, l'Aurnicee, la Bonème , la Howcerre, peuveut,
: me toute l'Allemagne, la Russie, le Danemark et la Suède, faire re-
méttre à Leipzig, par voie de librairie, chez M. Barth, qui pourra expé=
= ier, de la même manière, les Bulletins d'échange, re
Le GrAND-DUCHÉ DE Bape _pent faire remettre ais :
MM. Treattelet VVurtz et CC", la Suisse, à Genève, chez M. Cherbaliiez.
La Toscaxe, Lucquss,, PÉvaT PONTIFICAL, peuv 5 faire {franchir à
Sarzans où déposer à Florence, chez M, Pinti. Le DE D ALES FA la “
Sicize peuvent déposer à Naples, chez MM, Borel Ds EN 1) AQU de
L'Esvacse et le PorTucar. peuvent faire affa
mettre à Madrid, chez . 3 et à Dishonne, chez MM. P. et GC. Rey.
Pour les BA URS D'AMÉRIQUE, tout acit: ètre déposé chez M. A
et Cie; libraires à New-York, qui remetiront les: Bulletins a "à ;
Les auteurs on éditeurs n'auront à payer aucuns frais de port pour la
FR Ron pr aussi adresser pe envois à MM. de ères, | mégociat $
nus suivante : A la Dir ER du pa à peer des sciences ee
i'industrie, vus de l'Abbaye, n° 3, à Paris, et de répéter cette adresse su
la co: üverture, pour obvier aux pertes, dans . cas où les bandes vien
RER à se rompre, \: 21 LELE
ON S'ALONRE EN PAYS. ÉTRANGER : 24 PENSER
A Amaterdam... .chez G. ,Dufouriet Cie, | + Moscou... 1,23 .thiss ES"
(A APT AR RAENEREER Düncker et Humblot. A Naples.......... Borelet Cie.
A Berne... …... C. A. Jennii.' A Nu Fohk. re...
A: Lonn. ,.... .... Marcus. Fée ee SRE P. Roche frères.
A Bruxelles, «....., Demat. 1 Odessa.. :..,,..., SanronstGie. "con
A Ccperhagrs....., Gylde»dal. A: Poe LE RER RES à "Kil'an, Bartieben, :
,Æ Dre”... 4... Walter, | 4 Iiledelphre, sw Careyel Cie. |
* A Florence... Piatti. JA Prague... , (Calve:lt 40 EN
A) Eusfor..…...... Jugel. 1 LA liga.. rerreeneesse Hartmann. àÀ
MT ete POSER Paschoud, VA Rome... TETE 1" Romanis. ÿ
A Lambourg....... Perthès et Besser. VA Saint -Pésersoürg .. Bellizurd et tie.
A Leiprig.…...... Barthe 1 14 ne res Côtta, RS
A Légende Mme Collardin., 14 Turin... -Bocca, Pie.
v. | Lisbonne ANSE P.et G. Rey. 24 Upsal. Hs . Palmbtad,
A4 Londres. ...,.... Treuttl Winrtz et rat A Varsorie. Glucksbers.
ANladrit.; 1. K 1 ÀA Hieines 108 RE Schaurn- -
A Milan... Bocca. A Lurich. un ++ Gessner, Le Lburg. |
PRIX des ra antérieures x prises à Parisri À
A: vi ANA NÉES 54) x, ATOS
DÉSIGNATION:
DES HUIT SECTIONS DU LULLETIN:
BCE OX NS à
re, Sc. malhém. , phys., etc.....
DS: müturelles: 2,72. MULLER
18% Sc! médicales ATEN N'ES |
4°. Agricult., écon. domest... . to)
Be. &c. technologiques Pt MS
6°. Géog. ei stat., écon. publ., voyag. |
7°. Philolôgie, antiquités, bistoire.
8°. Se. militaires LEONA LEE sil
+ ANNÉE 1623, 1'€ année'de la collection , publiée sous le titi
ainoïlces et des nouvelles D: ; # vol. in:8°...0: 1:46
” 4 We. < ù L/ …
RER TR
sas ee 22 PER D Ahe D Lee
1,2
Au
a)